Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 5
Introduction
Il existe un certain nombre de stéréotypes à l'emporte-pièce qui décrivent les gens pieux et qui sont le moins qu'on puisse dire pas très élogieux, je dirais même insultants, comme: hypocrites, saintes nitouches ou crapauds de bénitier par exemple. Si ces appellations sont quelques fois justifiées, la plupart du temps les gens qui fréquentent les Églises sont plutôt meilleurs que les autres ou essaient de l'être. Ce n'était cependant pas le cas des chrétiens de Corinthe dont la façon de vivre ne différait guère, ou était même pire, que celle des païens à l'immoralité grossière qui les entouraient.
Après avoir considéré le problème de la division de l'Église, Paul en aborde maintenant un autre qui va choquer les gens aux bonnes moeurs.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 5 de la première Épître que l'apôtre a écrite aux Corinthiens.
On entend dire partout qu'il y a de l'immoralité parmi vous, et une immoralité telle qu'il ne s'en rencontre même pas chez les païens: l'un de vous vit avec la deuxième femme de son père ! (1Corinthiens 5.1).
Les Corinthiens étaient pour la plupart d'origine païenne, mais Paul ne les considère plus comme tels maintenant qu'ils ont répondu à l'appel de Dieu en Jésus-Christ. L'union incestueuse de cet homme avec sa belle-mère que Paul soulève est surprenante parce qu'elle était interdite non seulement dans la Loi juive, mais aussi par le droit romain. Il est apparent que cette situation sordide n'était pas une simple rumeur colportée par des commères, mais se trouvait étalée au grand jour et connue de tous.
Verset 2
Je continue.
Et vous vous en vantez encore ! Vous devriez au contraire en être vivement affligés et faire en sorte que l'auteur d'un tel acte soit exclu du milieu de vous (1Corinthiens 5.2).
Cette situation scandaleuse ne semblait pas déranger les Corinthiens le moins du monde. Au contraire, ils s'en accommodaient fort bien. Pire encore, alors que le péché le plus grotesque régnait au milieu d'eux ils se vantaient d'être sages alors qu'ils auraient dû s'affliger et prendre les mesures disciplinaires qui s'imposaient comme Jésus l'a enseigné. Je le cite en compressant:
Si ton frère s'est rendu coupable à ton égard, va le trouver, et convaincs-le de sa faute: mais que cela se passe en tête-à-tête. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, reviens le voir en prenant avec toi une ou deux autres personnes, pour que tout ce qui sera dit soit appuyé sur les déclarations de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église. S'il refuse aussi d'écouter l'Église, mets-le sur le même plan que les païens et les collecteurs d'impôts (Matthieu 18.15-17).
Cela dit, l'attitude des Corinthiens pouvait se comprendre à la lumière de leur arrière-plan et de leur compréhension erronée de la foi chrétienne. Ils dévalorisaient l'importance du corps le considérant méprisable, ce qui fait que chacun pouvait faire comme bon lui semblait: devenir ascète ou débauché; tout était permis. Ils ne discernaient pas la portée d'un tel comportement aux yeux de Dieu. Toutes les formes d'immoralité quelles qu'elles soient sont une offense à la sainteté de Dieu et condamnées sans appel par les Textes Sacrés.
Versets 3-4
Je continue.
Pour moi, qui suis absent de corps, mais présent en pensée parmi vous, j'ai déjà, comme si j'étais présent, prononcé la sentence au nom du Seigneur Jésus contre celui qui a commis cette faute. Lorsque vous serez réunis, et que je serai présent parmi vous en pensée, appliquez cette sentence dans la puissance de notre Seigneur Jésus (1Corinthiens 5.3-4).
Étant donné l'indifférence des Corinthiens concernant cet acte incestueux, Paul avait exercé une discipline à distance, prenant une position sans nuance vis-à-vis de l'homme fautif. Par contre, il ne dit rien concernant la femme, sans doute parce qu'elle ne faisait pas partie de l'assemblée, n'étant pas chrétienne. Par l'autorité dont il avait été investi en tant qu'apôtre, il avait déjà jugé le contrevenant et demandait à l'Église de faire de même lors de leur prochaine réunion.
Verset 5
Je continue.
Qu'un tel homme soit livré à Satan en vue de la destruction du mal qui est en lui afin qu'il soit sauvé au jour du Seigneur (1Corinthiens 5.5).
Être livré à Satan est un acte redoutable qui apparaît à plusieurs reprises dans les Textes Sacrés. Le premier cas est celui de Job dans l'Ancien Testament. C'est une histoire à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Dans ce récit, l'Éternel s'adresse à Satan concernant Job. Je lis le texte:
As-tu remarqué mon serviteur Job; c'est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire. Satan lui répondit:? Est-ce vraiment pour rien que Job révère Dieu? N'as-tu pas élevé comme un rempart de protection autour de lui, autour de sa maison, et autour de tous ses biens? Tu as fait réussir ses entreprises: ses troupeaux se sont multipliés dans le pays ! Mais porte donc la main sur ses biens et sur les siens, et l'on verra s'il ne te maudit pas en face. Alors l'Éternel dit à Satan:? Tous ses biens sont en ton pouvoir, ainsi que les siens, mais ne porte pas la main sur sa personne ! Alors Satan se retira de la présence de l'Éternel (Job 1.8-12).
Dans l'Évangile, Pierre a lui aussi été livré à Satan pour être mis à l'épreuve. Je cite le passage:
Simon, Simon ! fais attention: Satan vous a réclamés pour vous passer tous au crible, comme on secoue le blé pour le séparer de la bale. Mais moi, j'ai prié pour toi, pour que la foi ne vienne pas à te manquer. Et toi, le jour où tu seras revenu à moi, fortifie tes frères.? Seigneur, lui dit Simon, je suis prêt, s'il le faut, à aller en prison avec toi, ou même à mourir.? Pierre, reprit Jésus, je te l'assure: aujourd'hui même, avant que le coq ne chante, tu auras, par trois fois, nié de me connaître (Luc 22.31-34).
Pierre a failli misérablement; son reniement est presque aussi ignoble que la trahison de Judas. Cependant, la grande différence entre les deux hommes est que Simon a gardé la foi; il s'est amèrement repenti de sa lâcheté. Il a été rétabli parmi les apôtres et c'est lui qui a ouvert le royaume de Dieu aux païens par son puissant discours le jour de la Pentecôte. Et puis dans une autre Épître, Paul parle de deux hommes, Hyménée et Alexandre, qu'il a livrés à Satan parce qu'ils étaient des faux prédicateurs de la Bonne Nouvelle. Ils rejetaient l'Évangile de Jésus-Christ au profit de discours philosophiques et niaient la résurrection du corps (1Timothée 1.20).
Dans le texte qui nous occupe: Qu'un tel homme soit livré à Satan en vue de la destruction du mal qui est en lui afin qu'il soit sauvé au jour du Seigneur , Paul utilise une formule d'excommunication qui était en usage chez les Juifs. Elle impliquait l'exclusion de l'Église en renvoyant le pécheur dans l'arène du monde qui est la sphère d'influence de Satan et où ce dernier causerait peut-être sa mort. Désormais, cet homme devait être considéré comme un païen et non plus comme un croyant. Paul espère que cette décision conduira le coupable à changer de vie. Dans sa deuxième Épître qu'il adresse aux Corinthiens, l'apôtre décrit un cas où cette démarche a effectivement atteint son objectif. En fait, il s'agit peut-être bien du même que celui qui est exposé ici. Je lis le passage:
Si je vous ai écrit comme je l'ai fait dans ma précédente lettre, c'était précisément pour qu'en venant chez vous je ne sois pas attristé par ceux-là mêmes qui devaient faire ma joie. J'ai, en effet, la conviction en ce qui vous concerne que ce qui fait ma joie fait aussi la vôtre à vous tous. Aussi est-ce dans une profonde détresse, le coeur serré et avec bien des larmes que je vous ai écrit cette lettre, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez combien je vous aime. Si l'un de vous a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, mais vous tous, ou du moins une partie d'entre vous, pour ne rien exagérer. Le blâme que lui a infligé la majorité d'entre vous est suffisant pour cet homme. Aussi devriez-vous à présent lui accorder votre pardon et le réconforter, afin qu'il ne soit pas accablé par une tristesse excessive. Je vous engage donc à lui témoigner de l'amour (2Corinthiens 2.3-8).
Après avoir subi les foudres de l'apôtre et la discipline de l'Église, cet homme immoral, qui qu'il soit, s'était repenti pour le bénéfice de tous. Paul a eu le courage de confronter le mal. La philosophie de notre siècle: Tout le monde il est beau, il est gentil et il fait comme il veut, est incompatible avec l'enseignement moral des Écritures.
Verset 6
Je continue le texte.
Ah ! vous n'avez vraiment pas de quoi vous vanter ! Ne savez-vous pas «qu'il suffit d'un peu de levain pour faire lever toute la pâte»? (1Corinthiens 5.6).
Bien entendu, il n'y avait aucune excuse à la décharge de la conduite pitoyable des Corinthiens qui s'enorgueillissaient de leur spiritualité tout en tolérant un péché immonde dans leur communauté. Paul leur rappelle une vérité qu'ils ne mettaient pas en pratique. Leur attitude laxiste vis-à-vis de la faute en question allait lui permettre, telle une gangrène, de se propager à toute l'Église et éventuellement la détruire. Le mal a toujours tendance à se multiplier tant qu'il n'est pas stoppé avec fermeté. Notre société occidentale décadente, qui accepte tout et n'importe quoi sous prétexte de liberté, est la démonstration que ce principe est tout aussi vrai que la loi de la gravité universelle. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, mais là n'est pas mon propos.
Versets 7-8
Je continue le texte.
Faites donc disparaître tout «vieux levain» du milieu de vous afin que vous soyez comme «une pâte toute nouvelle», puisque, en fait, vous êtes «sans levain». Car nous avons un agneau pascal qui a été sacrifié pour nous, le Christ lui-même. C'est pourquoi célébrons la fête de la Pâque, non plus avec le «vieux levain», le levain du mal et de la méchanceté, mais uniquement avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité (1Corinthiens 5.7-8).
Ce passage semble à priori compliqué, mais je l'explique. Sous l'Ancienne Alliance, après la Fête de la Pâque juive, avait lieu celle des pains sans levain et on ne devait pas en garder la moindre trace dans les maisons. Ce levain illustrait le mal qui devait être ôté. Jésus-Christ est le véritable Agneau de la Pâque. Maintenant qu'il est venu et s'est offert sur la croix une fois pour toutes, il est devenu une Pâque perpétuelle. Cela signifie que cette fête qui était annuelle pour les Juifs doit être continuellement observée par le chrétien qui doit se préserver de toutes les formes du mal et donc mener une vie sans le levain du péché.
Verset 9
Je continue le texte.
Dans ma dernière lettre, je vous ai écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes vivant dans la débauche (1Corinthiens 5.9).
Cette lettre antérieure ne nous est pas parvenue et il est dit plus loin que les Corinthiens y avaient répondu. Malheureusement, ils avaient exprimé leur désaccord avec Paul sur les questions qu'il aborde donc une seconde fois dans cette Épître.
Verset 10
Je continue.
Mais je ne voulais évidemment pas dire par là qu'il faut éviter toute relation avec ceux qui, dans ce monde, mènent une vie de débauche, ou avec les avares, les voleurs ou les adorateurs d'idoles; car alors il vous faudrait sortir du monde (1Corinthiens 5.10).
Paul avait déjà donné des instructions concernant le fait que les chrétiens devaient se garder du mal qui était présent partout à Corinthe. C'est ainsi que le fameux temple dédié à la déesse Aphrodite, appelée Vénus par les Romains, comptait au moins mille prêtresses qui n'étaient en fait rien d'autre que des prostituées sacrées. Toute la ville baignait dans la débauche au nom de la religion. Les Corinthiens avaient bien reçu la lettre de Paul, mais avaient très mal interprété ses recommandations. Ils avaient en effet compris qu'il leur fallait couper tout contact avec les païens de Corinthe, ce qui n'avait aucun sens comme l'apôtre le leur fait bien remarquer.
Verset 11
Je continue.
Non, je voulais simplement vous dire de ne pas entretenir de relations avec celui qui, tout en se disant votre «frère», vivrait dans la débauche, ou serait avare, idolâtre, calomniateur, adonné à la boisson ou voleur. Avec des gens de cette sorte, il ne vous faut même pas prendre de repas (1Corinthiens 5.11).
Dans Corinthe se trouvait un ramassis de gens qui se disaient plus ou moins croyants et qui s'associaient aux chrétiens. Ils participaient aux réunions tout en continuant à vivre de façon immorale. Ce que Paul demande donc est que l'Église se dissocie de ces gens-là, qu'une action disciplinaire soit prise à leur encontre afin que le levain du mal ne gagne pas toute l'assemblée. Les Églises chrétiennes ont deux types de réunions: celles qui sont ouvertes au grand public et d'autres réservées à ceux qui ont sincèrement placé leur confiance en Jésus-Christ et qui ont à coeur de le suivre.
Les personnes qui persévéraient dans le péché du genre de ceux que Paul mentionne devaient être exclues de cette seconde catégorie d'activités comme en particulier le repas communautaire. Celui-ci était généralement pris une fois par semaine en l'honneur de Jésus-Christ et en souvenir de sa mort et de sa résurrection; c'est un moment fort qui symbolise aussi la communion des membres et leur unité autour du Christ.
Verset 12
Je continue.
Est-ce à moi de juger ceux qui vivent en dehors de la famille de Dieu? Certes non ! Mais c'est bien à vous de juger ceux qui font partie de votre communauté (1Corinthiens 5.12).
Les chrétiens doivent se mêler de ce qui les regarde et pas du reste. La communauté des croyants a la charge de discipliner ses membres, mais n'est aucunement chargée de mettre de l'ordre dans la société qui l'entoure. Ce n'est pas son rôle; sa seule responsabilité vis-à-vis des gens du dehors est de leur présenter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Ceux qui l'acceptent passent alors sous l'autorité de la Parole de Dieu et font partie de l'Église.
Verset 13
Je finis ce chapitre.
Ceux du dehors, Dieu les jugera. Mais vous, chassez le méchant du milieu de vous (1Corinthiens 5.13).
Paul cite une parole de l'Ancien Testament qui est tirée d'un passage concernant le jugement d'un Israélite coupable d'idolâtrie. Je le lis en le compressant:
Il se peut que vous trouviez parmi vous un homme ou une femme qui fasse ce que l'Éternel votre Dieu considère comme mal et qui transgresse son alliance, en allant rendre un culte à d'autres dieux et se prosterner devant eux? Dès que le fait vous aura été rapporté et que vous en aurez connaissance, vous ferez une enquête minutieuse. Si la chose est vraie, s'il est établi qu'une telle abomination a été commise en Israël, vous amènerez aux portes de la ville celui ou celle qui s'est rendu coupable de cette mauvaise action, et vous l'exécuterez à coups de pierres. Ainsi, vous ferez disparaître le mal du milieu de vous (Deutéronome 17.2-7).
L'Éternel ne plaisantait pas avec certaines fautes graves au sein de son peuple et avait ordonné qu'elles soient extirpées justement afin qu'elles ne gagnent pas toute l'assemblée. Dans l'histoire d'Israël, plus d'une fois cet article de la Loi n'a pas été respecté, ce qui eut des conséquences funestes. En effet, le mal se répandit telle une gangrène et Dieu dut juger tout le peuple. La société occidentale fonctionne sur une base qui est fausse, celle de la croyance erronée que l'homme est foncièrement bon de nature. Les Textes Sacrés disent exactement le contraire. Je cite un passage de l'Ancien Testament:
Le coeur est tortueux par dessus tout et il est méchant (Jérémie 17.9).
Puisqu'il en est ainsi, l'homme est un terrain fertile pour commettre toute forme de mal s'il en a l'opportunité. Il suffit d'un concours de circonstances favorables et le plus vertueux d'entre nous devient décadent. Comme on dit: l'occasion fait le larron ! Voilà la raison pour laquelle toutes les formes du mal doivent être châtiées au plus vite; la sanction doit tomber sans tarder. La preuve que je dis vrai est que nos systèmes de justice laxiste ne fonctionnent pas. Je cite à l'appui de mes dires deux passages de l'Ancien Testament que je compresse:
Parce qu'une mauvaise action n'est pas vite sanctionnée, les hommes sont portés à faire beaucoup de mal. Si l'on fait grâce au méchant, il n'apprend pas la justice; il se livre au mal et n'a pas égard à la majesté de l'Éternel (Ecclésiaste 8.11; Ésaïe 26.10).
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