Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 11
Verset 5
Dans un contexte social bon chic bon genre, il est certains sujets qu'il vaut mieux éviter, car ils vous mènent droit dans un champ de mines. Je pense à la politique ou la religion en particulier, des domaines où les esprits s'échauffent vite. Dans les Textes Sacrés, c'est la même chose. Certains thèmes comme l'amour du prochain font pratiquement toujours l'unanimité tandis que d'autres sont matière à forte controverse et choquent les lecteurs non avertis. Dans l'Épître que l'apôtre Paul adresse à l'Église de Corinthe, à un moment donné il remet les pendules à l'heure en rappelant que dans la perspective divine, les rôles et la tenue vestimentaire de l'homme et de la femme doivent être différenciés, ce qui ne va pas lui valoir les félicitations du jury.
Verset 6
Je continue la lecture du chapitre 11.
Si donc une femme ne se couvre pas la tête, pourquoi, alors, ne se fait-elle pas aussi tondre les cheveux? Mais s'il est honteux pour une femme d'être tondue ou rasée, qu'elle se couvre donc la tête (1Corinthiens 11.6).
Comme je l'ai déjà dit, au premier siècle, c'était la coutume quasi universelle pour les femmes «bien» qu'elles soient de culture juive ou gréco-romaine de se couvrir la tête. Dans l'église plus encore qu'à l'extérieur, il était nécessaire pour la femme de se vêtir avec modestie. Je cite un texte que l'apôtre Paul adresse à une autre Église:
Je veux qu'en tout lieu les hommes prient en élevant vers le ciel des mains pures, sans colère ni esprit de dispute. Je veux que les femmes agissent de même, en s'habillant décemment, avec discrétion et simplicité. Qu'elles ne se parent pas d'une coiffure recherchée, d'or, de perles ou de toilettes somptueuses, mais plutôt d'oeuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent vivre pour Dieu (1Timothée 2.8-10).
Dans ces conditions, la femme pouvait elle aussi exercer une activité spirituelle dans la mesure où elle portait le voile, se plaçant ainsi sous l'autorité des responsables d'Église qui eux devaient être des hommes. Dans l'Église de Corinthe, le slogan «tout est permis » était également appliqué aux réunions de l'Église et certaines femmes, les riches en particulier, avaient exprimé leur émancipation en se débarrassant de leur tenue distinctive. Elles avaient rejeté à la fois le symbole culturel et le concept de la subordination dans l'Église.
Selon l'enseignement de l'apôtre, ôter son voile n'était pas un signe de libération, mais d'avilissement; les prostitués ne portaient pas de voile. En agissant ainsi, ces femmes se déshonoraient elles-mêmes ainsi que Jésus-Christ leur chef spirituel. Paul les prend à parti leur disant d'aller au bout de leur rébellion en se rasant la tête, ce qui à cette époque était une disgrâce de première magnitude. Il était important pour l'apôtre que les femmes aient une tenue décente dans toutes les Églises, mais encore davantage à Corinthe à cause de l'immoralité scandaleuse qui régnait dans cette ville. L'apôtre Pierre dit d'ailleurs la même chose. Je le cite:
Recherchez non pas la beauté que donne une parure extérieure: cheveux habilement tressés, bijoux en or, toilettes élégantes, mais celle qui émane de l'être intérieur: la beauté impérissable d'un esprit doux et paisible, à laquelle Dieu attache un grand prix (1Pierre 3.3-4).
La modestie dans le vêtement est importante non pas pour satisfaire les saintes nitouches, mais parce que d'une manière générale, la gent masculine est facilement distraite pour ne pas dire amorcée par des vêtements aguichants. C'est comme ça. Les Textes Sacrés font état de plusieurs femmes qui ont utilisé leurs appâts naturels afin d'accomplir leurs funestes projets. L'une d'entre elles en particulier arriva ainsi à faire tourner la tête au roi Hérode et ainsi obtenir l'exécution de Jean-Baptiste, le précurseur du Christ.
Par contre, les Écritures mentionnent aussi plusieurs femmes vertueuses qui furent utilisées par Dieu pour sa gloire. Je pense notamment à Rébecca, l'épouse d'Isaac, Anne, la mère du prophète Samuel, Abigaïl, l'épouse fidèle du roi David et bien sûr Marie, qui donna naissance à Jésus.
Versets 7-9
Je continue le texte.
L'homme ne doit pas avoir la tête couverte, puisqu'il est l'image de Dieu et reflète sa gloire. La femme, elle, est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme de l'homme, et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme (1Corinthiens 11.7-9).
J'ai déjà expliqué que dans l'ordre de la création, l'homme a été créé le premier, c'est-à-dire avant la femme, et à l'image de Dieu dont il est en quelque sorte le vassal sur la terre. L'homme qui prie ou prophétise devient un avec Dieu en esprit. En conséquence, lorsqu'il exerce une activité spirituelle et parce qu'il représente Dieu, l'homme ne doit pas se couvrir la tête.
Selon la Genèse, le livre des Commencements, la femme a été créée pour le bénéfice de l'homme, ce qui fait que ne pas avoir la tête couverte ne la concerne pas. Au contraire, elle doit se couvrir comme Paul le dira plus loin. Cela dit, l'idée selon laquelle c'est pour servir l'homme que la femme fut créée est un concept qui à notre époque est socialement et politiquement particulièrement incongru au point d'être révolutionnaire. Il n'empêche que Dieu a bel et bien amené Ève à Adam afin qu'elle soit son aide complémentaire à tous les niveaux.
Dans la perspective divine, l'épouse n'est pas inférieure à son mari, mais doit assumer des fonctions différentes de celles de l'homme. D'ailleurs, derrière la plupart des hommes qui réussissent dans leur domaine, dans les coulisses se trouve souvent une femme qui est présente pour l'aider dans sa tâche. Souvent ne veut pas dire toujours, car il n'y a pas bien sûr de règle absolue.
Notre civilisation occidentale est décadente parce qu'elle a premièrement rejeté Dieu et donc abandonné les valeurs judéo-chrétiennes. Ensuite et comme conséquence, elle a recréé l'homme à son image humaniste en rabotant au maximum les différences entre Monsieur et Madame. Cela se voit d'abord dans l'habillement, mais surtout dans les rôles des deux sexes qui sont presque tous devenus interchangeables que ce soit dans la famille ou en société. La puissance montante du mouvement homosexuel est un prolongement logique du refus du rôle de la femme comme Dieu l'a ordonné. Il en était déjà ainsi dans la culture gréco-romaine.
Verset 10
Je continue le texte.
Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête un signe de son autorité, à cause des anges (1Corinthiens 11.10).
La femme est le complément de l'homme, ce que Paul a bien montré. Mais par ailleurs, elle dispose aussi d'une autorité qui lui est propre dans le domaine spirituel. En effet, elle jouit de la même liberté que l'homme par rapport à Dieu, ce qui lui permet de prier et de prophétiser comme l'apôtre l'a affirmé précédemment.
Paul exprime donc deux idées opposées; la femme est à la fois dépendante et indépendante de l'homme. D'une part, elle a été créée pour être au service de l'homme dans un rôle qui lui est complémentaire, et d'autre part, en tant qu'être spirituel à part entière, dans l'Église elle doit porter sur la tête un signe qui l'autorise à exercer une activité spirituelle. D'après une autre Épître également de Paul, les êtres célestes sont les spectateurs de ce qui se passe dans l'Église. Je cite deux passages:
Les Autorités et les Puissances dans le monde céleste peuvent connaître, par le moyen de l'Église, les aspects infiniment variés de sa sagesse. Ce message de la Bonne Nouvelle, les anges eux-mêmes ne se lassent pas de le découvrir (Éphésiens 3:10; 1Pierre 1.12).
L'enseignement de Paul est que l'Église doit donner aux anges un spectacle digne et de bonne tenue à la gloire de Dieu et qui se manifeste de deux manières différentes; d'abord, par une différenciation claire des sexes, et ensuite par le respect de l'ordre de la création. En effet, les anges étaient présents lorsque Dieu créa premièrement l'homme et ensuite la femme. Ils comprennent bien l'aspect de soumission que le voile signifie puisqu'eux-mêmes se cachent le visage dans la présence de Dieu. Je cite le passage:
Je vis le Seigneur siégeant sur un trône très élevé. Les pans de son vêtement remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; chacun d'eux avait six ailes: deux ailes pour se couvrir le visage, deux autres pour se voiler le corps, et les deux dernières pour voler (Ésaïe 6.1-2).
Les anges regardent donc l'Église pour voir si ses membres respectent la sainteté de Dieu et l'ordre de la création. L'homme qui représente Dieu garde la tête nue, tandis que la femme qui fut créée pour l'homme doit elle porter le voile. En résumé donc, ce voile avait plusieurs fonctions. D'une part, il symbolisait une tenue vestimentaire pudique alors que son absence était une marque d'insubordination. D'autre part, il affirmait l'indépendance spirituelle de la femme et en même temps signifiait qu'elle acceptait l'autorité des responsables de l'Église qui eux comme je l'ai dit étaient des hommes.
Versets 11-12
Je continue le texte.
Toutefois, dans l'ordre établi par le Seigneur, la femme n'existe pas sans l'homme, et l'homme n'existe pas sans la femme, car si la femme a été tirée de l'homme, celui-ci, à son tour, naît de la femme et, finalement, tous deux doivent leur vie à Dieu (1Corinthiens 11.11-12).
Après avoir décrit l'ordre qui lie l'homme et la femme, Paul rappelle leur complémentarité mutuelle, ainsi que leur dépendance commune à l'égard de Dieu. Ève est issue d'Adam, mais chaque homme qui vient au monde sort du sein d'une femme. Le créateur les a faits l'un pour l'autre.
Versets 13-15
Je continue.
Jugez vous-mêmes de cela: est-il convenable pour une femme de prier Dieu la tête découverte? Ne paraît-il pas naturel à tout le monde que c'est une indignité pour un homme de porter des cheveux longs mais qu'une longue chevelure fait honneur à la femme? Car la chevelure lui a été donnée pour lui servir de voile (1Corinthiens 11.13-15).
Paul avait fondé son raisonnement précédent concernant le port du voile sur les Écritures et en particulier le récit de la création. Il utilise maintenant l'ordre naturel des choses. L'humanité fait instinctivement la distinction entre les sexes de plusieurs façons, l'une étant la longueur des cheveux. Les exceptions à cette règle générale étaient souvent dues à une nécessité comme le besoin de se déguiser pour s'enfuir ou à des pratiques immorales.
Cela dit, Paul parle de la chevelure parce qu'elle était l'archétype de la distinction entre les sexes dans le monde gréco-romain. Les longs cheveux sont une gloire pour la femme parce qu'ils expriment visiblement leur féminité et les différencient des hommes. La femme possède donc de naissance un voile naturel, mais doit en porter un supplémentaire dans les réunions publiques de l'Église.
Verset 16
Je continue.
Si quelqu'un s'obstine à contester, nous lui répondons que ce qu'il propose n'est ni notre pratique ni celle des Églises de Dieu (1Corinthiens 11.16).
Ce sont les dernières paroles de Paul à ce sujet. L'apôtre n'essayait pas d'imposer un nouveau comportement, mais simplement de mettre un frein aux abus individuels au nom de la liberté du tout est permis que prônaient les Corinthiens . Il rectifiait leur vision erronée de la différenciation sexuelle qui était liée à leur ignorance sur le rôle du corps dans le salut. Paul a donc rappelé que l'ordre de la création était maintenu dans l'oeuvre de libération de Dieu et que dans l'Église, hommes et femmes doivent se comporter de manière à respecter ce qu'ils sont par nature. Comme dans la controverse concernant les viandes provenant d'animaux sacrifiés aux idoles, Paul a répondu à la question immédiate des Corinthiens, mais il a aussi mis le doigt sur leur problème de fond: la recherche de son petit intérêt personnel et la défense de ses droits sans tenir compte des besoins des autres.
Le rejet du voile concrétisait un acte d'insubordination qui discréditait Dieu. Aujourd'hui, si certaines femmes pensent devoir porter un foulard ou un chapeau, c'est très bien, même si c'est pour suivre la mode. Cependant, ce qui compte réellement dans ce passage, c'est l'attitude de coeur et non pas l'habit extérieur, qui comme chacun sait ne fait pas le moine. Paul voulait enseigner le principe d'obéissance et de soumission de la femme à l'autorité de l'Église, parce qu'un vent de désordre soufflait dans cette assemblée.
Ce problème réglé, l'apôtre vire complètement de bord pour passer à un sujet totalement différent: la célébration de la Sainte Cène aussi appelée le repas du Seigneur et qui dans l'Église catholique se nomme la communion. C'est l'acte sacré le plus élevé du culte chrétien. Or à Corinthe, il était tombé à un niveau tellement bas qu'il avait tourné en blasphème. Alors que dans le Nouveau Testament il n'est jamais question de se rappeler le jour anniversaire de la naissance de Jésus, date qu'on ignore d'ailleurs, l'ordre nous est donné à plusieurs reprises de commémorer la mort du Christ. C'est le but de la Sainte Cène.
Quelques heures avant son arrestation, Jésus célébra la Pâque juive avec ses disciples. Ensuite et sur les cendres encore chaudes de ce repas, il construisit un monument commémoratif de sa mort qui n'est pas fait de marbre ou de métal précieux, mais d'aliments très simples. Il institua une cérémonie nouvelle qui en fait rappelle que ce que la Pâque juive annonçait prophétiquement a été accompli. En effet, c'est le Christ qui devint l'Agneau pascal parfait de Dieu. Au tout début de l'Église, la prise de pain se faisait au début d'un souper, et celle de la coupe de vin avait lieu à la fin. Ce repas symbolique se prenait chaque fois que les chrétiens se rassemblaient et dans des maisons particulières. Je lis le passage:
Tous les jours, d'un commun accord, ils se retrouvaient dans la cour du Temple; ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leurs repas dans la joie, avec simplicité de coeur. Ils louaient Dieu, et le peuple tout entier leur était favorable. Le Seigneur ajoutait chaque jour à leur communauté ceux qu'il sauvait (Actes 2.46-47).
À l'époque où Paul écrit cette Épître, le partage du pain et de la coupe se faisait à la fin d'un repas communautaire nommé agape, le mot grec pour amour. Ce moment solennel vint à être appelé l'Eucharistie ce qui veut dire rendre grâces . Ce qui tourmentait Paul concernant la célébration du repas du Seigneur à Corinthe, c'était que leurs agapes étaient marquées par des divisions et des beuveries. Plus tard, les responsables des Églises finirent par séparer complètement la Sainte Cène de l'agape afin de prévenir tout abus et en supposant à tort que c'était ce que Paul avait conseillé aux Corinthiens.
Verset 17
Je continue à lire dans le chapitre 11 de cette Épître de Paul aux Corinthiens.
Puisque j'en suis aux directives, il me faut mentionner un point pour lequel je ne saurais vous féliciter. C'est que vos réunions, au lieu de contribuer à votre progrès, vous font devenir pires (1Corinthiens 11.17).
Comme un père à l'égard d'un enfant désobéissant, Paul a déjà réprimandé les Corinthiens sur plusieurs points. Les derniers en date étaient la façon dont ils abusaient de leur liberté concernant les viandes des animaux offerts aux idoles puis les abus des conduites des femmes dans l'assemblée. L'apôtre n'a toujours pas de raison de faire les éloges de cette Église en ce qui concernait leur pratique du Repas du Seigneur. Tant s'en faut, car ce qui aurait dû édifier les croyants en les rassemblant au nom de Jésus-Christ avait l'effet inverse.
Il me faut rester poli, pourtant la meilleure façon de décrire cette Église serait une expression argotique plutôt crue. Les chrétiens ne sont pas des saintes nitouches; le meilleur et quelques fois le pire aussi se côtoient. Dans un sens, cela veut dire qu'il y a vraiment de la place pour tout le monde surtout lorsqu'on considère les paroles de Jésus quand il a dit à ses disciples:
Les bien-portants n'ont pas besoin de médecin; ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (Marc 2.17).
C'est vrai qu'il faut reconnaître sa culpabilité, son besoin d'être lavé de ses fautes et pardonné avant de pouvoir accepter Jésus comme son sauveur.
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