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Jour sélectionné:
14/02/2025
Portion biblique:
1 Corinthiens 11:17-33
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Chapitre 11

Verset 17

À la question «Quelles sortes de gens vont dans les églises? », la réponse varie, mais n'est généralement pas très flatteuse. Par exemple, tous des hypocrites; des pimbêches qui se croient supérieures aux autres; des grenouilles de bénitier; des pauvres types ! Mais aussi, des personnes morales. Et encore, des gens qui cherchent Dieu ! Comme quoi effectivement on trouve de tout dans une Église.

Dans l'assemblée de Corinthe, ville pire que Las Vegas, ou le quartier Montmartre de Paris, il y avait, semble-t-il beaucoup de dévergondés impudiques et libertins qui menaient une vie de bâton de chaise. C'est à se demander où étaient passés les véritables croyants. Dans la première Épître qu'il adresse aux Corinthiens, l'apôtre Paul corrige un excès après l'autre. Un des problèmes de fond très symptomatique des conduites répréhensibles des membres de cette Église était leur division endémique, un mal que Paul a déjà signalé, mais sur lequel il revient.

Verset 18

Je continue à lire dans le chapitre 11 de cette Épître.

Tout d'abord j'entends dire que lorsque vous tenez une réunion, il y a parmi vous des divisions.? J'incline à croire qu'il y a une part de vérité dans ce qu'on raconte (1Corinthiens 11.18).

C'est un comble; l'Église était divisée alors qu'elle célébrait un repas dont l'un des buts était d'exprimer la communion fraternelle et l'unité de ses membres en Jésus-Christ. Lorsqu'au tout début de l'Épître l'apôtre a mentionné ces schismes graves, il leur reprochait déjà leur esprit de parti. Un des facteurs qui contribuaient à ces divisions était les différences économiques et financières des membres de l'assemblée ce que l'apôtre soulèvera un peu plus loin.

Verset 19

Je continue.

Sans doute faut-il qu'il y ait chez vous des divisions, pour que les chrétiens qui ont fait leurs preuves soient clairement reconnus au milieu de vous ! (1Corinthiens 11.19).

Ces divisions représentaient une faute grave, mais inévitable comme Jésus l'a soulignée à ses disciples. Je le cite:

Il est inévitable qu'il y ait pour les hommes des occasions de pécher, mais malheur à celui qui provoque la chute de quelqu'un (Luc 17.1).

Ces schismes permettaient en tout cas de distinguer les chrétiens fidèles de ceux qui ne l'étaient pas. Toutes les religions du monde, les sectes quelles qu'elles soient, les faux prophètes de tout bord et les gurus venus d'Orient sont là comme des aimants. Ils attirent ceux qui n'ont en réalité que faire de Jésus-Christ, mais qui veulent quand même une expérience religieuse ou réformer le monde. C'est ainsi que la gangue est ôtée et que le métal précieux est mis à jour. Les chrétiens authentiques se révèlent par leur fidélité à Dieu.

Il en a d'ailleurs toujours été ainsi. De la vaste foule, plusieurs millions de personnes, qui constituaient le peuple hébreu libéré de l'esclavage égyptien et qui se mirent en route vers la Palestine, seuls deux hommes arrivèrent à bon port et furent autorisés à pénétrer en terre promise. L'Église de Corinthe était elle aussi constituée de beaucoup de paille et de bois sec sans vie apparente.

Versets 20-21

Je continue.

Ainsi, lorsque vous vous réunissez, on ne peut vraiment plus appeler cela «prendre le repas du Seigneur», car, à peine êtes-vous à table, que chacun s'empresse de manger ses propres provisions, et l'on voit des gens manquer de nourriture pendant que d'autres s'enivrent (1Corinthiens 11.20-21).

Le repas du Seigneur est le rappel d'un acte désintéressé par excellence: la mort endurée par le Christ au bénéfice de toute l'humanité. Les Corinthiens avaient changé cette évocation en une expérience d'égotisme faisant de ce rite sacré une désunion tapageuse; du jamais vu ! Non pas vraiment, puisqu'ils imitaient à la perfection en esprit du moins les Israélites dans le désert puis plus tard dans leur pays, qui à plusieurs reprises se disputèrent âprement entre eux jusqu'à en venir aux mains ou plus exactement à plusieurs guerres civiles fratricides particulièrement meurtrières.

Dans les agapes, ces repas fraternels au cours desquels on célébrait la Sainte Cène, il était d'usage que tous apportent des provisions, ce que chacun pouvait, que l'on mettait en commun. Dans l'Église de Corinthe, les membres mangeaient ce qu'ils avaient apporté sans tenir compte des autres. Les plus riches festoyaient, s'empiffraient et se saoulaient même, tandis que les plus pauvres, sans doute des esclaves, manquaient de tout.

Le Repas du Seigneur qui aurait dû être une célébration communautaire était devenu une pratique privée et discriminatoire. Depuis toujours, l'argent a établi un clivage entre les personnes, quelles qu'elles soient, et c'est bien malheureux. Pourtant, en soi avoir un gros compte en banque n'est pas une tare. Ainsi dans l'Évangile il est question d'un certain Zachée, un percepteur qui travaillait pour le compte des Romains et qui était immensément riche. Eh bien, il ouvrit à la fois son coeur et son porte-monnaie lorsque le Christ passa dans sa ville et il est spécifiquement dit que par sa foi en Jésus il reçut la vie éternelle.

Mais à côté de Zachée, l'Évangile raconte aussi l'histoire d'un notable tout aussi fortuné et qui suivait la Loi de Moïse à la lettre. Il vint demander à Jésus comment il pouvait obtenir la vie éternelle. Je lis une partie du passage:

Jésus lui dit:? Il te reste encore une chose à faire: vends tout ce que tu possèdes, distribue le produit de la vente aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel. Puis viens et suis-moi ! Quand l'autre entendit cela, il fut profondément attristé, car il était très riche. En le voyant ainsi abattu, Jésus dit:? Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! (Luc 18.22-24).

Jésus avait mis le doigt sur le problème de fond de ce riche notable, son argent était son dieu et il ne voulait pas s'en séparer. Chacun d'entre nous, nous pouvons nous comporter soit comme ce notable soit comme Zachée même avec un tout petit pécule en banque. Suis-je ce notable ou Zachée?

Verset 22

Je continue le texte adressé aux Corinthiens.

S'il ne s'agit que de manger et de boire, n'avez-vous pas vos maisons pour le faire? Ou bien traitez-vous avec mépris l'Église de Dieu et avez-vous l'intention d'humilier les membres pauvres de votre assemblée? Que puis-je vous dire? Vais-je vous féliciter? Certainement pas (1Corinthiens 11.22).

Les Corinthiens qui désiraient des réceptions privées avaient l'entière liberté de les organiser chez eux. Mais les réunions d'Église n'étaient pas l'endroit pour la manifestation d'un esprit sectaire d'autant plus que le Repas du Seigneur avait justement pour but de commémorer un acte gratuit désintéressé pour le bénéfice d'autrui. Négliger égoïstement les besoins d'un frère dans le besoin est une entorse grave aux enseignements du Christ. C'était mépriser la solidarité qui doit se manifester dans l'Église et blesser cruellement les plus démunis. L'apôtre se montre particulièrement grinçant et sarcastique à l'égard des Corinthiens qui adoptaient une telle conduite odieuse.

Versets 23-24

Je continue.

Car voici la tradition que j'ai reçue du Seigneur, et que je vous ai transmise: le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré pour être mis à mort, prit du pain, et, après avoir prononcé la prière de reconnaissance, il le rompit en disant: «Ceci est mon corps: il est pour vous; faites ceci en souvenir de moi» (1Corinthiens 11.23-24).

Paul rappelle aux Corinthiens ce qu'ils savaient, mais niaient par leurs actes. Cette tradition était investie de l'autorité du Seigneur. Elle a pour origine les paroles de Jésus lui-même et qui furent révélées à Paul sans doute dans une vision. Le pain représente le corps incarné du Christ qu'il avait revêtu dans le but de l'offrir en sacrifice pour les péchés du monde. Le fait que même de rompre le pain implique qu'il doit être distribué ce qui est un reproche adressé aux Corinthiens dont une des devises était chacun pour soi. C'est ce qu'ils auraient dû se rappeler.

Verset 25

Je continue.

De même, après le repas, il prit la coupe et dit: «Cette coupe est la nouvelle alliance scellée de mon sang; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en souvenir de moi» (1Corinthiens 11.25).

Le vin était un poignant rappel du sang de Christ, sans l'effusion duquel il ne pouvait y avoir de pardon pour les péchés et par lequel était établie une Nouvelle Alliance avec Dieu. Ce terme exprime un engagement dans lequel l'un des partis établit les conditions que l'autre accepte ou refuse. Depuis la mort du Christ en croix, Dieu offre la vie éternelle à quiconque accepte les termes de l' alliance qu'il a établie en la personne de Jésus. Le centre de l'Ancienne Alliance était la Loi de Moïse, la Parole écrite, tandis que celui de la Nouvelle est la personne de Jésus-Christ, la Parole vivante.

Le Seigneur voulait que le pain et le vin soient des rappels du sacrifice qu'il avait offert de lui-même sur la croix. La simplicité de ce repas, mêlée à son caractère sublime, fait de lui une expérience cultuelle tout à fait extraordinaire. Dieu ne nous fait pas entrer au paradis par la petite porte de derrière à la tombée de la nuit. Il nous ouvre tout grand le grand portail principal. Il nous traite comme ses fils et ses filles parce que le châtiment de nos fautes a été totalement payé lorsque les exigences du Dieu trois fois saint ont été satisfaites à la croix.

Verset 26

Je continue.

Donc, chaque fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, et ceci jusqu'à son retour (1Corinthiens 11.26).

La Sainte Cène est avant tout un moment de confession de foi des croyants qui expriment leur attachement au Seigneur. Ce repas pris en l'absence de Jésus-Christ et en souvenir de lui et de l'oeuvre qu'il a accomplie sur la croix est célébré dans l'attente expectative de son retour. Toutes les fois que cette cérémonie a lieu, on proclame le message de l'humiliation du Christ et de la gloire dont elle fut suivie, c'est-à-dire sa résurrection et son ascension dans les cieux où il est allé s'asseoir à la droite de la majesté divine.

La Sainte Cène se tourne dans trois directions: dans le passé 2 000 ans en arrière puisqu'il est dit: faites ceci en souvenir de moi. Dans le présent, ce rite est un repas de communion des croyants dans la présence vivante du Christ ressuscité. Dans le futur, la Cène qui est une pratique temporaire cessera le jour où Jésus reviendra puisqu'il est dit jusqu'à son retour. Telles sont les réalités qui sont exprimées par les chrétiens qui prennent ensemble le Repas du Seigneur.

Verset 27

Je continue.

C'est pourquoi quiconque mangerait le pain ou boirait de la coupe du Seigneur d'une manière indigne se rendrait coupable envers le corps et le sang du Seigneur (1Corinthiens 11.27).

La conduite ignoble des Corinthiens n'était pas sans conséquence. Il est indigne et irrévérencieux de transformer ce repas sacré en une beuverie et d'ignorer les autres membres de l'assemblée démunis, car c'est par son sacrifice que le Christ a délivré ceux qui lui appartiennent. En les méprisant, les Corinthiens bafouaient l'oeuvre du Christ, se rendant ainsi coupables à son égard.

Verset 28

Je continue.

Que chacun donc s'examine sérieusement lui-même et qu'alors il mange de ce pain et boive de cette coupe (1Corinthiens 11.28).

Paul invite ses lecteurs à faire un examen de conscience. Il veut qu'ils revoient leur manière de prendre les repas communautaires et la Sainte Cène, et qu'ils reconsidèrent leur attitude vis-à-vis des autres. Cette démarche inclut aussi d'aller voir un frère qui a été offensé par ma conduite et à lui demander pardon, et aussi de réparer les torts que je lui ai faits. Les pauvres avaient besoin d'aide concrète sous forme de nourriture; les belles paroles ne suffisent pas. À ce sujet, Jacques, le demi-frère de Jésus, a beaucoup à dire dans son Épître. Je lis un passage:

Supposez qu'un frère ou une soeur manquent de vêtements et n'aient pas tous les jours assez à manger. Et voilà que l'un de vous leur dit: «Au revoir, mes amis, portez-vous bien, restez au chaud et bon appétit», sans leur donner de quoi pourvoir aux besoins de leur corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi: si elle reste seule, sans se traduire en actes, elle est morte (Jacques 2.15-17).

Verset 29

Je continue le texte de Paul.

Car celui qui mange et boit sans discerner ce qu'est le corps du Seigneur se condamne lui-même en mangeant et en buvant ainsi (1Corinthiens 11.29).

L'apôtre enfonce le clou. Il parle à la fois de l'Église en tant que corps du Christ et des éléments: le pain et le vin qui représentent l'enveloppe charnelle que Jésus avait endossée et qui fut détruite sur la croix. En premier lieu, ceux qui faisaient bonne chère en méprisant les pauvres commettaient une faute grave. Leur attitude hautaine et dédaigneuse offensait les membres parias de l'Église; c'était également un affront fait au Christ.

Les repas communautaires et la participation à la Sainte Cène, qui est un moment fort de confession de foi en Jésus-Christ, auraient dû être caractérisés par une solidarité fraternelle. Au lieu de cela avaient lieu des pratiques égoïstes qui étalaient au grand jour les disparités de classe sociale entre les Corinthiens. Le comportement ignoble de certains ne manquerait pas de leur attirer les foudres de Dieu.

En second lieu, ces gloutons qui festoyaient et buvaient un peu trop étaient en état d'ébriété au moment de prendre la Sainte Cène. Ce comportement vulgaire était injurieux à l'égard de la personne du Christ, un crime de lèse-majesté. En agissant ainsi, ces Corinthiens se plaçaient à nouveau sous la colère de Dieu, se rendant ainsi doublement coupables.

Cela dit, depuis le 1er siècle, l'Église a eu des difficultés à comprendre ce que ce pain et ce vin représentaient. Lors de la communion catholique a lieu la transsubstantiation où les éléments se transforment en le corps et le sang du Christ. Les Luthériens parlent de consubstantiation où les éléments deviennent le corps et le sang du Christ, mais de façon mystique. Le réformateur Zwingli réduisit le pain et le vin à de simples symboles. Dans un des Évangiles nous est racontée l'histoire de deux disciples qui après avoir été témoins de la crucifixion retournaient tristement chez eux. C'est alors que le Christ ressuscité se joignit à eux sans qu'ils le reconnussent. Je lis le passage:

Alors, commençant par les livres de Moïse et parcourant tous ceux des prophètes, Jésus leur expliqua ce qui se rapportait à lui dans les Écritures. Entre-temps, ils arrivèrent près du village où ils se rendaient. Jésus sembla vouloir continuer sa route. Mais ils le retinrent avec une vive insistance. Alors il entra dans la maison pour rester avec eux. Il se mit à table avec eux, prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le partagea et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent mais, déjà, il avait disparu (Luc 24.27-31).

C'est au moment où Jésus a pris la Sainte Cène avec ces deux disciples qu'il s'est révélé à eux. De la même manière, les chrétiens authentiques qui célèbrent le Repas du Seigneur bénéficient de la présence invisible, mais bien réelle du Seigneur.

Versets 30-32

Je continue.

C'est pour cette raison qu'il y a parmi vous tant de malades et d'infirmes, et qu'un certain nombre sont morts. Si nous discernions ce que nous sommes, nous ne tomberions pas sous le jugement. Mais les jugements du Seigneur ont pour but de nous corriger afin que nous ne soyons pas condamnés avec le reste du monde (1Corinthiens 11.30-32).

Si je fais ce qui est répréhensible aux yeux de Dieu, soit je le reconnais devant lui, soit il me demandera des comptes. C'est ce qui arrivait aux Corinthiens qui persistaient dans le mal faire.

Versets 33-34

Je finis ce chapitre.

Ainsi donc, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas en commun, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a très faim, qu'il mange d'abord chez lui afin que vos réunions n'attirent pas sur vous le jugement de Dieu. Quant aux autres points, je les réglerai lors de mon passage chez vous (1Corinthiens 11.33-34).

Paul a rappelé que le vrai sens des agapes , les repas de communion fraternelle et surtout celui de la Sainte Cène était pour l'édification commune de tous les croyants, petits et grands. En respectant les règles qu'il a énoncées, les Corinthiens éviteront le jugement divin. Honneur à Dieu et respect des autres sont les clés de voûte du christianisme puisque selon Jésus, l'amour de Dieu et celui du prochain sont les deux plus grands commandements de la Loi de Moïse.


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