Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 12
Introduction
Depuis que la philosophie matérialiste a envahi l'Occident, les valeurs des Européens ont fortement changé comparées à ce qu'elles étaient jusqu'à, disons, la fin de la première moitié du 20e siècle. Puisque la grande majorité des gens croit que le matérialisme est l'ultime réalité, ce qui appartient au sacré et au spirituel a été mis en veilleuse ou pire encore, sur le même rayon que Blanche Neige et le Père Noël. Cependant, comme l'a écrit le poète Destouches, chassez le naturel, il revient au galop. Il ne parlait pas du spirituel bien sûr, pourtant il est normal, disons même logique de croire en un être suprême qui appartienne à une autre dimension que le bocal espace-temps dans lequel nous sommes enfermés. D'ailleurs, et malgré leur soi-disant rationalisme, la majorité des Français s'intéresse toujours de très près à leur horoscope et aussi aux diverses formes d'occultisme.
Selon la foi chrétienne, l'action de Dieu sur terre se fait par l'intermédiaire du Saint-Esprit, la 3e personne de la Trinité. Dans le chapitre 12 de l'Épître que Paul écrit à l'Église de Corinthe, il va développer un des ministères particuliers de l'Esprit divin. Cette assemblée était bénie parce que ses membres avaient reçu beaucoup de dons spirituels dont bien sûr ils abusaient comme de tout le reste. C'est d'ailleurs leur conduite très peu chrétienne qui avait engendré des divisions, des procès les uns contre les autres, l'inceste, la débauche, des tenues vestimentaires provocatrices, la gloutonnerie et l'ivrognerie dans les repas fraternels, le mépris des pauvres de l'Église et une attitude d'irrévérence envers le Seigneur lui-même.
L'arrogance de ces Corinthiens qui avaient tordu le principe de la liberté chrétienne se révélait également dans l'exercice de leurs dons qui tournait en exhibitions spirituelles désordonnées. Les responsables du chaos dans les cultes s'enorgueillissaient de leurs soi-disant privilèges, accentuant encore davantage la désintégration de cette assemblée. Paul s'évertue donc à remédier ces excès en décrivant la nature et le but des dons spirituels.
Au beau milieu de son enseignement, il fait une digression qui n'en est pas vraiment une pour montrer la supériorité de l'amour sur toute autre chose et qui devrait gouverner l'exercice des dons. En finalité et encore une fois, ce qui compte vraiment c'est la gloire de Dieu et le bien des autres. On revient encore et toujours aux deux commandements qui selon les paroles mêmes de Jésus résument toute la Loi de Moïse et qui sont l'amour de Dieu et du prochain.
Verset 1
Je commence à le lire le chapitre 12 de l'Épître de Paul aux Corinthiens.
J'en viens au problème des «manifestations de l'Esprit»: j'aimerais, frères, que vous soyez bien au clair là-dessus (1Corinthiens 12.1).
Les Corinthiens décrivaient certaines de leurs pratiques durant le culte comme des manifestations de l'Esprit. Paul va élargir ce concept et l'étendre au cadre plus large des dons spirituels.
Verset 2
Je continue.
Souvenez-vous comment, lorsque vous étiez encore païens, vous vous laissiez entraîner aveuglément vers des idoles muettes ! (1Corinthiens 12.2).
La grande majorité des Corinthiens avaient une origine païenne pure et dure. Ils avaient vénéré de fausses divinités qui en elles-mêmes ne sont que du vent, mais derrière lesquelles se cachent des démons qui asservissent l'adorateur.
Verset 3
Je continue.
C'est pourquoi je vous le déclare, si un homme dit: «Jésus est anathème», ce n'est en aucun cas l'Esprit de Dieu qui le pousse à parler ainsi. Mais personne ne peut affirmer: «Jésus est Seigneur», s'il n'y est pas conduit par l'Esprit Saint (1Corinthiens 12.3).
Les Corinthiens chrétiens étaient pour la plupart bien faibles dans leur foi. C'est ce qui explique leur attitude mondaine, une certaine arrogance et leur incompréhension de la place du corps dans le salut. Mais le plus grave était la présence de faux prophètes parmi les responsables de l'assemblée qui profitaient de l'immaturité spirituelle des croyants authentiques. En effet, ces derniers n'étaient pas capables d'établir une distinction entre les faux et les vrais chrétiens. Paul leur donne donc un test simple qui porte sur l'identité du Christ.
Le message des faux prophètes était que Jésus était anathème . Cela veut dire qu'ils niaient que le Fils de Dieu ait eu un corps de chair et de sang comme vous et moi. Cette croyance erronée provenait de la philosophie gnostique alors en vogue et qui enseignait que tout ce qui est matière et charnel était mauvais. Curieusement, la première hérésie chrétienne qui vit le jour ne fut pas de nier la divinité du Christ, mais son humanité.
Le test que Paul propose aux Corinthiens consiste à vérifier si quelqu'un croit vraiment que celui qui régnait maintenant dans les cieux comme Seigneur était le même que le Jésus, Agneau de Dieu, qui avait souffert sur la croix. C'était l'enseignement non seulement de Paul, mais aussi des autres apôtres. C'est ainsi que Pierre a terminé sa prédication le jour de la Pentecôte en disant:
Voici donc ce que tout le peuple d'Israël doit savoir avec une entière certitude: Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié (Actes 2.36).
Et l'apôtre Jean écrit dans l'Apocalypse:
Ils feront la guerre à l'Agneau, mais celui-ci les vaincra, car il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois (Apocalypse 17.14).
Les Corinthiens qui reconnaissaient que Jésus était aussi le Seigneur étaient des croyants authentiques à condition bien sûr qu'ils lui obéissent également. Je cite un passage de l'Évangile qui établit bien cette vérité:
Pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas de me dire: «Seigneur ! Seigneur !» Il faut accomplir la volonté de mon Père céleste. Au jour du jugement, nombreux sont ceux qui me diront: «Seigneur ! Seigneur ! Nous avons prophétisé en ton nom, nous avons chassé des démons en ton nom, nous avons fait beaucoup de miracles en ton nom.» Je leur déclarerai alors: «Je ne vous ai jamais connus ! Allez-vous-en, vous qui pratiquez le mal !» (Matthieu 7.21-23).
Les faux prophètes n'obéissaient évidemment pas au Seigneur, mais ils le prétendaient. Ils égaraient l'Église par les visions qu'ils disaient recevoir de Dieu et par les exhibitions spirituelles dont ils étaient capables alors qu'ils étaient en transe et peut-être même par les miracles que certains faisaient. Cependant, de telles manifestations ne sont absolument pas un critère valable pour juger si quelqu'un est conduit par l'Esprit de Dieu. En effet, les prêtres et les gurus de certaines religions, ainsi que la plupart des sorciers sont tout à fait capables de réaliser des prodiges à vous couper le souffle. Ce qui compte en premier lieu c'est de croire dans son coeur que le Christ est celui qu'il a dit être. La grande question que Jésus posa à ses disciples fut:
Qui dites vous que je suis? (Matthieu 16.15).
Il pose toujours cette même question à tous les êtres humains. Quelle que soit votre profession ou vos origines ethniques, votre statut social ou que sais-je encore, Jésus demande: Qui dites-vous que je suis? Lorsqu'il s'adressa à ses disciples, l'apôtre Pierre a répondu:
Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! (Matthieu 16.16).
La plupart des gens pensent que le Christ était un grand homme, mais si c'est tout ce qu'il était, la belle affaire; il y en a eu beaucoup d'autres. En réalité, Jésus n'a jamais dit qu'il était un homme exceptionnel. Au contraire, il a affirmé que Dieu seul était bon. Je cite le passage:
Alors un notable lui demanda:? Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?? Pourquoi m'appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n'est bon, sinon Dieu seul (Luc 18.18-19).
Par contre, Jésus a affirmé sans équivoque possible qu'il était le Fils de Dieu, le Maître et le Seigneur. Je cite des passages:
Tous dirent:? Tu es donc le Fils de Dieu? Et il leur répondit:? Vous le dites, je le suis. Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis. Le grand-prêtre l'interrogea de nouveau et lui demanda:? Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni? Et Jésus lui répondit:? Oui, je le suis ! (Marc 14.61-62; Luc 22.70; Jean 13.13).
Maintenant, Jésus me demande une nouvelle fois: Qui dis-tu que je suis?
Versets 4-6
Je continue le texte de l'Épître aux Corinthiens.
Il y a toutes sortes de dons, mais c'est le même Esprit. Il y a toutes sortes de services, mais c'est le même Seigneur. Il y a toutes sortes d'activités, mais c'est le même Dieu; et c'est lui qui met tout cela en action chez tous (1Corinthiens 12.4-6).
Paul enseigne ici l'unité de la Trinité dans le domaine du ministère chrétien. En effet, c'est le Saint-Esprit qui accorde certains dons aux croyants afin qu'ils puissent exercer un service dans l'Église qui a pour chef le Seigneur Jésus-Christ. Ce ministère se fait sous l'égide de Dieu le Père qui par sa puissance rend ces dons opérationnels. Ce qui est important à noter est que les trois personnes divines sont à l'oeuvre en même temps dans la vie du chrétien authentique qui met ses capacités spirituelles au service des autres.
Le mot don, charisma en grec, veut dire une aptitude qui dans le Nouveau Testament est considérée comme d'origine divine. C'est la possibilité d'assumer une certaine fonction ou une capacité de servir dans un domaine particulier. Ce don doit s'exercer dans un cadre précis, celui de servir les intérêts des autres. Ce charisme peut aussi être un talent naturel que le croyant utilise pour servir son Seigneur. Ce qui ressort du texte est que chaque chrétien authentique a reçu au moins une habileté, un savoir-faire qu'il tient de Dieu pour le service de son prochain.
Loin d'être des signes de spiritualité dont je peux me vanter, mes compétences sont en réalité des manifestations de la grâce de Dieu. Les croyants ensemble peuvent servir Dieu efficacement et de différentes façons grâce à la diversité des dons qu'ils ont reçus. Ceux-ci sont donnés aux chrétiens afin qu'ils puissent satisfaire les besoins qui se manifesteront dans l'Église et en dehors en faveur des non-croyants afin que ces derniers viennent à placer leur foi en Jésus-Christ.
Verset 7
Je continue.
En chacun, l'Esprit se manifeste d'une façon particulière, en vue du bien commun (1Corinthiens 12.7).
Les manifestations de l'Esprit sont variées, mais trouvent leur unité en leur source qui est Dieu et dans leur but qui est le bien commun, l'édification de l'ensemble des croyants. Parce que les membres d'une Église sont différents les uns des autres, ils recevront toutes sortes de dons, selon leur appel particulier. Mais cette capacité n'est pas donnée pour son enrichissement personnel, ce que précise également l'apôtre Pierre que je cite:
Chacun de vous a reçu de Dieu un don particulier: qu'il le mette au service des autres comme un bon gérant de la grâce infiniment variée de Dieu. Que celui qui parle transmette les paroles de Dieu. Que celui qui sert accomplisse sa tâche avec la force que Dieu donne. Agissez en toutes ces choses de manière à ce que la gloire revienne à Dieu par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour l'éternité. Amen ! (1Pierre 4.10-11).
Ce n'est pas le service de soi, mais bien celui des autres qui est à la gloire de Dieu. Les Corinthiens avaient beaucoup à apprendre dans ce domaine. C'est d'ailleurs pourquoi Paul leur avait déjà dit précédemment:
Que chacun de vous, au lieu de songer seulement à lui-même, recherche aussi les intérêts des autres (1Corinthiens 10.24).
Ce même principe s'applique aussi à l'exercice de ses dons et talents naturels. Selon les Écritures, l'Église, appelée le Corps de Christ, est comparée à un corps humain. Il s'en suit que chaque membre qui en fait partie doit contribuer à sa bonne santé.
Paul va maintenant dresser une liste de dons spirituels, neuf en tout. Il n'a pas l'intention d'être exhaustif, mais veut simplement donner un aperçu de la diversité de l'action du Saint-Esprit dont il vient de parler. On peut noter au passage que pour l'apôtre, le mariage et le célibat font partie des charismes venant de Dieu. Il ne va pas les mentionner ici, parce qu'il l'a déjà fait dans cette Épître. Je le rappelle:
Je voudrais bien que tout le monde soit comme moi, mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un le mariage, l'autre le célibat (1Corinthiens 7.7)
Verset 8
Je continue le texte.
L'Esprit donne à l'un une parole pleine de sagesse; à un autre, le même Esprit donne une parole chargée de connaissance (1Corinthiens 12.8).
Les Corinthiens se vantaient à tort de posséder la sagesse et le savoir, prétentions que Paul leur a déjà reprochées. Je le cite:
Que personne ne se fasse d'illusions sur ce point. Si quelqu'un parmi vous se croit sage selon les critères de ce monde, qu'il devienne fou afin de devenir véritablement sage. Passons au problème des viandes provenant d'animaux sacrifiés aux idoles. «Nous possédons tous la connaissance voulue,» dites-vous. C'est entendu, mais cette connaissance rend orgueilleux (1Corinthiens 3.18; 8.1).
Selon les Textes Sacrés, le sage est celui qui est doté d'une perspicacité spirituelle; il comprend le lien entre les réalités terrestres et célestes. La connaissance, c'est appliquer dans sa vie de tous les jours les vérités d'ordre spirituel et obéir à la volonté de Dieu. Paul avait manifestement ces deux dons qui fonctionnent souvent ensemble. Par contre, la plupart des Corinthiens ne possédaient ni l'un ni l'autre, car ils se laissaient mener par le bout du nez par les faux prophètes, ayant autant de discernement spirituel qu'une chèvre. De plus, ils étaient bien loin de mener une vie digne de ceux qui se disent disciples du Christ.
Aujourd'hui, et malgré toutes nos hautes technologies, la majorité des scientifiques sont tout autant bornés que les Corinthiens parce qu'ils refusent de reconnaître l'empreinte du Créateur dans leurs découvertes. Concernant l'origine de l'homme par exemple, il est établi, dit-on, que notre ancêtre était un animal qui, au fil du temps, aurait évolué à partir d'organismes primaires eux-mêmes issus d'une soupe originelle. Cette croyance n'est ni de la sagesse ni de la connaissance, mais de la spéculation pure pour ne pas utiliser d'autres qualificatifs qui pourtant me brûlent le bout de la langue. Pour ce qui est des dons, Paul a déjà établi qu'ils ont tous leur source en Dieu, ainsi qu'un même but. Ils sont donnés, non pour l'enrichissement personnel, mais pour l'unité et l'utilité communes, pour édifier les autres.
Verset 9
Je continue le texte.
L'Esprit donne à un autre d'exercer la foi d'une manière particulière; à un autre, ce seul et même Esprit donne de guérir des malades (1Corinthiens 12.9).
Certaines personnes sont naturellement enclines à voir les choses en noir tandis que d'autres sont plutôt optimistes de nature. Ces traits de caractère sont naturels, ayant même une composante génétique. Le don de la foi que mentionne Paul est une mesure exceptionnelle de confiance en Dieu, au-delà de celle exercée par les chrétiens authentiques. Il y a des gens qui prient et attendent la réponse divine avec la ferme assurance qu'ils obtiendront ce qu'ils ont demandé. Il fait bon être dans leur entourage, car ils exhument cette confiance rafraîchissante. Le pouvoir de guérir les malades comme ça instantanément ainsi que d'autres dons tout aussi spectaculaires fut donné par le Christ à ses apôtres. Je cite deux passages:
Jésus réunit les Douze et leur donna le pouvoir et l'autorité de chasser tous les démons et de guérir les malades. Il est vrai que je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et d'écraser toutes les forces de l'Ennemi, sans que rien ne puisse vous faire du mal (Luc 9.1; 10.19).
Ces dons extraordinaires du Saint-Esprit accordés aux apôtres leur permirent d'asseoir leur autorité en tant que porte-paroles du seul vrai Dieu, ainsi que d'authentifier le message de la Bonne Nouvelle qu'ils annonçaient et qui se résume en ces paroles:
Dieu annonce à tous, et partout, qu'ils doivent changer d'attitude, car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu'il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d'entre les morts (Actes 17.30-31).
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