Sauter au contenu

Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
17/02/2025
Portion biblique:
1 Corinthiens 13:1-13
Écouter l'audio:
Télécharger l'audio:

Chapitre 13

Introduction

Lorsque je faisais l'armée quelque part en Allemagne, on se préparait, paraît-il, à stopper l'avance des chars du Pacte de Varsovie; la belle blague. En attendant ce jour historique, on n'avait pas grand-chose à faire. Alors, je passais mon temps à écouter la radio. Or une fois, alors que j'étais de permanence, je suis tombé par hasard sur une émission du genre: les auditeurs ont la parole, mais qui portait sur des problèmes de coeur. Il me semble même que l'animatrice s'appelait Mini Grégoire. En tout cas, ce qui a retenu mon attention, ce sont ses paroles, lorsqu'elle a dit: le plus beau texte sur l'amour se trouve dans le Nouveau Testament, au chapitre 13 de la première Épître que l'apôtre Paul adresse aux Corinthiens. J'en fus estomaqué. À cette époque, je n'avais encore jamais eu une Bible entre les mains et je me souviens avoir pensé: Il faut que j'en déniche une quelque part. Mais ce ne fut qu'un an plus tard que finalement j'ai lu ce passage qui est notre texte aujourd'hui.

L'apôtre Paul a terminé le chapitre précédent disant: je vais vous indiquer la voie par excellence. Bien qu'il ait grandement prisé les dons spirituels, il considérait la capacité d'aimer son prochain comme le plus grand de tous les savoir-faire. Les croyants de quelque Église qu'ils soient ont des dons diversement répartis. Par contre, tous sont appelés à manifester dans leur vie les fruits du Saint-Esprit et c'est l'amour qui occupe la première place.

En grec, il existe trois mots que l'on traduit par amour: eros qui n'apparaît pas dans le Nouveau Testament est un terme qui exprime la passion, la convoitise. Aujourd'hui, on dirait plutôt le sexe. Il était utilisé en conjoncture avec les déesses Aphrodite et Vénus par exemple. Ensuite, il y a le mot phileo qui signifie affection et qui a donné en français filiation et tous ses dérivés. Nous retrouvons aussi cette racine dans Philadelphie et philanthropie. C'est l'amour du prochain, d'un frère, d'une mère, c'est-à-dire l'amour humain à son niveau le plus noble. Enfin, le mot agapé lui, est beaucoup plus qu'un sentiment. C'est l'amour divin désintéressé par excellence qui a les êtres humains, comme vous et moi pour objet, alors qu'il n'y a absolument rien d'aimable en nous.

Alors que le chapitre précédent était centré sur les dons spirituels que le Saint-Esprit distribue aux croyants afin qu'ils soient capables d'exercer un ministère pour Dieu, le chapitre 13 explique leur source d'énergie, la motivation, la bonne attitude d'esprit et le coeur avec lesquels ces dons doivent être utilisés. L'objectif de Paul est toujours de corriger les Corinthiens. S'ils apprennent à manifester de l'amour les uns pour les autres, ils mettront fin aux aberrations qui affligeaient leur Église. Aux chrétiens de Rome, Paul écrit:

Ne restez redevables de rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres. Car celui qui aime l'autre a satisfait à toutes les exigences de la Loi. Aime ton prochain comme toi-même. Celui qui aime ne cause aucun mal à son prochain. Aimer son prochain, c'est donc accomplir toute la Loi (Romains 13.8-10).

C'était aussi l'enseignement que Jésus donna à ses disciples. Je le cite:

Comme le Père m'a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés; maintenez-vous donc dans mon amour. Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j'ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Tout cela, je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et qu'ainsi votre joie soit complète. Voici quel est mon commandement: aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jean 15.9-13).

Verset 1

Je commence maintenant à lire dans la première Épître que Paul adresse aux Corinthiens ce qui s'appelle à juste titre le chapitre de l'amour .

En effet, supposons que je parle les langues des hommes et même celles des anges: si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien de plus que de l'airain qui résonne ou une cymbale bruyante (1Corinthiens 13.1).

Au premier siècle, on admirait beaucoup la rhétorique, l'éloquence et les Corinthiens ne faisaient pas exception. C'est d'ailleurs en partie ce qui explique leur fascination pour le don des langues. L'expression «les langues des hommes et des anges » est une hyperbole qui vise à inclure toute forme imaginable de langage. Une très grande loquacité dépourvue d'amour peut momentanément électriser un auditoire, mais son effet disparaît ensuite comme neige au soleil, tout comme le son d'une trompette ou d'une cymbale se perd dans le lointain.

Paul fait ici allusion aux marmites d'airain utilisées par les prêtres de certains temples païens et découvertes par les archéologues dans la ville de Dodone près de Corinthe. Ces marmites se touchaient, ce qui fait que lorsque l'on tapait sur la première, le son se transmettait de l'une à l'autre faisant entendre une sorte de murmure que le prêtre interprétait comme le langage de son dieu.

Dans la Grèce antique, l'expression «airain de Dodone » était devenue synonyme de vains bavardages. Ce que l'apôtre Paul dit est que l'éloquence ou le don des langues sans amour c'est du bruit sans mélodie et un son sans âme. Il veut établir un contraste frappant avec l'amour dont l'influence confère une profondeur et un sens à la vie qui perdurent au-delà de toutes les épreuves qu'on peut rencontrer.

Verset 2

Je continue.

Supposons que j'aie le don de prophétie, que je comprenne tous les mystères et que je possède toute la connaissance; supposons même que j'aie, dans toute sa plénitude, la foi qui peut transporter les montagnes: si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien (1Corinthiens 13.2).

Un peu plus loin, Paul dira aux Corinthiens:

Aspirez aux manifestations de l'Esprit, et surtout au don de prophétie (1Corinthiens 14.1).

Même ce don que l'apôtre prisait comme l'un des plus importants pour l'Église, ainsi que la sagesse, la connaissance et la foi, tous ces dons extraordinaires qui feraient d'un simple être humain un surhomme spirituel, ne sont que du vent s'ils ne sont pas accompagnés de l'amour pour le prochain. Paul ne dépréciait évidemment pas les dons de l'Esprit, mais il enseigne qu'à côté d'eux, l'amour est incomparable.

Verset 3

Je continue.

Si même je sacrifiais tous mes biens, et si je livrais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien (1Corinthiens 13.3).

Même, le don de soi qui peut aller jusqu'au sacrifice suprême peut facilement être égocentrique. Il n'y a qu'à penser aux kamikazes, à ceux qui se font sauter avec une bombe afin de tuer un maximum de gens. Ils font cela par haine et pour leur propre intérêt. D'une part, ils croient qu'en mourant ainsi ils obtiendront le paradis, et d'autre part ils savent qu'ils vont devenir célèbres à titre posthume et que leurs familles recevront gloire, honneur et de l'argent.

Au premier siècle de notre ère, des persécutions contre les chrétiens avaient lieu ici et là dans l'Empire romain. Certains se rendaient volontairement dans ces endroits chauds dans le but express de devenir des martyres afin de jouir de la gloire qui y était attachée. Ça, c'est l'amour de soi. Même aujourd'hui il y en a qui sont frappés au point de vouloir se faire inoculer le virus du sida afin, croient-ils, d'obtenir l'affection et la pitié des autres. C'est déconcertant et ça vous fait honte d'appartenir à une race humaine aussi pervertie. Mais cela ne fait que confirmer que l'homme est tordu au-delà de toute mesure, ce qu'un des prophètes de l'Ancien Testament disait déjà il y a plus de 2 500 ans. Je rappelle le passage:

Le coeur est tortueux par-dessus tout et il est incurable (Jérémie 17.9).

On croirait lire le commentaire d'un éditorial sur un fait divers du journal de ce matin.

Verset 4

Je continue le texte.

L'amour est patient, il est plein de bonté. Il n'est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s'enfle pas d'orgueil (1Corinthiens 13.4).

Paul personnifie l'amour, passant de la première personne à la troisième. Cette liste de caractéristiques qui continue dans les versets suivants correspond à une description du Christ lui-même ainsi qu'aux fruits de l'Esprit que tout chrétien est appelé à manifester dans sa vie. Cette liste est taillée sur mesure pour les Corinthiens qui étaient jaloux les uns des autres, orgueilleux, et méchants. Dans leur égocentrisme, ils se comportaient de façon scandaleuse.

Cette description de l'amour que Paul leur propose était la solution face aux aberrations qui sévissaient dans leur Église. À partir d'ici, l'amour va être défini par 7 attributs positifs et 7 autres négatifs. La patience est la capacité à ne pas chercher à se venger lorsqu'on est injustement maltraité comme c'était le cas des petites gens de l'Église par exemple. Devant ces vexations, une attitude d'amour c'est faire preuve de bonté, une qualité que l'apôtre décrit dans une autre Épître. Je le cite:

Soyez bons et compréhensifs les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ (Éphésiens 4.32).

Paul mentionne aussi l'envie, la vantardise et surtout l'orgueil, parce que ces vices étaient à la base des divisions dans l'Église. La vie est pleine d'inégalités, mais celui qui aime son prochain ne convoite pas ce qui lui appartient, mais se contente de ce qu'il a. Le premier meurtre dans l'histoire de l'humanité, Caïn qui tua Abel, a été suscité par la jalousie. Jean-Baptiste était un homme intègre. Lorsque Jésus a pris le devant de la scène, il n'a pas été envieux le moins du monde, mais il a dit:

Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit (Jean 3.30).

Un des proverbes de l'Ancien Testament dit:

L'envie est la carie des os (Proverbes 14.30).

Jean de La Fontaine était capable de discerner les travers humains avec acuité. Dans la fable La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, il décrit ce batracien ridicule qui par orgueil devient envieux du boeuf et l'histoire se termine par: Elle s'enfla si bien qu'elle éclata.

Verset 5

Je continue le texte.

L'amour ne fait rien d'inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s'aigrit pas contre les autres, il ne tient pas rancune (1Corinthiens 13.5).

Voici 4 descriptions de ce que l'amour n'est pas. Au nom de leur droit à la liberté tous azimuts, les Corinthiens étaient les champions toutes catégories du comportement malséant que ce soit la conduite des femmes dans l'assemblée, la tolérance de l'inceste ou les désordres en tout genre, surtout lors de la célébration du Repas du Seigneur. Ils se moquaient pas mal des répercussions de leur conduite sur les autres comme dans le cas de la consommation de viandes qui provenaient d'animaux sacrifiés aux idoles.

Je ne me fais pas d'illusion sur moi-même sachant bien que tout ce que je fais est entaché d'une certaine gratification personnelle. Néanmoins, je dois viser une vie de service qui soit le plus désintéressé possible. L'animosité de certains Corinthiens riches se traduisait par les procès qu'ils engageaient contre d'autres croyants; c'étaient des teignes. Un des proverbes de l'Ancien Testament dit:

La haine allume des querelles, mais l'amour couvre toutes les fautes (Proverbes 10.12).

Versets 6-7

Je continue le texte.

L'amour est attristé par l'injustice mais se réjouit de la vérité. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère (1Corinthiens 13.6-7).

Amour, vérité et justice vont main dans la main. Paul termine cette description par 4 traits saillants de l'amour qu'un auteur commente de la façon suivante:

L'amour couvre tout: il souffre, endure et pardonne. Il sait passer par-dessus les fautes d'autrui. Aimer, c'est faire confiance à l'autre et attendre le meilleur de lui, c'est espérer sans faiblir, sans jamais abandonner. C'est savoir tout porter, tout surmonter.

Verset 8

Je continue le texte.

L'amour n'aura pas de fin. Les prophéties cesseront, les langues inconnues prendront fin, et la connaissance particulière cessera (1Corinthiens 13.8).

Après avoir précisé la prééminence et les perfections de l'amour, Paul conclut en parlant de sa permanence. À la fin du chapitre, il va à nouveau souligner la prépondérance de l'amour disant: En somme, trois choses demeurent: la foi, l'espérance et l'amour, mais la plus grande d'entre elles, c'est l'amour. Pourquoi? Parce qu'il est permanent et transcendera ce bas monde pour perdurer dans l'au-delà. Les dons spirituels au contraire sont donnés pour le temps présent, dans le but d'édifier l'Église, mais une fois dans l'éternité ils n'auront plus lieu d'être.

Par contre, l'amour qui est éternel unira à tout jamais les bienheureux les uns aux autres et au Christ. Dieu est amour, écrit l'apôtre Jean. Il ne cessera jamais d'aimer sa créature déchue et rebelle, et qui se vautre avec insolence dans le fumier de ses péchés. Quelle que soit la faute la plus terrible que j'ai commise, Dieu est prêt à passer l'éponge parce qu'il m'aime; c'est aussi simple que cela. J'apprécie beaucoup un psaume que j'ai déjà cité, mais dont je voudrais lire à nouveau un extrait:

Que tout mon être loue l'Éternel, sans oublier aucun de ses bienfaits. C'est lui qui te couronne de tendresse et d'amour. L'Éternel est plein de pitié et miséricordieux. Il est plein de patience et débordant d'amour. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant l'amour de Dieu est grand pour tous ceux qui le révèrent. Et, comme un père est plein d'amour pour ses enfants, l'Éternel est rempli d'amour pour ceux qui le révèrent: Éternel, ton amour est là depuis toujours et durera toujours pour ceux qui te révèrent (Psaumes 103.2-17).

Versets 9-10

Je continue le texte.

Notre connaissance est partielle, et partielles sont nos prophéties. Mais le jour où la perfection apparaîtra, ce qui est partiel cessera (1Corinthiens 13.9-10).

Ce qui est attaché à l'humanité, ses plus belles réalisations et même les dons spirituels sont temporaires et déficients. Tout cela est appelé à disparaître pour laisser la place à l'état de perfection qui est encore à venir. Il se réalisera lorsque Jésus-Christ établira son royaume sur terre et célébrera ce que le livre de l'Apocalypse appelle les noces de l'Agneau. Elles auront lieu entre Jésus et son Église qui est appelée son épouse.

Versets 11-12

Je continue.

Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais et je raisonnais en enfant. Une fois devenu homme, je me suis défait de ce qui est propre à l'enfant. Aujourd'hui, certes, nous percevons une image confuse comme dans un miroir. Alors, nous verrons face à face. Dans le temps présent, je connais d'une manière partielle, mais alors je connaîtrai comme Dieu me connaît (1Corinthiens 13.11-12).

La ville de Corinthe était non seulement célèbre pour ses prostituées, mais aussi pour ses miroirs de bronze. Ceux-ci n'avaient rien à voir avec ceux de glace, car ils renvoyaient une image plutôt floue. De la même manière dont la transition entre l'enfance et l'état adulte est un changement important, le passage du monde présent à celui qui est à venir entraînera la disparition de tout ce qui est imparfait. Le reflet partiel du présent illustré par les miroirs de bronze fera place à la splendeur de la gloire de Dieu qui rayonnera dans tout l'univers. Alors, les bienheureux verront Dieu face à face.

Verset 13

Je finis ce chapitre.

En somme, trois choses demeurent: la foi, l'espérance et l'amour, mais la plus grande d'entre elles, c'est l'amour (1Corinthiens 13.13).

Dans le temps présent, la foi, l'espérance et l'amour sont les valeurs les plus importantes du chrétien parce qu'ils nous introduisent dans les réalités éternelles. C'est aussi pourquoi tout l'enseignement du Nouveau Testament nous exhorte à croire, espérer et à aimer. Mais lorsque les bienheureux seront dans les cieux et verront Dieu, leur foi et leur espérance auront abouti, et alors seul l'amour demeurera. C'est de cette manière que l'apôtre Paul termine cette digression sublime constituée par le chapitre 13. Une fois encore, il faut rappeler que cette personnification de l'amour fut vécue sur terre par Jésus. Il est écrit de lui dans l'Évangile:

Jésus savait que l'heure était venue pour lui de quitter ce monde pour s'en aller auprès de son Père. C'est pourquoi il donna aux siens, qu'il aimait une marque suprême de son amour pour eux (Jean 13.1).

Copyright © 2001-2025 ( TTB - Thru the Bible, RTM - Radio Transmundial. Tous droits réservés.

CONDITIONS D'UTILISATION