Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 2
Introduction
Tous les animaux, insectes, oiseaux, poissons et autres êtres vivants communiquent d'une manière ou d'une autre. Il y a même des perroquets qui disent des mots intelligibles et des baleines qui chantent. Cela dit, il faut reconnaître que l'acquisition du langage tel que nous le pratiquons est seulement une caractéristique de l'humanité. C'est d'ailleurs pour cela que la parole domine toutes les facettes de l'activité humaine.
L'apôtre Paul, qui était par ailleurs un brillant intellectuel, ne voulait surtout pas qu'il soit dit que sa prédication de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ repose sur sa propre sagesse. Pour lui, c'était le ministère de l'Esprit de Dieu de convaincre ses auditeurs, et d'ouvrir leurs yeux spirituels sur la majesté du Christ et l'oeuvre de la croix.
Verset 1
C'est ce qu'il va préciser dans cette Épître qu'il adresse à l'Église de Corinthe et que je continue à lire au chapitre 2.
C'est pourquoi, moi aussi, frères, lorsque je suis allé chez vous, je ne suis pas venu proclamer le mystère de Dieu en utilisant les prestiges de l'éloquence ou de la sagesse (1Corinthiens 2.1).
Comme en Occident aujourd'hui, au premier siècle les Grecs étaient très friands des cultes à mystères. C'étaient des cercles religieux fermés au grand public et dans lesquels la connaissance de la divinité était réservée à des initiés. Ça me fait un peu penser à la franc-maçonnerie. Mais il n'en va pas ainsi dans le christianisme où les croyants mûrs ne sont jamais considérés comme des initiés, mais bien plutôt comme des gens ordinaires, soumis et consacrés à Jésus-Christ.
Cela dit, le mot mystère apparaît 27 fois dans le Nouveau Testament. Cependant, il ne s'agit pas d'une intrigue policière, d'une énigme ou de secrets ésotériques. Ce sont des vérités qui demeuraient cachées jusqu'à présent et que l'intelligence humaine ne pouvait pas découvrir d'elle-même. Mais désormais, elles ont été révélées par Dieu. Par exemple, certaines des paraboles de Jésus concernaient le mystère du royaume. Elles sont appelées ainsi parce qu'elles expliquent ce que sera la situation sur terre après le rejet du Messie et avant qu'il ne revienne pour établir son royaume.
Dans l'Ancien Testament, cette information n'apparaît nulle part. Pour ce qui est du Messie qui devait souffrir, être mis à mort à cause des péchés, puis ressusciter, cette connaissance n'était que partiellement donnée dans certaines prophéties ainsi que par la typologie, par exemple le rituel complexe prescrit par Moïse. Mais c'est seulement dans les Évangiles que le voile est entièrement levé, encore qu'il faille le dire vite, car les apôtres n'ont pas compris grand-chose jusqu'à ce que Jésus ressuscite. Après la Pentecôte, et grâce à l'assistance du Saint-Esprit, ils furent rendus capables d'exposer toute la vérité de Dieu en détail.
La prédication de Paul annonçait clairement la personne du Christ, sa mort expiatoire et sa résurrection à tous ceux qui voulaient bien l'écouter. Selon ce qu'il dit, puisque Dieu se révèle au grand jour à quiconque le veut bien, les acrobaties du langage, de la rhétorique et de la didactique sont inutiles et la sagesse humaine futile. Paul exposait le message du salut de façon simple et accessible à tous. En fait, aux dires mêmes des Corinthiens, sa façon de prêcher n'était guère impressionnante surtout au regard des maîtres orateurs de son époque. Je cite le passage:
«Ses lettres, dit-on, sont sévères et énergiques, mais lorsqu'il est là, c'est un faible et sa parole ne mérite pas l'attention» (2Corinthiens 10.10).
Verset 2
Je continue le texte.
Car, je n'ai pas estimé devoir vous apporter autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1Corinthiens 2.2).
Le message du christianisme que Paul annonçait ne s'appuie pas sur l'éloquence du langage, ou le choc des images comme en politique ou dans le marketing. Tout l'enseignement du Nouveau Testament repose sur un fait historique: la mort du Christ pour les péchés du monde et sa résurrection. Lorsque Paul s'adressa aux Athéniens sur la place publique, il ne fit aucune référence à l'Ancien Testament puisque ces gens n'étaient pas d'origine juive, et ne parla pas non plus de la crucifixion du Christ.
Cependant, après avoir fait une longue introduction qui épousait la perspective du monde des païens intellectuels de l'époque, le point saillant de son discours fut la mention de la résurrection de Jésus et son rôle futur qui consistera à juger toute la terre, ce qui était une folie pour ses auditeurs grecs.
Verset 3
Je continue.
De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte (1Corinthiens 2.3).
Selon le récit du livre des Actes, avant sa venue à Corinthe, Paul avait eu à subir d'une part le mépris des païens, et d'autre part une forte opposition de la part des Juifs. Bien qu'il soit un apôtre appelé et envoyé par Dieu, Paul n'en restait pas moins un être humain. Bien qu'il fût un brillant intellectuel, il n'était pas un surhomme, un superman avant l'heure.
En fait, et à plusieurs reprises, Paul dit qu'il se sentait faible, tourmenté, ou oppressé et soucieux. Il est donc tout à fait normal que les menaces et les affronts constants qu'il devait sans cesse encaisser l'avaient ébranlé. Son état de faiblesse était la conséquence directe de l'annonce de la Bonne Nouvelle du Christ crucifié, un message qui lui valait une haine intense de la part des Juifs et des Grecs parce que c'était offensif et pure folie à leurs yeux.
Versets 4-5
Je continue.
Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la «sagesse», mais sur une action manifeste de la puissance de l'Esprit. Ainsi votre foi a été fondée, non sur la «sagesse» humaine, mais sur la puissance de Dieu (1Corinthiens 2.4-5).
Non seulement le contenu du message de Paul était insensé selon la perspective de son temps, mais il n'utilisait pas non plus de stratégie oratoire manipulatrice pour convaincre ses auditeurs. Il s'en remettait exclusivement à l'action de Dieu dans les coeurs. À cette époque, il existait beaucoup d'écoles de pensée philosophique. Elles étaient toutes dirigées par un maître pédagogue et orateur confirmé.
Contrairement à eux, Paul ne cherchait aucunement à faire des disciples qui s'attachent à lui. Il désirait au contraire que ses auditeurs placent toute leur confiance en Jésus-Christ et lui soient consacrés. Cela dit et paradoxalement, le discours de l'apôtre était une démonstration très réfléchie de sa pensée. Il y a tout lieu de croire qu'il préparait avec soin ce qu'il voulait communiquer que ce soit lorsqu'il prêchait en public ou ce qu'il écrivait dans ses lettres.
Verset 6
Je continue.
Cependant nous aussi, nous enseignons une sagesse aux chrétiens mûrs. Il ne s'agit pas, bien entendu, de ce qu'on appelle «sagesse» dans ce monde, ni de la sagesse des grands de ce monde qui sont destinés à disparaître (1Corinthiens 2.6).
Paul s'adresse davantage aux chrétiens adultes, à ceux qui ont atteint une certaine maturité spirituelle. Il s'agit des Corinthiens dont la vie était droite, car organisée autour de la personne et des valeurs de Jésus-Christ. Ces chrétiens mûrs voulaient suivre l'exemple d'humilité du Christ, en particulier dans le domaine des relations avec les autres, ce qui je le rappelle est le problème que traitent les premiers chapitres de cette Épître.
Paul fait la distinction entre l'opinion de Dieu et celle des gens de son époque sur son message. D'une part, l'annonce par l'apôtre et les autres prédicateurs de l'ère apostolique du Christ crucifié était une folie aux oreilles des non-croyants. Mais d'autre part, loin d'être une aberration, ce message était au contraire une démonstration de la sagesse de Dieu, que les grands de son époque ne pouvaient saisir parce qu'ils n'avaient pas l'Esprit de Dieu. Paul donne en passant, un coup de patte bien mérité aux chefs religieux juifs, au roi Hérode et au gouverneur Pilate.
Versets 7-8
Je continue.
Non, nous exposons la sagesse de Dieu, secrète jusqu'à présent, et qui demeure cachée au monde. Dieu l'avait préparée avant le commencement du monde en vue de notre gloire. Cette sagesse-là, les grands de ce monde ne la connaissent pas, car s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur glorieux (1Corinthiens 2.7-8).
Tout comme l'apôtre Jean dans son Évangile, Paul fait un lien entre la gloire de Jésus-Christ et sa crucifixion. Ce paradoxe était tout aussi incompréhensible pour les Juifs que pour les païens. Néanmoins, ces deux groupes participèrent sans le savoir à la crucifixion, cet acte criminel, mais central au plan de Dieu pour l'humanité. Nul ne peut comprendre de lui-même la sagesse de Dieu révélée par la croix. Elle est pure folie et ne peut être saisie que grâce à une révélation divine. C'est la raison pour laquelle elle demeure incompréhensible à ceux qui refusent de se laisser éclairer par le Saint-Esprit.
Verset 9
Je continue.
Mais, comme le dit l'Écriture, il s'agit de ce que l'oeil n'a pas vu et que l'oreille n'a pas entendu, ce que l'esprit humain n'a jamais soupçonné, mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l'aiment (1Corinthiens 2.9).
Toutes les connaissances humaines s'acquièrent grâce à la réflexion, le raisonnement et l'expérience. Mais les vérités de Dieu ne peuvent être saisies ni de ces manières, ni par le biais des sens. Elles sont révélées par le Saint-Esprit à ceux qui aiment Dieu, c'est-à-dire à ceux qui le cherchent sans hypocrisie, d'un coeur pur.
Verset 10
Je continue.
Or, Dieu nous l'a révélé par son Esprit; l'Esprit, en effet, scrute tout, même les pensées les plus intimes de Dieu (1Corinthiens 2.10).
Toutes les bénédictions futures ont été préparées par le Père céleste, menées à leur terme par le Fils de Dieu, et appliquées aux croyants par le Saint-Esprit. Ce passage enseigne assez clairement que l'Esprit a une personnalité propre et qu'il est d'essence divine puisqu'il scrute tout, même les pensées les plus intimes de Dieu .
D'après d'autres textes du Nouveau Testament, on constate que le Saint-Esprit parle, fait preuve de volonté, enseigne, témoigne, convainc, conduit, entend, annonce, qu'on peut l'attrister, lui mentir, lui résister, l'outrager et pécher contre lui (Romains 8.27; 1Corinthiens 12.11; Jean 14.26; 15.26; 16.8, 13; Actes 5.3, 9; 7.51; Éphésiens 4.30; Hébreux 10.29; Matthieu 12.31-32). Le Saint-Esprit est associé au Père et au Fils qui par son intermédiaire se trouvent présents dans le croyant. Je cite un passage.
Mais le Défenseur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même. L'Esprit de vérité qui vient du Père rendra lui-même témoignage de moi (Jean 14.26; 15.26).
Verset 11
Je continue le texte.
Quel être humain peut savoir ce qui se passe dans un autre homme? Seul l'esprit de cet homme en lui le sait? De même, nul ne peut connaître ce qui est en Dieu si ce n'est l'Esprit de Dieu (1Corinthiens 2.11).
Quand j'étais enfant, je passais Noël en Alsace et il gelait toujours à pierre fendre. Or mes grands-parents n'avaient pas l'eau courante et il fallait donc aller la chercher à la fontaine du village. Seulement, voilà, la route était une vraie patinoire et en plus ça montait. Plus d'une fois, j'ai glissé avec mes sabots. Alors, je regardais autour de moi pour voir si on m'avait vu, car j'étais gêné. Vous pouvez me comprendre parce que vous et moi sommes humains. Si vous tombez et qu'on se moque de vous, je sais ce que vous ressentez. C'est embarrassant, n'est-ce pas?
Dans une certaine mesure, on se connaît. Néanmoins, nul ne peut pleinement sonder mes pensées, ni moi les vôtres. De la même manière, il ne m'est pas possible de saisir Dieu de moi-même, surtout qu'en tant que Créateur, il existe à un tout autre niveau de connaissance. J'ai donc besoin que le Saint-Esprit m'enseigne les vérités qui le concernent. Son action est absolument indispensable si je veux connaître quoi que ce soit de Dieu.
Versets 12-13
Je continue le texte.
Or nous, nous avons reçu, non l'esprit du monde, mais l'Esprit même qui vient de Dieu pour que nous comprenions tous les bienfaits que Dieu nous a accordés par grâce. Et nous en parlons, non avec les termes qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit. Ainsi nous enseignons les réalités spirituelles dans des termes inspirés par l'Esprit (1Corinthiens 2.12-13).
Paul et les prédicateurs de l'ère apostolique avaient reçu le Saint-Esprit qui leur avait été promis par Jésus-Christ. Je cite le passage:
Quand l'Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans la vérité tout entière, car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu'il aura entendu, il le dira, et il vous annoncera les choses à venir. Il manifestera ma gloire, car il puisera dans ce qui est à moi et vous l'annoncera (Jean 16.13-14).
C'est le Saint-Esprit qui a conduit les apôtres dans toute la vérité de Dieu et à coucher sur le papier ce que l'Esprit voulait que nous possédions. C'est de cette manière que nous est parvenu l'ensemble des Textes sacrés, que ce soit l'Ancien ou le Nouveau Testament, dont cette Épître de Paul adressée aux Corinthiens. Les écrivains bibliques expliquent les réalités divines, non avec la sagesse humaine, mais en termes spirituels, avec des mots inspirés par le Saint-Esprit.
Verset 14
Je continue.
Mais l'homme livré à lui-même ne reçoit pas ce qui vient de l'Esprit de Dieu; à ses yeux, c'est «pure folie» et il est incapable de le comprendre, car seul l'Esprit de Dieu permet d'en juger (1Corinthiens 2.14).
Seules les personnes spirituelles sont aptes à saisir par la foi les vérités qui concernent le Dieu créateur. J'illustre cette affirmation en citant un passage du Nouveau Testament:
Par la foi, nous comprenons que l'univers a été harmonieusement organisé par la parole de Dieu, et qu'ainsi le monde visible tire son origine de l'invisible (Hébreux 11.3).
L'être humain est une créature composée de trois parties: le corps, l'âme, et l'esprit. L'homme livré à lui-même est à l'état brut, sans Dieu et sans que son intelligence ait été éclairée par le Saint-Esprit. C'est un descendant direct d'Adam, un homme animal, naturel, qui est sous la domination de son âme et du mal qui l'habite. Jusqu'à ce qu'il naisse de nouveau, il dépend entièrement de ses capacités innées, de sa propre sagacité, ce qu'on appelle la sagesse humaine. Il a alors autant de discernement spirituel qu'une chèvre en train de brouter l'herbe sur une colline. Quelles que soient ses capacités intellectuelles, il n'a pas la faculté, le pouvoir et le vouloir de recevoir les vérités spirituelles.
Le plan de rédemption de l'humanité en particulier, avec la croix pour centre, ne peut pas avoir de sens pour lui, c'est irrationnel, ça va à l'encontre de toute raison, c'est de la pure folie. Celui qui entend les vérités d'origine divine ne peut les comprendre que si l'Esprit, par son illumination, l'en rend capable. Son esprit humain doit être réveillé de sa torpeur; il doit naître de nouveau afin de pouvoir saisir les réalités de l'Esprit.
Verset 15
Je continue le texte.
Celui qui a cet Esprit peut, lui, juger de tout, sans que personne ne puisse le juger (1Corinthiens 2.15).
Celui qui possède l'Esprit de Dieu en lui peut examiner et évaluer toute chose et comprendre les voies de Dieu. Ceux qui n'ont pas la vie nouvelle en eux ou qui sont immatures dans leur foi restent à leur niveau inférieur. Ils ne sont donc pas capables d'estimer à sa juste valeur l'homme spirituel qui lui est libre de l'évaluation critique que les autres peuvent porter sur lui. C'était en tout cas la situation de Paul, de Pierre et d'Apollos vis-à-vis de certains Corinthiens, ce que Paul répétera avec force plus loin dans cette Épître. Une telle affirmation semble à priori présomptueuse, mais Paul va s'expliquer.
Versets 15-16
Je finis ce chapitre.
Car il est écrit: Qui donc connaît la pensée du Seigneur et qui pourrait l'instruire? Mais nous, nous avons la pensée du Christ (1Corinthiens 2.15-16).
Paul, comme les autres apôtres, a reçu la pensée de Jésus-Christ à laquelle ils se soumettent et qu'ils nous ont transmise au moyen des lettres qu'ils ont écrites. Au début de cette Épître, l'apôtre Paul a dit:
La «folie» de Dieu est plus sage que les hommes, et la «faiblesse» de Dieu est plus forte que les hommes (1Corinthiens 1.25).
Qui aurait pu imaginer que le Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre et de tout l'univers, pourvoie au salut de la race humaine en envoyant son Fils en tant qu'Agneau de Dieu, agoniser puis mourir une mort humiliante et atroce? Là, cloué sur le bois, Jésus vécut l'impuissance totale alors qu'il portait les péchés du monde. C'est de la pure folie. Cependant, cet instrument de torture qu'est la croix fut une démonstration de la sagesse divine qui donne la vie éternelle à tous ceux qui font confiance au Fils de Dieu.
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