Radio Chrétienne
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Chapitre 16
Introduction
Il me semble avoir entendu dire que l'argent est le nerf de la guerre. Sans en venir jusque-là, c'est sûr que dans notre monde actuel il est toujours et sans arrêt question de fric à droite et à gauche tout le temps et sans arrêt. Ça devient vraiment lassant, comme s'il n'y avait pas d'autres valeurs qui comptaient. Et pourtant, on n'a encore jamais vu un coffre d'or ou un compte en banque suivre un corbillard. Il se trouve que dans les Textes Sacrés il est aussi fréquemment question d'argent. Jésus aussi y fait allusion; c'est lui qui a dit:
Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur ! (Matthieu 6.21).
Donc, c'est un sujet de la plus haute importance. L'apôtre Paul en parle aussi à plusieurs reprises et c'est d'ailleurs ainsi qu'il commence le dernier chapitre de sa première Épître aux Corinthiens.
Verset 1
Je commence à le lire.
Venons-en à la question de la collecte en faveur de ceux qui, en Judée, appartiennent à Dieu: j'ai déjà donné mes directives aux Églises de la Galatie. Suivez-les, vous aussi (1Corinthiens 16.1).
Dans le chapitre précédent, aux Corinthiens qui se demandaient s'il y avait vraiment une résurrection du corps, Paul a montré la continuité et la nouveauté radicale de la vie dans le monde à venir. Il a tout d'abord rappelé la triste réalité de la mort, puis la victoire de Dieu sur elle grâce à la résurrection du Christ. Il est le premier nouveau-né de tous les croyants qui ressusciteront à leur tour lorsque la dernière trompette sonnera. La résurrection des corps fait partie de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. L'éternité dans le royaume des cieux ne se vivra donc pas désincarnée à la façon d'un esprit, mais dans un corps transfiguré et glorifié.
C'est ainsi qu'après avoir longuement parlé de la résurrection et de la gloire qui lui est associée dans le royaume à venir, Paul descend brusquement des cieux sur terre pour revenir aux réalités pressantes du moment et traiter de sujets mondains. Il commence par les besoins urgents des croyants de la Judée. Il ne parle pas des dons réguliers nécessaires à l'entretien d'une Église, mais d'une collecte spéciale.
Les Corinthiens en avaient entendu parler par des chrétiens de la Galatie, une contrée qui avait été colonisée par des Gaules et qui se trouve aujourd'hui en Turquie. C'est dans cette région que se trouvaient les 4 premières Églises que l'apôtre avait implantées (Derbe, Lystre, Icône, Antioche de Pisidie).
Verset 2
Je continue.
Que tous les dimanches chacun de vous mette de côté, chez lui, une somme d'argent selon ce qu'il aura lui-même gagné, pour qu'on n'ait pas besoin d'organiser des collectes au moment de mon arrivée (1Corinthiens 16.2).
C'est le dimanche, lorsque les chrétiens se réunissaient, qu'ils devaient apporter leurs dons à l'église. Tous, quels que soient leurs revenus, étaient tenus de contribuer ce qu'ils pouvaient. Évidemment, plus quelqu'un est prospère et plus il devrait donner. Cependant, aucun pourcentage ou chiffre précis n'est avancé afin de ne pas exercer de pression psychologique et pour que cette participation se fasse avec gaieté de coeur et non parce qu'on se sent obligé.
Dans l'Ancien Testament, les Israélites donnaient environ 30 % de leurs revenus. Cependant, leur nation était une théocratie ce qui fait qu'ils soutenaient à la fois le culte du temple et l'État. Les auteurs du Nouveau Testament utilisent plusieurs mots grecs différents pour exprimer les dons faits au Seigneur, par exemple: libéralité, collecte, grâce, communion, bienfait, service, et acte de bonté. Tous ces termes renferment l'idée de dévotion pour autrui.
Versets 3-4
Je continue le texte.
Quand je serai venu, j'enverrai à Jérusalem, pour y porter vos dons, les hommes que vous aurez choisis, munis de lettres de recommandation. S'il vaut la peine que j'y aille moi-même, ils iront avec moi (1Corinthiens 16.3-4).
Dans les questions d'argent, Paul avait une attitude irréprochable. Non seulement il ne sollicitait rien pour lui-même, mais lorsqu'il levait des fonds pour les autres, il n'utilisait pas de tactiques de manipulation et demandait la présence de représentants des Églises participantes. Il est toujours préférable que plusieurs personnes soient présentes lorsqu'on manipule des fonds, car même le plus honnête des mortels peut être tenté. Comme on dit: l'occasion fait le larron.
Verset 5
Je continue.
Je compte venir chez vous après avoir traversé la Macédoine, car je vais passer par cette province (1Corinthiens 16.5).
Maintenant, Paul en vient à des remarques personnelles. Quand il écrit, il se trouve dans la ville d'Éphèse, sur la côte ouest de la Turquie actuelle. Il aimerait bien se rendre en Grèce au nord de Corinthe pour rendre visite à trois Églises en plein essor (Philippes, Thessalonique, Bérée) qui prévoyaient aussi de contribuer aux besoins des chrétiens de la Judée.
Versets 6-7
Je continue.
Peut-être séjournerai-je quelque temps chez vous, ou même y passerai-je l'hiver: ce sera pour vous l'occasion de m'aider à continuer mon voyage vers ma destination. En effet, je ne veux pas me contenter de vous voir en passant. Je compte demeurer quelque temps avec vous, si le Seigneur le permet (1Corinthiens 16.6-7).
Paul n'avait pas un brin de prétention en lui-même; il s'en remettait totalement au Seigneur concernant son itinéraire missionnaire. En effet, on voit qu'il n'est pas en état de préciser sa destination finale et il précise que sa volonté de passer du temps en compagnie des Corinthiens n'est qu'un désir si tel est la volonté de Dieu. On sait d'après un autre texte (Actes 20.3) qu'il a effectivement séjourné trois mois à Corinthe. De toute façon, il ne lui était pas possible de retourner en Palestine parce qu'en hiver la Méditerranée était fermée à la navigation.
Versets 8-9
Je continue.
Pour le moment, je vais rester à Éphèse jusqu'à la Pentecôte, car j'y ai trouvé de grandes possibilités d'action, en même temps que beaucoup d'adversaires (1Corinthiens 16.8-9).
Ces paroles font penser à un texte du livre de l'Apocalypse, lorsque Jésus s'adresse aux Églises. Il pourrait facilement s'appliquer au ministère de l'apôtre qui savait tenir bon dans les coups durs. Je le lis:
Je connais ta conduite. Voici: j'ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer. Je le sais: tu n'as que peu de puissance, tu as obéi à ma Parole et tu ne m'as pas renié. Eh bien, je te donne des membres de la synagogue de Satan. Ils se disent Juifs, mais ne le sont pas: ils mentent. Je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que moi, je t'ai aimé (Apocalypse 3.8-9).
Pour Paul, la présence d'une opposition, sans doute des menaces de la part des Juifs, à la propagation de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, était le sûr signe que son travail porterait du fruit et une raison de s'accrocher jusqu'à ce qu'il reçoive une directive claire du Seigneur qu'il lui fallait quitter les lieux.
Versets 10-11
Je continue.
Si Timothée arrive, veillez à ce qu'il se sente à l'aise parmi vous, car il travaille à l'oeuvre du Seigneur, tout comme moi. Que personne ne le méprise donc. À son départ, fournissez-lui les moyens de revenir dans la paix auprès de moi, car je l'attends, lui et les frères qui l'accompagnent (1Corinthiens 16.10-11).
Paul avait apparemment déjà envoyé Timothée, son protégé et l'un de ses assistants, en compagnie d'autres. Cependant, Timothée était plus jeune que l'apôtre et n'avait ni sa hardiesse vigoureuse, ni l'autorité que commandent les cheveux blancs. De plus, à son arrivée à Corinthe, il allait être confronté à une situation tendue où Paul était l'objet de critiques sévères de la part de certains membres de l'Église et surtout des faux frères. Travailler avec les Corinthiens n'était pas une sinécure; alors, Timothée qui avait certainement dû se porter volontaire devait appréhender quelque peu la mission difficile que Paul lui confiait.
Verset 12
Je continue.
Quant à notre frère Apollos, je l'ai encouragé à plusieurs reprises à se joindre aux frères qui retournent chez vous, mais il n'a pas du tout l'intention d'entreprendre ce voyage maintenant. Il ira certainement dès qu'il en trouvera l'occasion (1Corinthiens 16.12).
Apollos était un homme éloquent originaire d'Alexandrie qui collaborait avec Paul. Les Corinthiens auraient sans doute préféré sa visite plutôt que celle de Timothée. Ce passage montre bien que le grand apôtre n'imposait rien à personne et respectait les préférences de ceux qui oeuvraient avec lui dans le ministère. Il se comportait comme un partenaire et non comme un grand manitou.
Versets 13-14
Je continue.
Ayez du zèle, demeurez fermes dans la foi, faites preuve de courage, soyez forts. Que l'amour inspire toutes vos actions (1Corinthiens 16.13-14).
Paul commence la conclusion de sa lettre par une exhortation en cinq points. Étant donné que les Corinthiens se laissaient facilement impressionner par les faux prophètes, Paul leur recommande de demeurer attachés à la foi qu'ils ont reçue et de se conduire avec maturité et non comme des enfants emportés par tout nouvel enseignement en vogue. Comme il l'a déjà bien expliqué auparavant, l'apôtre désire que toute conduite soit accompagnée de l'amour pour le prochain.
Versets 15-16
Je continue.
Encore une recommandation, frères: vous connaissez Stéphanas et sa famille. Vous vous souvenez qu'ils ont été les premiers à se convertir au Seigneur dans toute l'Achaïe. Vous savez qu'ils se sont spontanément mis au service de ceux qui appartenaient à Dieu. Laissez-vous conduire par de telles personnes et par ceux qui partagent leur travail et leurs efforts (1Corinthiens 16.15-16).
Corinthe était la capitale de la province romaine de l'Achaïe. Les membres de la famille de Stéphanas furent parmi les premiers convertis de cette région et s'étaient portés volontaires pour prendre en charge l'Église. Paul reconnaît la volonté de Dieu dans cette responsabilité et exhorte les autres à se soumettre à leur direction. À d'autres reprises, c'est l'apôtre lui-même qui a choisi les responsables (Actes 14.23).
De toute façon, une des qualifications primordiales pour diriger une Église est d'avoir le désir de servir ses frères chrétiens. Parallèlement, dans une autre Épître, l'apôtre enseigne que ceux qui choisissent de se joindre à une assemblée doivent obéissance à ceux qui en ont la charge.
Versets 17-18
Je continue.
Je suis heureux de la visite de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus: ils ont fait pour moi ce que votre éloignement vous a empêchés de faire. Ils m'ont réconforté, comme ils l'ont souvent fait pour vous. Sachez donc apprécier de tels hommes (1Corinthiens 16.17-18).
Ces trois membres de l'Église de Corinthe sont ceux qui avaient apporté à l'apôtre la lettre qui contenait les questions qui ont fait l'objet de cette Épître. Leur présence fraternelle avait mis du baume sur le coeur de Paul bien qu'ils furent les porteurs de mauvaises nouvelles.
Verset 19
Je continue.
Les Églises de la province d'Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous envoient leurs salutations au nom du Seigneur, ainsi que l'Église qui se réunit dans leur maison (1Corinthiens 16.19).
L'Asie était une province romaine toute à l'ouest de ce qui est maintenant la Turquie. On sait qu'il y avait au moins sept Églises dans cette région puisqu'elles sont mentionnées au début du livre de l'Apocalypse (Apocalypse 1.11).
Aquilas et Prisca étaient mari et femme. Faiseur de tentes de profession, Paul les avait connus à Corinthe et avait habité chez eux. Ils avaient contribué à la création de l'Église. C'étaient des gens précieux, du genre très hospitalier. Ils avaient même suivi l'apôtre à Éphèse afin d'y servir le Seigneur et avaient ouvert leur maison qui servait de lieu de réunion pour l'Église. Naturellement, ce couple connaissait beaucoup de personnes de l'assemblée de Corinthe.
Verset 20
Je continue.
Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres en vous donnant le saint baiser (1Corinthiens 16.20).
Le baiser fraternel était une expression symbolique de l'amour, du pardon, de l'unité et du lien filial qui devrait exister entre les chrétiens. D'après Justin, un historien latin du 2e siècle, ce baiser devint éventuellement un prélude à la célébration du Repas du Seigneur. À l'époque du Nouveau Testament, il n'était pas limité à ceux du même sexe. En fait, les croyants avaient entre eux beaucoup de gestes affectueux, qui aujourd'hui seraient plutôt mal vus, du moins sous nos tropiques.
Lorsque Jésus fut invité à un repas chez Simon le pharisien, une femme prostituée est venue le voir. Je lis le texte:
Elle avait apporté un flacon d'albâtre rempli de parfum. Elle se tint derrière lui, à ses pieds. Elle pleurait; elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus; alors elle les essuya avec ses cheveux et, en les embrassant, elle versait le parfum sur eux (Luc 7.37-38).
Voyant cela, Simon, en bonne sainte nitouche, a été choqué. Sachant cela, Jésus lui a alors raconté une parabole puis lui a dit:
Tu vois cette femme? Eh bien, quand je suis entré dans ta maison, tu ne m'as pas apporté d'eau pour me laver les pieds; mais elle, elle me les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas accueilli par un baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a cessé de couvrir mes pieds de baisers. Tu n'as pas versé d'huile parfumée sur ma tête, mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds (Luc 7.44-46).
Selon Clément d'Alexandrie, un écrivain grec chrétien, la séparation des sexes pour l'échange du baiser fraternel commença vers la fin du 2e siècle à cause des critiques des non-croyants qui y voyaient de l'érotisme. À partir du 3e siècle, on a carrément séparé les hommes des femmes dans l'Église et au 4e s'est fait le clivage entre les serviettes et les torchons, c'est-à-dire entre le clergé et les laïcs. Décidément, cette volonté de ségrégation est fortement attachée au coeur de l'homme. Dans les Églises du Nouveau Testament, ces séparations n'existaient pas et l'affection les uns pour les autres s'exprimait ouvertement.
Verset 21
Je continue le texte.
C'est moi, Paul, qui écris cette salutation de ma propre main (1Corinthiens 16.21).
Conformément à la pratique du temps, Paul a dicté la lettre jusqu'à présent. Il va maintenant prendre la plume pour l'authentifier et la terminer avec une note personnelle.
Verset 22
Je continue.
Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit maudit. Maranatha (1Corinthiens 16.22).
Ce dernier mot est la translittération d'une expression araméenne qui signifie: Seigneur vient ! Le mot grec pour aime est apparenté à baiser. Paul dit donc: Si quelqu'un n'est pas prêt à adorer et à se courber devant le Seigneur, qu'il soit maudit. La note personnelle de Paul est donc une mise en garde passionnée visant les faux prophètes de l'Église de Corinthe.
Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas du genre à faire des courbettes et à se montrer socialement correct; la nuit des oscars, il n'allait pas remporter le prix de l'apôtre le plus populaire. En fait, il maudit carrément et ouvertement ces faux prophètes, invoquant la colère de Dieu sur eux. Ça donne froid dans le dos.
Versets 23-24
Je termine ce chapitre et cette première Épître aux Corinthiens.
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous ! Mon amour vous accompagne tous, dans l'union avec Jésus-Christ. Amen ! (1Corinthiens 16.23-24).
Paul invoque la grâce du Seigneur sur les Corinthiens fidèles, une bénédiction dont nous avons tous besoin, mais moi je la désire ardemment à toute heure du jour et de la nuit. Cette Église était très divisée, des problèmes graves y sévissaient et certains de ses membres n'appréciaient pas du tout l'apôtre. Mais malgré cela, Paul était magnanime et conservait un amour inconditionnel pour ces chrétiens dont il était le père spirituel, du moins pour la majorité d'entre eux.
Quel exemple de sollicitude que cet homme ! Ses derniers mots rappellent les liens personnels qui l'unissaient à la communauté de Corinthe. Au fil de cette Épître, on découvre aussi que les chrétiens de cette ville ne constituaient pas un groupe indépendant, mais constituaient une Église qui se sentait solidaire et fraternellement unie à toutes celles de l'Empire romain. C'est tous ensemble que les chrétiens du premier siècle étaient impliqués dans l'oeuvre du Seigneur.
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