Radio Chrétienne

Chapitre 1

Verset 2

La loi de la jungle sévit non seulement en forêt tropicale, mais partout ailleurs, que ce soit dans les ZUP où le béton est roi ou dans les déserts arides. Au Proche et Moyen-Orient, la première puissance d'envergure fut l'Assyrie. Mais comme en ce bas monde tout a une fin, elle tomba sous les coups de boutoir babylonien. Ensuite, Cyrus le Grand s'empara de la capitale des Mèdes et du pays qui correspond à la Turquie actuelle. 10 ans plus tard, il prit Babylone sans coup férir. La ville étant très fortifiée et imprenable, les Perses ont tout simplement détourné le cours de l'Euphrate qui la traversait et le lit asséché fut comme une autoroute pour les envahisseurs.

Le prophète Ésaïe avait annoncé sans ambiguïté, deux cents ans avant la naissance de Cyrus, que ce dernier avait été choisi par l'Éternel pour agir avec bienveillance à l'égard d'Israël. C'est ainsi que fut promulgué le décret de Cyrus le Grand autorisant tous ceux qui le voulaient à retourner dans leur pays d'origine.

Verset 3

Je continue à lire dans le premier chapitre du livre d'Esdras.

Quels sont ceux d'entre vous qui font partie de son peuple? Que leur Dieu soit avec eux, et qu'ils partent à Jérusalem, en Juda, pour reconstruire le temple de l'Éternel, le Dieu d'Israël. C'est le Dieu qui réside à Jérusalem (Esdras 1.3).

Jérusalem est important par le fait que c'est là que Dieu a choisi d'y établir sa présence. Un Temple en état de fonctionnement est essentiel, parce que sans lui, il ne peut y avoir de sacrifices pour l'expiation des péchés, ce qui constitue la base de la relation de Dieu avec son peuple. Ce principe n'a pas changé. Seulement aujourd'hui, la perfection du sacrifice unique du Christ a remplacé pour toujours l'immolation des animaux, qui elle ne devait jamais cesser et qui de toute façon n'était que temporaire.

Verset 4

Je continue.

Que partout où résident ceux qui restent de son peuple, les gens de l'endroit leur apportent des dons d'argent et d'or, de divers biens, du bétail ainsi que des offrandes volontaires pour le temple du Dieu qui est à Jérusalem (Esdras 1.4).

Ces dons volontaires, c'est-à-dire non prescrits par la loi, joueront un rôle important dans la reconstruction du Temple et de Jérusalem. Ceux qui ne voulaient pas retourner dans leur pays étaient exhortés à participer à la restauration du culte avec leurs deniers.

Versets 5-6

Je continue.

Alors les chefs des groupes familiaux de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, et tous ceux en qui Dieu avait agi, se préparèrent à partir afin de reconstruire le Temple de l'Éternel à Jérusalem. Tous leurs voisins leur vinrent en aide en leur donnant des objets d'argent et d'or, divers biens, du bétail et des objets précieux, sans compter leurs offrandes volontaires (Esdras 1.5-6).

Cette scène rappelle la sortie d'Égypte lorsque les voisins des Hébreux leur ont donné des richesses au moment de leur départ. L'Éternel, qui avait motivé Cyrus à promulguer ce décret de libération des captifs, agit maintenant sur certains des Israélites exilés, suscitant en eux le désir de retourner dans leurs pays. Beaucoup de Juifs menaient une vie très confortable en Babylonie. De plus, il fallait beaucoup de courage pour entreprendre un voyage de plus de 1 000 km, qui allait prendre au moins 4 mois pour retourner dans un pays en ruine avec l'intention de le reconstruire.

Versets 7-8

Je continue.

De son côté, l'empereur Cyrus fit chercher les ustensiles du Temple que Nabuchodonosor avait emportés de Jérusalem pour les placer dans le sanctuaire de son dieu. Sur ordre de l'empereur perse, Mitredath le trésorier alla les chercher et les remit, après les avoir comptés, à Chechbatsar, le chef de Juda (Esdras 1.7-8).

Ce Chechbatsar était le nom du chef juif qui conduira la première caravane de rapatriés et qui gouvernera Juda pour le compte de l'empereur perse. Ce dernier opte pour la démarche inverse des monarques babyloniens qui eux collectionnaient les divinités des peuples conquis. Par défaut, lorsqu'il avait pris Babylone, Cyrus avait récupéré les trésors et tous les ustensiles affectés au culte de l'Éternel. Ces objets sacrés avaient été profanés lors d'un festin organisé par le roi de Babylone. Je lis le passage:

Un jour, le roi Balthazar organisa un banquet en l'honneur de ses mille dignitaires et se mit à boire du vin en leur présence. Excité par le vin, Balthazar ordonna d'apporter les coupes d'or et d'argent que Nabuchodonosor, son père, avait rapportées du Temple de Jérusalem. Il avait l'intention de s'en servir pour boire, lui et ses hauts dignitaires, ses femmes et ses concubines. Aussitôt, on apporta les coupes d'or qui avaient été prises dans le Temple de Dieu à Jérusalem, et le roi, ses hauts dignitaires, ses femmes et ses concubines s'en servirent pour boire. Après avoir bu du vin, ils se mirent à louer les dieux d'or, d'argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre (Daniel 5.1-4).

Cette nuit même, alors que les dignitaires babyloniens festoyaient, leur ville fut prise par les Perses. Cyrus remet donc tous ces ustensiles sacrés entre les mains des Lévites qui seuls avaient le droit de les manipuler.

Verset 11

Je continue le texte plus loin et finis ce premier chapitre.

En tout, il y avait 5 400 ustensiles d'or et d'argent. Chechbatsar rapporta le tout lorsque les exilés quittèrent Babylone pour retourner à Jérusalem (Esdras 1.11).

Après 70 années d'exil, les objets consacrés au service du culte vont enfin reprendre le chemin de Jérusalem, la ville où l'Éternel a choisi d'établir sa présence.

Chapitre 2

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 2 en compressant tout au long.

Voici la liste des hommes originaires de la province de Juda que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déportés à Babylone et qui sont revenus de la captivité à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils revinrent sous la conduite de Zorobabel, et d'autres. Et voici le compte des Israélites (Esdras 2.1-2).

L'auteur nous donne alors de longues listes de familles avec le nombre de personnes qu'elles comprennent. Mais en réalité, seuls sont comptés ceux qui sont du sexe masculin; et encore faut-il qu'ils aient plus de 12 ans pour un Israélite ordinaire, et plus de 20 ans s'il s'agit d'un membre de la tribu de Lévi parce que ce sont eux qui avaient la charge du culte. Les prêtres en font eux aussi partie, mais en plus ils sont les descendants de la famille d'Aaron, le frère de Moïse. À l'origine, tous ceux qui servaient l'Éternel en tant que Lévites devaient avoir 30 ans révolus avant de prendre leur fonction. Mais le roi David a rabaissé cet âge à 20 ans. Je cite le passage:

Les descendants de Lévi, étaient affectés au service du Temple de l'Éternel depuis l'âge de vingt ans. David dit en effet:? L'Éternel, le Dieu d'Israël, a assuré une existence paisible à son peuple et il a établi pour toujours sa demeure à Jérusalem. Aussi, les lévites n'auront plus à transporter le tabernacle et tous les ustensiles destinés à son service. Ce fut d'après les dernières instructions de David qu'eut lieu le dénombrement des descendants de Lévi âgés d'au moins vingt ans. Leurs fonctions consistaient à assister les descendants d'Aaron dans le service du Temple de l'Éternel (1Chroniques 23.24-28).

Tous les chiffres, qu'Esdras a couchés sur le parchemin et qui n'incluent ni les femmes ni les enfants, sont répétés à quelques variantes près dans le livre de Néhémie. Ces listes sont de trois ordres.

• D'abord, une énumération des Juifs d'après leurs origines ancestrales ou leurs lieux de naissance;
• Ensuite, tous ceux qui pourront être affectés au service du Temple reconstruit;
• Et enfin, les noms des personnes n'ayant pu attester leur appartenance israélite ou à la famille des prêtres.

Ces listes étaient importantes, non seulement pour prouver l'origine juive des rapatriés, mais aussi pour leur permettre de revendiquer les terres de leurs ancêtres. Dans le cas des Lévites et des prêtres, elles attestaient leur droit d'exercer des fonctions cultuelles.

Verset 23

Je continue le texte plus loin.

Ressortissants d'Anatoth: 128 (Esdras 2.23).

Anatoth était une toute petite ville insignifiante jusqu'au jour où sur l'ordre de l'Éternel le prophète Jérémie y a acheté un champ. C'était au moment même où les Israélites étaient sur le point de partir en captivité à Babylone et n'avaient donc plus d'avenir. Je lis le passage en le compressant:

Jérémie dit:? L'Éternel m'a adressé la parole en ces termes: Hanaméel, le fils de ton oncle Challoum, va venir te voir pour te proposer d'acheter son champ situé à Anatoth car, en vertu du droit de rachat, c'est à toi de l'acquérir. J'achetai donc à mon cousin le champ qui se trouve à Anatoth et je lui en payai le prix de dix-sept pièces d'argent.? Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d'Israël: Prends ces documents, l'acte de vente qui est scellé et celui qui est ouvert, et dépose-les dans un vase de terre cuite pour qu'ils se conservent longtemps. Car voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d'Israël: On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays (Jérémie 32.6-15).

La parole de l'Éternel disant que le jour viendrait où son peuple serait rétabli dans son pays était en train de s'accomplir grâce au décret de l'empereur Cyrus. Les gens de cette petite ville d'Anatoth retournaient maintenant chez eux. Dans leur nombre figuraient sans aucun doute des descendants du prophète Jérémie qui allaient donc récupérer leur héritage.

Plus loin, le texte mentionne les prêtres groupés en famille. Par rapport aux autres Israélites, ils sont nombreux à revenir à Jérusalem dans l'intention de reprendre leur fonction cultuelle; 14 289 personnes en tout, soit un gros pourcentage des 50 000 hommes exilés qui sont retournés en Palestine. Ensuite nous est donné le nombre des Lévites qui ont fait le voyage. Mis bout à bout, ils ne sont que 341 en tout, une vraie misère. Les Lévites étant chargés des occupations subalternes dans le Temple, leur motivation pour rentrer au pays était bien moins grande que celle des prêtres. Ces 341 hommes incluent 128 qui étaient chargés du chant et 139 portiers.

Ensuite sont mentionnés les descendants des prisonniers de guerre, appelés ailleurs serfs de corvée, et qui avaient été affectés au service du Temple pour s'occuper des tâches les plus pénibles comme charrier le bois et chercher l'eau. Ils ne sont que 392. C'est assez peu, mais il est quand même surprenant qu'il y en ait autant qui décidèrent de retourner dans le pays de leur première servitude. Il se peut aussi qu'entre-temps ils se soient convertis au judaïsme, ce qui expliquerait leur choix de vie.

Versets 61-63

Je continue le texte plus loin en compressant.

Et parmi les prêtres: les descendants de trois familles. Ils recherchèrent leurs registres généalogiques, mais ne les trouvèrent pas. Ils furent donc disqualifiés pour l'exercice du sacerdoce, et le gouverneur leur ordonna de ne pas manger des aliments consacrés jusqu'à ce qu'un prêtre ait consulté Dieu à leur sujet par l'ourim et le toummim (Esdras 2.61-63).

Ces hommes se disaient descendants d'Aaron, le premier Grand-Prêtre. Mais comme ils ne pouvaient le prouver, il leur était interdit d'exercer des fonctions cultuelles et aussi de manger la part des sacrifices qui revenait de droit aux prêtres. L'ourim et le toummim étaient deux objets qui avaient l'un valeur de oui et l'autre de non. Le grand-prêtre en exercice se rendait dans le sanctuaire où il posait une question à l'Éternel. Ensuite, la réponse lui était donnée par l'objet qu'il tirait au hasard de la poche de son habit de cérémonie. Mais pour pouvoir faire cela, il fallait que le Temple soit reconstruit et en état de fonctionnement. Or il était en ruines. En attendant sa reconstruction, c'est par les prophètes Aggée, Zacharie et Malachie que l'Éternel va communiquer avec son peuple.

Versets 64-67

Je continue le texte plus loin.

La communauté entière de ceux qui étaient revenus de l'exil comprenait 42 360 personnes sans compter leurs 7 337 serviteurs et servantes. Parmi eux se trouvaient 200 musiciens et chanteuses. Ils avaient 736 chevaux, 245 mulets, 435 chameaux et 6 720 ânes (Esdras 2.64-67).

Les 200 musiciens mentionnés ici ne sont pas des Lévites chargés de la musique à caractère liturgique, mais de ceux qui se produisaient lors des fêtes populaires, des mariages et des enterrements. En ajoutant tous les chiffres, on obtient 49 897 hommes en état de servir dans leurs fonctions respectives. Avec femmes et enfants, la colonie devait compter au minimum 150 000 personnes et sans doute beaucoup plus.

Versets 68-69

Je continue le texte.

Lors de leur arrivée au Temple de l'Éternel à Jérusalem, plusieurs chefs de groupes familiaux firent des offrandes volontaires pour la reconstruction du Temple de Dieu sur son emplacement. Ils versèrent, chacun selon ses moyens, au fonds des travaux: 61 000 pièces d'or et 5 000 pièces d'argent, plus 100 tuniques sacerdotales (Esdras 2.68-69).

Les offrandes volontaires étaient des dons en plus de ce que la loi de Moïse exigeait de chaque Israélite, c'est-à-dire environ 30 % de ses revenus, comme je l'ai déjà dit, mais qui incluaient aussi les impôts. Les pièces d'or mentionnées étaient soit des dariques perses, soit des drachmes grecques. Leur valeur correspondait en gros au salaire journalier d'un ouvrier.

Verset 70

Je finis ce second chapitre.

Les prêtres et les lévites, les gens du peuple, les musiciens, les portiers et les desservants du Temple, tous les Israélites s'établirent dans leurs villes d'origine (Esdras 2.70).

Il n'est question ici que des villes qui étaient habitées dans l'ancien royaume du Sud, celui qui comprenait les tribus de Juda et de Benjamin. Quant aux Israélites des 10 tribus du Nord, ils ont pour la plupart disparu après avoir été déportés par les Assyriens en 732 av. J-C. Par contre, on sait qu'un certain nombre d'entre eux s'était réfugié chez leurs frères du Sud. Leurs descendants sont donc partis en exil à Babylone avec les habitants de Juda et de Benjamin. Cette déportation s'est faite en trois charrettes, la première étant partie en 605 av. J-C. C'est à partir de cette date que se comptent les 70 années d'exil prophétisées par Jérémie. Je cite ce passage en le compressant:

Le pays tout entier ne sera plus que ruines et terre dévastée. Toutes les nations seront assujetties au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. Et au bout de ces soixante-dix ans, je demanderai compte de leur crime au roi de Babylone et à son peuple? Car les Chaldéens eux-mêmes seront assujettis par des nations nombreuses et des rois puissants et je leur rendrai ce que leur auront valu leurs actes et leurs agissements (Jérémie 25.11-14).

Parmi les colons qui sont retournés en Palestine devaient aussi figurer des représentants des tribus du nord. Esdras ne les mentionne pas parce qu'ils avaient été assimilés à leurs frères du sud quoiqu'ils aient gardé leur identité tribale. En effet, dans les Évangiles, plusieurs Israélites sont identifiés ayant pour origine une des tribus du nord.

Et c'est ainsi que se terminent ces deux premiers chapitres du livre d'Esdras dans lequel ce prêtre pieux montre son souci de faire les choses avec soin et ordre afin que soient respectés la place et le rôle légitime dévolu à chacun. C'est ce qui explique ces listes fastidieuses à la fois de gens et des objets du temple.

Ce retour de captivité constitue un tournant important dans l'histoire d'Israël. Après leur défaite face aux Babyloniens et la perte de leur souveraineté, un nouvel avenir s'ouvre soudainement devant eux. Ils ont la possibilité de retourner en Palestine dans le pays que l'Éternel a donné à leurs ancêtres. Le texte montre que le Dieu de leurs pères s'est montré fidèle à ses promesses en accomplissant la prophétie de Jérémie comme quoi, après 70 ans de captivité, les Juifs retourneraient dans leur patrie.

C'est l'Éternel qui est le véritable architecte de cette libération. D'abord, le puissant empereur Cyrus le Grand n'a fait qu'exécuter ses ordres. Ensuite, c'est l'Esprit de Dieu qui a agi dans le coeur des Israélites afin qu'un certain nombre soit motivé pour retourner en Judée. Finalement, c'est encore l'Éternel qui a suscité la générosité de tous les Juifs comme de leurs voisins perses afin que ce ne soit pas les mains vides que les colons regagnent leur terre ancestrale.

Le but de ce long et difficile périple n'est pas politique, il n'a pas en vue la renaissance d'un nouvel État d'Israël, mais la reconstruction du Temple et le rétablissement du culte. Quand Jérémie a prophétisé l'éventuel retour au pays des exilés, il a ajouté ce que je cite:

Car moi je connais les projets que j'ai conçus en votre faveur, déclare l'Éternel: ce sont des projets de paix et non de malheur, afin de vous assurer un avenir plein d'espérance. Alors vous m'invoquerez et vous viendrez m'adresser vos prières, et je vous exaucerai. Vous vous tournerez vers moi et vous me trouverez lorsque vous vous tournerez vers moi de tout votre coeur. Je me laisserai trouver par vous; l'Éternel le déclare (Jérémie 29.11-14).

Quiconque invoque Dieu de tout son coeur, peut être certain d'obtenir une réponse. Moi, je trouve cette promesse d'un réconfort sans mesure.

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