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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
25/02/2025
Portion biblique:
Esdras 3:1-4:24
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Chapitre 3

Introduction

Le 20e siècle et le début du 21e sont caractérisés entre autres par les réfugiés politiques ou économiques qui vont errant ici et là, ou bien sont carrément déportés de force et quelquefois parqués dans des camps provisoires qui n'en finissent pas de durer. Ce phénomène n'est certes pas nouveau, mais il est pire que par le passé. En effet, lorsque les deux royaumes qui constituaient Israël furent exilés, l'un en Assyrie et l'autre en Babylonie, ils s'intégrèrent aux peuples existants partageant leur fortune, que ce soient les périodes de vaches maigres ou de vaches grasses.

Cette assimilation explique d'ailleurs la disparition totale des Israélites du nord. Ceux du sud par contre essayèrent avec succès de maintenir leur identité ethnique. C'est ainsi qu'après 70 ans d'exil, une poignée d'entre eux, environ 50 000 hommes plus leurs familles, prend le chemin du retour vers leur pays d'origine, maintenant en ruine. Ce tournant politique particulièrement important de l'histoire des Juifs est décrit dans deux petits livres de l'Ancien Testament.

Verset 1

Je continue à lire Esdras, le premier verset, au 3e chapitre.

Quand arriva le septième mois, les Israélites étaient installés dans leurs villes. Alors le peuple se rassembla à Jérusalem comme un seul homme (Esdras 3.1).

Nous sommes en septembre-octobre de l'année 537 av. J-C, peut-être 3 mois après l'arrivée des exilés dans leurs villes respectives. Le 7e mois de l'année était le plus important du calendrier religieux juif; trois fêtes importantes y étaient célébrées: le premier du mois avait lieu la fête dite des Trompettes, le 10e jour c'était celle des expiations, aussi appelée Le Grand Pardon ou Yom Kippour en hébreu. C'était le jour le plus solennel de l'année où les Israélites devaient s'humilier de toute leur âme devant l'Éternel à cause de leurs péchés; le 15e du mois était célébrée la fête des Cabanes, qui durait 8 jours (Lévitique 23.33-43).

Verset 2

Je continue le texte.

Josué, fils de Yotsadaq, avec ses collègues les prêtres, et Zorobabel, fils de Chealtiel, avec les gens de sa parenté, se mirent à l'oeuvre et reconstruisirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la Loi de Moïse, l'homme de Dieu (Esdras 3.2).

Josué, le fils du grand-prêtre, est un personnage important de ce premier lot de colons. Zorobabel était le petit-fils du dernier roi Yehoyakîn, donc le prétendant au trône de David. Il jouera un rôle politique important et figure aussi dans les deux listes généalogiques de Jésus que nous donnent les Évangiles de Matthieu et Luc. Tout comme Josué, il est mentionné par les prophètes Aggée et Zacharie.

Tous ces Juifs ne sont pas seulement retournés dans leur pays, mais aussi aux enseignements de la Loi de Moïse. C'est pour cela que dès leur arrivée, la première tâche qu'ils entreprirent fut la reconstruction de l'autel des holocaustes. D'ailleurs plus loin, le texte précise que déjà à la fin du 6e mois, cet autel était à nouveau opérationnel. Sa remise en état était indispensable afin de rétablir le système des sacrifices qui permettaient aux Israélites de recevoir le pardon des péchés.

Ce qui compte avant tout pour chaque être humain, c'est d'être gracié de ses fautes et ainsi obtenir miséricorde de la part de son Créateur, le juge ultime de toute créature. Aux dires mêmes de la Loi de Moïse, nos amis juifs qui n'ont pas accepté Jésus comme leur Messie et donc son sacrifice pour leurs péchés croient qu'aller à la synagogue, suivre des rites ou prier peut leur obtenir le pardon de leurs fautes. Mais ils sont grandement dans l'erreur, car selon leur propre Loi, seul le sang versé efface les péchés. Dans l'Ancien Testament, c'était celui des animaux; mais aujourd'hui, c'est celui du Christ.

Verset 3

Je continue maintenant le texte.

Malgré leur peur des populations locales, ils rétablirent l'autel sur ses anciennes fondations et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, ceux du matin et du soir (Esdras 3.3).

Cet autel était le centre de la vie religieuse des Juifs et du culte qu'ils rendaient à l'Éternel. Il était annonciateur de la croix du Christ qui est le fondement de l'Église et de l'unité de tous les croyants. Les chrétiens authentiques sont frères et soeurs non par la chair, mais en esprit. Leur communion ne dépend ni de la couleur de la peau, ni de l'origine ethnique, ni du statut social, ni même de la famille d'Église dont ils dépendent. Toutes ces choses sont sans importance. Les croyants se rassemblent sur la base de leur foi en Jésus qui a versé son sang pour chacun d'eux.

Pour en revenir au texte, les populations locales étaient les descendants de ceux qui avaient été déportés en Palestine par les Assyriens plus d'un siècle auparavant. Alors bien sûr, elles voyaient l'arrivée de ces colons juifs d'un très mauvais oeil.

Versets 4-5

Je continue.

Puis ils célébrèrent la fête des Cabanes suivant les prescriptions, et ils offrirent quotidiennement des holocaustes selon le nombre fixé pour chaque jour. Après cela, ils offrirent l'holocauste perpétuel et ceux des nouvelles lunes et de toutes les solennités consacrées à l'Éternel, et pour tous ceux qui faisaient des offrandes volontaires à l'Éternel (Esdras 3.4-5).

Tous ces sacrifices étaient les premiers offerts à l'Éternel depuis environ 50 ans, depuis 586 av. J-C lorsque le Temple fut détruit et le culte à l'Éternel interrompu. L'élan religieux de ces colons était la preuve qu'ils avaient le sincère désir de se conformer à toutes les prescriptions de la Loi de Moïse. Celle-ci était alors pour tous les Israélites leur feuille de route, la carte et la boussole pour se repérer, se conduire et se diriger dans cette vie.

Versets 7-8

Je continue plus loin en compressant tout au long.

On remit de l'argent aux tailleurs de pierre et aux charpentiers, ainsi que des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens pour qu'ils acheminent par mer jusqu'à Jaffa du bois de cèdre depuis le Liban. Tout cela fut fait en vertu de l'autorisation accordée par Cyrus, roi de Perse. Dans la deuxième année après l'arrivée des exilés au Temple de Dieu à Jérusalem, au deuxième mois, Zorobabel, Josué, et le reste de leurs compatriotes, les prêtres et les lévites et tous ceux qui étaient revenus de captivité à Jérusalem, commencèrent le travail (Esdras 3.7-8).

Certaines préparations indispensables sont effectuées puis la reconstruction proprement dite du Temple commence en avril-mai 536, exactement 70 ans après la première déportation des habitants de Judée par les Babyloniens. C'est aussi à ce même moment de l'année que Salomon avait commencé à ériger le premier Temple; lui aussi avait grandement utilisé les services des Phéniciens dont Tyr et Sidon étaient les principaux ports. Ils se trouvent aujourd'hui au Liban.

Versets 9-10

Je continue.

Josué, avec ses fils et ses frères, Qadmiel avec ses fils eurent pour fonction de superviser tous ensemble ceux qui travaillaient au chantier. Ils étaient assistés des descendants de Hénadad, avec leurs fils et leurs parents les lévites. Lorsque les maçons posèrent les fondations du Temple de l'Éternel, on mit en place les prêtres revêtus de leurs habits de cérémonie, avec les trompettes en mains, et les lévites descendants d'Asaph avec les cymbales, afin de louer l'Éternel, selon les prescriptions de David, roi d'Israël (Esdras 3.9-10).

L'auteur ne donne aucun détail concernant la construction proprement dite, ni le temps qu'elle a pris parce que le point focal des colons était le résultat final. Cela dit, ils sont très enthousiastes. Une fois les fondations posées, ils célèbrent le travail accompli en faisant la fête. Les Lévites musiciens jouaient des cymbales, de la harpe et de la lyre, tandis que les prêtres sonnaient des trompettes d'argent qui étaient utilisées lors d'événements joyeux.

Cependant, ils ne font pas les choses comme bon leur semble, mais ont soin de renouer avec la tradition du passé adoptée par leurs rois fidèles. Ainsi, l'ordre de la cérémonie de dédicace est le même que quand David rapporta l'Arche de l'alliance à Jérusalem et lorsque Salomon la plaça dans le Temple qu'il avait construit.

Verset 11

Je continue.

Ils entonnèrent des hymnes de louange et des cantiques de remerciement pour célébrer l'Éternel en chantant à tour de rôle: Oui, il est bon, et son amour pour Israël dure à toujours. Tout le peuple fit aussi retentir de grandes acclamations pour louer l'Éternel, parce qu'on posait les fondations de son Temple (Esdras 3.11).

Deux choeurs formés de prêtres et de Lévites se répondaient l'un l'autre, chantant des cantiques tirés des Psaumes. Le premier entonnait un refrain liturgique comme celui qui est cité et qui revient souvent dans les Écritures, disant: Louez et célébrez l'Éternel, car il est bon , après quoi l'autre répondait: Car sa miséricorde dure toujours. C'est de cette façon que le peuple reconnaissait qu'il était à nouveau sous la bénédiction de son Dieu.

Versets 12-13

Je finis ce chapitre.

Beaucoup, parmi les prêtres, les lévites, et les chefs de groupes familiaux parmi les plus âgés, qui avaient encore vu l'ancien Temple, pleuraient à haute voix pendant que l'on posait sous leurs yeux les fondations du nouveau Temple, alors que beaucoup d'autres gens exprimaient leur joie par des acclamations bruyantes, de sorte qu'on ne pouvait pas distinguer les ovations joyeuses des pleurs; le peuple poussait de grands cris dont l'écho retentissait au loin (Esdras 3.12-13).

Ceux de la nouvelle génération louaient Dieu dans l'enthousiasme de leur jeunesse. Par contre, ce début de reconstruction transporte les plus âgés 50 ans en arrière, voire plus, lorsque la grandeur du Temple de l'Éternel dans toute sa beauté et richesse était la fierté des Israélites. Malheureusement, ils ont dû boire jusqu'à la lie le vin de la colère de Dieu à cause de leur rébellion. Alors maintenant, ils avaient les tripes remuées, accablés à la vue de ces ruines et découragés par les conditions particulièrement dures qu'ils devaient affronter.

Chapitre 4

Versets 1-2

Nous voici au chapitre 4 qui raconte comment les choses se compliquent. Je commence à lire.

Les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les anciens déportés reconstruisaient un Temple à l'Éternel, le Dieu d'Israël. Ils vinrent trouver Zorobabel et les chefs des groupes familiaux pour leur dire:? Nous allons vous aider à reconstruire ce Temple, car nous invoquons le même Dieu que vous et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d'Ésar-Haddôn, roi d'Assyrie, qui nous a déportés ici (Esdras 4.1-2).

Ce roi assyrien avait mené une politique de transfert de populations provenant de Mésopotamie et de Syrie dans les régions conquises. Ces peuples pratiquaient le syncrétisme religieux à la manière de l'hindouisme qui incorpore toutes les divinités possibles et imaginables. À leurs propres idoles, à qui ils rendaient un culte, ils avaient ajouté l'Éternel considéré le dieu du pays. La première tactique des ennemis d'Israël était de les infiltrer afin de contrôler et faire échouer leur projet.

Verset 3

Je continue.

Mais Zorobabel, Josué et les autres chefs des groupes familiaux d'Israël leur répondirent:? Il nous appartient à nous, et pas à vous, de bâtir un Temple pour notre Dieu; nous seuls devons construire cet édifice pour l'Éternel, le Dieu d'Israël, comme l'a ordonné Cyrus, le roi de Perse (Esdras 4.3).

Les colons juifs ne se laissent pas impressionner; ils ne s'intéressent pas à ce mouvement oecuménique local. Leur refus est motivé par l'origine étrangère des gens du pays et surtout par leur pratique idolâtre qui était une abomination à l'Éternel.

Versets 4-5

Je continue en compressant tout au long.

Alors les gens du pays découragèrent les Judéens et les effrayèrent pour qu'ils cessent de bâtir. Ils soudoyèrent des conseillers pour s'opposer à eux et faire échouer leur entreprise. Ils y parvinrent durant le règne de Cyrus et jusqu'au règne de Darius, tous deux empereurs de Perse (Esdras 4.4-5).

N'ayant pu noyauter l'effort de reconstruction de l'intérieur, les ennemis d'Israël commencent une politique de harassement en soudoyant des fonctionnaires perses pour qu'ils s'opposent par tous les moyens aux efforts des colons juifs. Ce conflit qui commença déjà sous le règne de Cyrus perdurera et ralentira la construction du Temple qui ne sera terminée (en 515 av. J-C) que sous le règne de Darius (521-486), soit 21 ans après avoir débuté.

À ce point du récit, le texte fait une parenthèse anachronique en racontant l'échange de lettres entre l'administration de l'empereur Xerxès (485-465) puis de son fils Artaxerxès (464-424) d'une part, et les fonctionnaires perses de Palestine, d'autre part. La première de ces missives fut probablement rédigée 30 ans après la fin de la reconstruction du Temple. Les habitants du pays ne voulaient pas que les murs de Jérusalem soient restaurés, car ils craignaient les Israélites. Esdras est logique en plaçant ces lettres ici, car il veut montrer que l'opposition subie par les colons juifs, qui avait commencé dès le début de la reconstruction du Temple, se poursuivit inlassablement.

Versets 6-16

Je résume ce passage.

Dès le début du règne de Xerxès, le gouverneur et son secrétaire écrivirent une lettre d'accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Ils firent de même sous le règne d'Artaxerxès. Voici une copie de la lettre qu'ils lui envoyèrent: «À l'empereur Artaxerxès. Tes serviteurs, les gens de la province à l'ouest du fleuve, etc. Que l'empereur sache que les Juifs revenus de chez toi sont arrivés parmi nous à Jérusalem et sont en train de rebâtir la ville rebelle et perverse: ils en réparent les remparts et en restaurent les fondations. Que l'empereur sache que si cette ville est reconstruite et si ses remparts sont réparés, ses habitants ne paieront plus ni tribut, ni impôt, ni taxes de péage, ce qui finalement lésera le trésor royal. Nous transmettons au roi ces informations afin que des recherches soient faites dans les annales de tes prédécesseurs. Tu trouveras dans ces archives et tu verras ainsi que cette ville a toujours été rebelle et nuisible aux rois et aux provinces. Depuis toujours, ses habitants n'ont cessé de provoquer des révoltes. C'est la raison pour laquelle cette ville a été détruite. Nous avertissons donc l'empereur que si elle est rebâtie et si ses remparts sont restaurés, tu n'auras bientôt plus de possessions à l'ouest de l'Euphrate» (Esdras 4.6-16).

Les habitants du pays prétendent que, les murs reconstruits, Israël redeviendra une nation souveraine qui ne paiera plus de tributs à l'empereur ce qui va gravement menacer son porte-monnaie. De plus, son empire sera fortement amputé d'un immense territoire. Par cette lettre sévère, ils espèrent faire mouche.

Versets 17-23

Je résume la suite.

L'empereur fit parvenir la réponse suivante: «Le rapport que vous nous avez envoyé m'a été lu après avoir été traduit. Sur mon ordre, on a fait des recherches et l'on a effectivement trouvé que, depuis toujours, cette ville s'est soulevée contre les rois et qu'elle a provoqué des révoltes et des insurrections. Il y eut à Jérusalem des rois puissants qui étendirent leur domination sur toute la région à l'ouest du fleuve, et à qui on payait tributs, impôts, et taxes de péage. Prenez donc des dispositions pour ordonner à ces gens de cesser leurs travaux pour que cette ville ne soit pas rebâtie tant que je n'en aurai pas donné l'ordre. Soyez sur vos gardes pour éviter toute négligence dans cette affaire !» Dès que la copie de la lettre de l'empereur Artaxerxès eut été lue, les fonctionnaires se rendirent en toute hâte à Jérusalem auprès des Judéens et les obligèrent par la violence et la force à cesser leurs travaux (Esdras 4.17-23).

L'empereur reconnaît que des rois puissants ont régné sur Jérusalem; il s'agit de David et Salomon. Alors, il acquiesce et donne raison aux ennemis d'Israël qui dans un premier temps reçoivent gain de cause. C'est ainsi que les travaux de reconstruction des murs de Jérusalem furent interrompus. Cependant, ce même empereur autorisera Néhémie à retourner en Israël afin de poursuivre cette réfection 20 ans plus tard (en 444 av. J-C). Le texte reprend ensuite la section concernant le Temple de l'Éternel.

Verset 24

Je finis ce chapitre.

Dès lors, les travaux de restauration du Temple de Dieu à Jérusalem furent interrompus; cette interruption se prolongea jusqu'à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse (en 520 av. J-C) (Esdras 4.24).

Il faut dire qu'à l'hostilité des ennemis des Juifs, il faut ajouter le peu de zèle d'un grand nombre d'Israélites rapatriés. D'après les écrits du prophète Aggée, on sait qu'ils étaient bien davantage préoccupés par leurs propres affaires plutôt que par la reconstruction du Temple. C'est alors que les prophètes exhortèrent Zorobabel, le dirigeant politique de la première charrette de colons, à reprendre cette restauration, ce qui nous est raconté dans le chapitre suivant.

Comme quoi de tout temps, c'est ce qui brille qui attire les regards et suscite l'intérêt. Même si c'est un faux-semblant, les pièces d'or d'ici-bas sont bien plus attirantes que les valeurs spirituelles de l'au-delà. Et cette attitude mondaine fait encore et toujours la une des préoccupations de nos contemporains et peut-être de vous aussi.


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