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Jour sélectionné:
03/02/2025
Portion biblique:
1 Corinthiens 3:1-21
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Chapitre 3

Introduction

Lorsque je faisais des études, j'ai appris un concept et une expression intéressante. Le prof nous a dit: Pour bien communiquer, il faut entrer dans l'image du monde de ses auditeurs. Quand je parle à un petit enfant, j'essaie de me mettre à sa portée, au niveau de sa compréhension et de sa vision des choses. Bien que ce que j'essaie de lui dire ne soit guère mystérieux, je dois adapter mon langage parlé et gestuel de façon à ce qu'il en saisisse le sens.

Lorsque les auteurs des Textes Sacrés prenaient la plume, ils avaient eux aussi à l'esprit la personne ou le groupe de gens auxquels ils s'adressaient. Ils écrivaient en tenant compte de la manière dont ceux-ci concevaient le monde environnant, ainsi que leur conception et leur rapport avec Dieu.

Verset 1

C'est ainsi que l'apôtre Paul s'adapte aux Corinthiens à qui il écrit, ce qu'il leur dit d'ailleurs noir sur blanc dans cette Épître que je continue à lire à partir du chapitre 3.

En réalité, frères, je n'ai pas pu m'adresser à vous comme à des hommes conduits par l'Esprit. J'ai dû vous parler comme si vous étiez des hommes charnels, livrés à eux-mêmes, comme à de petits enfants dans la foi au Christ (1Corinthiens 3.1).

Précédemment, l'apôtre Paul a divisé l'humanité en trois groupes: les Grecs, c'est-à-dire les païens, les Juifs et enfin ceux qui sont chrétiens. Dans une perspective spirituelle, il a déjà parlé de deux sortes d'homme: d'une part celui qui est charnel, livré à sa propre sagesse et à ses pulsions naturelles, et d'autre part, celui qui est spirituel, qui marche selon la direction de l'Esprit de Dieu. Paul introduit ici une troisième catégorie, les croyants qui se conduisent selon les penchants primaires que nous avons tous hérités d'Adam, notre ancêtre.

Ce sont des chrétiens charnels qui sont partagés en deux et vivent une sorte de dichotomie. Ils n'ont pas fait de progrès spirituel depuis qu'ils ont compris et accepté la Bonne Nouvelle du pardon de leurs fautes en Jésus-Christ. Ils en sont restés au stade du baba du nouveau-né.

Verset 2

Je continue.

C'est pourquoi je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide; car vous n'auriez pas pu l'assimiler alors. Et même aujourd'hui, vous êtes encore incapables de la supporter, parce que vous êtes comme des hommes charnels, livrés à eux-mêmes (1Corinthiens 3.2).

Lorsque ces Corinthiens étaient devenus croyants, Paul leur avait communiqué les fondements de la doctrine et de la vie chrétienne, ainsi que les bénédictions que reçoivent ceux qui ont la foi en Jésus-Christ. Cet enseignement de base est ce que Paul appelle du lait parce que c'est le premier aliment du nouveau-né. On peut être sûr que les Corinthiens avaient reçu la prédication de Paul avec joie, et leur façon de penser et de se conduire avait alors commencé à changer en bien. Ainsi, il y a tout à parier qu'ils arrêtèrent de fréquenter le temple des idoles ainsi que les prostituées sacrées, une pratique très répandue à cette époque.

Mais à part quelques fautes grossières qu'ils ne commettaient plus, leur comportement d'ensemble ne s'améliorait plus. D'ailleurs, une raison pour laquelle Paul s'adresse à eux est que l'Église était pleine à ras bord de dissensions et de disputes de toutes sortes. Le processus de sanctification, c'est-à-dire celui de la croissance spirituelle, d'une grande partie de ces Corinthiens s'était arrêté net. Ils en étaient toujours au lait, au lieu de consommer des biftecks.

Versets 3-4

Je continue.

En effet, lorsque vous vous jalousez les uns les autres et que vous vous disputez, n'êtes-vous pas semblables à des hommes charnels, livrés à eux-mêmes, ne vous comportez-vous pas d'une manière tout humaine? Lorsque vous dites: «Moi je suis pour Paul !» ou: «Moi pour Apollos !», n'agissez-vous pas comme les autres hommes? (1Corinthiens 3.3-4).

Au lieu d'adopter la conduite d'un chrétien mûr, caractérisée par l'humilité, le souci des autres et l'obéissance aux commandements de Dieu, les Corinthiens étaient puérils, égocentriques et pleins de ressentiment les uns envers les autres. Par conséquent, ils étaient portés à la division, à créer des factions et des groupes de pression qui tiraient la couverture de leur côté. De plus, ils accordaient beaucoup trop d'importance aux hommes qui leur avaient apporté la Bonne Nouvelle de Jésus en les plaçant sur un piédestal. On peut presque imaginer des sections de l'Église surmontée d'une bannière avec le nom de leur champion écrit en gros: Paul, Apollos, Pierre et peut-être d'autres encore qui ne sont pas mentionnés.

Versets 5-8

Je continue.

Après tout, que sont donc Apollos et Paul? Des serviteurs, grâce auxquels vous avez été amenés à la foi, chacun d'eux accomplissant la tâche particulière que Dieu lui a confiée. Moi j'ai planté, Apollos a arrosé, mais c'est Dieu qui a fait croître. Peu importe, en fait, qui plante et qui arrose. Ce qui compte, c'est Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux et chacun recevra son propre salaire en fonction du travail accompli (1Corinthiens 3.5-8).

Paul était un pionnier; il ouvrait de nouveaux champs missionnaires. C'est lui qui a planté, ayant créé l'Église de Corinthe. Apollos a arrosé, étant venu plus tard pour fortifier la foi des Corinthiens par son enseignement. Ces deux serviteurs de Jésus-Christ n'étaient que les moyens par lesquels les Corinthiens avaient cru et été enseignés, et non la cause de leur foi. Il n'y a que Dieu qui puisse faire pousser une semence jusqu'à ce qu'elle atteigne la pleine maturité. C'est donc à lui seul que revient tout le mérite.

Versets 9-10

Je continue.

Car nous travaillons ensemble au service de Dieu, et vous, vous êtes le champ qu'il cultive. Ou encore: vous êtes l'édifice qu'il construit. Conformément à la mission que Dieu, dans sa grâce, m'a confiée, j'ai posé chez vous le fondement comme un sage architecte. À présent, quelqu'un d'autre bâtit sur ce fondement. Seulement, que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit (1Corinthiens 3.9-10).

Paul va maintenant développer le thème de la responsabilité de l'ouvrier par rapport à son travail. Lui et Apollos n'étaient pas en compétition, mais se complétaient l'un l'autre dans leur ministère réciproque. Ils n'avaient pas accompli la même tâche. Cependant, leur but était le même: amener les Corinthiens à marcher sur les traces de Jésus-Christ et à devenir de vrais disciples. Le texte dit littéralement que ces deux hommes sont des collaborateurs. Dans leur ministère, ils dépendent de l'oeuvre de Dieu qui souverainement fait croître la moisson.

À Corinthe, l'apôtre avait posé le fondement au moyen de la prédication de la croix. Ensuite, et d'après un texte parallèle, Apollos et Pierre apportèrent leur contribution. Paul donne ici deux images de l'Église. Tout d'abord, il la compare à un champ dans lequel travaillent différents ouvriers sous la direction de Dieu. Ensuite, il la considère comme un édifice en construction, un bâtiment érigé sur de solides fondations et dont les matériaux doivent être choisis avec soin. Plus loin, l'apôtre ajoutera que l'Église de Corinthe est le temple de Dieu.

Cela dit, l'heure était grave parce que Paul mentionne un autre qui était en train de bâtir cette Église. Or, si on relève l'avertissement que Paul lui lance lorsqu'il dit: que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit, il semble bien qu'il fut un faux ouvrier de l'Évangile .

Verset 11

Je continue le texte.

Pour ce qui est du fondement, nul ne peut en poser un autre que celui qui est déjà en place, c'est-à-dire Jésus-Christ (1Corinthiens 3.11).

Jésus-Christ est le roc sur lequel l'Église est bâtie. C'est lui qui est la pierre d'angle, la fondation de tout l'édifice et la source de la vie éternelle. Je cite deux petits passages:

C'est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n'a jamais donné le nom d'aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés... il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu, et les hommes, le Christ-Jésus homme (Actes 4.12; 1Timothée 2.5).

Un gros souci de Paul était donc ces faux ouvriers de l'Évangile qui avaient débarqué à Corinthe et qui enseignaient un Évangile différent de celui que lui-même avait proclamé.

Versets 12-13

Je continue le texte.

Or on peut bâtir sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l'oeuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l'oeuvre de chacun pour en révéler la nature (1Corinthiens 3.12-13).

Dans les Textes Sacrés, le jugement divin est souvent représenté par le feu. Cette image est utilisée ailleurs dans le Nouveau Testament à propos de la venue du Christ pour établir son royaume sur terre. Le jour du jugement est le moment où Jésus va examiner la solidité de la construction des bâtisseurs, la qualité des oeuvres accomplies par ses serviteurs et non la quantité. Ici, il n'est pas question du salut qui est un pur don de la grâce de Dieu. Nul ne peut recevoir la vie éternelle sur la base de ses accomplissements. En revanche, ce qu'il fera pour Dieu de manière désintéressée, une fois qu'il est devenu chrétien, lui sera crédité sur son compte céleste.

Paul compare les oeuvres du croyant à 6 matériaux différents. 3 d'entre eux, l'or, l'argent et les pierres précieuses, sont rares et de petite dimension. Ils se rapportent au caractère durable du travail de l'ouvrier, comme un enseignement conforme aux Écritures et des mobiles louables dans ce qu'il a accompli pour son Maître. Ce sont des oeuvres souvent discrètes et que Dieu considère comme bonnes parce qu'elles résistent au test du feu de son jugement. Par contre, le bois, le chaume et la paille se consument et partent en fumée. Ils représentent ce qui a été fait soi-disant pour Dieu par des chrétiens qui suivent leurs propres penchants et leurs pulsions naturelles. Ce sont souvent des réalisations tape-à-l'oeil genre meule de foin qui se voit de très loin. Ces croyants charnels utilisent la religion pour avancer leur carrière et satisfaire leurs petits besoins personnels. Paul dit d'eux dans une autre Épître et je le cite:

Car de tels hommes ne servent pas Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre (Romains 16.18).

Versets 14-15

Je continue le texte.

Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l'épreuve, son auteur recevra son salaire; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu (1Corinthiens 3.14-15).

Tous les chrétiens seront évalués par Dieu et recevront le salut puisque celui-ci ne dépend pas des bonnes oeuvres, mais uniquement du sacrifice de Jésus sur la croix. Par contre, la manière dont ils auront vécu aura une répercussion dans l'au-delà. Il y aura des rachetés dans le royaume de Dieu qui seront démunis et sentiront fortement le brûlé, pour ainsi dire, parce qu'ils auront tout perdu dans l'incendie qui a jugé leurs oeuvres. Ils seront sauvés comme un tison retiré du feu juste à temps, mais ils ne recevront aucune récompense.

Paul enseigne aux Corinthiens qu'ils sont responsables de vivre d'une manière digne de l'appel que Dieu leur a adressé et qu'en se comportant ainsi, ils seront récompensés pour l'éternité. Cependant, très peu de détails nous sont donnés concernant ce que seront les avantages ou la rémunération accordée à ceux qui auront été fidèles au Seigneur en tant que chrétiens. Selon un autre texte, on sait tout juste que la louange en fera partie.

Selon la perspective divine donc, l'humanité se divise en trois catégories: l'homme naturel issu d'Adam, non régénéré et pour qui tout ce qui a trait à la Parole de Dieu et au sacrifice de Jésus-Christ sur la croix est pure folie; deuxièmement, le chrétien charnel qui a bien accepté Jésus comme son sauveur et a reçu la vie éternelle, mais qui ne se conduit pas selon les critères du vrai disciple du Christ. En troisième lieu, il y a le croyant consacré qui sera récompensé dans l'au-delà pour la vie fidèle qu'il a menée en l'honneur de son Maître.

Versets 16-17

Je continue.

Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit son temple, Dieu le détruira. Car son temple est saint, et vous êtes ce temple (1Corinthiens 3.16-17).

C'est ici la première mention de «Ne savez-vous pas que », une expression qui reviendra encore neuf autres fois dans cette Épître. À chaque reprise, elle introduit une affirmation incontestable, une certitude. Paul établit une comparaison entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance. Dans l'Ancien Testament, un Temple avait été érigé à Jérusalem dans lequel résidait l'Éternel. Aujourd'hui, c'est l'Église universelle qui est le temple de Dieu parce qu'elle est la demeure du Saint-Esprit qui habite chaque croyant.

Cela dit, il peut malheureusement arriver que sous l'influence de faux ouvriers de l'Évangile, une Église locale cesse d'exister en tant que telle, n'étant plus que l'ombre d'elle-même, une coquille vide, un club de bien-pensants, mais privée de toute vie spirituelle. C'est ce qui semblait menacer l'Église de Corinthe et donnait du souci à l'apôtre Paul. Il lance un avertissement solennel, disant que Dieu lui-même se vengera de ceux qui seraient responsables d'un tel désastre.

Versets 18-20

Je continue.

Que personne ne se fasse d'illusions sur ce point. Si quelqu'un parmi vous se croit sage selon les critères de ce monde, qu'il devienne fou afin de devenir véritablement sage. Car ce qui passe pour sagesse dans ce monde est folie aux yeux de Dieu. Il est écrit en effet: Il prend les sages à leur propre piège, et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages: elles ne sont que du vent (1Corinthiens 3.18-20).

Comme je l'ai déjà dit, Paul lance un avertissement sévère dirigé à la fois contre ceux qui oeuvrent dans l'Église de Corinthe en tant que responsables, et les simples membres. L'apôtre rappelle que ce qui est tenu pour de la sagesse selon les critères conventionnels est pure folie aux yeux de Dieu parce qu'elle reflète la pensée de Satan. Je cite un passage:

Par ces actes, vous conformiez alors votre manière de vivre à celle de ce monde et vous suiviez le chef des puissances spirituelles mauvaises, cet esprit qui agit maintenant dans les hommes rebelles à Dieu (Éphésiens 2.2).

Paul invite donc les faux ouvriers de l'Évangile à reconnaître leur ignorance et à se repentir. Il appuie son affirmation en citant deux textes de l'Ancien Testament que je lis:

Il attrape les sages au piège de leur propre ruse. L'Éternel connaît les pensées de l'homme: elles ne sont que du vent (Job 5.13; Psaumes 94.11).

Verset 21

Je continue le texte.

Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes (1Corinthiens 3.21).

La fierté était un besoin profond des Corinthiens comme de tout homme en général. L'identité d'un être humain se structure autour de ce qu'il valorise. Or, dans leur égocentrisme, les membres de l'Église de Corinthe avaient la fâcheuse tendance à se vanter dans les différents hommes qui avaient oeuvré parmi eux, alors que leur gloire aurait dû être le Christ, et personne d'autre.

Versets 21-23

Je finis ce chapitre.

Car tout est à vous, que ce soit Paul, Apollos, Pierre, l'univers, la vie, la mort, le présent ou l'avenir. Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu (1Corinthiens 3.21-23).

Les philosophes gréco-romains du 1er siècle avaient coutume de dire: Tout appartient au sage. Paul reprend cette idée, mais renverse les déclarations des Corinthiens qui disaient: je dépends d'Apollos, de Paul ou de Pierre. En réalité, ces prédicateurs de l'Évangile leur appartenaient parce qu'ils étaient les envoyés de Dieu pour les servir. Cependant, Paul ajoute: Tout appartient à Dieu, car il est la source de tout, que ce soient les Corinthiens, les apôtres, l'Église, le monde et l'univers dans son immensité.

Chacun de nous est donc dépendant du Créateur. Cette affirmation de Paul entre dans la perspective de l'espérance chrétienne. En effet, dans l'éternité future il y aura une nouvelle création, un monde et une terre à venir qui seront la propriété éternelle des croyants rachetés par Jésus-Christ. Et ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que vous êtes personnellement invité à en faire partie.


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