Radio Chrétienne
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Chapitre 4
Introduction
Dans le monde des affaires, et surtout celui de la politique, on trouve beaucoup trop, je n'ose pas dire que, de personnes, qui se baladent avec un égo tellement énorme qu'il est aussi visible que le nez au milieu de la figure. Cette sorte de gens croit réellement qu'elle est un don du ciel pour gouverner ou exploiter le bas peuple. Depuis le commencement du monde, ç'a été, et c'est encore, la façon dont se comportent pratiquement tous les présidents, chefs, et autres dirigeants de la planète. Même, les rois d'Israël qui étaient pourtant chargés d'exercer leur fonction sous l'autorité de l'Éternel sont tombés dans ce travers au moins une fois durant une partie de leur règne.
Pourtant, selon l'enseignement des Textes Sacrés, l'humilité est une vertu que Dieu apprécie particulièrement beaucoup. L'apôtre Paul, un homme brillant à tous les niveaux, et qui aurait eu de bonnes raisons de se faire mousser, nous donne au contraire une leçon sur ce que veut dire être soumis à Dieu.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 4 de sa 1re lettre aux Corinthiens.
En ce qui nous concerne, Apollos et moi, qu'on nous considère donc comme de simples serviteurs subordonnés au Christ, des intendants chargés de communiquer les mystères de Dieu (1Corinthiens 4.1).
Les serviteurs ou même les esclaves qui exerçaient la fonction d'intendant de leur maître étaient parfois investis d'une grande responsabilité dans le domaine qui leur était confié. En général, ils s'occupaient de toutes les choses pratiques comme l'approvisionnement en nourriture et autres denrées dont la maisonnée avait besoin, l'entretien de la résidence et des vêtements, etc.
Dans le domaine chrétien, on pense souvent que tous ceux qui exercent un ministère pour Jésus-Christ ont des obligations à son égard et devront lui rendre des comptes. C'est exact, mais dans la réalité, tous les croyants ont des responsabilités vis-à-vis du Christ. Paul et Apollos, comme tous les autres apôtres, avaient reçu une compréhension surnaturelle de ce que la croix représentait pour l'humanité qui leur avait été révélée par le Saint-Esprit. C'est pour cela qu'ils furent chargés de propager la Bonne Nouvelle dans tout l'Empire romain. C'était leur vocation. Ils accomplissaient une parole que le Christ avait dite à ses disciples et que je cite:
Ainsi donc, tout spécialiste de la Loi qui a été instruit des choses qui concernent le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes (Matthieu 13.52).
La maison, c'est l'ensemble des gens qui étaient instruits par Paul, Apollos et les autres apôtres. Les choses anciennes sont tout ce qui avait été révélé dans l'Ancien Testament et les choses nouvelles concernent le christianisme proprement dit. C'est l'enseignement que les auteurs du Nouveau Testament répandaient tout autour d'eux puis qu'ils ont écrit et qui nous est parvenu. Les apôtres furent choisis par Dieu pour une tâche de la plus haute importance, pour une mission très spéciale, mais moi je suis insignifiant, donc je ne suis pas concerné, me direz-vous peut-être? Erreur, cher ami !
Vous et moi portons sans cesse des messages que nous communiquons par nos vies. Tous, autant que nous soyons, exerçons une influence en bien ou malfaisante autour de nous, sur les gens qui nous entourent. Que cela nous plaise ou pas, nous ne pouvons l'éviter, car comme disent les spécialistes de la communication: il est impossible de ne pas communiquer. Je suis une lettre ouverte; je dois donc m'assurer que son contenu plaît à Dieu, car comme l'a dit Jésus à ses disciples:
Malheur au monde à cause des occasions de chute ! Malheur à l'homme par qui elles se produisent ! (Matthieu 18.7).
Verset 2
Je continue le texte de l'apôtre Paul aux Corinthiens.
Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants? Qu'ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée (1Corinthiens 4.2).
La responsabilité première d'un bon gestionnaire est d'être fidèle dans l'exercice de ses fonctions en obéissant à tous les ordres de son maître. Il n'est pas forcément quelqu'un d'exceptionnel, bien que s'il a été choisi comme administrateur, c'est bien parce qu'il possède certains atouts. Cependant, ce qui compte vraiment, c'est qu'il se montre fidèle. Avec l'humilité que j'ai déjà mentionnée, cette deuxième vertu est particulièrement importante aux yeux de Dieu.
En fait, personnellement, je pense même qu'elle vient en tête de la liste des exigences du Christ pour tout chrétien. Lorsque je me tiendrai à la barre céleste et que ma vie sera évaluée par le Créateur, je ne serai pas jugé en fonction de mon éducation, intelligence, ou des talents que j'avais sur terre, mais bien plutôt selon le degré de fidélité que j'aurai montré à servir les intérêts de Jésus-Christ.
Versets 3-4
Je continue.
Pour ma part, peu m'importe le jugement que vous, ou une instance humaine, pouvez porter sur moi. D'ailleurs, je ne me juge pas non plus moi-même. Car, bien que je n'aie rien à me reprocher, ce n'est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c'est le Seigneur (1Corinthiens 4.3-4).
L'intendant n'a de comptes à rendre qu'à son maître. De même, Paul n'a que faire de ce que les Corinthiens pouvaient penser de lui. Cette remarque de l'apôtre est quelque peu étonnante, car elle donne l'impression qu'il était antisocial et vivait en ermite retiré dans une grotte. Pourtant, on sait qu'il ne méprisait personne et tenait compte de l'opinion des autres. C'est ainsi qu'il était très affecté par les fausses rumeurs qui couraient sur lui et qu'il a justifié son appel d'apôtre avec beaucoup de fougue. Un peu plus loin dans ce chapitre, il défend son ministère. Je le cite:
On nous insulte? Nous bénissons. On nous persécute? Nous le supportons. On nous calomnie? Nous répondons par des paroles bienveillantes (1Corinthiens 4.12-13).
Le danger toujours présent est la peur du qu'en-dira-t-on , et que sous la pression des critiques, je change de course afin d'accommoder les mécontents plutôt que de plaire à Dieu. Un esprit noble peut devenir infirme parce qu'il veut se rendre populaire. C'est ainsi que je peux échanger mon âme, pour ainsi dire, contre une admiration pourtant bien éphémère des autres. Si par hasard je devenais populaire, je ferais bien de garder la tête froide sachant que celui qu'on applaudit aujourd'hui sera maudit demain.
Sans que ce chapitre en soit le sujet, je suis en train de faire le tour des vertus chrétiennes. Après l'humilité et la fidélité en voilà une troisième: l'intégrité , qui est le trait de caractère le plus souhaitable dans le domaine éthique. Quelqu'un a dit: le problème pour la plupart d'entre nous est que nous préférons être ruinés par la louange des hommes plutôt que sauvés par leurs réprobations. Paul était bel et bien sensible à l'attitude des autres à son égard. Cependant, il n'avait peur de personne au point de laisser à quiconque le droit de diriger sa vie. Que cela me plaise ou non, je suis soumis au jugement d'autrui. C'est comme ça !
Non seulement je peux être jugé par les autres, mais je le suis aussi par ma propre conscience. Cependant, aux dires de Paul celle-ci n'est pas une guide sûre du tout. Il vaut donc mieux que je consulte les Textes Sacrés plutôt que de me fier à ce que je crois être bon, bien, juste et vrai. Cela dit, si ma conscience me reprend, il est sage de m'arrêter et de lui prêter attention. En effet, si je l'ai réglée en fonction des critères de vie que nous donne la Parole de Dieu, la plupart du temps elle jouera un rôle positif, celui d'un feu rouge m'informant que je suis sur la mauvaise voie.
La démarche courageuse et noble de l'homme droit consiste donc à ne pas se laisser conduire par l'opinion des autres, mais à agir selon ce qu'il croit juste en son âme et conscience. C'est ce que faisait l'apôtre Paul qui n'était cependant pas en mesure d'évaluer ni ses propres motifs, ni la qualité de son service. Cependant et comme il le dit dans sa lettre, il ne se sentait coupable de rien, tout en reconnaissant aussi que l'opinion qu'il pouvait avoir de lui-même ne comptait pas le moins du monde devant Dieu.
Et moi, comment j'évalue ma propre conduite? Comme chacun trouve midi à sa porte, en fin de compte seul est important le jugement que Dieu passera sur ma vie à la fin des temps. C'est devant la Cour suprême ultime et absolue que je devrai comparaître pour être jugé, et mes oeuvres pesées. C'est ce que le Nouveau Testament appelle le tribunal du Christ. Il n'y sera pas question de mes fautes aussi nombreuses soient-elles, puisque Jésus les a déjà portées sur la croix du calvaire et expiées. Maintenant que justice est faite, Dieu ne s'en souvient plus. Quel réconfort !
Devant ce tribunal, c'est ma fidélité à son service qui sera évaluée et récompensée si en bon intendant j'ai bien géré tout ce que le Maître m'a donné sur terre? mon corps, mon temps, mes moyens, mes talents, mes relations, absolument toutes mes ressources quelles qu'elles soient. Car après tout, en moi-même je ne possède strictement rien. Je suis venu au monde nu comme un ver et je finirai poussière. Tout ce que je suis ou qui est à moi selon les critères humains m'a été donné par la vie.
Verset 5
Je continue maintenant le texte.
Ne jugez donc pas avant le temps. Attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions véritables qui animent les coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient (1Corinthiens 4.5).
La branche dissidente de l'Église de Corinthe dirigée par les faux ouvriers de l'Évangile proclamait haut et fort que Paul était un mauvais serviteur. L'apôtre leur rappelle donc que tout jugement prématuré des mobiles des autres est malvenu. Dieu seul a le droit de jauger et de trancher, et ses décisions sont équitables et justes parce qu'il connaît tous les coeurs et tous les faits; son évaluation n'est donc pas colorée de subjectivité comme celle des hommes.
Verset 6
Je continue.
Frères, je viens d'employer diverses images à propos d'Apollos et de moi pour que vous appreniez, à notre sujet, à appliquer cette règle: «Ne pas aller au-delà de ce qui est écrit», et qu'ainsi aucun de vous ne s'enfle d'orgueil en prenant le parti de l'un contre l'autre (1Corinthiens 4.6).
Paul considère toujours le problème de la division dans cette Église. Diverses factions prônant un champion particulier comme Paul, Apollos ou Pierre se dressaient les unes contre les autres. L'apôtre termine sa discussion sur ce sujet en mettant sans équivoque le doigt sur le problème de fond: l'orgueil. Il exhorte les Corinthiens à ne pas pavaner en se basant sur la sagesse humaine. Il suggère également un remède pratique en leur disant d'imiter la relation amicale qu'il entretenait avec Apollos. Tous deux étaient des disciples obéissant au Christ. Ils avaient des dons différents, mais se complétaient au lieu d'être en compétition l'un avec l'autre. Cette leçon était difficile pour les Corinthiens, car selon la philosophie grecque, l'humilité était un trait de caractère méprisable et servile, un signe de faiblesse et non une vertu désirable.
Versets 7-8
Je continue.
Car qui te confère une distinction? Qu'as-tu qui ne t'ait été donné? Et puisqu'on t'a tout donné, pourquoi t'en vanter comme si tu ne l'avais pas reçu? Dès à présent, vous êtes rassasiés. Déjà, vous voilà riches ! Vous avez commencé à régner sans nous. Comme je voudrais que vous soyez effectivement en train de régner, pour que nous soyons rois avec vous (1Corinthiens 4.7-8).
Paul décrit de manière ironique la suffisance et l'orgueil de certains Corinthiens qui se prenaient pour des sages et puissants, des rois n'ayant aucun besoin alors qu'en réalité ils étaient indigents. Il y en avait qui niaient la résurrection corporelle du Christ et croyaient être en possession de l'essentiel de la vie glorieuse à venir. Ils n'attendaient plus que d'être délivrés de leur corps méprisable. L'apôtre explique donc que l'humilité est la seule attitude acceptable vis-à-vis de Dieu qui dans sa grâce donne aux croyants tout ce dont ils ont besoin. Lui seul mérite la gloire.
Versets 9-13
Je continue.
Mais il me semble plutôt que Dieu nous a assigné, à nous autres apôtres, la dernière place, comme à des condamnés à mort car, comme eux, il nous a livrés en spectacle au monde entier: aux anges et aux hommes. Nous sommes «fous» à cause du Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ! Nous sommes faibles, mais vous, vous êtes forts ! Vous êtes honorés, nous, nous sommes méprisés. Jusqu'à présent, nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu. Nous nous épuisons à travailler de nos propres mains. On nous insulte? Nous bénissons. On nous persécute? Nous le supportons. On nous calomnie? Nous répondons par des paroles bienveillantes. Jusqu'à maintenant, nous sommes devenus comme les déchets du monde et traités comme le rebut de l'humanité (1Corinthiens 4.9-13).
Paul fait tout d'abord allusion aux jeux du cirque ou à la cérémonie romaine du triomphe où les vaincus marchaient derrière le char du général vainqueur, livrés en spectacle à la foule. Ensuite, il établit un contraste saisissant entre les Corinthiens qui le critiquaient et les prédicateurs de la Bonne Nouvelle. Par des expressions très parlantes et une ironie cinglante, il leur rappelle que servir le Christ est une vie faite de souffrances à l'image du Seigneur qui avait dû endurer privations et diffamations lorsqu'il était sur terre. La vie rude des apôtres illustrait ce que porter sa croix voulait dire.
Verset 14
Je continue.
Si j'écris ainsi, ce n'est pas pour vous remplir de confusion. C'est pour vous mettre en garde comme des enfants bien-aimés (1Corinthiens 4.14).
Ce n'est pas de gaieté de coeur, mais poussé par l'amour que Paul donne ces avertissements. Même si ses paroles sont dures, son intention est paternelle. Son but est de produire chez ces chrétiens un changement d'attitude et de vie.
Versets 15-16
Je continue.
En effet, même si vous aviez dix mille maîtres dans la foi en Christ, vous n'avez cependant qu'un seul père. Car c'est moi qui vous ai fait naître à la foi en Jésus-Christ en vous annonçant la Bonne Nouvelle. Je vous invite donc à suivre mon exemple (1Corinthiens 4.15-16).
Plusieurs prédicateurs pouvaient s'adresser aux Corinthiens, les conseiller et les enseigner, mais un seul avait planté la semence; c'était Paul. Il avait établi cette Église et était le père spirituel de bon nombre de membres. C'est pour cette raison qu'il les incite à l'imiter. Beaucoup plus que n'importe qui d'autre, il avait leurs intérêts à coeur.
Verset 17
Je continue.
C'est dans cette intention que je vous ai envoyé Timothée, mon fils bien-aimé et fidèle dans le Seigneur. Il vous rappellera les principes de vie chrétienne qui sont les miens, tels que je les enseigne partout dans toutes les Églises (1Corinthiens 4.17).
Sachant très bien que certains Corinthiens rejetaient son autorité et conscient des tensions qui existaient entre eux et lui-même, Paul avait envoyé à sa place Timothée, un de ses disciples, afin de leur rappeler, par son enseignement et son exemple la foi et la façon de vivre de l'apôtre.
Versets 18-21
Je continue.
Pensant que désormais je ne reviendrai plus chez vous, certains se sont mis à jouer les importants. Mais, si le Seigneur le veut, j'irai très prochainement vous voir et alors je me rendrai compte, non pas des beaux discours que ces prétentieux peuvent tenir, mais de ce dont ils sont capables. Car le règne de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que préférez-vous? Que je vienne chez vous avec un bâton, ou avec un esprit d'amour et de douceur? (1Corinthiens 4.18-21).
Paul s'adresse plus particulièrement aux chefs de parti enflés d'orgueil qui sont aussi la cause du problème de division des Corinthiens. Ces faux prédicateurs prétendaient posséder la sagesse et se permettaient de critiquer l'apôtre, remettant en cause son autorité. Paul avait bien l'intention de se rendre éventuellement sur place et d'exercer la discipline nécessaire en s'appuyant sur la puissance du Saint-Esprit. Cela dit, son désir était bien entendu d'aller voir ses enfants spirituels dans l'amour plutôt qu'avec un bâton. Si vous avez des enfants, vous savez que quelques fois il faut parler de choses qui fâchent avec eux, et c'est plutôt désagréable. Mais même les roses ont des épines, et cette responsabilité de discipline incombe à tout parent naturel ou spirituel.
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