Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 6
Introduction
Le nombre d'avocats qui travaillent dans le domaine juridique aux États-Unis est époustouflant. Ils sont plus nombreux que la totalité de ceux qui exercent au Japon et dans toute l'Europe réunis. Dans la société américaine, presque tous les litiges se règlent soit à coups de flingues, puisque le port d'armes est permis, soit par un procès en bonne et due forme. Dans la réalité de tous les jours, c'est d'ailleurs devenu une manière légale de voler son prochain.
On se souvient des grandes sociétés vendeuses de cigarettes qui sont devenues tellement riches et opulentes qu'elles ont fait des jaloux. Selon le fameux adage: on prend l'argent là où il est, beaucoup d'individus ainsi que beaucoup des États de l'Union ont prélevé une partie de la fortune de ces compagnies à coups de procès. Ils prétendaient qu'on ne leur avait pas dit que fumer est mauvais à la santé ou qu'on leur avait menti par le biais de la publicité. Que les choses se passent ainsi dans une société ultra libérale est une chose, mais que les chrétiens utilisent les tribunaux lorsqu'ils sont en conflit entre eux, est un scandale.
Verset 1
C'est le nouveau sujet qu'aborde l'apôtre Paul dans le chapitre 6 de la première Épître aux Corinthiens que je commence à lire.
Lorsque l'un de vous a un différend avec un frère, comment ose-t-il le citer en justice devant des juges incroyants au lieu de recourir à l'arbitrage de ceux qui appartiennent à Dieu? (1Corinthiens 6.1).
Après avoir traité un problème d'inceste dans l'Église de Corinthe, Paul en aborde maintenant un autre qui est tout aussi affligeant: les membres d'une même communauté de croyants s'entre-déchirent. D'ailleurs, on sent dans les paroles de l'apôtre une certaine déception, non seulement parce que ce désordre contribue encore davantage à diviser l'Église, mais aussi et surtout parce que cette dispute nuisait à l'oeuvre de Dieu dans la ville de Corinthe.
Le témoignage des chrétiens divisés est une honte et un prétexte pour les non-croyants de se moquer de Jésus-Christ. Comme dans l'affaire de celui qui vivait dans l'inceste, on trouve le même relâchement de l'Église dans ces situations de conflits personnels. Apparemment, les responsables de l'assemblée ne voulaient pas s'en mêler. Bien que le type de problème ne soit pas précisé, la suite du texte laisse fortement à penser qu'il est question d'affaires de la vie courante liées bien évidemment à de sombres histoires de fric ou de propriétés.
Pour l'apôtre, il est évident que ceux qui sont unis par la même foi en Jésus-Christ devraient régler leurs litiges à l'amiable, comme des frères qui cherchent le bien des autres, et non pas comme des adversaires. Paul n'enseigne pas qu'un chrétien ne doit jamais faire appel à la justice; pas du tout. En tant que citoyen d'un pays, le croyant jouit des mêmes droits et devoirs que tous les autres membres de sa société. Si les chrétiens refusent de défendre leurs droits en justice, ils courent le risque de se faire croquer tout cru par la première crapule qui voudra les exploiter. Paul lui-même a fait appel à l'autorité judiciaire quand il avait des ennuis. En effet, après avoir été arrêté suite à un coup monté par les Juifs, il s'est rendu compte qu'il allait moisir indéfiniment en prison, c'est alors qu'il a demandé à être jugé par César afin de faire avancer les choses.
Ce texte s'oppose à la médiation des tribunaux dans les cas de conflits entre chrétiens. Les juges laïques sont des païens qui n'ont pas la possibilité de discerner la dimension spirituelle du problème qu'on leur expose.
Versets 2-3
Je continue le texte.
Ignorez-vous que ceux qui appartiennent à Dieu auront un jour à juger le monde? Si donc vous êtes destinés à être les juges du monde, seriez-vous incapables de vous prononcer sur des questions bien moins importantes? Ne savez-vous pas que nous jugerons même les anges? Et nous serions incompétents pour les affaires de la vie présente ! (1Corinthiens 6.2-3).
En utilisant la question de rhétorique traduite par: Ignorez-vous que ou encore: Ne savez-vous pas que, Paul attire l'attention sur certaines vérités qui auraient dû permettre d'éviter complètement ce problème. Cette expression revient 6 fois dans ce seul chapitre; l'apôtre s'en est déjà servi 2 fois dans cette Épître et l'utilisera encore deux autres fois, toujours dans le même but d'attirer l'attention sur une vérité qui coule de source pour ainsi dire.
En laissant entendre aux Corinthiens qu'ils auraient dû savoir ces choses, les remontrances de Paul ont porté un coup dur aux membres de cette Église qui s'enorgueillissaient de leur sagesse et de leur connaissance. Il est sûr et certain que l'apôtre avait enseigné ces vérités lorsqu'il était à Corinthe et qu'il fonda l'Église. Pour Paul, c'était tout à fait incompréhensible de la part de chrétiens d'une part de se disputer comme des chiffonniers, et d'autre part de demander à des juges incroyants d'intervenir. Les Juifs eux-mêmes se faisaient un point d'honneur de ne jamais présenter leurs doléances devant un tribunal païen. Ils possédaient leurs propres tribunaux comme on le constate en lisant les Évangiles et le livre des Actes des Apôtres.
En lavant leur linge sale en public, non seulement les Corinthiens outrageaient Dieu, mais ils se déshonoraient eux-mêmes, oubliant leur dignité de Fils de Dieu. En effet, les chrétiens participeront au jugement du monde et des anges déchus. Cela signifie qu'ils seront présents et approuveront la juste condamnation par le Christ à la fois des hommes impies, des nations et des démons.
Verset 4
Je continue le texte.
Or, si vous avez des litiges au sujet des affaires de la vie courante, vous prenez comme juges des gens qui ne comptent pour rien dans l'Église ! (1Corinthiens 6.4).
Paul fait à nouveau entendre le triste refrain qui a commencé ce chapitre et qu'il répétera encore une fois plus loin. Il est fortement ébranlé par le fait que de pareils scandales aient lieu dans l'Église de Corinthe.
Versets 5-6
Je continue.
Je le dis à votre honte ! N'y a-t-il vraiment pas un seul homme sage parmi vous qui puisse servir d'arbitre entre ses frères? Faut-il qu'on se traîne en justice entre frères et qu'on aille plaider l'un contre l'autre devant des incroyants? (1Corinthiens 6.5-6).
L'apôtre répète ce qu'il a déjà dit comme pour se convaincre qu'il n'est pas en train de faire un cauchemar. Ses paroles ont certainement dû faire rougir ceux qui, dans l'Église de Corinthe, se prenaient pour des sages. Il leur reproche de ne pas agir de façon digne de leur appel en se déchargeant de leurs responsabilités sur les tribunaux. Ces derniers pouvaient effectivement régler l'élément judiciaire de la dispute, mais pas le problème spirituel.
La croyance erronée des Corinthiens concernant l'importance du corps s'étend aux relations sociales qui perdent elles aussi de leur importance dans leur vie chrétienne. Par ailleurs, dans les procès, il va sans dire que tout le monde n'était pas égal devant la loi. Les riches et les puissants avaient toujours une longueur d'avance sur les pauvres et les faibles. Les choses n'ont guère changé, il n'y a qu'a voir les affaires et qui sont les bénéficiaires des lois d'amnistie en Europe, mais passons.
Versets 7-8
Je continue le texte.
De toute façon, vos différends constituent déjà une défaite. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt l'injustice? Pourquoi ne consentez-vous pas plutôt à vous laisser dépouiller? Mais non, c'est au contraire vous qui commettez des injustices et dépouillez les autres, et ce sont vos frères que vous traitez ainsi ! (1Corinthiens 6.7-8).
L'apôtre s'élève contre la cupidité de ceux qui engageaient des procès contre leurs frères. Il leur enseigne un principe chrétien: qu'il est bien préférable d'encourir une perte matérielle plutôt que de déshonorer Dieu par une action en justice contre d'autres croyants ! D'après la façon dont Paul s'exprime, il semble bien qu'à l'image de ce qui se passe aujourd'hui dans certaines sociétés capitalistes, ces procès étaient des vols déguisés. Ils ne visaient pas tellement à redresser des torts, mais bien plutôt à obtenir des gains personnels aux dépens d'autrui.
Versets 9-10
Je continue.
Ne savez-vous pas que ceux qui pratiquent l'injustice n'auront aucune part au royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: il n'y aura point de part dans l'héritage de ce royaume pour les débauchés, les idolâtres, les adultères, les pervers ou les homosexuels, ni pour les voleurs, les avares, pas plus que pour les ivrognes, les calomniateurs ou les malhonnêtes (1Corinthiens 6.9-10).
Paul pose pour la troisième fois la question de rhétorique «Ne savez-vous pas » de ce chapitre. Cette liste de péchés fait allusion au passé chargé des chrétiens de Corinthe. Cette énumération est semblable à celle énoncée dans le chapitre précédent. Ces fautes étaient monnaie courante à Corinthe et dans toutes les villes de l'Empire. L'homosexualité et la prostitution masculine caractérisaient bien la société gréco-romaine. Le fameux philosophe Platon chanta les louanges de l'amour homosexuel dans son oeuvre Le Symposium, et sur les 15 premiers empereurs, 14 furent homosexuels ou bisexuels.
Verset 11
Je continue le texte.
Voilà bien ce que vous étiez, certains d'entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été placés en Jésus-Christ, vous en avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu (1Corinthiens 6.11).
Paul illustre le fossé qui existe entre ce que beaucoup de ces Corinthiens étaient auparavant et leur présente position. Il mentionne trois caractéristiques du chrétien authentique. Il a été lavé, c'est-à-dire, pardonné de ses fautes, puis placé dans la lignée du Christ étant devenu un enfant de Dieu. Je cite un passage qui exprime ces deux vérités:
Il nous a sauvés en nous faisant passer par le bain purificateur de la nouvelle naissance, c'est-à-dire en nous renouvelant par le Saint-Esprit (Tite 3.5).
En troisième lieu, le chrétien est juridiquement considéré comme juste aux yeux de Dieu ce qui fait qu'il échappe à toute condamnation. Là aussi, je cite un passage:
Qui accusera encore les élus de Dieu? Dieu lui-même les déclare justes. Qui les condamnera? Le Christ est mort, bien plus: il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous (Romains 8.33-34).
C'est de cette manière que Paul rappelle aux Corinthiens le changement que Dieu a opéré en eux. Les procès qu'ils engageaient représentent donc un retour en arrière, un retour à leur condition passée de païens qui n'avaient aucune part au royaume de Dieu.
Verset 12
Je continue le texte.
Tout m'est permis. Certes, mais tout n'est pas bon pour moi. Tout m'est permis, c'est vrai, mais je ne veux pas me placer sous un esclavage quelconque (1Corinthiens 6.12).
Paul aborde un nouveau problème qui troublait l'assemblée de Corinthe, celui de la liberté dans le domaine sexuel. Tout m'est permis était l'un des slogans de certains Corinthiens depuis que Paul leur avait enseigné que le chrétien était libre des exigences de la Loi de Moïse parce que placé sous le régime de la grâce. Cependant, ils détournaient le sens des paroles de l'apôtre. Ils se sentaient libres d'adopter le comportement qu'ils désiraient comme la fréquentation des prostituées ou le contraire prôné par les ascètes qui refusaient jusqu'à toucher une femme.
De plus, dans leur arrogance, ils étaient convaincus de leur grande sagesse et assurés d'avoir tous les droits en tant que citoyens du ciel. En fait, ils ne comprenaient pas que la vraie liberté a des limites, que Jésus-Christ les avait délivrés du péché et que l'enveloppe charnelle est aussi importante que l'âme dans la marche chrétienne. L'usage du corps n'est pas neutre d'un point de vue moral et se conduire d'une façon contraire à la sainteté n'est pas l'expression d'une liberté, mais plutôt d'un esclavage.
Versets 13-14
Je continue le texte.
«Les aliments sont faits pour le ventre et le ventre pour les aliments.» Certes, cependant un jour, Dieu détruira l'un comme l'autre. Mais attention: notre corps, lui, n'a pas été fait pour la débauche, il est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps. En effet, comme Dieu a ressuscité le Seigneur d'entre les morts, il nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance (1Corinthiens 6.13-14).
Paul cite à nouveau un des arguments de ses adversaires qui, là aussi, s'appuient sur un enseignement de Paul dont ils ont tordu le sens. Manger est une nécessité qui disparaîtra et qui n'engage pas l'âme de la personne, tandis que les relations sexuelles définissent l'identité de l'homme et de la femme. Elles touchent jusqu'aux tréfonds de son être qui appartient au Seigneur. Comme Dieu ressuscitera les croyants corporellement, toute la personne, son corps inclus, reçoit la vie éternelle. Dans l'au-delà, ceux qui seront au paradis ne ressembleront pas à des esprits suspendus en l'air, mais ils auront un corps semblable à celui du Christ après qu'il soit sorti du tombeau.
Versets 15-17
Je continue.
Ignorez-vous que vos corps sont des membres du Christ? Vais-je donc arracher les membres du Christ pour en faire ceux d'une prostituée? Sûrement pas ! Ou bien, ignorez-vous qu'un homme qui s'unit à une prostituée devient un seul corps avec elle? Car il est écrit: Les deux ne feront plus qu'un. Mais celui qui s'unit au Seigneur devient, lui, un seul esprit avec lui (1Corinthiens 6.15-17).
Paul cite la fin d'un passage de la Genèse qui dit exactement:
C'est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un (Genèse 2.24).
Le problème était que dans la ville de Corinthe, la prostitution était pratiquement un sport local et certains chrétiens prétendaient pouvoir continuer à se livrer à la débauche comme autrefois. Paul leur rappelle que le croyant est uni au Christ. Or, la relation sexuelle crée elle aussi une union. La fréquentation d'une prostituée n'entre pas dans le cadre légitime du mariage institué par Dieu. C'est donc de la débauche, une relation moralement condamnable qui souille le Christ.
Le fait que le chrétien soit uni à son Sauveur est incompatible avec les relations sexuelles avec des prostituées ou des relations extraconjugales. Ce qui est bon aux yeux de Dieu dans le cadre du mariage devient moralement pourri en dehors. Le croyant a été identifié à Jésus-Christ, et tous deux s'influencent mutuellement. En conséquence, les Corinthiens n'ont pas la liberté d'agir à leur guise.
Verset 18
Je continue le texte.
C'est pourquoi, fuyez les unions illégitimes. Tous les péchés qu'un homme peut commettre n'impliquent pas intégralement son corps, mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps (1Corinthiens 6.18).
Il y a fort à parier que la déclaration «Tous les péchés qu'un homme peut commettre n'impliquent pas intégralement son corps » était un troisième slogan de certains Corinthiens libertins. Paul leur répond par un démenti catégorique. L'immoralité sexuelle n'est pas le pire des péchés, mais le seul qui engage autant l'être humain dans sa totalité, aussi bien le corps que l'âme.
Versets 19-20
Je finis le chapitre 6.
Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes. Car vous avez été rachetés à grand prix. Honorez donc Dieu dans votre corps (1Corinthiens 6.19-20).
Paul a mis en parallèle l'union avec le Christ et la relation sexuelle. Il rappelle que c'est au prix de la mort du Christ que Dieu a racheté le croyant. Donc, son corps lui appartient et de plus, le Saint-Esprit a élu domicile en lui. En conséquence, les Corinthiens n'ont pas le droit de faire comme bon leur semble avec leur corps, et en particulier entretenir des relations sexuelles illégitimes. C'est ainsi que se termine la réponse de Paul au problème de la débauche qui sévissait dans l'Église de Corinthe. Il a d'abord traité un cas d'inceste puis les procès entre chrétiens.
Ces comportements menaçaient les bonnes vertus des croyants, mais aussi l'intégrité de l'assemblée. Ces chrétiens étaient influencés par les thèses philosophiques de leur temps. Ils n'avaient pas compris que le corps et la vie sociale ne sont pas moralement neutres, mais participent aussi à la rédemption que leur a acquise Jésus-Christ. Dieu n'est pas un empêcheur de tourner en rond, mais il désire que je participe à tout ce qu'il est, dont à sa sainteté. Voilà pourquoi tout n'est pas permis.
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