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Jour sélectionné:
08/04/2025
Portion biblique:
Esther 4:2-5:2
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Chapitre 4

Versets 2-3

J'ai déjà eu l'occasion de dire que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Quelquefois, il y a du courant, beaucoup même, des écueils, des chutes, des tourbillons et autres problèmes. Ces dangers rendent la navigation difficile, voire périlleuse, au point où c'est la mort qui est peut-être au prochain virage. Le peuple d'Israël avait été emmené captif à Babylone en 586 av. J-C. Mais moins de 50 ans plus tard, la ville fut conquise par les Perses qui devinrent les nouveaux patrons du Moyen-Orient.

Depuis le décret de l'empereur Cyrus, les Juifs qui le désirent peuvent retourner dans leur pays. Mais la plupart ont choisi de rester en terre d'exil où ils menaient une existence plutôt paisible. Jusqu'à présent, les jours s'écoulaient lentement sous le soleil d'Orient quand tout à coup entre en scène un homme machiavélique. Tout a alors basculé.

Devenu grand vizir et chaud partisan de la terre brûlée il apparaît comme un précurseur d'Hitler. Il réussit assez facilement à convaincre l'empereur qu'il est dans son intérêt de rayer de la carte tous les Juifs que comptait l'empire. Dans ce but, il a mis sur pied un projet d'extermination systématique dans les 127 districts des 20 provinces que comptait la Perse. Mais il ignore que la reine est juive. Entretemps, Mardochée, le père adoptif de la reine, a appris ce qui se tramait et porte des habits de deuil.

Verset 4

Je continue à lire dans le chapitre 4 du livre d'Esther.

Les servantes d'Esther et ses eunuques vinrent la mettre au courant, et l'impératrice en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements à Mardochée, pour qu'il s'habille correctement et enlève l'habit de toile de sac qu'il portait. Mais il les refusa (Esther 4.4).

À cause de sa position d'impératrice, Esther n'avait pas la possibilité de communiquer avec qui que ce soit en dehors de ses personnes de compagnie. Cependant, elle vivait dans un luxe inouï genre conte des mille et une nuits. Une quantité de servantes et un certain nombre d'eunuques étaient constamment à son service au bec et à l'oeil, jour et nuit. Tous ces gens connaissaient fort bien Mardochée puisque depuis le premier jour où Esther avait atterri dans le harem royal, il venait s'enquérir d'elle. Je cite le texte:

Chaque jour, il se rendait devant la cour du harem pour prendre des nouvelles d'Esther et savoir comment on la traitait (Esther 2.11).

À cette époque, elle n'était qu'une candidate parmi d'autres au concours de beauté et au poste d'impératrice. Plus de 4 ans se sont écoulés et puis un jour, voilà qu'on lui apprend que son père adoptif était la source d'une agitation en ville. Il portait le deuil de façon très visible et tapageuse, marchant de long en large, se lamentant et gémissant. Esther ne savait trop que penser de cette scène. Mardochée portait des vêtements déchirés pour une raison qu'elle ignorait, mais qu'il fallait corriger. Alors, elle lui fait porter de beaux vêtements tout neufs et du dernier cri. Ils étaient magnifiques avec leurs couleurs gaies et chatoyantes.

Mais pour Mardochée, ces beaux vêtements revenaient à mettre un sparadrap sur un membre broyé. Il était dans une grande affliction parce que d'ici quelques mois, le décret d'extermination des Juifs serait appliqué. Même si l'habit ne fait pas le moine, il peut impressionner et susciter la respectabilité. Ainsi, la blouse blanche du scientifique en impose. Dans notre culture hypocrite, on fait tout pour sauver les apparences, mais nul ne peut ôter le mal qui est attaché à lui. Dans l'Ancien Testament, un prophète décrit l'homme de cette façon:

Son coeur est tortueux plus que toute autre chose, et pervers, qui peut le sonder? (Jérémie 17.9).

Par nature, l'être humain est religieux. À travers les siècles, la plupart des gens ont essayé de faire taire leur conscience en saupoudrant leur vie de quelques pratiques pieuses, espérant ainsi soulager leur culpabilité. Une autre façon d'alléger le poids de ses fautes consiste à les enrober de quelques actes vertueux. Mais malheureusement, mes bonnes actions d'aujourd'hui n'effaceront pas le mal que j'ai fait hier. À Nicodème, un chef des Juifs, religieux et vertueux jusqu'au bout des ongles, Jésus a dit:

Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau (Jean 3.7).

Tous les êtres humains sans exception sont pécheurs jusqu'aux tréfonds de leur âme. Ils possèdent une nature vouée à faire ce qui est mal aux yeux de Dieu. C'est pourquoi vous et moi avons besoin de passer par la nouvelle naissance qui nous accorde le privilège de faire partie des bienheureux et nous autorise l'accès à Dieu. C'est la mort expiatoire de Jésus-Christ sur la croix qui a rendu cela possible. Il suffit simplement de l'accepter comme son sauveur pour être revêtu de sa justice.

C'est trop facile, me dira-t-on, surtout en notre siècle éclairé. Aujourd'hui, nous avons la connaissance, nous ne sommes plus au Moyen-Âge. Beaucoup de nos contemporains souscrivent à l'idée fortement répandue et crue que l'éducation résoudra tous les maux de l'humanité. Mais une tête bien pleine ne transformera pas un coeur bien noir. Si je ne m'abuse, la plupart de ceux qui organisent des épurations ethniques ou politiques sont des hommes hautement cultivés et souvent en France.

Pol Pot, par exemple, a passé un an dans un monastère puis 6 ans dans une école catholique pour élite avant de poursuivre ses études à Paris. De retour au Cambodge, il a pris la tête du parti communiste, qui était jusqu'alors modéré, rural et d'obédience bouddhiste, et il en a fait une machine à tuer. Lui et ses compères khmers rouges ont tous fait leurs études en France, mais cela ne les a pas empêchés de massacrer deux millions de leurs compatriotes en 4 ans. Voilà ce que la religion et l'éducation peuvent accomplir.

Les apparences sont trompeuses, car l'habit ne fait pas le moine. Mardochée a refusé les vêtements magnifiques que sa fille adoptive, l'impératrice lui a fait envoyer. Il ne voulait pas une pommade sur sa douleur. Ce n'était pas le moment de mettre des beaux habits, mais de porter le deuil, la façon juive d'en appeler au ciel à cause de l'arrêt de mort qui pesait sur tout le peuple juif.

Versets 5-8

Je continue le texte.

Alors Esther appela Hathac, l'un des eunuques que l'empereur avait mis à son service, et le chargea de s'enquérir auprès de Mardochée de ce qui se passait et qui le poussait à agir ainsi. Hathac alla trouver Mardochée qui se tenait toujours sur la place publique, devant la porte du palais impérial. Mardochée l'informa de tout ce qui lui était arrivé et il lui dit notamment quelle quantité d'argent Haman avait promis de verser dans les coffres de l'empereur pour que l'on fasse périr tous les Juifs. Il lui remit aussi une copie du texte de l'édit d'extermination qui avait été publié dans Suse pour qu'il la montre à Esther, l'informe de la situation et lui ordonne de se rendre chez l'empereur afin d'implorer sa pitié et de le supplier en faveur de son peuple (Esther 4.5-8).

Esther devenue très inquiète envoie l'eunuque Hathac, son homme de confiance et agent de liaison, pour savoir qu'est-ce qui se passe au juste. En effet, elle connaissait son père adoptif pour être un homme posé et raisonnable, pas un hurluberlu. Or il se comportait de façon aberrante, comme s'il faisait une crise de folie. Finalement, Mardochée informe Esther du sombre complot qui se tramait contre tous les Juifs, précisant leur mise à prix. Comme il occupait des fonctions importantes dans le palais, il était au courant des détails du marché. Il s'agissait d'une quantité d'argent colossale que l'empereur avait tout d'abord refusé tout en acceptant la liquidation de tout un peuple de son empire.

Cependant, cette somme fabuleuse faisait toujours partie du contrat d'extermination; ce sont certainement les commanditaires du massacre dans chaque province qui allaient l'encaisser. À cause de sa position, Esther était la seule personne qui pouvait faire quelque chose, encore que les décrets royaux en devenant partie intégrante de la loi des Mèdes et des Perses ne pouvaient pas être révoqués.

Versets 9-11

Je continue.

Hathac revint et rapporta à Esther les paroles de Mardochée. Celle-ci ordonna à Hathac de rapporter sa réponse à Mardochée:? Tous les serviteurs de l'empereur ainsi que les habitants de toutes les provinces de l'empire savent bien qu'il y a une loi, qui est la même pour tous, en vertu de laquelle tout homme ou toute femme qui pénétrerait dans la cour intérieure du palais pour se rendre auprès de l'empereur sans avoir été convoqué par lui, sera mis à mort, sauf si l'empereur lui tend son sceptre d'or. Alors seulement sa vie lui sera épargnée. Quant à moi, voilà trente jours que je n'ai plus été invitée à me rendre chez l'empereur (Esther 4.9-11).

Les rois d'Orient se laissaient voir très rarement. Ils étaient comme le grillon de la fable de Jean-Pierre Florian, qui dit: Pour vivre heureux, vivons cachés ! Ils croyaient qu'en restant à l'abri des regards ils laissaient planer une certaine aura mystérieuse sur leur personne, ce qui rehaussait leur majesté et commandait davantage le respect de leurs sujets. L'historien grec Hérodote mentionne également l'existence de cette loi. Il écrit:

Toute personne s'approchant de l'empereur sans y être mandée, était immédiatement mise à mort, à moins qu'il ne lui accorde son pardon sur-le-champ en lui tendant son sceptre.

Sur tous les portraits des rois perses qu'on a retrouvés à Persépolis, l'une des 4 capitales de l'empire, ils portent toujours un long sceptre à la main droite. Il faut ajouter à ce tableau que Xerxès était particulièrement capricieux et imprévisible, ce qui explique que la réponse d'Esther n'est guère encourageante. Elle se demande si elle n'a pas perdu la faveur de l'empereur, peut-être à cause du fait qu'il a appris qu'elle est juive.

Si c'était le cas, elle irait au-devant d'une mort certaine. L'eunuque Hathac se contente de faire les allers et retours. On se demande ce qu'il peut bien penser de tout ça, encore que sa fonction ne soit pas d'avoir une opinion sur l'ordre du jour, mais simplement d'obéir.

Versets 12-14

Je continue.

Lorsqu'on eut rapporté à Mardochée les paroles d'Esther, il lui fit répondre:? Ne t'imagine pas qu'étant dans le palais impérial, tu seras épargnée à la différence de tous les autres Juifs ! Bien au contraire ! Car si tu persistes à garder le silence dans les circonstances présentes, le salut et la délivrance viendront d'ailleurs pour les Juifs, alors que toi et ta famille, vous périrez. D'ailleurs, qui sait si ce n'est pas en vue de telles circonstances que tu es devenue impératrice? (Esther 4.12-14).

Mardochée avait quand même une certaine foi en l'Éternel, le Dieu de ses ancêtres. Il connaissait certainement ce que le prophète Jérémie avait écrit avant qu'Israël ne parte en captivité. Je cite le passage:

Voici ce que déclare l'Éternel qui place le soleil pour éclairer le jour et qui a établi les lois qui règlent la course de la lune et des étoiles pour éclairer la nuit, qui agite la mer et fait mugir ses flots, et qui a pour nom l'Éternel, le Seigneur des armées célestes: Il faudrait que ces lois soient supprimées par devant moi, déclare l'Éternel, pour que la descendance d'Israël cesse aussi pour toujours d'être une nation devant moi (Jérémie 31.35-36).

Mardochée pensait qu'il était impossible que la race juive disparaisse. Il croit que Dieu veille sur son peuple et le sauve, et qu'il se servira d'autres moyens si Esther n'a pas le courage d'agir. Par contre, il avertit sa fille adoptive que si elle se dérobe à son devoir, elle périra. Le texte ne précise pas si le grand vizir machiavélique disposait du pouvoir de s'en prendre à la reine. Quoi qu'il en soit, Mardochée lui dit: Mourir pour mourir, autant que tu tentes le tout pour le tout en allant te présenter spontanément devant l'empereur.

C'est maintenant que commence à se dessiner la providence divine. Jusqu'à présent, rien n'est arrivé par hasard. L'impératrice précédente a été limogée, Esther a remporté le concours de beauté et est devenue reine parce que Dieu l'avait décidé ainsi. Il connaît l'avenir, mieux encore, c'est lui qui le décide. En conséquence, on peut, ou plutôt je dois lui faire confiance.

Versets 15-17

Je finis le chapitre.

Alors Esther fit porter cette réponse à Mardochée:? Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours et trois nuits. J'observerai de mon côté le même jeûne avec mes servantes. Ensuite, je me rendrai chez l'empereur, malgré la loi. Si je dois mourir, je mourrai ! Mardochée partit et fit ce qu'Esther lui avait commandé (Esther 4.15-17).

Trois jours et trois nuits est une expression idiomatique qui veut dire que les trois jours forment un tout et sont individuellement concernés, mais pas dans leur totalité. Il ne s'agit donc pas de 72 heures à la minute près, mais environ de 36. De la même manière, il est dit que Jésus a été trois jours dans le tombeau, alors qu'on l'y a mis le vendredi soir avant le coucher du soleil et qu'il est ressuscité le dimanche matin avant son lever. Esther a bien compris la situation dramatique de son peuple. Ne pouvant se joindre aux assemblées juives qui jeûnaient, elle l'observe de son côté; son courage et sa solidarité sont exemplaires.

Bien que dans la culture juive, les périodes de calamités étaient toujours accompagnées de prières, l'auteur prend soin de ne pas le mentionner. Par là, il veut communiquer à ses lecteurs qui sont revenus de l'exil que tous ces Juifs dispersés dans l'Empire perse étaient en dehors de la volonté divine, car ils auraient dû retourner dans leur pays. Cela dit, tout au long de ce livre, aussi bien Mardochée qu'Esther ont la stature de grands patriotes. Par contre, ils n'apparaissent jamais comme des personnes dévouées à l'Éternel, comme Abraham, David et bien d'autres héros de la foi. La décision d'Esther de se rendre auprès de l'empereur est un acte de grande noblesse; cependant, celle du Christ de devenir homme l'était bien plus. Il n'a pas dit: Si je dois mourir, je mourrai ! Mais, il a dit:

Le Fils de l'homme est venu pour donner sa vie en rançon pour une multitude (Matthieu 20.28).

Chapitre 5

Verset 1

Nous voici arrivés au chapitre 5 dans lequel la montée en puissance du mal est stoppée; c'est le point culminant de ce livre. Dieu qui dans les coulisses préparait la suite des événements va sortir de l'ombre et tirer franchement sur les ficelles. Des circonstances inhabituelles dictées par sa souveraineté vont se mettre en place. Je commence à lire.

Au bout du troisième jour de jeûne, Esther revêtit ses habits royaux et se tint dans la cour intérieure du palais impérial, en face des appartements de l'empereur. Celui-ci siégeait sur son trône dans le palais, en face de l'entrée de l'édifice (Esther 5.1).

La reine quitte ses vêtements de deuil pour revêtir ses plus beaux habits royaux. Elle a l'intention de bien mettre en valeur sa beauté naturelle qui lui avait valu de devenir reine sans habits d'apparat. Mais maintenant, Esther doit absolument éblouir l'empereur. Il faut qu'il tombe à la renverse sous ses charmes afin qu'il n'ait pas la moindre hésitation à lui tendre son sceptre, sinon c'est la fin. Les dés sont jetés.

Elle entre dans la cour intérieure du palais qui se trouvait juste en face de la maison du roi et elle s'est placée en face de lui à attendre. Celui-ci, assis sur son trône dans une salle ouverte qui donnait sur la cour, ne pouvait pas ne pas la voir. La Bible de Jérusalem donne une amplification romanesque de la scène. Je la lis:

Le troisième jour, lorsqu'elle eut cessé de prier, elle quitta ses vêtements de suppliante et se revêtit de toute sa splendeur. Puis elle prit avec elle deux servantes. Sur l'une elle s'appuyait mollement. L'autre l'accompagnait et soulevait son vêtement. Franchissant toutes les portes, elle se trouva devant le roi. Il était assis sur son trône royal, revêtu de tous les ornements de ses solennelles apparitions, tout rutilant d'or et de pierreries, redoutable au possible (Bible de Jérusalem, Esther 5.1, 1a-c).

Le spectacle devait être fantasmagorique, éblouissant par les tentures, les tapisseries, le marbre, l'or et l'argent de la salle du trône.

Verset 2

Je continue.

Quand il aperçut l'impératrice Esther, qui se tenait dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux. Il lui tendit le sceptre d'or qu'il tenait en main. Esther s'approcha et en toucha l'extrémité (Esther 5.2).

Les regards du roi se sont posés sur la reine; l'instant est dramatique. Elle est appréhensive, il est fasciné. La Loi des Mèdes et des Perses était inflexible et c'est seulement parce que l'empereur lui a tendu son sceptre d'or que Esther a eu la vie sauve. Pareillement, la Loi de Dieu déclare:

Celui qui pèche, c'est lui qui mourra; le salaire du péché c'est la mort (Ézéchiel 18.20; Romains 6.23).

Cette sentence divine n'a pas été abrogée, elle tient toujours pour vous et pour moi. Cependant, Jésus est venu prendre mon péché et le vôtre sur lui et l'a expié sur la croix. Maintenant, il vous tend le sceptre de la grâce. Quand l'empereur a fait ce geste, Esther s'est approchée et l'a touché. Nous sommes tous conviés à faire de même, à nous approcher du trône de la grâce divine et à placer notre confiance en Jésus-Christ afin de trouver miséricorde.


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