Radio Chrétienne
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Chapitre 12
Verset 1
L'homme est par nature un être rationnel, c'est là le fondement de la démarche intellectuelle de René Descartes qui cherchait par le raisonnement à découvrir la vérité pas à pas. Il suivait un processus logique pour aboutir à ses conclusions.
En ce sens, il a un certain point commun avec l'apôtre Paul comme le montre le début du chapitre 12 de l'Épître aux Romains que je lis à nouveau.
Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu. Ce sera là de votre part un culte raisonnable (Romains 12.1).
Après avoir exposé l' immense bonté de Dieu, sa compassion, sa miséricorde et sa grâce dans les 11 chapitres précédents, Paul en tire maintenant les conséquences qu'il qualifie de raisonnables. En fait, le mot grec ainsi traduit est celui qui a donné logique, en français. Ma démarche, dit Paul, est logique parce qu'elle fait appel à l'intelligence et à la volonté. Ce qu'il demande n'est ni plus ni moins qu'une réponse raisonnée et raisonnable à la grâce de Dieu.
Cela dit, je ne voudrais pas donner l'impression que Descartes et Paul étaient sur la même longueur d'onde. En effet, alors que le premier bâtit ses raisonnements sur le doute, l'apôtre, lui part sur l'absolue certitude de la présence du Créateur, le Dieu du ciel et de la terre qui est souverain sur toute sa création. Par ces paroles: Je vous invite donc, Paul exhorte ses lecteurs à faire une certaine démarche; il invite, mais n'ordonne pas. C'est le langage de la grâce. Il n'y a aucun grondement de tonnerre comme lorsque l'Éternel donna la Loi à Moïse sur le mont Sinaï. L'apôtre me demande d'offrir mon corps en sacrifice à Dieu. La raison pour laquelle il me fait cette requête, il nous la donne dans une autre Épître. Je lis le passage:
Votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes. Car vous avez été rachetés à grand prix. Honorez donc Dieu dans votre corps (1Corinthiens 6.19-20).
Le corps est la partie visible de la personne, mais représente en réalité la totalité de son être intérieur, son intelligence, ses sentiments et ses émotions, et également toutes ses activités et ses relations avec autrui. L'offrande que le croyant fait de son corps est un service sacré. Dans une autre de ses lettres, Paul l'explique ainsi:
Ce que je désire c'est de manifester en mon corps la gloire de Christ, soit par ma vie, soit par ma mort (Philippiens 1.20).
Ce sacrifice vivant de son corps est une image de la consécration totale de la vie du croyant à Dieu. Cette offrande est agréable au Seigneur, tout comme l'étaient dans l'Ancien Testament, les immolations d'animaux qui étaient considérées comme un parfum de bonne odeur pour l'Éternel. Mais en contraste avec ce qui se passait sous le régime de la Loi, l'offrande de mon corps est appelée par Paul un sacrifice vivant, parce qu'il s'agit d'un choix de vie, un don de soi qui nécessite d'être constamment renouvelé.
Verset 2
Je continue le texte.
Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait (Romains 12.2).
Paul énonce les implications du don de soi à Dieu. C'est un changement complet de style de vie qui comporte à la fois un aspect négatif et positif. Tout d'abord, le croyant est exhorté à ne pas se laisser conformer aux valeurs du monde actuel. On pourrait paraphraser cet aspect négatif en disant: Ne vous coulez pas dans le moule de tout le monde. Ne copiez pas les modes et les habitudes du jour. Ou encore: N'essayez pas de paraître ce que vous n'êtes pas. Plus loin, Paul va donner nombre d'exemples de ce qu'il entend par une vie consacrée qui s'appuie sur l'oeuvre de Dieu et qui refuse la conformité à la façon de penser et de vivre de son siècle. Il va mentionner l'humilité, l'amour pour ses ennemis, le respect des autorités civiles, la considération pour le croyant qui vacille, etc.
Le chrétien appartient au monde à venir, inauguré par la venue du Christ. Il ne doit donc pas conformer sa vie aux principes qui régissent le siècle présent qui se caractérise par l'hypocrisie et le mensonge. Ceci n'est pas surprenant à la lumière de l'enseignement du Nouveau Testament. Je cite deux passages:
Nous savons que le monde entier est sous la coupe du diable. Depuis le commencement, le diable est un meurtrier: il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il ment, il parle de son propre fond, puisqu'il est menteur, lui le père du mensonge (1Jean 5.19; Jean 8.44).
L'appel que Paul m'adresse est basé sur la grâce que Dieu m'a faite. Il ne vise pas mon retrait hors du monde pour me consacrer à Dieu, mais il concerne ma vie de tous les jours, mes relations avec les autres, chrétiens ou pas. Après avoir demandé à ses lecteurs de se préserver des fausses valeurs de ce monde, l'apôtre les exhorte à continuer à se laisser transformer par un renouveau de la pensée. C'est au niveau de la raison que débute toute transformation profonde de l'individu, parce que c'est là que se trouve le centre de contrôle des attitudes, des pensées, des sentiments et des actes d'une personne. C'est d'ailleurs ce qui explique le succès des thérapies dites cognitives qui ont pour but un remodelage des modes de pensée. Le mot grec traduit par transformer est celui qui a donné en français métamorphose. C'est tout dire. Il s'agit d'un changement complet dans l'apparence, l'état, ou la nature d'une personne.
Quand j'allais en cours de sciences naturelles, en 3e je crois bien, le prof nous a expliqué ce mot disant: c'est l'ensemble des transformations morphologiques et physiologiques successives que subissent les larves pour atteindre l'état adulte. Sa définition m'a laissé de marbre et les paupières lourdes. Mais ensuite, il nous a montré comment la chenille devient une chrysalide enfermée dans un cocon d'où surgit un papillon. Alors là je me souviens, j'étais époustouflé par un changement aussi radical.
C'est l'invitation que nous lance l'apôtre Paul: Laissez-vous métamorphoser par le renouvellement de votre pensée. À mesure que le mode de pensée de quelqu'un continue à être renouvelé par le Saint-Esprit qui l'habite, et par la puissance de la Parole de Dieu, son style de vie se transforme pour se conformer à ce que Dieu veut pour lui. C'est la responsabilité du croyant de trouver la volonté de son Père céleste et de s'y soumettre, mais c'est tout ce dont il a besoin, parce que la volonté de Dieu pour ma vie est ce qui lui plaît, ce qui est bon pour moi, et qui est parfait au sens de plénitude.
En français, nous avons le proverbe: Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirais qui tu es ! Si je passe du temps à sonder les Écritures et en compagnie de personnes spirituelles, je deviens de plus en plus conforme à Jésus-Christ. Je résume un passage écrit par Paul dans une autre Épître:
Et nous tous qui contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l'éclat ne cesse de grandir (2Corinthiens 3.18).
Verset 3
Je continue le texte.
En vertu de la grâce que Dieu m'a faite, voici ce que je dis à chacun d'entre vous: ne soyez pas prétentieux; n'allez pas au-delà de ce à quoi vous devez prétendre, tendez au contraire à une sage appréciation de vous-mêmes, chacun selon la part que Dieu lui a donnée dans son oeuvre régie par la foi (Romains 12.3).
Paul appuie son enseignement sur son autorité d'apôtre. Il dit: Ne surestimez pas vos capacités, mais revêtez des sentiments de modestie. La pensée renouvelée, c'est percevoir avec justesse sa place et celle des autres devant Dieu. L'apôtre utilise différents jeux de mots par lesquels il souligne que l'orgueil n'a pas de place chez un chrétien. Comme tous les talents naturels et les dons spirituels viennent de Dieu, le croyant devrait être humble. Cela dit, lorsque quelqu'un place sa foi en Jésus-Christ, Dieu lui donne aussi un don particulier, une capacité de servir les autres, ce que Paul va maintenant développer.
Versets 4-5
Je continue.
Chacun de nous a, dans un seul corps, de nombreux organes; mais ces organes n'ont pas la même fonction. De même, alors que nous sommes nombreux, nous formons ensemble un seul corps par notre union avec le Christ, et nous sommes tous, et chacun pour sa part, membres les uns des autres (Romains 12.4-5).
Paul utilise l'image du corps physique pour parler de l'unité du peuple de Dieu dans le respect de la diversité des capacités de chacun. L'unité de l'Église trouve son fondement en Jésus-Christ. Il utilisera à nouveau cette image dans trois autres Épîtres. Il explique le parallèle entre le corps du chrétien, qui comprend plusieurs membres ayant des fonctions différentes, et la communauté des croyants qui tous ensemble forment un corps spirituel et constituent l'Église locale. Que ce soit dans le corps humain ou dans l'assemblée de croyants, chaque membre est au service de tout l'ensemble, et tous doivent fonctionner pour le bien du corps.
Verset 6
Je continue le texte.
Et Dieu nous a accordé par grâce des dons différents. Pour l'un, c'est la prophétie: qu'il exerce cette activité conformément à notre foi commune (Romains 12.6).
Paul applique ce qu'il vient tout juste de dire à l'exercice des talents donnés par Dieu pour le service de tous. Chaque membre de la communauté chrétienne a reçu une capacité. Il utilise le mot qui a donné charisme en français. Paul joue sur les mots. Il se trouve qu'en grec, les mots grâce et dons sans être identiques ont la même racine. C'est comme si l'apôtre disait: Dieu par sa grâce nous a accordé des charismes de grâce. C'est une façon d'insister pour dire que les dons que possèdent les croyants proviennent uniquement de Dieu. Donc, il ne saurait être question de s'enorgueillir de ses capacités.
Puis l'apôtre va énumérer 7 dons en commençant par la prophétie au sens de prédication, de proclamation de la Parole de Dieu pour édifier, exhorter et consoler. Cette prophétie doit être en relation avec les Écritures déjà révélées à la communauté des croyants. Or à cette époque, seuls l'Ancien Testament et l'enseignement apostolique faisaient autorité dans les Églises.
Verset 7
Je continue le texte.
Pour un autre, c'est le service: qu'il se consacre à ce service. Que celui qui a reçu un ministère d'enseignement enseigne (Romains 12.7).
Le terme utilisé et traduit par service est volontairement vague, car il désigne n'importe quelle activité qui aide les autres de quelque manière que ce soit. Ce peut être faire du rangement, préparer un repas, faire le taxi, visiter les malades, encourager, etc.
Verset 8
Je continue.
Que celui qui a reçu un ministère d'encouragement encourage. Que celui qui donne le fasse sans arrière-pensée; que celui qui dirige le fasse avec sérieux; que celui qui secourt les malheureux le fasse avec joie (Romains 12.8).
Le don de libéralité doit se faire avec générosité et sans arrière-pensée, sans calcul, mais avec la seule pensée de soulager ceux qui sont dans le besoin. Gérer, diriger ou administrer doit se faire avec enthousiasme, empressement et ardeur. Il n'y a pas de place pour la paresse, l'ennui et le détachement dans le service de Dieu. La pratique de la miséricorde doit se faire avec contentement. Ces 7 dons sont répétés ailleurs dans le Nouveau Testament, 5 par Paul et 2 par l'apôtre Pierre. Quel que soit le don d'une personne, elle doit l'exercer fidèlement, comme une responsabilité qui lui a été attribuée par le Seigneur.
Verset 9
Je continue.
Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez donc le mal en horreur, attachez-vous de toutes vos forces au bien (Romains 12.9).
À partir d'ici, commence une longue série de courtes exhortations qui a trait aux relations d'un chrétien avec les autres, qu'ils aient la foi ou non. Paul mentionne en premier l'élément clé du christianisme. Les croyants sont appelés à aimer les autres franchement, sans dissimulation et avec le même amour que Dieu a répandu dans leur coeur. Pour ce faire, ils doivent se garder de toute forme de compromission avec le mal et pratiquer une vie vertueuse. Cela revient en fait à ne pas se conformer aux valeurs de ce monde, mais à épouser celles enseignées par les Écritures.
Verset 10
Je continue.
Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres, en usant par estime de prévenances réciproques, faisant passer les autres avant vous (Romains 12.10).
Les croyants sont encouragés à s'aimer entre eux, à s'entraider, voire à se sacrifier les uns pour les autres. C'est ça la qualité de l'amour fraternel dont Paul parle. L'apôtre Jacques a lui aussi un enseignement sur ce sujet. Je le cite:
Mes frères, gardez-vous de toutes formes de favoritisme. Supposez, en effet, qu'un homme vêtu d'habits somptueux, portant une bague en or entre dans votre assemblée, et qu'entre aussi un pauvre en haillons. Si, voyant l'homme somptueusement vêtu, vous vous empressez autour de lui et vous lui dites: «Veuillez vous asseoir ici, c'est une bonne place !» tandis que vous dites au pauvre: «Tenez-vous là, debout, ou asseyez-vous par terre, à mes pieds», ne faites-vous pas des différences parmi vous, et ne portez-vous pas des jugements fondés sur de mauvaises raisons? Ne méprisez pas le pauvre (Jacques 2.1-4, 6).
Versets 11-12
Je continue le texte.
Comme de bons serviteurs soyez fervents d'esprit, enthousiastes et zélés dans le service du Seigneur; réjouissez-vous en espérance; soyez fermes et endurants dans l'affliction, et persévérez dans la prière (Romains 12.11-12).
Paul donne maintenant une série d'exhortations qui ont trait au caractère personnel d'un croyant. Ça fait un peu sac de patates qu'on déverse par terre parce qu'il dit pêle-mêle comment trouver la joie, quelle attitude adopter dans le service de Dieu, dans l'épreuve et la prière.
Verset 13
Je continue.
Pourvoyez aux besoins de ceux qui appartiennent à Dieu: soyez-en solidaires, soyez toujours prêts à pratiquer l'hospitalité (Romains 12.13).
Ces deux exhortations? combler les besoins des croyants nécessiteux et être hospitalier à leur égard? font partie des responsabilités globales des chrétiens. L'hospitalité dont il est question ne consiste pas à organiser une soirée sympa pour jouer aux cartes ou à s'inviter les uns les autres pour faire connaissance. Il s'agit bien plutôt d'accueillir chez soi les chrétiens qui sont dans le besoin, n'ayant ni à manger ni un toit pour la nuit. À cette époque, dormir à la belle étoile n'était pas recommandé; les rues des villes comme les grands chemins étaient la proie des malfaiteurs.
Verset 14
Je continue.
Demandez à Dieu de faire du bien à ceux qui vous persécutent: oui, demandez du bien pour eux, ne demandez pas du mal ! (Romains 12.14).
À partir d'ici, on retrouve plusieurs exhortations qui rappellent le Sermon sur la Montagne. Paul explique comment les croyants sont appelés à réagir face aux actions et sentiments des autres, qu'ils soient chrétiens ou non. Habituellement, la haine des persécuteurs engendre la même réaction de la part de leurs victimes. Le croyant doit réagir différemment. Paul avait sans doute à l'esprit l'attitude du Christ et d'Étienne, le premier martyre; tous deux ont prié pour que Dieu pardonne à leurs bourreaux. L'apôtre Pierre dit la même chose. Je le cite:
Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'injure pour l'injure. Répondez au contraire par la bénédiction, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin de recevoir vous-mêmes la bénédiction (1Pierre 3.9).
Versets 15-16
Je continue le texte.
Partagez la joie de ceux qui sont dans la joie, les larmes de ceux qui pleurent. Ayez les uns pour les autres une égale considération sans viser à ce qui est trop haut: laissez-vous au contraire attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages (Romains 12.15-16).
Ceux qui se croient sages se placent de ce fait au-dessus des autres, une attitude non chrétienne et insensée selon le roi Salomon que je cite:
Si tu vois un homme qui est sage à ses propres yeux, Il y a plus d'espérance pour un insensé que pour lui (Proverbes 26.12).
Que ce soit dans la joie ou la peine, l'harmonie entre chrétiens est fondamentale. Plus loin dans cette Épître, Paul dira:
Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d'avoir une même pensée les uns à l'égard des autres selon le Christ-Jésus (Romains 15.5).
Dans une autre lettre, l'apôtre va utiliser Jésus-Christ comme l'exemple suprême d'humilité à imiter. Je cite le passage:
Tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez un même amour, une même âme, une seule pensée; Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes; Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus (Philippiens 2.2-5).
Il va sans dire que si nous adoptions tous cette même attitude humble du Christ, il n'y aurait jamais de brouille, de conflits, de disputes, de ruptures et de guerres. Ce serait, comme on dit, le paradis sur terre.
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