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Jour sélectionné:
30/12/2024
Portion biblique:
Romains 15:20-16:2
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Chapitre 15

Versets 20-22

Depuis le début du 20e siècle, l'efficacité est devenue la maxime de toutes les entreprises, et la locomotive des économies occidentales et asiatiques. Ce concept de rentabilité à n'importe quel prix est en train de s'étendre au reste du monde. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, un peu en bien et beaucoup en mal, mais là n'est pas mon propos. Le grand apôtre Paul avait un rendement phénoménal; sa prédication, son énergie, sa consécration furent sans pareil.

En tant qu'évangéliste de Jésus-Christ, il est un exemple à suivre qui a d'ailleurs fait école. Grand maître de la communication, il parlait avec une assurance inébranlable. Sa simple présence devait être gigantesque. Il venait avec une parfaite connaissance des Écritures de l'Ancien Testament, une conviction sans faille en la seigneurie suprême de Jésus-Christ et la certitude que la grâce de Dieu était pour tous les hommes. Il opérait aussi avec la puissance du Saint-Esprit, ce qui lui permettait de faire des miracles afin d'attester qu'il était un serviteur authentique de l'Éternel, le Créateur du ciel et de la terre. Je rappelle un passage le concernant, lui et son compagnon Barnabas:

Le Seigneur confirmait la vérité du message de sa grâce, en leur donnant d'accomplir des signes miraculeux et des prodiges (Actes 14.3).

Cela dit, Paul a bien souligné que le royaume de Dieu ne consistait pas en des pratiques rituelles telles que ce qu'on doit manger ou boire. Il n'est pas non plus caractérisé par les signes extérieurs son et lumière des miracles et des guérisons. L'essence du royaume de Dieu est la justice, comme l'ont d'ailleurs décrit tous les prophètes de l'Ancien Testament.

Versets 23-24

Je continue le texte du chapitre 15 de l'Épître aux Romains.

À présent, je n'ai plus de champ d'action dans ces régions. Or, depuis plusieurs années, je désire aller chez vous et cela pourra se réaliser quand j'irai en Espagne. En effet, j'espère vous voir en passant, et je compte sur vous pour m'aider à me rendre dans ce pays après avoir été pour un temps, pleinement comblé de mon désir de me trouver en votre compagnie (Romains 15.23-24).

Paul est dans la ville de Corinthe d'où il écrit l'Épître aux Romains. Il revient tout juste d'une tournée en Illyrie, l'ancienne Yougoslavie. Suite à ses voyages missionnaires tels que Luc nous les décrit dans le livre des Actes, Paul avait achevé sa tâche de pionnier de l'Évangile dans les villes principales d'Asie Mineure. Ses disciples poursuivaient maintenant le travail qu'il avait commencé, mais lui, l'apôtre des païens avait les pieds qui le démangeaient d'aller dans de nouveaux territoires. Mû par l'Esprit de Dieu, il a dans ses cartons le projet de se rendre en Espagne qui était à cette époque une colonie romaine à la limite occidentale de l'empire.

En passant, il voulait faire une halte à Rome pour une visite pastorale. En disant aux Romains: après avoir été en partie pleinement comblé de mon désir de me trouver en votre compagnie, Paul leur fait un sincère compliment à l'effet que leur communion fraternelle le rafraîchirait et le comblerait spirituellement. Son but était également de fortifier les croyants de cette ville dans leur foi tout en sollicitant leur appui pour la suite de son voyage puisqu'il avait bien l'intention de se rendre jusqu'à la péninsule ibérique. Selon la coutume de l'époque, cette aide demandée par Paul comprenait des informations diverses, des recommandations, des provisions pour la route, et éventuellement des compagnons de voyage.

Autant qu'on puisse savoir, Paul s'est effectivement rendu en Espagne après sa première captivité romaine. Certes, ce voyage ne figure nulle part dans les expéditions missionnaires de l'apôtre que nous relate l'historien Luc dans le livre des Actes. Mais il ne mentionne pas non plus le circuit que fit Paul en Illyrie, dans l'ancienne Yougoslavie, et si un peu plus tôt dans cette Épître, l'apôtre ne l'avait pas mentionné en passant, on ignorerait tout de ce périple. Et puis juste avant de mourir, alors qu'il est à nouveau dans une geôle romaine, Paul dit quelque chose qui laisse supposer qu'il avait atteint tous les objectifs que Dieu avait fixés pour lui, ce qui inclurait l'Espagne. Je lis le passage:

Le moment de mon départ est arrivé. J'ai combattu le bon combat. J'ai achevé ma course. J'ai gardé la foi (2Timothée 4.6-7).

Versets 25-27

Je continue le texte.

Pour l'instant, je vais à Jérusalem pour le service de ceux qui appartiennent à Dieu. En effet, les Églises de la Macédoine et de l'Achaïe ont librement décidé de mettre en commun une part de leurs biens pour venir en aide aux croyants pauvres de Jérusalem. C'est une libre initiative de leur part, mais elles le leur devaient bien: car si les non-Juifs ont eu leur part des biens spirituels qui appartenaient aux Juifs, ils doivent bien, à leur tour, les assister de leurs biens matériels (Romains 15.25-27).

Avant de prendre son bâton de pèlerin pour l'Espagne avec arrêt à Rome, Paul va d'abord aller à Jérusalem. Il était décidément un grand voyageur devant l'Éternel, il ne laissait pas le temps à l'herbe de pousser sous ses sandales. Il partait donc pour la ville sainte dans le but d'amener de l'argent à l'Église de Jérusalem. Un passage du livre des Actes mentionne cet événement. Je le cite:

Après plusieurs années d'absence, je suis revenu dans mon pays pour apporter une aide en argent aux gens de mon peuple et pour présenter des offrandes à Dieu (Actes 24.17).

Paul avait résolu de transmettre lui-même la collecte en faveur des chrétiens pauvres de la ville sainte, car il voulait expliquer ce qu'elle impliquait de la part des croyants issus du paganisme. D'une part, ces dons en espèces sonnantes et trébuchantes étaient de nature volontaire, ce qui apparaît clairement dans le texte par la répétition d'un verbe dénotant la libéralité, mais d'autre part, c'est de cette manière que les païens qui avaient placé leur foi en Jésus-Christ comme sauveur manifestaient leur reconnaissance, leur amour et leur communion avec les chrétiens de souche israélite.

En effet, la propagation de l'Évangile avait débuté en Palestine, puisque c'est à Jérusalem qu'eut lieu la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit était descendu avec puissance sur chaque disciple du Christ. En conséquence, les Églises païennes des provinces grecques de la Macédoine et de l'Achaïe, ainsi que toutes celles de l'Asie Mineure, c'est-à-dire la Turquie actuelle, toutes ces Églises d'origine païenne avaient une dette spirituelle vis-à-vis des Israélites. Le texte dit littéralement qu'elles étaient débitrices de l'Église mère de Jérusalem. Jésus lui-même, au cours de son entretien avec la femme samaritaine, a indirectement validé cette obligation morale des non-Juifs envers les descendants d'Abraham. Je cite ses paroles:

Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient du peuple juif (Jean 4.22).

Avec l'offrande qu'il apportait, Paul voulait illustrer la solidarité des Églises païennes avec celle de Jérusalem. Par ailleurs, cette volonté de l'apôtre de se rendre lui-même sur place avait une valeur symbolique. En effet, en tant que religieux juif Pharisien, il avait violemment persécuté l'Église de Jérusalem. En leur apportant ce don, il ne réparait pas le mal qu'il avait fait, mais il l'atténuait dans l'esprit des croyants juifs; c'était comme mettre de la pommade sur une plaie. La blessure est toujours là, mais le pansement aussi. La troisième raison pour laquelle Paul voulait venir en personne à Jérusalem était pour dissiper la suspicion qui régnait de la part des croyants juifs vis-à-vis des païens devenus chrétiens. Il n'y a rien de tel qu'un don pour arrondir les angles, amadouer ses ennemis et détendre l'atmosphère. D'ailleurs, c'est ce que dit un proverbe de l'Ancien Testament que je cite:

Un cadeau offert en secret apaise la colère, et un présent glissé en cachette calme la plus violente fureur (Proverbes 21.14).

Versets 28-29

Je continue le texte.

Lorsque je me serai acquitté de ce service et que j'aurai remis à ses destinataires le fruit de cette initiative, je prendrai le chemin de l'Espagne et passerai donc par chez vous. Et je sais que lorsque je viendrai chez vous, ce sera avec la pleine bénédiction du Christ (Romains 15.28-29).

Paul réitère ses intentions de se rendre en Espagne et de s'arrêter à Rome en cours de route. C'est vrai qu'il ira dans la ville impériale, mais pas au moment ni de la façon dont il pensait. En effet, quand il écrit ces lignes, il ignorait qu'un long séjour en prison l'attendait entre sa visite à Jérusalem et son futur voyage vers la péninsule ibérique. Paul, comme chacun d'entre nous, devait planifier les choses d'avance, les marquer sur son agenda, mais nul ne peut dire avec certitude s'il sera en mesure d'accomplir ce qu'il avait prévu. Un chrétien plus que tout autre doit se montrer flexible, sachant que puisque c'est Jésus-Christ qui dirige sa vie, ses plans peuvent changer à tout moment.

Versets 30-33

Je finis le chapitre 15.

Je vous le demande, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l'amour que donne l'Esprit: combattez avec moi, en priant Dieu pour moi. Qu'il me fasse échapper aux incrédules de la Judée et permette que l'aide que j'apporte à Jérusalem puisse être reçue favorablement par ceux qui appartiennent à Dieu. Ainsi je pourrai venir chez vous le coeur plein de joie, si Dieu le veut, et trouver quelque repos parmi vous. Que le Dieu qui donne la paix soit avec vous tous. Amen (Romains 15.30-33).

L'apôtre Paul, tout aussi grand qu'il fût, reconnaissait qu'il avait besoin du soutien des prières d'intercession de ses lecteurs et le demanda à plusieurs reprises dans ses lettres. On voit ici la mise en pratique du christianisme du 1er siècle. Les croyants aidaient financièrement ceux qui avaient un besoin matériel, et intercédaient les uns pour les autres auprès de Dieu au nom de Jésus-Christ. La requête de prière que Paul adresse aux Romains est solennelle et fervente. Ce n'est pas une répétition gnangnan, genre moulin à prière, mais un exercice musclé et énergique de l'âme. Quand Paul demande: combattez avec moi, en priant Dieu pour moi , le verbe traduit par «combattez » a donné «agoniser » en français. C'est tout dire de l'intensité de l'intercession souhaitée par l'apôtre. En effet, il sait qu'il va au-devant de graves dangers et que sa vie est menacée par les chefs religieux juifs véreux de Palestine qui depuis toujours mettaient tout en oeuvre pour lui faire la peau.

Les faits prouveront que les craintes de Paul étaient fondées. Il sera victime d'un coup monté par les autorités religieuses, sera maltraité, mais délivré par les Romains. Ensuite, il passera deux ans en prison en Palestine où il aura l'occasion de comparaître et de témoigner de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ devant rois et gouverneurs. Toujours menacé par les autorités juives, il fera appel à la cour de justice impériale. En route pour Rome, la navigation sera longue et difficile; il fera naufrage pour finalement arriver dans Rome où il sera assigné à résidence jusqu'à ce qu'il soit jugé par César, puis libéré. Lorsque Jésus était apparu à Paul sur le chemin de Damas, il lui avait esquissé d'avance tous ces événements. L'apôtre demande également que les Romains prient pour lui concernant les dons qu'il apportait aux croyants pauvres de Jérusalem. Il avait à coeur que cette offrande soit acceptée pour ce qu'elle était, une aide désintéressée de la part des chrétiens d'origine païenne, et qu'elle soit distribuée de façon convenable.

Paul conclut donc sa lettre selon les coutumes de l'époque en faisant part de ses projets futurs et immédiats, et en donnant quelques nouvelles plus personnelles à ses lecteurs. Mais étant donné qu'il ne les connaît pas tous, il leur a d'abord rappelé la philosophie de son apostolat pour les encourager à s'associer à son travail et à prier pour lui. Si Dieu répond à sa requête, Paul aura enfin l'occasion de rendre visite aux Romains, l'esprit libre et le coeur en fête. Il pourra alors jouir d'un peu de repos en leur compagnie. Hormis les longues salutations qu'il va encore adresser, l'apôtre termine ce livre par une brève bénédiction, la troisième de ce chapitre 15.

Chapitre 16

Introduction

Me voici arrivé à la conclusion de cette Épître aux Romains. L'apôtre Paul a quitté les sommets élevés de la doctrine du christianisme et descendu, pour leur mise en pratique, dans la vie de tous les jours. Maintenant Paul est à Rome où circulent de nombreux citoyens de l'Empire, qui ont accepté Jésus-Christ comme leur sauveur et qui témoignent de leur foi à une population non seulement païenne, mais aux moeurs les plus dévolues qu'on puisse imaginer: une combinaison de vices où se mêlent cruauté, débauche et orgies à gogo. Une visite de la capitale de l'Empire, c'était remonter dans le temps et se retrouver en plein centre de Sodome.

L'enseignement que donnait Paul n'était pas destiné à l'élite intellectuelle sacerdotale de Rome, mais à ceux qui avaient embrassé la foi toute simple en Jésus-Christ et qui battaient le pavé de la capitale ayant à coeur de répandre autour d'eux la Bonne Nouvelle que le Sauveur était venu et leur tendait les bras.

Dans ce dernier chapitre, l'Évangile est traduit dans la réalité quotidienne de personnes en chair et en os. Rome était un aimant qui attirait des gens d'un peu partout, et c'est pourquoi Paul y avait de nombreuses connaissances. À cette époque, les déplacements étaient dangereux et se faisaient surtout à pied; les communications étaient lentes et laborieuses. Alors, le fait que l'apôtre savait où se trouvaient ses amis est absolument remarquable et un hommage à son profond souci des gens. Il les suivait à la trace pour ainsi dire. Les salutations qu'il adresse sont un témoignage d'amour et de tendresse, des valeurs qui ne faisaient pas partie de la philosophie et des pratiques romaines. Ce n'est donc pas étonnant que des écrivains de l'époque aient observé, disant: Vraiment, ces chrétiens s'aiment du fond du coeur !

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 16.

Je vous recommande notre soeur Phoebé, diacre de l'Église de Cenchrées (Romains 16.1).

Corinthe, situé sur un cordon littoral entre deux lagunes, était desservi par deux ports. Cenchrées était situé à quelques kilomètres à l'est de la ville. Il recevait les navires venant de la mer Égée. Phoebé, dont le nom signifie radieuse, était de toute évidence d'origine païenne. C'est elle qui fit le facteur de Paul pour livrer cette lettre, c'est pourquoi il la recommande chaleureusement en l'appelant notre soeur, cette relation étant bien sûr spirituelle et non familiale. Phoebé est la première croyante mentionnée dans ce chapitre qui constitue en lui-même un petit catalogue des héros de la foi.

Cette femme était diacre, ce qui veut dire serviteur. Paul se désigne ainsi lui-même à plusieurs reprises dans ses Épîtres. Ce mot désigne également une fonction de responsabilité dans l'Église locale. Phoebé avait donc une position reconnue, ce qui convient très bien à une personne servant d'émissaire de Paul. La structure rigide hiérarchisée et macho de la plupart des Églises dites chrétiennes exclut les dames des fonctions dirigeantes. S'il est vrai que le Nouveau Testament interdit à une femme d'exercer le rôle proprement dit de pasteur, rien ne l'empêche de participer à toutes les décisions qu'une Église doit prendre. Le sexe faible comme on l'appelle a une sensibilité naturelle que les mâles n'ont pas. Il est des situations où la finesse des hommes s'apparente à celle du Cro-Magnon armé d'une massue.

Les femmes ont un sens de l'observation et une intuition que les dirigeants d'une Église devraient prendre en compte d'une manière ou d'une autre, lorsqu'ils prennent des décisions qui vont affecter l'ensemble des paroissiens. Cela dit, Phoebé, à côté de ses responsabilités d'ordre spirituel, faisait certainement du commerce de ville en ville, ce qui l'amenait de temps en temps à se rendre à Rome. C'est à l'occasion de l'un de ses voyages d'affaires que cette lettre fut remise à ses destinataires.

Verset 2

Je continue.

Réservez-lui, comme à quelqu'un qui appartient au Seigneur, l'accueil que lui doivent des chrétiens. Mettez-vous à sa disposition pour toute affaire où elle aurait besoin de vous. Car elle est intervenue en faveur de beaucoup et, en particulier, pour moi (Romains 16.2).

Le vocabulaire légal utilisé révèle que Phoebé était une femme d'influence qui avait le bras long jusqu'aux autorités romaines de la ville. Apparemment, elle était intervenue en faveur d'étrangers de passage et donc privés de certaines prérogatives juridiques. Il s'agissait sans aucun doute de chrétiens, dont Paul lui-même. Mais on ne connaît pas les détails. Dans l'ensemble des Écritures, il apparaît clairement que ce qu'on appelle en terme péjoratif le piston est tout à fait légitime s'il est utilisé dans un cadre éthique en respectant les règles morales. Cela fait partie des relations humaines, ni plus, ni moins.

Ce genre d'aide transparaît des pages de plusieurs livres de l'Ancien Testament. Ainsi dans celui d'Esther, l'oncle de la reine vient exiger d'elle son intervention auprès du roi pour secourir le peuple juif menacé par un sinistre complot. Que je bénéficie d'un coup de pouce ou que je le donne, cette action ne doit en aucun cas entraîner de l'orgueil de ma part, mais plutôt de la reconnaissance envers Dieu pour ce privilège qu'il m'accorde. En effet, selon l'Épître aux Romains, toute personne qui occupe une position d'autorité la doit au Seigneur.


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