Radio Chrétienne
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Chapitre 8
Introduction
Dans la vie, il arrive quelques fois des renversements de situation qui sont pour le mieux ou pour le pire. Au temps où la Perse régnait en maître sur tout le Proche et Moyen-Orient, un officiel Haman fut élevé au rang de grand vizir du roi Xerxès. Il fut l'instigateur d'un complot visant à exterminer tous les Juifs de l'empire. Mais l'Éternel, le Dieu d'Israël, veillait. Il a modelé les circonstances de façon à ce que cet homme sanguinaire soit exécuté. Ce qui est arrivé à Haman est une illustration d'une grande vérité enseignée par la Parole de Dieu et qui dit:
Ne vous y trompez pas: Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. On récolte ce que l'on a semé (Galates 6.7).
Jacob, l'ancêtre du peuple d'Israël a fait cette expérience après avoir trompé son père. Oh, il se croyait malin; il s'est revêtu des habits de son frère Ésaü d'où émanait une forte odeur de venaison. À cette époque, les gens ne possédaient pas tous les déodorants parfumés d'aujourd'hui. Jacob s'est aussi recouvert les mains d'une peau de chèvre pour paraître poilu. Le vieux père Isaac aveugle l'a senti, touché et a dit: C'est bien mon fils Ésaü et c'est ainsi que Jacob a volé la bénédiction qui revenait de droit à son frère premier-né Ésaü. Il s'est cru très intelligent, mais il n'a pas emporté cette action avec lui au paradis. Dieu ne l'a pas laissé impuni.
Un jour quand il était vieux et père de douze fils, 10 d'entre eux ont vendu comme esclave leur frère Joseph. Ensuite et pour cacher leur crime, ils apportèrent à leur père une tunique multicolore tachée du sang d'une chèvre et ils lui ont demandé: Est-ce bien la tunique de ton fils Joseph? Accablé, le vieux Jacob a éclaté en sanglots. Lui aussi avait été trompé au sujet de son fils qu'il croyait désormais mort, déchiré par une bête sauvage. C'est de cette façon que Dieu a rendu à Jacob la monnaie de sa pièce.
Haman l'ennemi des Juifs est mort. Cependant, un problème majeur demeure: le décret du roi ordonnant leur massacre subsiste, car il faisait dorénavant partie de la loi des Mèdes et des Perses et ne pouvait être révoqué.
Versets 1-2
Je commence à lire le chapitre 8 du livre d'Esther.
Ce même jour, l'empereur Xerxès fit don à l'impératrice Esther de tous les biens de Haman, le persécuteur des Juifs, et Mardochée fut introduit en présence de l'empereur, car Esther avait révélé quel était son lien de parenté avec elle. Alors l'empereur retira de son doigt l'anneau qu'il avait repris à Haman et il le donna à Mardochée. Esther le chargea de gérer les biens de Haman (Esther 8.1-2).
L'historien grec Hérodote confirme que, selon la coutume perse, les biens d'un condamné à mort étaient confisqués par le pouvoir impérial. Le patrimoine d'Haman étant considérable, sa gestion nécessitait un administrateur. En le confiant à son père adoptif, Esther ne pouvait faire mieux. Quand le roi sut que Mardochée était le tuteur et le cousin de sa reine, il lui permit, comme à ses plus hauts fonctionnaires d'avoir accès auprès de lui et lui donna son anneau ce qui faisait de Mardochée le nouveau grand vizir.
Le renversement de situation est total. Le gibet qu'Haman avait construit pour Mardochée a été pour lui et tout ce qu'il possédait, son pouvoir et ses richesses sont passés à Esther et son père adoptif. Mais il reste encore ce contrat d'extermination qui pèse contre tous les Juifs de l'empire et le temps avance inexorablement vers la date fatidique.
Versets 3-4
Je continue.
Puis Esther parla de nouveau à l'empereur. Elle se jeta à ses pieds, et le supplia en pleurant de réduire à néant le mal organisé par Haman d'Agag, et les projets qu'il avait formés contre les Juifs. L'empereur tendit le sceptre d'or à Esther. Alors elle se releva et se tint debout devant lui (Esther 8.3-4).
Esther a la vie sauve et est désormais prospère, dotée d'une immense fortune personnelle. Mais tout cela ne lui suffit pas, car elle n'a pas oublié son peuple. En effet, la mort d'Haman n'annulait en rien l'édit royal qui gagnait toutes les provinces, et par lequel tous les Juifs de l'empire étaient inexorablement condamnés. Alors et pour la seconde fois, elle risque sa vie pour le salut des siens.
Versets 5-6
Je continue.
Si l'empereur le veut bien, dit-elle, et si vraiment j'ai obtenu sa faveur, si ma demande lui paraît convenable et s'il trouve plaisir en moi, qu'il veuille bien révoquer par écrit les lettres conçues par Haman, fils d'Hammedata l'Agaguite, et qu'il avait rédigées dans le but de faire périr les Juifs qui vivent dans toutes les provinces de l'empire. En effet, comment pourrais-je supporter de voir le malheur s'abattre sur mon peuple? Oui, comment pourrais-je supporter la vue de la disparition de ma race? (Esther 8.5-6).
Esther commence par formuler sa demande de la même façon que la première fois, mais elle la renforce par deux implorations supplémentaires, tant sa requête est grave. Malheureusement, la reine demande quelque chose d'impossible. C'était un principe de l'administration perse qu'un décret enregistré en bonne et due forme soit irrévocable, comme je l'ai déjà dit.
Versets 7-8
Je continue.
L'empereur Xerxès répondit à l'impératrice Esther et au Juif Mardochée:? En ce qui me concerne, j'ai déjà donné à Esther les biens de Haman, et lui, je l'ai fait pendre à la potence parce qu'il voulait porter la main sur les Juifs. Vous, maintenant, rédigez des lettres concernant les Juifs, comme vous le jugerez bon. Écrivez-les au nom de l'empereur et cachetez-les avec le sceau impérial. En effet, un document rédigé au nom de l'empereur et cacheté avec son sceau est irrévocable (Esther 8.7-8).
L'empereur semble légèrement irrité. Indirectement, il dit à sa reine: Pourquoi douter de ma bienveillance, après les preuves que j'en ai déjà données? Ensuite, il lui fait remarquer ainsi qu'à Mardochée que désormais le pouvoir et les ressources qui étaient à Haman leur appartenaient et qu'ils n'ont qu'à les utiliser à leur avantage.
S'il est vrai qu'un édit royal était irrévocable, rien n'empêchait d'en émettre un nouveau allant dans le sens opposé au premier et qui autoriserait les Juifs à se défendre s'ils étaient attaqués. Curieusement, et sans trop s'inquiéter des conséquences, l'empereur très cool donne à Mardochée carte blanche tout comme il l'avait fait avec Haman. Apparemment, que des peuples s'entretuent dans son royaume ne lui causait aucun souci, ce n'est pas ça qui l'empêchait de dormir la nuit.
Versets 9-10
Je continue.
On convoqua les secrétaires impériaux sur-le-champ, le vingt-troisième jour du troisième mois, c'est-à-dire du mois de Sivan. On écrivit aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux ministres des cent vingt-sept provinces qui s'étendaient de l'Inde à l'Éthiopie, tout ce qu'ordonna Mardochée. On rédigea les lettres avec l'écriture de chaque province et selon la langue de chaque peuple. De même, on écrivit aux Juifs avec leur écriture et dans leur langue. Les lettres furent écrites au nom de l'empereur Xerxès et cachetées avec son sceau, et on les expédia par des courriers montés sur des pur-sang de race Ahachtrane sélectionnés par l'administration impériale (Esther 8.9-10).
On commence en toute hâte à rédiger ce second décret, exactement deux mois et dix jours après la publication du premier. Celui-là est non seulement envoyé aux officiels de l'empire comme précédemment, mais aussi aux Juifs, ce qui se comprend. Les courriers utilisent cette fois-ci les meilleurs chevaux du roi afin d'arriver à temps. Les deux décrets vont voyager en même temps, car le premier n'était pas encore arrivé dans la plupart des villes et villages de l'immense Empire perse.
Versets 11-12
Je continue.
Par cet édit, l'empereur autorisait les Juifs de chaque ville à se regrouper pour défendre leur vie, à massacrer, tuer et exterminer toute bande armée d'un peuple ou d'une province qui les attaquerait, y compris leurs enfants et leurs femmes, et à piller les biens de ces gens. Cette autorisation était valable pour un jour, le treizième jour du douzième mois qui est le mois d'Adar, dans toutes les provinces de l'empereur Xerxès (Esther 8.11-12).
Aucune modification n'est apportée au décret d'origine, mais un autre vient d'être rédigé et signé tout comme le premier et avec le même cachet du roi. Toute son autorité manifestée par son armée et ses hauts fonctionnaires est désormais au service du peuple juif. Je peux m'imaginer la scène, comment a eu lieu ce renversement de situation. Après s'être faite belle comme un coeur et sans crier gare, la reine Esther s'est rendue chez le roi pour plaider la cause de son peuple. Elle a eu gain de cause parce que de toute façon l'empereur était sous ses charmes et ne pouvait lui refuser quoi que ce soit.
Ensuite, on s'est mis au travail au plus vite. Comme l'Empire perse était polyglotte, Mardochée a utilisé tous les scribes disponibles pour traduire le nouveau décret dans toutes les langues et dialectes des cent vingt-sept provinces. Le nouvel édit est désormais en route; il chevauche au galop. Le royaume a recouru aux meilleurs moyens de communication de cette époque. On a dépêché des messagers sur les meilleurs chevaux.
Pour atteindre certains coins reculés et désertiques, il sera éventuellement nécessaire d'utiliser d'autres montures; des chameaux et des dromadaires pour franchir le désert d'Arabie et atteindre les fleuves de l'Euphrate et du Tigre. Puis il faudra continuer jusqu'en Inde et en Afrique. Ces courriers se hâtaient dans toutes les directions pour porter aussi vite que possible la bonne nouvelle dans le moindre recoin de l'empire. Quand ce nouveau décret parviendra aux Juifs, ils seront remplis de joie, car il leur offrira la délivrance. Ils auront le droit de se défendre et même d'exterminer tous ceux qui s'en prendraient à eux.
Alors que le premier édit autorisait un génocide pur et simple, un massacre, ici, les Juifs ne vont pas détruire des gens paisibles, mais seulement ceux qui se disposeraient à les attaquer. À l'image d'Esther et de Mardochée qui avaient pris tout ce qui appartenait à Haman, les Juifs pourront également piller les biens de leurs ennemis. Ce conflit armé durera un seul jour, le 7 mars 473 av. J-C. Sous le régime de l'Ancienne Alliance, les châtiments ou les jugements divins concernaient toujours l'ensemble de la famille. C'est pour cette raison que le texte mentionne femmes et enfants.
Je sais bien que pour nous, habitants civilisés du 21e siècle, ça choque. D'accord, mais le 20e siècle a vu le massacre de plus de 60 millions de personnes dont plusieurs séries d'exterminations systématiques de populations et aujourd'hui nous avons des femmes qui torturent des prisonniers et toujours des enfants-soldats qui commettent les pires atrocités, des horreurs qui n'existaient pas aux époques antérieures. Alors pour ma part, je trouve qu'en 25 siècles, l'humanité n'a pas réellement évolué.
Ces décrets qui datent de l'époque d'Esther concernaient le peuple de Dieu. Les Juifs ont d'abord dû reconnaître qu'un contrat visant leur extermination avait été signé contre eux et les vouaient à une mort certaine. Ensuite, ils ont dû croire que le roi était de leur côté et avait rédigé un nouvel édit pour les sauver. Ces deux décrets sont une image de la condition de l'homme devant Dieu. Le premier fait penser à celui que le Créateur a émis lorsqu'il a dit:
Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière. L'âme qui pèche mourra (Genèse 3.19; Ézéchiel 18.4).
Cette sentence ne concerne pas seulement des criminels ou certains individus louches issus des quartiers mal famés, mais tout le monde sans exception. En effet, les Écritures affirment:
Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3.23).
Depuis la faute de nos premiers parents, chacun d'entre nous est sous la condamnation divine. Je cite un autre passage:
Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage, nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.5).
Vu que le mal est ancré au fond de mon âme, je ne peux pas devenir suffisamment bon, et encore moins parfait, pour plaire à Dieu et être admis dans son ciel. Lui de son côté ne peut m'accepter tel que je suis parce qu'il est trois fois saint. Telle est la condition de toute l'humanité. Le problème ne réside pas chez les autres, mais en moi-même. Jésus a dit à ses contemporains:
C'est du coeur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l'adultère, à l'immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes. Voilà ce qui rend l'homme impur (Matthieu 15.19).
La pollution la plus grave ne concerne pas les sites industriels, les fleuves et les villes, mais le coeur de chaque homme. Dieu qui est parfaitement juste doit donc exercer son jugement qui est contenu dans le premier décret:
Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière. L'âme qui pèche mourra (Genèse 3.19; Ézéchiel 18.4).
Mais Dieu aime sa créature. Alors de son trône, il a émis un second décret qui nous offre la possibilité d'être réconcilié avec lui par le biais de son Fils Jésus, Dieu fait homme. Le Christ est notre médiateur. Il représente le royaume de Dieu et la bienveillance divine. C'est aussi lui qui a pris toute notre misère sur ses épaules et l'a crucifiée en son corps sur la croix. C'est par son intermédiaire que j'ai accès auprès du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs. Je ne pouvais rien faire pour adoucir le coeur de Dieu envers moi, mais Jésus l'a fait. Depuis l'événement historique de la croix, Dieu est pour l'homme; il est réconcilié avec lui. Le nouveau décret est tout simple:
Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé (Actes 16.31).
Il m'offre le salut, la vie éternelle et sa justice. Mais je dois venir à lui. Cette démarche s'appelle la nouvelle naissance. Dans son entretien avec Nicodème, un des chefs religieux d'Israël, Jésus lui a affirmé catégoriquement:
Vraiment, je te l'assure: à moins de renaître d'en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu. Ne sois donc pas surpris si je t'ai dit: Il vous faut renaître d'en haut (Jean 3.3, 7).
Dans l'histoire de la reine Esther, dans la mesure où les Juifs donnaient foi au second décret qui leur parvenait, ils échappaient à une mort certaine. La même chose s'applique à moi. Si je place ma confiance en Jésus-Christ, je suis sauvé et je reçois la vie éternelle.
Versets 13-14
Je continue le texte.
Une copie du texte de la lettre devait être promulguée comme ayant force de loi dans chaque province, et portée à la connaissance de toute sa population, afin que les Juifs se tiennent prêts à se faire justice de leurs ennemis ce jour-là. Les courriers montés sur les pur-sang de l'administration impériale partirent à bride abattue, par ordre de l'empereur, tandis que l'édit était immédiatement publié dans la citadelle de Suse (Esther 8.13-14).
Il restait presque neuf mois avant la date fatidique, mais il fallait que le nouveau décret parvienne à temps dans les provinces les plus reculées de l'empire. Le temps pressait donc.
Versets 15-16
Je continue.
Mardochée sortit de chez l'empereur revêtu d'un habit impérial violet et blanc, et portant une grande couronne d'or et un manteau de byssus et de pourpre. Toute la ville de Suse retentissait de cris de joie et se réjouissait. Pour les Juifs, ce fut un jour lumineux, un jour de bonheur, de joie et de gloire (Esther 8.15-16).
Mardochée portait la tenue officielle du grand vizir aux couleurs impériales perses. Il occupait la position qui avait été celle d'Haman. Ce méchant homme avait promulgué un contrat d'anéantissement des Juifs qui avait plongé la ville de Suse dans la plus grande consternation. Sous l'administration de Mardochée qui a émis le nouveau décret, tous les habitants de la capitale sont dans l'allégresse parce qu'ils pensent qu'il n'y aurait pas de tuerie. Mais un noyau mal intentionné et incorrigiblement hostile aux Juifs provoquera quand même une effusion de sang.
C'est vrai que la paix est sans prix, mais ce qui a encore davantage de valeur c'est la tranquillité de l'âme et de l'esprit. Mais ce privilège n'appartient qu'à ceux qui ont reçu le pardon de Dieu et qui savent que leurs fautes ont été effacées. Certes, on peut toujours aller dans une boîte de nuit et bien s'amuser, manger comme une vache et se bourrer la gueule à être noir comme une cheminée. Mais ce genre de divertissement n'apporte ni paix ni joie, et il est toujours suivi de lendemains difficiles.
Verset 17
Je finis ce chapitre.
En chaque province, en chaque ville, et en tout lieu où parvenaient l'ordonnance et l'édit de l'empereur, ce fut pour les Juifs le bonheur et la joie, ainsi qu'une occasion de festin et de fête. Un grand nombre de gens du pays se firent Juifs, tant les Juifs leur inspiraient de crainte (Esther 8.17).
Parce que Xerxès avait des dispositions favorables envers les Juifs dont faisaient partie l'impératrice et le grand vizir, certains embrassèrent le judaïsme de manière intéressée, tandis que d'autres se sont convertis par conviction. Ces derniers ont compris que tous les événements qu'ils avaient vécus n'étaient pas de simples coïncidences, mais que ce peuple aux coutumes étranges avait un Dieu bienveillant qui les protégeait. C'est cette même miséricorde qui s'est manifestée en la personne de Jésus-Christ.
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