Radio Chrétienne
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Chapitre 9
Introduction
Il y a des dates qui restent en mémoire: celle de son anniversaire en est une, de son mariage en est une autre, ou du moins devrait l'être. Et puis celle de ses enfants et d'autres moins évidentes. C'est ainsi que je me souviens d'avoir appris à l'école: 1515: bataille de Marignan où se distingua Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche. Cela dit, je ne me rappelle plus très bien pourquoi la France et la Suisse étaient en conflit. Pour les Juifs, le 13 du mois de Adar, c'est-à-dire le 7 mars 473 av. J-C est une date importante qu'ils célèbrent d'ailleurs tous les ans.
Versets 1-2
Cette fête s'appelle Pourim et sa raison d'être nous est expliquée dans le chapitre 9 du livre d'Esther que je commence à lire.
Le treizième jour du douzième mois, c'est-à-dire le mois d'Adar, arriva. C'était le jour où le décret impérial devait être appliqué. En ce jour, les ennemis des Juifs avaient espéré se rendre maîtres d'eux, mais la situation se retourna: ce furent les Juifs qui se rendirent maîtres de leurs ennemis. Dans les villes de toutes les provinces de l'empereur Xerxès où ils habitaient, ils se regroupèrent pour s'en prendre à ceux qui leur voulaient du mal. Personne ne put leur résister, tant la peur qu'ils inspiraient s'était emparée de tout le monde (Esther 9.1-2).
Malgré le second décret du roi encourageant les Juifs à prendre les armes s'ils étaient attaqués, leurs ennemis n'en tiennent pas compte. Ils veulent toujours se conformer au premier édit toujours en vigueur qui fut promulgué par le sanguinaire Haman et qui ordonnait la liquidation de tous ceux de race israélite. Mais ces derniers n'ont pas l'intention de se laisser faire. Ils se rassemblent pour se défendre et ce jour va être pour eux une éclatante victoire, l'inverse de ce que sera, des siècles plus tard, l'infâme Kristallnacht, le 9 novembre 1938, lorsque les nazis les ont attaqués.
Versets 3-4
Je continue.
Tous les ministres des provinces, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires impériaux soutinrent les Juifs par crainte de Mardochée. En effet, celui-ci occupait un haut rang au palais impérial, et sa renommée s'était répandue dans toutes les provinces, car il devenait de plus en plus puissant (Esther 9.3-4).
Les Perses et les autres peuples éprouvent un grand respect pour les Juifs tandis que les autorités craignent Mardochée qui en tant que grand vizir faisait la pluie et le beau temps dans l'empire. Ceci pour dire que tous soutiennent les Juifs, ce qui souligne d'autant plus la folie de ceux qui par haine voulaient quand même les exterminer. Il y a tout à parier que leurs vraies motivations étaient la jalousie et l'acquisition facile d'un gros butin. Ils avaient vu dans le premier décret une aubaine sans précédent, l'occasion de s'enrichir aux dépens d'un peuple fort bien nanti, mais mis aux abois.
Seulement maintenant, grâce à l'intervention de son Dieu, Israël est protégé par le trône impérial. La bienveillance que l'Éternel a montrée envers son peuple se manifeste pareillement vis-à-vis de tous ceux qui acceptent de se réconcilier avec lui en la personne de Jésus-Christ. Je compresse un passage écrit par l'apôtre Paul dans une de ses Épîtres:
Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous? Lui qui n'a même pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous tous. Qui accusera encore les élus de Dieu? Dieu lui-même les déclare justes. Qui les condamnera? Le Christ est mort, bien plus: il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous (Romains 8.31-34).
Dans les cieux, Jésus agit envers ceux qui lui font confiance comme le faisait le grand-prêtre juif qui était l'intermédiaire entre l'Éternel et le peuple. Je cite un passage:
Nous n'avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment (Hébreux 4.15-16).
Lorsque les Juifs ont eu connaissance du second décret de l'empereur, ils ont sauté de joie. S'ils n'y avaient pas cru, ils se seraient tapis chez eux à attendre la mort. Ils auraient pu dire: C'est trop beau, ça ne peut pas être vrai. En ce qui concerne le message de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ, après l'avoir entendu, il n'est pas rare que des gens disent que c'est trop facile. Il est vrai que les paroles de Jésus sont saisissantes tellement elles sont simples. Je cite un exemple:
Oui, vraiment, je vous l'assure: celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m'a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné; il est déjà passé de la mort à la vie (Jean 5.24).
Dieu ne cherche pas à nous compliquer la vie, mais à nous sauver de son jugement.
Versets 5-10
Je continue le texte en compressant.
Ainsi, les Juifs frappèrent tous leurs ennemis de l'épée, ils les tuèrent et les exterminèrent, ou les traitèrent comme ils le jugèrent bon. Dans la seule citadelle de Suse, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, ainsi que les dix fils de Haman, fils de Hammedata, le persécuteur des Juifs. Mais on s'abstint de tout pillage (Esther 9.5-10).
Malgré l'autorisation conférée par le roi, les Juifs ne profitèrent pas de cette occasion pour s'enrichir davantage sur le dos de leurs ennemis. Ils cherchaient seulement à se défendre ainsi qu'à préserver leur avenir en supprimant tous ceux qui s'étaient déclaré leurs ennemis. C'est la raison pour laquelle les fils d'Haman, l'auteur du premier décret visant l'extermination de tous les Juifs de l'empire, furent mis à mort.
Versets 11-15
Je continue.
Le jour même, l'empereur fut informé du nombre de victimes dans la citadelle de Suse. Il dit à l'impératrice Esther:? Dans la seule citadelle de Suse, les Juifs ont tué et fait périr cinq cents hommes ainsi que les dix fils de Haman. Qu'ont-ils dû faire dans les autres provinces de l'empire ! Néanmoins, si tu as encore une requête à formuler, elle te sera accordée. Quelle est ta demande? Tu l'obtiendras. Esther répondit:? Si l'empereur le veut bien, qu'il accorde aux Juifs de Suse la permission d'agir demain comme aujourd'hui, et que l'on pende les corps des dix fils de Haman à la potence. L'empereur donna l'ordre de procéder ainsi. Un nouveau décret fut promulgué à Suse, et les dix fils de Haman furent pendus. Les Juifs de Suse se rassemblèrent donc encore le quatorzième jour du mois d'Adar et tuèrent trois cents hommes, mais sans piller leurs biens (Esther 9.11-15).
Il semble bien que la reine Esther suivait les opérations militaires de très près et on a dû lui rapporter que dans certains quartiers de la capitale, il y avait encore des nids d'insurgés et qu'il fallait une journée supplémentaire pour les mater. Bien sûr et comme d'habitude, le roi lui accorde ce qu'elle demande. Du moment que les Juifs ont dû se battre contre ceux qui les attaquaient, il y a certainement eu des victimes dans leurs rangs. Or l'auteur n'en parle pas à supposer qu'il ait pu le faire, sans doute parce que cela importe peu au but qu'il s'était fixé. En effet, il cherchait uniquement à montrer comment son peuple avait échappé en bloc à l'extinction.
La pendaison des corps des fils d'Haman était un acte d'ignominie dirigé contre eux. Cela servirait aussi d'avertissement à quiconque songerait par la suite à vouloir s'en prendre au peuple juif. Ce comportement n'était pas exceptionnel. Ainsi, en 480 av. J-C, Xerxès remporta la fameuse bataille des Thermopyles contre Léonidas, roi de Sparte, et ses 300 hommes d'infanterie. Tous périrent dans la bataille, mais l'empereur fit quand même suspendre sur une croix le corps sans vie de Léonidas pour le déshonorer.
Versets 16-17
Je continue.
Les autres Juifs disséminés dans les provinces de l'empire se réunirent aussi pour défendre leur vie et garantir leur tranquillité vis-à-vis de leurs ennemis, et le treizième jour du mois d'Adar, ils tuèrent 75 000 de leurs ennemis, mais sans piller leurs biens. Le quatorzième jour du mois, ils cessèrent tout massacre et firent de ce jour un jour de festin et de réjouissances (Esther 9.16-17).
Les hostilités durèrent deux jours dans la capitale de Suse et un jour partout ailleurs. Ensuite, les Juifs firent spontanément la fête, car ils avaient triomphé de leurs ennemis. L'histoire se termine par un bain de sang susceptible de rebuter le lecteur occidental moderne. Cela dit, il faut considérer que la justice requiert que certains crimes soient sanctionnés par la société. La Loi de Moïse exigeait que des peines soient appliquées et qu'elles doivent être équivalentes à la faute commise. Dans le cas présent, les Juifs dont l'existence était menacée font périr des gens qui voulaient leur faire subir ce même sort dans un cadre défini et limité par le pouvoir politique en place.
L'auteur prend d'ailleurs soin de souligner par trois fois que ces Juifs se sont abstenus de tout pillage, suggérant par là qu'ils étaient demeurés dans les limites de la justice rétributrice. Ils n'ont pas mis à profit, à des fins purement personnelles, cette occasion favorable. En outre, cet acte de jugement sur des ennemis déclarés du peuple de Dieu constitue une préfiguration du jugement bien plus redoutable que Dieu réserve au monde qui lui est rebelle.
Versets 20-23
Je continue le texte plus loin.
Mardochée consigna par écrit le récit de tous ces événements, puis il envoya des lettres à tous les Juifs de toutes les provinces de l'empereur Xerxès, au près et au loin. Il leur demanda de célébrer tous les ans une fête le quatorzième et le quinzième jour du mois d'Adar, puisqu'en ces jours, les Juifs s'étaient assuré la tranquillité vis-à-vis de leurs ennemis et qu'en ce mois, leur affliction avait été changée en joie et leur deuil en fête. Il les invitait à commémorer ces jours-là par des festins et des réjouissances, et par des échanges mutuels de cadeaux et des dons aux pauvres. Les Juifs suivirent les consignes de Mardochée et firent de cette fête, qu'ils venaient de célébrer, une tradition à respecter tous les ans (Esther 9.20-23).
On ne connaît pas les origines de Mardochée, mais on sait qu'il n'était pas de la descendance de David ni de la tribu royale de Juda, ni même de la tribu sacerdotale des Lévites. Par contre, sa position de grand vizir et donc de numéro deux de l'empire lui donnait une autorité politique considérable sur ses compatriotes. Mais malgré tout, selon la tradition, c'est avec difficulté que la fête de Pourim fut introduite dans le calendrier juif. En effet, comme elle n'est évidemment pas mentionnée par Moïse, les chefs du peuple y voyaient une innovation illégale. Néanmoins, avec le temps cette célébration a pris sa place.
Selon le second livre des Macchabés, un texte apocryphe, elle se célébrait déjà régulièrement aux alentours du milieu du second siècle av. J-C. L'historien Flavius Josèphe, qui a écrit l'histoire du peuple juif en vingt volumes, dit lui aussi que cette fête était célébrée à son époque, c'est-à-dire au premier siècle de notre ère.
Versets 24-28
Je continue le texte en compressant.
Haman, avait jeté le Pour, ce qui veut dire «sort» en perse, en vue de l'extermination des Juifs. Mais Esther était allée trouver l'empereur qui avait ordonné par écrit de faire retomber sur lui les méchants plans qu'il avait formés. C'est pourquoi on a appelé ces jours-là Pourim d'après le mot perse qui signifie «sort». Selon les instructions de la lettre de Mardochée et à cause des événements dont ils avaient eux-mêmes été les témoins et qu'ils avaient subis, les Juifs instituèrent la tradition, selon laquelle on ne devait pas omettre de célébrer chaque année ces deux jours à la date fixée. Ainsi le souvenir de ces jours est perpétué de génération en génération dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville, par cette célébration (Esther 9.24-28).
L'auteur donne ici une courte récapitulation de l'occasion de la fête de Pourim ainsi que l'origine de son nom. Elle devint une cause de réjouissances pour tous les Juifs où qu'ils se trouvent dans le monde. Cette fête et le jeûne qui la précède continuent d'être célébrés dans le judaïsme exactement un mois avant la Pâque.
Le soir du 13e jour qui pour les Juifs constitue déjà le 14e , le livre d'Esther est lu dans les synagogues et il est relu le matin du 14. Lors de cette lecture, certains crachent chaque fois que le nom d'Haman est mentionné ou prononcent une malédiction contre lui. En agissant ainsi, ils confirment symboliquement les paroles de l'Éternel à Abraham que j'ai déjà citées et que je rappelle:
Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t'outrageront (Genèse 12.3).
Versets 29-32
Je finis ce chapitre en compressant.
L'impératrice Esther, fille d'Abichaïl, écrivit avec le Juif Mardochée en usant de toute son autorité pour confirmer cette seconde lettre au sujet des Pourim. Ils envoyèrent des lettres contenant des voeux de paix et de fidélité à tous les Juifs des cent vingt-sept provinces de l'empire de Xerxès. Elles confirmaient l'institution de ces jours des Pourim à la date fixée avec des jeûnes et des supplications (Esther 9.29-32).
Cette seconde lettre d'Esther et de Mardochée est envoyée dans toutes les provinces. Depuis toujours, les voeux de paix font partie des salutations juives. Mais ici, plus que jamais, cette aspiration à une paix durable a un retentissement profond puisque sans une intervention divine, le peuple choisi aurait été anéanti. Par ailleurs, cette lettre insiste sur le côté sérieux de cette fête qui commémore les faits dramatiques qui en furent les fondements. On doit se réjouir certes, mais sans oublier que le peuple a échappé de peu à un massacre.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle aujourd'hui, les Juifs font précéder la fête de Pourim d'un jeûne qui est appelé jeûne d'Esther dans le Talmud, c'est-à-dire la tradition orale juive. L'auteur ne nous donne qu'un bref résumé de cette seconde circulaire. De plus, il place le nom d'Esther en premier lieu, sans doute parce qu'humainement parlant, c'est grâce à elle que les Juifs ont survécu à cette tentative de les exterminer.
Chapitre 10
Verset 1
Nous voici parvenus au dernier chapitre, par ailleurs très court, de ce livre. Je commence à le lire.
Par la suite, l'empereur Xerxès imposa un tribut à tout son empire ainsi qu'aux territoires côtiers (Esther 10.1).
Cette mention curieuse ne semble pas avoir de rapport direct avec le récit. Elle a simplement pour but de souligner la grandeur de Xerxès bien qu'il ait subi de sérieux revers militaires. Darius, son père, avait conquis toutes les îles de la mer Égée, mais la majorité d'entre elles furent perdues dans la guerre désastreuse que mena l'empereur Xerxès contre les Grecs. Il ne restait plus que Chypre et quelques petits îlots de rien du tout sous contrôle perse.
Versets 2-3
Je finis ce chapitre et ce livre.
Tous ses actes démontrant sa puissance et sa vaillance, ainsi que la manière dont il éleva Mardochée à un rang important, sont consignés dans le livre des Annales des empereurs des Mèdes et des Perses. Le Juif Mardochée occupa, en effet, le second rang, après l'empereur Xerxès. Il fut très considéré par les Juifs et aimé par tous ses compatriotes, parce qu'il travaillait au bien de son peuple et oeuvrait pour la paix de toute sa race (Esther 10.2-3).
Mardochée, naguère si méprisé, fut le grand vizir d'un roi sans égal par ses richesses et l'étendue de son territoire. Tout l'argent du monde civilisé de l'époque passait entre ses mains. Le livre se termine comme il a commencé, par la description de la gloire du grand roi perse. Mais, ce n'est là qu'un cadre brillant destiné à mettre en relief deux grandes figures patriotiques juives: Mardochée et Esther.
Cela dit, l'historicité de ce récit a fortement été mise en doute. La majeure partie des érudits pense qu'il s'agit d'une histoire inventée de toutes pièces. Mais le meilleur des romans n'aurait jamais pu donner naissance à une fête nationale, célébrée à une date très précise de l'année, et en plus à Jérusalem même, le centre religieux de la nation.
On a aussi supposé que la fête de Pourim était une imitation juive des réjouissances que, sous le nom de Fourdi, les Perses célébraient, les derniers jours de chaque année, par des festins et des cadeaux qu'on faisait aux indigents. D'autres l'ont rapproché d'une fête babylonienne. Mais il est impensable que les Juifs des siècles qui ont précédé notre ère, comme ceux du temps des Maccabées par exemple, si fermés à toute influence étrangère, aient emprunté aux païens une de leurs réjouissances.
La fête de Pourim est un tribut à la puissance éternelle de Dieu, sa providence et sa souveraineté. Haman l'ennemi des Juifs avait tiré au sort le jour où l'extermination des Juifs devait avoir lieu. Il avait agi sans compter sur le Dieu du ciel qui seul décide de tout. Je cite un proverbe de l'Ancien Testament:
On jette le sort dans les pans du vêtement, mais c'est de l'Éternel que dépend toute décision (Proverbes 16.33).
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