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Jour sélectionné:
13/04/2025
Portion biblique:
Job 1:1-5
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Introduction

Introduction

Un dicton populaire dit: Le mal retourne à celui qui le fait. Qu'est-ce que la vie serait belle pour tous si les choses étaient aussi simples ! Mais tout le monde sait qu'il est des gens qui souffrent sans cause et cela depuis l'aube de l'humanité. Combien n'ont connu que le malheur sans l'avoir mérité? La souffrance des innocents est difficile, que dis-je, impossible à accepter. Mais alors, que dire du juste qui est affligé sans raison? C'est un défi à l'homme rationnel qui veut comprendre. Un autre dicton de la sagesse populaire dit: Il n'y a aucun mal qui ne serve à quelque bien. Ça aussi, c'est un peu simpliste.

Dans les Textes Sacrés, un livre a pour thème le problème du mal, ou plus précisément la souffrance du juste; son nom est Job. Il est présenté comme le personnage le plus important des régions situées à l'est du Jourdain, soit au sud de l'actuelle ville de Damas en Syrie, soit dans l'ancien territoire d'Édom qui allait du sud de la mer Morte jusqu'au golfe d'Aqaba à la pointe de la mer Rouge et qui aujourd'hui fait partie de la Jordanie. Job est un Bédouin, grand propriétaire de troupeaux, vivant à la fois dans le désert et dans une ville dont il est le chef. C'est un homme très respectueux de Dieu, qui mène une vie droite et intègre et qui du jour au lendemain se trouve soudain frappé de nombreux et terribles maux. Il perd absolument tout, y compris sa famille. Puis dans un deuxième temps, il est atteint par une terrible maladie qui fait pourrir sa chair. Il devient mort-vivant. C'est alors que commence son intense lutte avec la raison de ses souffrances; il cherche à comprendre pourquoi il a été ainsi frappé.

Job est le premier d'une suite de 5 livres dits poétiques de l'Ancien Testament. Ils sont appelés ainsi à cause de leur forme littéraire et non pas parce que leur contenu est dû à l'imagination débordante et fantaisiste de leur auteur. En outre, il est bon de savoir que la poésie hébraïque et de l'Antiquité ne cherchait pas à faire rimer des vers, mais utilisait le parallélisme, c'est-à-dire la répétition des idées. Le livre de Job est non seulement un livre poétique, mais aussi un ouvrage qui appartient à la littérature de la sagesse, qui réfléchit aux grands problèmes de l'existence humaine, en substance l'énigme douloureuse de la souffrance injuste. Les livres de l'Ecclésiaste et des Proverbes, écrits en majorité par Salomon et qui sont dans le canon de l'Ancien Testament, font eux aussi partie de ce genre littéraire.

Parallèlement, il existe divers textes extrabibliques qui présentent des ressemblances avec Job, mais tous épousent la conception simpliste selon laquelle la souffrance est la conséquence des fautes de celui qu'elle atteint. Cette opinion fort répandue dans la sagesse populaire est aussi celle des trois amis de Job venus pour le consoler. Ils entretiennent une vision mécaniste des choses, défendant une théologie de cause à effet selon laquelle Dieu étant juste, ceux qui se conduisent en toute vertu sont récompensés et les méchants punis. C'est banal et rassurant. Ils insistent surtout sur la deuxième conséquence, pour souligner qu'un malheur n'arrive pas sans raison, mais représente toujours un châtiment pour celui qui souffre. Qu'est-ce que ce serait bien si les choses étaient aussi simples, si on pouvait tout bien ranger dans des petites boîtes bien carrées dans sa tête et que tout réponde à notre logique. Seulement, voilà, la réalité est tout autre.

La structure du livre de Job est tout à fait unique, une oeuvre de maître inégalée dans toute la littérature. Le prologue et l'épilogue sont en prose narrative. Entre les deux sont en alternance des monologues et des dialogues sous forme poétique. Tout au long du livre, on rencontre des groupes de deux, trois ou quatre éléments. Ainsi, Job a quatre amis qui viennent le réconforter; trois d'entre eux s'adressent à lui dans le cadre de trois cycles dans lesquels alternent les discours de l'un et la réponse de Job. Ensuite viennent deux discours monologues de Job. Enfin, le quatrième personnage qui jusque-là était demeuré silencieux prononce quatre discours. Finalement, l'Éternel sort de l'ombre et s'adresse à Job à deux reprises.

L'auteur de ce livre ne s'identifie pas, mais on peut discerner que celui qui a tenu la plume a également été témoin de toute l'histoire qui loin d'être une fiction s'est bel et bien déroulée comme elle est racontée. D'ailleurs, plusieurs auteurs bibliques mentionnent Job, le considérant comme un personnage historique. Il semble raisonnable de supposer que Job lui-même est l'auteur de ce livre puisqu'il en est le principal intéressé, héros bien malgré lui. Comme le texte souligne qu'il a vécu encore 140 ans après avoir subi cette épreuve épouvantable pire encore que la Roche Tarpéienne, Job apparaît de loin comme le mieux placé pour se souvenir de tous les détails et a eu amplement le temps de coucher son histoire sur le parchemin. Il est tout à fait évident que les événements décrits ont eu lieu du temps des patriarches Abraham, d'Isaac et de Jacob, approximativement entre les années 2100 et 1900 av. J-C.

Les raisons qui favorisent cette période sont multiples. Tout d'abord, Job a vécu environ 210 ans ce qui correspond à la longueur de vie moyenne des hommes de cette époque. Sa richesse se mesurait essentiellement en troupeaux ce qui était aussi le cas d'Abraham, Isaac et Jacob. Deux groupes ethniques, les Sabéens et les Chaldéens, sont décrits comme des nomades, ce qui était vrai uniquement au temps des patriarches. Le mot hébreu bien spécifique utilisé pour pièce d'argent n'apparaît ailleurs dans les Textes Sacrés que dans la Genèse. De plus, selon les us et coutumes de l'époque de cette histoire, les filles de Job sont considérées comme héritières de leur père au même titre que leurs frères, ce qui n'était pas le cas sous le régime de la Loi. De plus, Job fonctionne comme son propre prêtre et celui de sa famille, une pratique qui précédait l'existence d'Israël et de Moïse qui ne sont mentionnés nulle part, pas plus que la Loi, ni aucun de ses institutions, rites ou fêtes.

Le style littéraire du livre de Job se retrouve ailleurs dans des ouvrages égyptiens et mésopotamiens qui datent du temps des patriarches. Le Tout-Puissant est un nom pour Dieu fréquemment utilisé dans ce livre. Il se trouve ailleurs dans les Textes Sacrés, mais plus particulièrement dans la bouche des patriarches. Pour finir, plusieurs personnages mentionnés dans l'histoire sont associés avec l'époque d'Abraham, Isaac et Jacob.

Le texte hébreu du livre de Job est très difficile parce qu'on y rencontre de nombreux termes ou tournures par ailleurs inconnus. Ainsi, 5 mots différents sont utilisés pour lion, six pour pièges, et six pour ténèbres. Le vocabulaire reflète l'influence de plusieurs langues: l'akkadien, l'arabe, l'araméen, le sumérien et d'autres. Le livre couvre de nombreux sujets comme l'astronomie, la géographie, la chasse, l'exploitation minière, les voyages, le temps, la zoologie et le droit législatif.

Cette histoire a plusieurs objectifs: l'auteur souligne bien entendu le caractère horrible de la souffrance en général et surtout le fait qu'il est tout à fait anormal qu'elle afflige le juste. Cela laisse entendre en filigrane que sur notre planète tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce récit dévoile la perfidie de Satan et réfute sa thèse comme quoi l'homme ne sert Dieu que par intérêt personnel, parce qu'il y trouve son compte. Il enseigne aussi la patience dans l'épreuve comme le souligne d'ailleurs l'apôtre Jacques dans son Épître. Je le cite:

Oui, nous disons bienheureux ceux qui ont tenu bon. Vous avez entendu comment Job a supporté la souffrance. Vous savez ce que le Seigneur a finalement fait en sa faveur, parce que le Seigneur est plein de bonté et de compassion (Jacques 5.11).

Ce livre révèle également que demander pourquoi on souffre n'est pas mal faire. Par contre, exiger que Dieu réponde comme le fait Job est une conduite arrogante parce qu'elle met en doute son caractère et conteste sa souveraineté. Or, il n'a de comptes à rendre à personne. Cela dit, la souffrance de Job lui fait faire de grands progrès dans la connaissance de son Créateur, et sa longanimité contribue à la gloire de Dieu. Mais il n'empêche que Job a des torts. Tout au long de l'histoire, il est convaincu d'être en parfaite règle avec son Créateur, ce qui lui fait défendre sa propre justice d'arrache-pied contre ses amis qui l'accusent bien à tort d'avoir commis quelque mauvaise action. Job était un personnage d'une intégrité absolue. On ne pouvait absolument rien lui reprocher; il était droit comme un I. Peut-être même, est-il l'homme le plus droit de l'Ancien Testament qui n'ait jamais existé !

Mais Dieu le place dans une fournaise d'une telle intensité que la souffrance va le dépouiller de tout ce qu'il a en biens matériels, émotionnels et spirituels. Tout ce qui faisait sa sécurité part en déconfiture. Son agonie le conduit au bord de la folie, à adopter une attitude hautaine par laquelle il supplie l'Éternel d'accepter un tête à tête avec lui dans le but de se justifier. C'est quand il atteint le summum du désespoir que finalement Dieu se révèle à lui. Alors, Job comprend sa folie et se repent amèrement de l'attitude pourrie qu'il a eue à remettre en question la sagesse du Créateur. Je cite ce passage:

Jusqu'à présent j'avais seulement entendu parler de toi. Mais maintenant, mes yeux t'ont vu. Aussi je me condamne, je regrette mon attitude en m'humiliant sur la poussière et sur la cendre (Job 42.5-6).

On a l'habitude que ce soit des personnages méchants qui reconnaissent leurs travers et s'humilient devant Dieu. Dans ce sens, l'homme moderne aurait vraiment besoin de faire un mea culpa. Seulement, voilà, il rejette les torts qu'il peut avoir et toute culpabilité sur les autres, l'État, le système, ou que sais-je encore. Quant à moi, plus ma compréhension de Dieu se rapproche de ce qu'il est vraiment et plus je me rends compte que toute ma justice, tout ce que j'ai peut-être fait d'honorable, n'est que haillons souillés aux yeux du Dieu 3 fois saint, et que j'ai bien besoin de m'humilier devant lui comme Job.

Chapitre 1

Verset 1

Je commence à lire le livre de Job.

Il y avait, au pays d'Outs, un homme appelé Job. C'était un homme intègre et droit, un homme qui révérait Dieu et qui évitait de faire le mal (Job 1.1).

Outs est quelque part à l'est du Jourdain. Ce serait soit au sud de Damas en Syrie donc, soit dans l'ancien territoire d'Édom fondée par Ésaü frère de Jacob, qui se trouve comme je l'ai déjà dit au sud-est de la mer Morte, donc en Jordanie aujourd'hui. Dans le livre de la Genèse, deux personnages différents portent le nom d'Outs. L'un est un arrière-petit-fils de Noé et l'autre, plus intéressant, est un neveu d'Abraham et surtout le fondateur de la ville de Damas. Cependant, un des trois amis de Job qui s'appelle Éliphaz semble être le fils aîné d'Ésaü, frère de Jacob, et il est originaire de Témân, une ville de l'ancien Édom. Donc, il n'est pas possible de dire avec certitude lequel de ces deux endroits il s'agit. Ce que l'on sait est qu'Outs était très fertile à la fois pour l'agriculture et l'élevage tout en étant proche du désert.

Job, notre héros malgré lui, était un homme d'une grande droiture spirituelle et morale, ce qui ne signifie pas qu'il se disait parfait. Plus loin dans le texte, il défendra son intégrité à plusieurs reprises, tout en se reconnaissant pécheur. Il n'empêche que Job révérait Dieu, il lui rendait le respect qui lui est dû, reconnaissant sa sainteté et sa justice. Il était en règle avec lui parce que comme cela est indiqué plus loin, il offrait des sacrifices d'animaux à l'Éternel pour ses fautes et celles de sa famille. Job était un personnage remarquable, très différent de l'homme moderne, qui n'a que faire de Dieu et qui agit comme bon lui semble tant qu'il ne se fait pas prendre en flagrant délit.

Versets 2-3

Je continue.

Il avait sept fils et trois filles. De plus, ses troupeaux comptaient: sept mille moutons et chèvres, trois mille chameaux, cinq cents paires de boeufs, et cinq cents ânesses. Il possédait aussi des serviteurs en très grand nombre. Cet homme était le personnage le plus important des régions de l'est du Jourdain (Job 1.2-3).

Une famille avec 10 enfants était monnaie courante chez les Bédouins. Dans les Textes Sacrés, le chiffre 7 indique la plénitude. Avoir 7 fils exprime donc le comble de la bénédiction divine. Job était un homme extrêmement prospère. Selon l'usage en Orient, sa richesse est estimée en fonction de ses troupeaux et du nombre de ses serviteurs. Les moutons et les chèvres étaient pour s'habiller et se nourrir, les chameaux donnaient du lait et servaient au transport surtout dans le désert. Les boeufs travaillaient la terre et étaient transformés en viande. Les ânesses fournissaient un lait considéré comme un met délicat; elles servaient aussi à produire les ânons qui sont fort utiles en Orient. Ils peuvent porter de lourdes charges tout en se faufilant dans les sentiers les plus escarpés. Les gens nobles les utilisaient aussi comme moyen de transport personnel. Dans l'Évangile, Jésus fait son entrée triomphale à Jérusalem sur le dos d'un ânon. C'est ce qu'on appelle le Jour des rameaux, le dimanche avant Pâques.

Il va sans dire que pour accommoder pareil cheptel, Job possédait des serviteurs par centaines, et des terres et des pâturages à perte de vue. D'autres détails biographiques concernant cet homme nous sont donnés ailleurs dans le livre. C'est ainsi qu'on apprend qu'il était hospitalier et généreux, d'une honnêteté exemplaire. Il assumait avec impartialité un rôle de juge et il était réglo envers ses serviteurs. Il avait décidément tout pour plaire, ce qui lui valait une très grande considération dans toute la région. Plus loin, dans une de ses lamentations il se remémore le temps où il était un homme béni et pourquoi il l'était. Je cite le passage en le compressant :

J'étais heureux quand le Tout-Puissant était encore à mes côtés, quand tout autour de moi s'ébattaient mes enfants, quand je baignais mes pieds dans la crème du lait et quand le roc versait pour moi des torrents d'huile. Lorsque je me rendais aux portes de la ville, quand je dressais mon siège sur la place publique, les jeunes me voyaient et ils se retiraient, les vieillards se levaient et ils restaient debout. Celui qui m'écoutait me déclarait heureux, celui qui me voyait parlait de moi en bien. Car je sauvais le pauvre qui appelait à l'aide ainsi que l'orphelin privé de tout secours. Ceux qui allaient mourir me bénissaient, et je mettais la joie dans le coeur de la veuve. J'endossais la justice: c'était mon vêtement. Ma robe et mon turban, c'était ma probité. J'étais l'oeil de l'aveugle et les pieds du boiteux, et j'étais comme un père pour ceux qui étaient pauvres (Job 29.5-8, 11-16).

Verset 4

Je continue le texte.

Or, chacun de ses fils recevait à tour de rôle ses frères pour un festin. Ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux (Job 1.4).

Job avait la joie d'avoir ses enfants qui habitaient autour de lui, qui vivaient en parfaite harmonie, et qui apparemment faisaient fréquemment bonne chère.

Verset 5

Je continue.

Quand ces jours de festin étaient achevés, Job faisait venir ses enfants, afin d'accomplir pour eux les rites de purification. Il se levait de grand matin et offrait un holocauste pour chacun d'eux. Car il se disait:? Peut-être mes fils ont-ils commis quelque faute et dit du mal de Dieu dans leur coeur. Job agissait toujours ainsi (Job 1.5).

L'holocauste était la forme habituelle du sacrifice au temps des patriarches. Il avait pour but l'expiation des fautes, ou plus exactement de les couvrir de la vue de Dieu. Job se comportait donc comme le prêtre du clan familial et il était sérieux puisqu'il offrait un holocauste par enfant. C'était un homme pieux et sincère dans tout son comportement religieux. Comme le souligne plus loin le passage que j'ai lu, Job soutenait la veuve et l'orphelin et se gardait de tout mal. Un passage de l'Ancien Testament dit:

C'est par crainte de Dieu qu'on se détourne du mal (Proverbes 16.6).

Job révérait réellement l'Éternel de tout son coeur. Il obéissait aux dix commandements des siècles avant que la Loi ne soit donnée à Moïse. Il suivait même l'enseignement de Jésus qui a dit:

Faites pour les autres tout ce que vous voudriez qu'ils fassent pour vous, car c'est là tout l'enseignement de la Loi et des prophètes (Matthieu 7.12).

Ce comportement hautement exemplaire de Job correspond très exactement à ce que l'apôtre Jacques dans le Nouveau Testament qualifie de religion vraie et pure. Je cite le passage:

La religion authentique et pure aux yeux de Dieu, le Père, consiste à aider les orphelins et les veuves dans leurs détresses et à ne pas se laisser corrompre par ce monde (Jacques 1.27).

L'attitude de Job était absolument intègre; un exemple à suivre dans tout le Moyen-Orient de l'époque. C'est ainsi qu'en quelques traits l'auteur nous a introduit le héros de ce livre. Il est au centre d'un tableau idyllique; c'est un homme riche, respecté et béni dans sa famille. Mais comme on va le voir, dès la scène suivante qui se déroule dans les cieux le ton change. Satan fomente un méchant complot contre Job. Contrairement à ce qu'on croit, le diable n'est pas un personnage mythique, mais une réalité avec laquelle il faut compter.


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