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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
14/04/2025
Portion biblique:
Job 1:5-21
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Chapitre 1

Verset 5

Dans toutes les églises, on trouve des fresques, des tableaux et même des sculptures où figurent des anges. Pour l'homme moderne civilisé qui se dit aussi scientifique, ces personnages sont tout aussi mythiques que ceux qui furent inventés de toutes pièces par Tolkien pour l'histoire du Seigneur des Anneaux . Avant que notre culture désormais décadente ne devienne anticléricale et libertine, l'immense majorité des gens croyaient vraiment que les êtres de lumière correspondaient à une des créations divines.

Dans les Textes Sacrés, ce sont des esprits qui apparaissent assez souvent pour assumer des fonctions diverses au service du Tout-Puissant.

Verset 6

C'est donc sans surprise qu'ils sont mis en scène dans le livre de Job que je continue à lire au chapitre premier.

Or, un jour, les fils de Dieu se rendirent au conseil de l'Éternel. L'Accusateur vint aussi parmi eux (Job 1.6).

Ces innombrables esprits angéliques qui vivent continuellement dans la présence de Dieu font partie de sa cour céleste. En tant que tels, ils doivent lui rendre compte de leurs activités. L'Accusateur est une traduction de «le satan ». En effet, c'est ainsi qu'il est appelé dans le livre de Job, une histoire qui relate des événements qui se sont déroulés durant le temps des patriarches: depuis Abraham jusqu'à Jacob et ses 12 fils. Ce n'est que beaucoup plus tard, à partir de la royauté de David, que ce mot perdit son article pour devenir le nom propre Satan. Dans le Nouveau Testament, il est clairement identifié à l'être angélique déchu qu'on nomme le diable.

Verset 7

Je continue le texte.

L'Éternel dit à l'Accusateur:? D'où viens-tu donc? Celui-ci lui répondit:? Je viens de parcourir la terre et de la sillonner (Job 1.7).

Satan ne vient pas de l'enfer, car il n'y sera jeté qu'après le règne de 1 000 ans de Jésus sur terre. Il avait alors et a toujours accès au trône de Dieu tout en jouissant d'une certaine liberté d'action sur terre. Dans le Nouveau Testament, il est aussi appelé le dieu de ce monde, le prince de la puissance de l'air, et un lion rugissant qui cherche quelqu'un à dévorer. Lorsqu'il essaya de tenter le Christ, il lui offrit le faste et la gloire des royaumes de ce monde. Bien sûr, Jésus refusa, mais ne mit pas en doute le pouvoir et l'autorité que Satan exerce sur toutes les chancelleries de notre planète.

La réponse, qu'il donne à l'Éternel: Je viens de parcourir la terre et de la sillonner , signifie qu'il assure sa surveillance et son contrôle sur les hautes instances dirigeantes des divers pays ainsi que sa domination sur les peuples qui les composent. Je cite un passage du Nouveau Testament qui le dit clairement:

Nous savons que le monde entier est sous la coupe du diable (1Jean 5.19).

Cette façon de voir peut certes en faire sourire certains, mais il n'empêche que cette perspective est plausible. Elle explique du moins en partie et de façon cohérente la situation invraisemblable et irrationnelle, pour ne pas dire infernale, dans laquelle notre monde flotte de manière continuelle.

Verset 8

Je continue le texte.

Alors l'Éternel demanda à l'Accusateur:? As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre: c'est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire (Job 1.8).

Dans l'Ancien Testament, Mon serviteur est un titre de noblesse, pourrait-on dire. C'est une expression qui ne s'applique qu'à des personnages exceptionnels jouissant d'une relation privilégiée avec Dieu, ou qui sont choisis pour accomplir une tâche spécifique. C'est ainsi que la vierge Marie est appelée la servante du Seigneur parce qu'elle devait donner naissance au Christ. Job est le serviteur de l'Éternel parce qu'il est un exemple suprême de piété et de dévotion. Dieu pique Satan en lui faisant remarquer que bien qu'il domine sur toute la terre et sur pratiquement tous ses habitants, Job a complètement échappé à son pouvoir.

Versets 9-10

Je continue.

L'Accusateur lui répondit:? Est-ce vraiment pour rien que Job révère Dieu? N'as-tu pas élevé comme un rempart de protection autour de lui, autour de sa maison, et autour de tous ses biens? Tu as fait réussir ses entreprises: ses troupeaux se sont multipliés dans le pays ! (Job 1.9-10).

Apparemment, Satan avait déjà essayé d'attaquer Job, mais sans succès, car il était sous la bénédiction divine. Il cherche donc à ce que cette protection surnaturelle soit levée. Pour cela, il utilise la même tactique que celle qui a si bien marché avec Ève lorsqu'il lui a dit:

Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? (Genèse 3.1).

Ici, il se permet l'effronterie de demander: Est-ce vraiment pour rien que Job révère Dieu? En cela, le diable pose le problème fondamental du livre de Job, à savoir: Pourquoi cet homme pieux sert-il l'Éternel? Quelle est sa motivation? Est-ce uniquement dans un but intéressé, parce que ça lui rapporte gros en somme, ou par réelle dévotion? En d'autres mots, l'adoration de Dieu constitue-t-elle les pièces de monnaie qui me valent les bonnes grâces du Créateur? La piété et la dévotion sont-elles une sorte de contrat qui assure le bonheur? L'auteur prépare ainsi ce qu'on pourrait qualifier en faisant un abus de langage: le combat des chefs. Cette lutte entre Dieu et le diable va se faire, littéralement, sur le dos de Job.

Versets 11-12

Je continue.

Mais porte donc la main sur ses biens et sur les siens, et l'on verra s'il ne te maudit pas en face. Alors l'Éternel dit à l'Accusateur:? Tous ses biens sont en ton pouvoir, ainsi que les siens, mais ne porte pas la main sur sa personne ! Alors l'Accusateur se retira de la présence de l'Éternel (Job 1.11-12).

Satan calomnie à la fois Dieu et l'homme. Il prétend que si la machine à sous est vide, Job n'y mettra plus de pièces; si Dieu retire sa bénédiction, la dévotion du serviteur fondra comme neige au soleil. Pire encore, Job le maudira en face. Il est vrai que des tas de gens lèvent le poing en direction du ciel à cause de leurs malheurs. On entend ça tous les jours. D'ailleurs, c'est peut-être une raison pour laquelle Satan méprise les hommes. Il est tellement rempli de haine à notre égard, qu'il effacerait la race humaine de la surface du globe en un rien de temps s'il en avait la possibilité.

Ce qui apparaît clairement dans cette histoire est que Satan croit avoir trouvé le défaut de la cuirasse de l'Éternel. En conséquence, il essaie d'ébranler la relation intime qu'il entretient avec Job. Mais ce qui est le plus surprenant est que Dieu marche dans la combine et semble céder au diable. Quelle impertinence, quelle outrecuidance de la part de Satan ! Pourtant, il va de soi que l'Éternel n'est pas dupe, qu'il connaît toute chose, que ce soit l'objectif du diable ou le coeur de Job. Mais Dieu va utiliser la dévotion sincère de son serviteur pour faire taire le diable et aussi pour approfondir la spiritualité de Job qui a encore beaucoup à apprendre au sujet de son Créateur.

Versets 13-16

Je continue.

Or, un jour, les fils et les filles de Job s'étaient mis à manger et à boire du vin ensemble chez leur frère aîné. C'est alors qu'un messager vint trouver Job et lui annonça:? Les boeufs étaient en train de labourer, et les ânesses paissaient à leurs côtés, quand les Sabéens se sont jetés sur eux, et s'en sont emparés. Ils ont massacré tes serviteurs. Je suis le seul qui ait pu leur échapper et je viens t'annoncer la nouvelle. Il n'avait pas fini de parler qu'un autre messager arriva et annonça:? La foudre est tombée du ciel, et elle a foudroyé tes brebis et tes serviteurs. Elle a tout consumé. Je suis le seul qui ait pu y échapper et je viens t'annoncer la nouvelle (Job 1.13-16).

Nous redescendons sur terre dans le pays d'Outs pour le troisième acte particulièrement violent. Satan sort l'artillerie lourde. Il lance à l'assaut de Job toutes les forces dont il dispose, faisant feu de tout bois et alternant successivement des agents humains et naturels. Quatre catastrophes vont fondre sur Job aussi vite que l'éclair. Derrière cette accumulation soudaine de malheurs se trouve une volonté délibérée de faire le plus de mal possible au serviteur de l'Éternel dans le minimum de temps.

Job ne s'y trompera pas et y décèlera la main de l'Éternel, ce qui n'est pas faux, mais seulement à demi vrai. Tout commence donc par une bande de pillards enragés. Les Sabéens étaient un peuple nomade habitant le sud de l'Arabie, ce qui est aujourd'hui le Yémen. En second lieu vient un orage d'une intensité exceptionnelle.

Versets 17-19

Je continue avec les deux prochaines vagues de violences.

Il parlait encore, lorsqu'un autre messager arriva et annonça:? Trois bandes de Chaldéens se sont jetées sur les chameaux, et s'en sont emparés. Ils ont massacré tes serviteurs. Je suis le seul qui ait pu leur échapper et je viens t'annoncer la nouvelle. Il parlait encore, lorsqu'un autre messager arriva et annonça:? Tes fils et tes filles étaient en train de manger et de boire du vin ensemble chez leur frère aîné, lorsqu'un vent très violent s'est levé du côté du désert. Il s'est rué contre les quatre coins de la maison qui s'est effondrée sur tes enfants. Ils sont tous morts. Je suis le seul qui ait pu m'échapper et je viens t'annoncer la nouvelle (Job 1.17-19).

Les Chaldéens viennent de Mésopotamie, en gros, l'Irak d'aujourd'hui. C'étaient des maraudeurs qui vivaient de rapines. Ils sont suivis d'un ouragan d'une ampleur, elle aussi tout à fait exceptionnelle. En deux temps et quatre mouvements, Job perd tous ses troupeaux, tous ses serviteurs à l'exception des témoins qui sont venus lui faire le rapport de ce qu'ils ont vécu, et ses enfants. Le diable ignore la pitié et ses coups sont particulièrement rudes. En l'espace de quelques dizaines de minutes, de riche, prospère et béni, Job est tombé au plus bas, dans l'abîme sans fond d'une souffrance morale sans nom.

Satan a orchestré cette série quasi simultanée de calamités avec une main de maître, afin qu'ils aient une portée maximale, qu'ils écrasent le serviteur de l'Éternel par K. O., le coup de grâce étant réservé pour la fin avec la mort des dix enfants. De cette manière, Job n'a pas le temps d'enregistrer ce qui lui arrive, de s'y préparer, de réfléchir, de se ressaisir, de réagir pieusement, d'invoquer Dieu. Satan se frotte déjà les mains, croyant que Job, pris de court, se laissera aller à la merci de ses impulsions et maudira l'Éternel.

Verset 20

Je continue.

Alors Job se leva, il déchira son manteau, se rasa la tête, puis se jeta par terre pour se prosterner (Job 1.20).

Selon la coutume de l'époque, et en signe de deuil, Job a déchiré son manteau extérieur. Il ne s'est pas arraché les cheveux, mais a pris le temps de les raser. Il a gardé sa dignité. Il a exprimé toute son amertume selon les règles culturelles. Ensuite, il s'est humilié devant Dieu dans un geste d'adoration.

Versets 21-22

Je finis ce chapitre.

Et il dit:? Je suis sorti nu du ventre de ma mère, et j'y retournerai nu. L'Éternel a donné, l'Éternel a repris: que le nom de l'Éternel soit béni ! Au milieu de tous ces malheurs, Job ne commit pas de péché et n'attribua pas à Dieu de paroles inconvenantes (Job 1.21-22).

Job reconnaît que sa désolation est similaire à sa naissance et à sa mort. Il est venu en ce monde nu comme un ver et en repartira de la même façon. Un linceul n'a pas de poches et lorsque sonne l'heure du grand rendez-vous avec l'au-delà, on n'emporte rien avec soi. C'est la raison pour laquelle Jésus a enseigné à ses contemporains qu'il valait infiniment mieux consacrer son énergie à remplir son compte en banque non pas terrestre, mais céleste, car ce dernier attend chacun de ceux qui ont mis leur foi en lui. Je cite ses paroles:

Ne vous amassez pas des richesses sur la terre où elles sont à la merci de la rouille, des mites qui rongent, ou des cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n'y a ni rouille, ni mites qui rongent, ni cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là sera aussi ton coeur (Matthieu 6.19-21).

Quand un homme riche meurt, ceux qui l'ont connu ainsi que les commères du quartier cherchent à savoir combien il a laissé derrière lui et quel est le montant de sa fortune. Ce qui est sûr, c'est qu'il doit partir en renonçant à absolument tout, jusqu'à son dernier centime. Son beau costume tout neuf pourrira avec lui dans le cercueil et sa cravate en soie ne lui ornera pas le cou lorsqu'il se présentera devant le juge du ciel et de la terre. Si on pouvait avoir une attitude de détachement vis-à-vis des choses terrestres, on ne gaspillerait pas le peu de temps de notre passage ici-bas à essayer d'accumuler un maximum de richesses.

Alors que je commente ce texte, je viens de perdre une amie. L'année dernière, alors que je lui rendais visite, elle me faisait part de l'opportunité magnifique qui s'était offerte à elle d'acheter une résidence secondaire dans un endroit sublime à un prix canon. Six mois plus tard, la maladie l'emportait. Par contre, sa maison de vacances avec tous ses beaux meubles dans un parc ombragé, et sa piscine et le reste sont restés sur terre. Quelqu'un d'autre en profitera. Il n'y a aucun mal à posséder des biens sur terre tant qu'ils ne deviennent pas nos idoles, car comme l'a dit Jésus:

Là où est ton trésor, là sera aussi ton coeur (Matthieu 6.21).

En dernier ressort, rien ne m'appartient. Je ne suis que le gérant de ce que le Créateur a bien voulu me confier, même si c'est par mon travail que je l'ai acquis. Car somme toute, si je peux gagner ma vie, c'est bien parce que j'en ai les ressources, la santé, l'éducation, le savoir-faire et tout le reste. Ma charge, selon Dieu, est donc d'administrer au mieux ce qui appartient au Créateur et un jour je devrai lui rendre des comptes sur la façon dont j'aurai géré ses biens, ce qu'il m'avait confié. Jésus a donné une parabole pour illustrer cette vérité. J'en lis le début:

Il en sera comme d'un homme qui partit pour un voyage: il convoqua ses serviteurs et leur confia l'administration de ses biens. Il remit à l'un cinq lingots, à un autre deux, et à un troisième un seul, en tenant compte des capacités personnelles de chacun. Puis il s'en alla. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre compte de leur gérance (Matthieu 25.14-17).

Le grand danger d'un compte en banque, qu'il soit bien ou peu rempli, est qu'on se confie en lui et qu'on veut toujours plus d'argent parce qu'il nous donne un sens de sécurité et d'honorabilité. Mais si je poursuis les richesses, je perdrai de vue l'éternité dont je me rapproche pourtant inexorablement chaque jour un peu plus. Jésus a mis en garde ses contemporains contre une telle fausse valeur. Je le cite:

Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme? Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes les choses dont vous avez besoin vous seront données en plus (Matthieu 16.26; 6.33).

Dans l'adversité, Job a montré de quelle trempe il était forgé. Il a dû assister impuissant à une série de quatre catastrophes qui se sont abattues sur lui d'un seul coup. Il a subi des pertes inouïes à lui faire tourner la tête. En un seul jour, il est mis à nu, dépouillé d'absolument tout, et pourtant sa réaction est remarquable. Non seulement il garde ses lèvres de tout reproche à l'égard de Dieu, mais il se prosterne devant lui en signe d'adoration. Bien sûr, il prend le deuil et fait monter une longue plainte vers le ciel, mais il dit aussi:

L'Éternel a donné, l'Éternel a repris: que le nom de l'Éternel soit béni ! (Job 1.21).

Dieu a le droit de tout me prendre parce que tout lui appartient. Ce que je possède, je n'en suis que le gérant. En dépit de circonstances atroces, Job adopte une attitude des plus nobles. Il manifeste sa foi et son attachement à l'Éternel tout en lui attribuant avec justesse sa détresse, bien que la cause directe en soit le diable qui s'est servi d'agents humains et de la nature déchaînée.

Dans son acte de soumission à la volonté de Dieu, Job confesse sa pleine souveraineté qui s'étend à tout ce qui se passe dans son univers. Et effectivement, s'il ne maîtrisait pas chaque événement, quel qu'il soit, l'Éternel ne serait plus le Dieu du ciel et de la terre. Cela inclut le mal sous toutes ses formes, bien que ce soient les créatures qui en portent l'entière responsabilité. Donc, Job n'essaie pas de trouver une explication rationnelle à ce qui lui arrive parce qu'il voit en Dieu l'auteur de ses malheurs et lui reconnaît le droit de faire comme bon lui semble. Sa réaction prouve que Satan s'est trompé à son sujet, qu'il ne servait pas l'Éternel seulement par intérêt, pour obtenir sa bénédiction.

L'adoration de Dieu est possible sans rien recevoir en retour. On peut être pieux et avoir foi en Dieu tout en se trouvant dans la pire des situations. Lors de la scène qui a eu lieu dans les cieux, Dieu avait dit à Satan concernant son serviteur Job:

Il n'y a personne comme lui sur la terre: c'est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire (Job 1.8).

Ces paroles se sont avérées tout à fait exactes. Dieu avait raison et son serviteur l'a glorifié par son attitude vertueuse. Moi, Job, je l'admire.


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