Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 2
Introduction
Je pense que nous avons tous connu des personnes pour qui, sans aucune raison apparente, tout allait au plus mal dans leur vie, au point où ceux qui étaient au courant pensaient qu'on leur avait jeté un mauvais sort et qu'il était impossible que les choses empirent encore. Et puis surprise déconcertante, une autre tuile tombe sur la tête de ces pauvres gens, comme si le destin s'acharnait à leur faire du mal. Eh bien, dans les Textes Sacrés, on trouve l'histoire d'un homme droit et juste qui s'appelle Job, et dont Dieu lui-même a dit:
Il n'y a personne comme lui sur la terre: c'est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire (Job 1.8; 2.3).
Et pourtant, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il a perdu non seulement tous ses nombreux troupeaux, mais aussi ses dix enfants. Que pourrait-il donc lui arriver encore? Dans son cas, ce n'est pas un mauvais concours de circonstances qui l'a mis à nu sur la paille, mais une volonté sinistre délibérée de lui faire du mal. C'est le diable qui est l'auteur direct de ces malheurs.
Verset 1
Je commence à lire le deuxième chapitre du livre de Job.
Un autre jour, où les anges de Dieu se rendirent au conseil de l'Éternel, l'Accusateur vint aussi parmi eux au conseil de l'Éternel (Job 2.1).
À nouveau, les êtres angéliques se présentent devant le Tout-Puissant pour lui rendre des comptes. Un des principes incontournables de l'univers est que toute créature sera passée en revue par Dieu. Pour les incroyants, ceux qui n'ont pas fait la paix avec lui, ce jugement de condamnation aura lieu à la fin des temps devant ce qui s'appelle Le Grand Trône Blanc . Quant aux chrétiens authentiques qui ont reconnu en Jésus leur sauveur, ils devront comparaître devant ce que l'apôtre Paul appelle le podium de Christ pour recevoir ou pas des récompenses en fonction de la fidélité qu'ils auront montrée envers leur maître durant leur vie. Dans la Grèce antique, cette cérémonie de remise des prix se passait dans une sorte de tribune munie d'une estrade sur laquelle montaient les athlètes qui étaient couronnés suite à leurs exploits sportifs.
D'une manière ou d'une autre, vous et moi verrons notre vie passée au peigne fin, ce que nous avons fait, pensé, ainsi que nos mobiles. Tel est l'enseignement des Textes Sacrés. Si je crois cela, je ne vais pas me conduire n'importe comment, ce qui réduit considérablement ma marge de manoeuvre ici-bas. C'est vrai, car même si la liberté est une valeur fort prisée des êtres humains, au point où beaucoup ont donné leur vie pour la défendre, elle ne peut jamais être absolue. En effet, parce que nous sommes des créatures de Dieu, nous aurons des comptes à lui rendre, ce qui implique que nous ne pouvons pas faire comme bon nous semble sans avoir à en subir les conséquences, déjà dans cette vie, mais surtout dans l'éternité.
Donc, le quatrième acte du livre de Job se passe encore une fois dans les cieux et les esprits, qu'ils soient angéliques ou démoniaques, sont tenus de faire un compte-rendu de leurs activités au juge du ciel et de la terre.
Versets 2-3
Je continue le texte.
L'Éternel demanda à l'Accusateur:? D'où viens-tu donc? Celui-ci lui répondit:? Je viens de parcourir la terre et de la sillonner. Alors l'Éternel reprit:? As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre: c'est un homme intègre et droit, un homme qui révère Dieu et qui évite de mal faire. Il persévère toujours dans son intégrité. C'est pour rien que tu m'as incité à l'accabler (Job 2.2-3).
Satan revenait de son fief, la terre, pour s'assurer que tout était en ordre ou plutôt pour y semer la zizanie. L'Éternel lui fait à nouveau remarquer que son serviteur Job lui demeure fidèle malgré tous ses malheurs. En disant au diable: C'est pour rien que tu m'incites à accabler Job, Dieu lui renvoie la balle. Il reprend la même expression que l'Accusateur avait utilisée, lorsqu'il avait dit: Est-ce vraiment pour rien que Job révère Dieu? Par ces paroles, Satan avait calomnié Dieu en mettant en doute les mobiles de la fidélité de Job. Mais malgré les catastrophes qui se sont abattues sur lui, ce serviteur intègre modèle est demeuré ferme, ce qui fait que l'Éternel a gagné le pari en quelque sorte. C'est ce qu'il fait remarquer à Satan lorsqu'il lui dit: C'est pour rien que tu m'as incité à l'accabler.
Cette déclaration de Dieu prouve sans l'ombre d'un doute que les souffrances de Job n'ont rien à voir avec un péché qu'il aurait commis. Il s'ensuit qu'il peut effectivement arriver, à vous et à moi, un gros pépin dans la vie sans que nous y soyons pour quelque chose. Si bien des malheurs sont en lien direct avec une faute ou un comportement spécifique, volontaire ou pas, il en est d'autres qui vous tombent du ciel, comme on dit, sans aucune raison. Le rapport cause à effet ne se vérifie pas toujours.
Versets 4-5
Je continue le texte.
Mais l'Accusateur répondit:? Peau pour peau, tout ce qui est à lui, l'homme y renoncera en échange de sa vie. Mais porte donc la main sur son corps et l'on verra s'il ne te maudit pas en face ! (Job 2.4-5).
La locution Peau pour peau signifie: donnant, donnant. C'est comme ça que se faisait le commerce du troc. On s'échangeait des biens de consommation et des produits de valeur égale. À cette époque, le négoce des peaux d'animaux était fort prisé parce que celles-ci étaient utilisées comme couvertures, vêtements et à confectionner des abris. Elles avaient donc une grande valeur marchande et possédaient une valeur étalon en quelque sorte. Par ces paroles: Peau pour peau, Satan veut dire que l'homme est prêt à perdre tout ce qu'il possède, même sa famille, tant que lui-même n'est pas touché.
À ce stade de l'histoire, Job n'a plus rien sauf la santé et selon l'Accusateur, ce serait la raison pour laquelle il demeure fidèle à Dieu. Le diable a une bien piètre opinion de l'être humain et malheureusement, il a raison. En effet, nous avons tous notre talon d'Achille, des faiblesses particulières qui nous rendent particulièrement vulnérables au défaut de la cuirasse. Ainsi, quand nous perdons notre santé, notre monde s'écroule parce que la plupart d'entre nous, nous sommes des mauviettes. En tout cas, je parle pour moi.
Versets 6-7
Je continue le texte.
L'Éternel dit à l'Accusateur:? Il est en ton pouvoir, mais épargne sa vie. Alors L'Accusateur se retira de la présence de l'Éternel et il infligea à Job une douloureuse maladie de peau qui s'étendit de la plante des pieds jusqu'au crâne (Job 2.6-7).
Nous revoilà sur terre dans le pays d'Outs pour le prochain acte. Ce passage surprenant est plutôt déprimant parce que Satan obtient encore une fois gain de cause puisque l'Éternel accepte de se prêter à son jeu cruel de mettre Job à l'épreuve comme il le lui demande. Les mots hébreux utilisés pour décrire cette maladie de la peau sont traduits par ulcères purulents dans l'une des dix plaies d'Égypte, et par furoncles ailleurs.
Il existe une affection connue, une forme très grave d'inflammation du follicule de la peau qui va de la tête aux pieds et dont les symptômes correspondent à ceux qui sont énumérés tout au long du livre. Je les cite:
- démangeaisons extrêmes;
- noircissement de la peau qui tombe en lambeaux;
- défiguration du visage; poches noires sous les yeux;
- perte d'appétit, de poids, de ses forces;
- état anxieux et dépressif;
- difficultés à respirer;
- haleine fétide;
- douleurs constantes et fièvre.
Le moins qu'on puisse dire est que les souffrances de Job étaient épouvantables. Dorénavant, il n'a plus ni possessions, ni enfants, ni santé. Il n'est pas étonnant que nous ayons l'expression «pauvre comme Job ».
Cet homme est éprouvé au maximum. Il n'y a plus rien qu'il puisse perdre sauf la vie, mais cela n'arrivera pas parce que Dieu l'a interdit au diable. Ce qui arrive à Job défie l'imagination, et si nous n'avions pas eu les deux scènes célestes, nous ne pourrions comprendre ce qui se passe. Les souffrances de cet homme juste ont plusieurs objectifs. L'un d'entre eux est de défendre le caractère de Dieu qui a été dénigré par Satan. En effet, le diable a prétendu que l'Éternel n'était pas digne d'être vénéré pour lui-même et que si Job le servait, c'était uniquement parce qu'il en tirait un bénéfice en retour. Dieu veut donc défendre sa gloire bafouée en utilisant les souffrances de son serviteur.
Un autre objectif de la détresse de Job est de l'élever en l'humiliant à un niveau supérieur de discipline spirituelle. C'est un peu comme quand à l'armée on fait ses classes ou qu'on suit le peloton de sous-officiers; ça fait mal. Pour Job, c'est pareil, mais dans un tout autre domaine. Cette expérience terrible contribuera éventuellement à son bien, car le feu de l'épreuve va brûler les scories et façonner le caractère de Job qui scintillera alors comme un diamant. Mais en attendant, les ténèbres épaisses de la tempête du siècle l'ont enveloppé. Tout ça peut nous paraître plutôt rude pour ce serviteur fidèle et intègre, mais de toute façon, on ne peut pas comprendre Dieu. Je cite un passage de l'Ancien Testament:
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant les voies de l'Éternel sont élevées au-dessus de vos voies, et autant ses pensées sont élevées au-dessus des vôtres (Ésaïe 55.9).
Verset 8
Je continue le texte.
Job prit un morceau de poterie pour se gratter, et resta assis au milieu de la cendre (Job 2.8).
Des missionnaires qui ont oeuvré dans des cultures primitives ont rapporté avoir vu des personnes souffrant de cette forme d'ulcère purulent qui frappa Job. Ils ont aussi vu que ces malades adoucissaient leurs plaies en les recouvrant de cendre. Elle se trouvait à l'extérieur de la cité avec le reste des ordures. Quelle humiliation pour Job ! Lui qui siégeait aux portes de la ville comme chef juge, le voilà réduit au plus bas de l'échelle sociale des misères humaines. Il se trouve au milieu d'un tas d'immondices fréquenté par les mendiants, les lépreux et autres personnes peu recommandables, en train de se gratter les plaies qui le démangeaient atrocement pour ensuite les recouvrir de cendres.
Verset 9
Je continue.
Sa femme lui dit:? Tu persévères toujours dans ton intégrité ! Maudis donc Dieu et meurs ! (Job 2.9).
Job a perdu tout ce qu'il possédait ainsi que ses dix enfants, mais sa femme est toujours là. Il semble que Satan l'ait gardée en vie parce qu'il savait qu'elle était de son côté et que loin de soutenir son mari elle ajouterait à ses souffrances. En fait, elle fait encore mieux puisque son conseil «Maudis donc Dieu » est exactement ce que le diable voulait que Job fasse. Cette épouse se comporte donc exactement comme si elle était commanditée par Satan.
Verset 10
Je continue.
Mais il lui répondit:? Tu parles comme une insensée. Quoi ! nous recevrions de Dieu le bonheur, et nous ne recevrions pas aussi le malheur ! Au milieu de tous ces malheurs, Job ne commit pas de péché dans tout ce qu'il dit (Job 2.10).
Une nouvelle fois, Job voit avec justesse que derrière ses malheurs se trouve la main de l'Éternel qui dans sa souveraineté permet cette épreuve. Sa perspective théologique contraste fortement avec la vision habituelle des gens qui mettent en doute l'existence de Dieu à cause des calamités dans le monde et surtout de leurs problèmes. Le mal n'a pas son origine en Dieu, mais en Satan qui a choisi de se rebeller contre le Créateur. Cela dit, il est vrai que d'une certaine manière, l'adversité provient aussi de Dieu. Je cite deux passages de l'Ancien Testament:
Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis, car Dieu a fait l'un et l'autre. Qui donc n'a qu'à parler pour qu'une chose existe? Et celui qui commande, n'est-ce pas le Seigneur? Par sa parole, le Très-Haut ne suscite-t-il pas et le malheur et le bonheur? (Ecclésiaste 7.14; Lamentations 3.37-38).
Verset 11
Je continue le texte.
Or, trois amis de Job apprirent que tous ces malheurs venaient de fondre sur lui. Ils vinrent chacun de son pays. C'était Éliphaz de Témân, Bildad de Chouah, et Tsophar de Naama. En effet, ils décidèrent ensemble d'aller lui témoigner leur sympathie et le consoler (Job 2.11).
Éliphaz est d'abord mentionné parce qu'il était le plus âgé. C'est toujours lui qui parle en premier et le plus longuement. C'est un descendant d'Ésaü, frère de Jacob. Le second a pour ancêtre le plus jeune fils d'Abraham et le troisième est d'un village cananéen du sud de la Palestine. L'origine ethnique et géographique de ces trois amis confirme bien que cette histoire se passe au temps des patriarches, aux alentours de 1900 ans av. J-C. Ils étaient bien intentionnés et firent une démarche noble, suivant en cela les conseils du roi Salomon qui a écrit:
L'attention du sage se porte au lieu où l'on pleure un deuil. Il y a un temps pour pleurer et pour se lamenter et un temps pour garder le silence (Ecclésiaste 7.4; 3.4, 7).
Versets 12-13
Je finis ce chapitre 2.
Lorsqu'ils l'aperçurent de loin, ils ne le reconnurent pas, et ils se mirent à pleurer à grand bruit. Ils déchirèrent leur manteau et jetèrent de la poussière en l'air, au-dessus de leur tête. Puis ils restèrent là, assis par terre, à ses côtés, sept jours et sept nuits. Aucun d'eux ne lui dit un mot car ils voyaient bien combien sa souffrance était grande (Job 2.12-13).
Les trois amis sont très surpris de la sévérité de l'état de Job, un mort-vivant défiguré. Ils l'avaient connu alors qu'il vivait dans le luxe entouré de sa famille et maintenant il se trouve à la décharge municipale, recouvert d'ulcères purulents. Pendant une semaine, ils resteront muets tout en partageant le deuil et la douleur de Job selon les modalités de l'époque. Cette présence silencieuse fut sans aucun doute réconfortante pour Job.
Malheureusement, dans leurs réflexions, ces trois sages commencent à penser que la seule explication de ces souffrances est que leur ami a dû commettre une faute terrible dont il doit se repentir au plus vite. C'est ce point de vue qu'ils vont exposer dans leurs discours ultérieurs, essayant d'imposer leur fausse compréhension du problème à Job qui va se défendre avec véhémence, ce qui va entraîner un conflit qui ira en empirant au fil des dialogues. La sagesse humaine n'a pas vraiment de mots face à la souffrance, et moi non plus.
Cette histoire déroutante est un triste commentaire sur la condition humaine. Notre race est déchue. Vous et moi faisons partie et fréquentons des menteurs, des voleurs, des tarés de toute sorte et même des assassins. Comme Dieu est trois fois saint, il ne peut pas nous accepter tels que nous sommes. C'est la raison pour laquelle Jésus a dit à un chef des Juifs, raffiné, cultivé et religieux jusqu'au bout des ongles qu'il lui était indispensable de naître de nouveau s'il voulait entrer dans le royaume des cieux. Je cite les paroles du Christ:
Vraiment, je te l'assure: à moins de renaître d'en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3).
C'est au moment où je place ma foi en Jésus que cette nouvelle naissance a lieu dans mon âme. La condition humaine déjà tragique est compliquée par la présence de Satan et de ses nombreux démons qui sont très actifs sur notre planète. Ils jouissent d'une liberté surveillée, mais liberté quand même. Pour des raisons qui ne nous sont pas révélées, ils sont quelquefois autorisés à faire beaucoup de dégâts. C'est le cas avec la personne de Job à qui l'Éternel a ôté toute protection contre le malin sauf une. Il n'est pas permis aux forces du mal de le mettre à mort.
Au vu des interrogations humaines sur l'au-delà, l'Ancien Testament comporte bien des lacunes. Beaucoup d'histoires posent des problèmes qui suscitent une attente sans apporter de solutions. Quand j'étais au collège, nous avions un livre d'exercices de math destiné à nous aider à comprendre les leçons et dont les solutions se trouvaient à la fin. Un peu de la même manière, le Nouveau Testament donne des réponses plus satisfaisantes, même si elles ne sont pas toujours complètes, aux interrogations soulevées par l'Ancien. Cela dit, il nous faut souvent rester sur notre faim, car l'homme inquisiteur ne manque pas de poser beaucoup de questions sur lesquelles Dieu a choisi de garder le silence.
Pour ma part, si je peux effectivement répondre à bien des interrogations d'ordre spirituel, je n'ai pas inventé la poudre. Les mêmes problèmes auxquels devaient faire face les chrétiens de tous les siècles se posent pareillement à nous sans que personne n'y ait apporté une solution absolument satisfaisante. C'est ce qui explique en partie pourquoi beaucoup de gens choisissent de se révolter contre Dieu, de le rayer de leur vie, de décider qu'il n'existe pas ou qu'il n'a que faire de ce qui se passe dans leur vie.
Une lecture attentive aussi bien de l'ancien, mais surtout du Nouveau Testament montre pourtant clairement que le Créateur s'intéresse personnellement à chacun d'entre nous. Cela dit, il veut que je lui accorde ma confiance et que tous les domaines qui sont pour moi des points d'interrogation soient remplacés par des actes de foi. Je n'ai pas dit que c'était facile, tant s'en faut. Mais je ne dispose pas d'autre solution valable. Chaque fois que dans ma vie je me suis trouvé devant un mur ou dans un cul-de-sac, les paroles que l'apôtre Pierre a dites à Jésus me sont revenues en mémoire. Je les cite:
Seigneur, vers qui irions-nous? C'est toi qui as les paroles de la vie éternelle (Jean 6.68).
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