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Jour sélectionné:
16/03/2025
Portion biblique:
2 Corinthiens 1:21-2:12
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Chapitre 1

Verset 21

Dans presque tous les films de cape et d'épée, à un moment donné on voit le seigneur du coin ou un grand propriétaire terrien écrire une lettre importante, ça fait partie du script en quelque sorte. Puis ce personnage important plie sa missive avec grand soin pour ensuite faire couler de la cire à 2 ou 3 endroits avant d'y apposer son cachet qu'il porte sous forme de bague. Cette façon de faire protégeait la lettre des regards indiscrets.

Aujourd'hui dans notre monde contemporain, les lettres cachetées font partie du folklore et des films à grand spectacle ou sont utilisées pour donner un caractère solennel à une déclaration exceptionnelle lors d'une cérémonie particulière. L'équivalent moderne du document scellé à la cire est la lettre recommandée qui est effectivement tamponnée dans tous les sens. De cette façon, on est sûr qu'elle ne se perdra pas en route et sera livrée de main à main en bonne et due forme à la personne désirée.

À l'époque du Nouveau Testament, les cachets étaient très utilisés. C'est ainsi qu'un acheteur mettait son sceau sur une marchandise qu'il venait d'acquérir indiquant par là qu'il était le nouveau propriétaire et protecteur du bien en question. Au premier siècle de notre ère, tout le monde connaissait cette façon de procéder et c'est de cette conscience collective que l'apôtre Paul s'inspire pour expliquer le rôle du Saint-Esprit dans la vie d'un chrétien.

Verset 22

Je continue à lire dans le premier chapitre de la seconde Épître aux Corinthiens.

Et c'est encore Dieu qui nous a marqués de son sceau, comme sa propriété, et qui a mis dans notre coeur son Esprit comme acompte des biens à venir (2Corinthiens 1.22).

Cette vérité du croyant marqué du sceau de Dieu, comme d'un fer rouge pour ainsi dire, apparaît à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, et généralement sous la plume de l'apôtre Paul. Je cite un passage:

N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale (Éphésiens 4.30).

Le Saint-Esprit est le sceau qui confirme que le chrétien s'est identifié à Jésus et qu'il est la propriété de Dieu. C'est aussi ce que Paul veut dire lorsqu'il se décrit comme l'esclave ou le serviteur du Christ; il lui appartient en propre.

Je me souviens quand j'étais enfant j'aimais bien regarder les films de cow-boys à la télé et on y voyait presque toujours des voleurs de bétail. Pour identifier le troupeau de leur patron, les vachers d'un certain ranch marquaient les bêtes au fer rouge tandis qu'elles beuglaient, évidemment. Aujourd'hui encore dans les champs, on voit souvent des bovins qui portent un signe distinctif, généralement agrafé à l'oreille, qui identifie leur propriétaire.

Dans l'Évangile, le croyant est comparé à une brebis qui fait partie du troupeau de Jésus-Christ, le grand berger. Chacune d'entre elles porte la marque qui l'identifie comme appartenant au Seigneur. C'est une façon de dire que même si elle s'égarait temporairement, elle ne pourra pas se perdre, car Jésus la cherchera jusqu'à ce qu'il la retrouve. La présence du Saint-Esprit dans le croyant est donc la garantie qu'il fait partie de la famille de Dieu et une sécurité que le bon berger le mènera dans la bergerie éternelle en temps voulu. Pour en revenir au texte, Paul n'a pas seulement dit que Dieu nous a marqués de son sceau comme sa propriété , il ajoute qu'il a mis dans notre coeur son Esprit comme acompte des biens à venir. Ce mot acompte est un terme commercial qui fait référence au premier versement d'un montant total qui est dû.

Quand nous avons acheté notre maison, nous sommes allés une première fois chez le notaire pour signer le compromis de vente. On s'engageait à acheter ce logement pour une certaine somme et pour montrer notre bonne foi, nous avons versé ce jour-là un acompte qui, je crois, correspondait à 10 % du prix global. Ce premier chèque garantissait en quelque sorte que les 90 % de l'argent restant dû seraient versés au moment du contrat final. Lorsque Dieu donne le Saint-Esprit à un nouveau croyant, il offre une garantie que le salut complet, c'est-à-dire un corps de résurrection et toute la gloire qui l'accompagnent, lui sera éventuellement octroyé. C'est une certitude parce que la totalité de la somme due, le sang du Christ, a déjà été versée en totalité.

La présence de l'Esprit dans le croyant lui donne dans le temps présent un avant-goût des bénédictions à venir et la preuve que l'avenir a déjà commencé. Quand nous sommes sortis de chez le notaire une fois le compromis de vente signé, nous étions déjà propriétaires en puissance, mais pas dans les faits. Cependant, ce n'était qu'une question de temps avant que la maison soit bel et bien la nôtre. Bien sûr ici sur terre, le vendeur aurait pu se rétracter en nous versant des dommages et intérêts, mais dans le cas du Créateur, il est impossible qu'il change d'avis, car il est le Dieu fidèle par excellence, celui qui ne ment point et qui garde ses promesses.

Verset 23

Je continue maintenant le texte.

Pourquoi donc ne suis-je pas encore revenu à Corinthe? J'en prends Dieu à témoin sur ma vie: c'est parce que je voulais vous ménager (2Corinthiens 1.23).

Paul est tout à fait conscient que sa décision de reporter sa visite avait posé un problème aux Corinthiens. C'est pourquoi, par un serment solennel qui prend Dieu pour juge, il mise sa vie sur la véracité des explications qu'il donne. Contrairement à ce qu'il avait annoncé dans sa lettre précédente, Paul avait modifié ses projets de voyage. Mais il avait changé ses plans par égard pour eux, pour leur bien. En effet, en leur laissant du temps, il leur donnait la possibilité de se repentir et de régler leurs problèmes plutôt que d'être obligé de le faire sous la contrainte d'un acte disciplinaire en la présence de l'apôtre, ce qu'il cherchait à éviter.

Verset 24

Je continue.

Notre rôle n'est pas de dominer sur votre foi, mais de collaborer ensemble à votre joie, car vous tenez fermes dans la foi (2Corinthiens 1.24).

Paul ne voulait pas tirer parti du fait qu'il était le père spirituel de la plupart des Corinthiens. En effet, si la domination autoritaire peut produire une basse complaisance, elle ne conduit pas à l'obéissance qui vient de la foi, et c'est ce que l'apôtre recherchait pour ses enfants spirituels. De toute façon, la dictature n'était pas la façon de procéder du Christ. Paul explique donc sa position en se disant leur coéquipier. Il ne cherche pas à les dominer, mais à les aider. Sachant qu'ils étaient de vrais croyants, il voulait leur donner le temps nécessaire pour régler leurs problèmes de façon à ce que sa prochaine visite soit des retrouvailles joyeuses et pour lui et pour eux.

Chapitre 2

Versets 1-2

Dans la première partie du chapitre 2, le suivant, Paul continue à expliquer pourquoi il a changé d'avis et reporté sa visite. Je commence à lire.

C'est pourquoi j'ai décidé de ne pas retourner chez vous pour ne pas vous attrister de nouveau. Car si je vous plonge dans la tristesse, qui pourra encore réjouir mon coeur si ce n'est vous que j'aurais moi-même attristés? (2Corinthiens 2.1-2).

En d'autres mots, l'apôtre explique aux Corinthiens que s'ils sont peinés parce qu'il les désapprouve, il en sera heureux dans la mesure où ils se repentent. Cependant, Paul n'avait aucun désir de les réprimander à nouveau; au contraire, il voulait se réjouir avec eux. Dans ce passage, il fait allusion à une visite rapide de 2 ou 3 jours qu'il avait effectuée suite à l'envoi de sa première lettre et l'échec de la mission de Timothée. L'apôtre fut alors reçu très froidement et même humilié par un membre éminent de l'Église sans que quiconque se mette en peine ou intervienne pour prendre sa défense.

Cet événement avait été suivi d'une réprimande bien méritée de la part de Paul, mais qui avait profondément attristé les Corinthiens. Bien qu'apôtre, Paul n'était pas masochiste et n'avait donc aucune envie de renouveler une expérience plutôt pénible. Il cherchait à accomplir sa tâche tout en évitant les étincelles autant qu'il le pouvait. Voilà donc ce qui avait motivé son changement de plan.

Versets 3-4

Je continue.

Si je vous ai écrit comme je l'ai fait dans ma précédente lettre, c'était précisément pour qu'en venant chez vous je ne sois pas attristé par ceux-là mêmes qui devaient faire ma joie. J'ai, en effet, la conviction en ce qui vous concerne que ce qui fait ma joie fait aussi la vôtre à vous tous. Aussi est-ce dans une profonde détresse, le coeur serré et avec bien des larmes que je vous ai écrit cette lettre, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez combien je vous aime (2Corinthiens 2.3-4).

La lettre dont il est question est celle qui a remplacé la visite qu'il avait initialement prévue; elle ne nous est pas parvenue. Cette décision de l'apôtre était plutôt audacieuse étant donné que les Corinthiens avaient plutôt la tête dure ayant le plus grand mal à comprendre les vérités spirituelles. Ce qui est sûr dans tout ça est que Paul éprouvait des sentiments très forts à l'égard de ces chrétiens et que la rédaction de la lettre attristante avait été un vrai calvaire pour lui.

Néanmoins, l'apôtre n'avait fait que son devoir devant Dieu. En effet, celui qui est fidèle dans son ministère sans se montrer hargneux se doit de dire la vérité telle qu'elle est sans chercher à arrondir tous les angles et amadouer tout le monde. Je cite un passage d'une autre Épître où Paul met les points sur les I.

C'est pourquoi, devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui va juger les vivants et les morts, et dans la perspective de sa venue et de son règne, je te le recommande solennellement: proclame la Parole, insiste, que l'occasion soit favorable ou non, convaincs, réprimande, encourage par ton enseignement, avec une patience inlassable. Car le temps viendra où les hommes ne voudront plus rien savoir de l'enseignement authentique. Au gré de leurs propres désirs, ils se choisiront une foule de maîtres à qui ils ne demanderont que de leur caresser agréablement les oreilles (2Timothée 4.1-3).

C'est par amour pour ses paroissiens qu'un pasteur doit leur dire la vérité et reprendre ceux qui le méritent. En agissant ainsi, il se montrera un ouvrier fidèle pour son Seigneur.

Verset 5

Je continue le texte.

Si l'un de vous a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, mais vous tous, ou du moins une partie d'entre vous, pour ne rien exagérer (2Corinthiens 2.5).

L'événement qui attrista Paul lors de la visite pénible qu'il rendit aux Corinthiens et qui le poussa à rédiger sa lettre sévère avait pour origine l'attitude pourrie d'un certain membre de l'Église. Ce qui s'est exactement passé ne nous est pas révélé, mais il semblerait que quelqu'un ait mis Paul au défi de prouver son autorité apostolique. Les autres croyants ne se sont pas émus pour autant; ils ne se sont pas mêlés à cette altercation, supposant à tort que c'était une affaire privée qui ne les concernait pas. Ils étaient incapables de faire le lien entre l'autorité bafouée de l'apôtre et la validité de l'enseignement qu'ils avaient reçu de lui.

D'autre part, il est fort possible que l'homme qui a défié Paul soit aussi celui qui ait commis l'inceste dont il est question dans la première Épître. Les Corinthiens qui étaient tous issus d'un paganisme pur et dur n'avaient pas bronché le moins du monde devant cette immoralité grossière qui offensait même les non-croyants, et pourtant ils se prétendaient des chrétiens spirituels. Paul avait été abasourdi par leur laisser-faire et les avait rudement repris leur disant et je le cite:

Ceux du dehors, Dieu les jugera. Mais vous, chassez le méchant du milieu de vous (1Corinthiens 5.13).

Qui que soit le coupable en question, l'Église avait finalement réagi et l'avait excommunié.

Versets 6-8

Je continue le texte.

Le blâme que lui a infligé la majorité d'entre vous est suffisant pour cet homme. Aussi devriez-vous à présent lui accorder votre pardon et le réconforter, afin qu'il ne soit pas accablé par une tristesse excessive. Je vous engage donc à lui témoigner de l'amour (2Corinthiens 2.6-8).

L'expulsion infligée par toute l'Église ayant porté ses fruits, Paul rappelle que la discipline doit être exercée avec mesure et que son but est la réintégration de la personne dans la communauté chrétienne et non pas de la pousser à abandonner la foi suite à une excommunication qui n'en finirait plus. Les Corinthiens qui avaient commencé comme spectateurs indifférents avaient versé dans l'excès contraire et étaient devenus, semble-t-il, des accusateurs intraitables. C'est pourquoi Paul leur demande maintenant de pardonner au pécheur repentant. Dans une autre de ses Épîtres, il écrit:

Frères, si quelqu'un s'est laissé surprendre par quelque faute, vous qui vous laissez conduire par l'Esprit, ramenez-le dans le droit chemin avec un esprit de douceur. Et toi qui interviens, fais attention de ne pas te laisser toi-même tenter (Galates 6.1).

Toute attitude sainte nitouche du genre je suis meilleur que toi est totalement inacceptable de la part de quiconque se dit chrétien; une telle disposition d'esprit doit être sévèrement réprimandée.

Versets 9-11

Je continue le texte.

Car je vous ai aussi écrit pour vous mettre à l'épreuve et voir si vous obéissez en toutes choses. Celui à qui vous accordez le pardon, je lui pardonne moi aussi. Et si j'ai pardonné, pour autant que j'aie eu quelque chose à pardonner, je l'ai fait à cause de vous, devant le Christ, pour ne pas laisser Satan prendre l'avantage sur nous: nous ne connaissons en effet que trop bien ses intentions (2Corinthiens 2.9-11).

Paul désirait que l'Église de Corinthe suive ses instructions à la lettre parce que c'est lui qui les avait enseignés et il se sentait donc responsable de leur bien-être spirituel. Cet homme qui avait gravement offensé Paul s'était vu excommunier à la fois par l'apôtre et la communauté. C'est donc également ensemble qu'ils devaient le restaurer et le réintégrer dans l'assemblée. Et il était urgent d'agir avant que ce pécheur repentant, l'âme découragée abandonne la foi.

Satan est par définition l'ennemi de Dieu; il cherche donc à nuire continuellement à l'Église de Jésus-Christ. Il aurait donc préféré que cet homme insolent et rebelle reste dans l'assemblée et répande son mauvais esprit à un maximum de membres. Ça n'a pas marché. Alors maintenant que ce pécheur s'est repenti, le diable va se démener autant qu'il peut afin qu'il ne retourne pas dans la communauté. Sachant cela, Paul veut tout faire pour contrecarrer ses plans. Il désire qu'au plus vite l'Église témoigne de l'amour à cet homme et pardonne son attitude, sinon, l'âme découragée, il risque de retourner au paganisme dont il est issu, et alors Satan aura marqué un point dans le combat qui l'oppose à Dieu.

Un autre objectif du diable dans cette affaire était de creuser un fossé entre l'Église et l'apôtre. Voilà pourquoi il était également important que les relations, qui unissaient Paul, les Corinthiens et l'offenseur, soient rétablies. Il apparaît donc clairement que si Paul avait modifié ses plans de voyage, c'était uniquement pour le bien-être des Corinthiens. Au lieu de se rendre lui-même sur place, il avait envoyé Tite, un de ses collaborateurs, avec une lettre de sa part.

Versets 12-13

Je continue.

Je suis allé à Troas pour y annoncer la Bonne Nouvelle du Christ. J'y ai trouvé, grâce au Seigneur, des portes largement ouvertes à mon activité. Cependant, je n'ai pas eu l'esprit tranquille parce que je n'y avais pas retrouvé mon frère Tite. C'est pourquoi j'ai pris congé des croyants et je suis parti pour la Macédoine (2Corinthiens 2.12-13).

La Macédoine était la province romaine de la moitié sud de la Grèce. Troas se trouvait au nord-ouest de ce qui est aujourd'hui la Turquie, et à proximité du site de la fameuse ancienne ville de Troie. Si aujourd'hui il ne reste de Troas que des ruines, à l'époque du Nouveau Testament, c'était le principal port d'embarquement des voyageurs allant de Turquie en Grèce. C'était donc à Troas que Paul avait initialement projeté de rencontrer Tite qui revenait de Corinthe, afin de connaître la situation de cette Église.

Tandis qu'il l'attendait, et avant de poursuivre son voyage en Grèce, il avait espéré annoncer l'Évangile dans cette importante colonie romaine où Dieu lui avait donné une occasion favorable d'y prêcher la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Mais au fil du temps, ne voyant pas Tite venir, il devint de plus en plus inquiet. Non seulement il se faisait du souci pour l'Église de Corinthe dont il était sans nouvelles, mais il craignait aussi pour la vie de son collaborateur, car ce dernier portait peut-être avec lui une partie de la collecte qui avait été faite en faveur des croyants déshérités de Jérusalem. Or les bandits de grand chemin abondaient à cette époque. Plus loin dans cette Épître, Paul va continuer l'histoire et dira:

À notre arrivée en Macédoine, nous n'avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses: conflits au-dehors, craintes au-dedans (2Corinthiens 7.5).

Le grand apôtre Paul était lui aussi sujet à certaines des faiblesses qui sont les miennes. Ça me rassure. Il n'était pas un surhomme, il éprouvait de la peine, des soucis et des craintes. Mais envers et contre tout, il fut un serviteur de Dieu modèle et un exemple à suivre.


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