Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 5
Versets 6-7
Depuis toujours, les hommes ont cherché à comprendre le sens de la vie et comment s'y prendre pour en profiter au mieux et surtout éviter la souffrance le plus possible. Aujourd'hui, on s'oriente vers toutes les formes d'ésotérisme qui soient, mais les résultats ne sont pas très concluants. Le grand roi Salomon, célèbre pour sa sagesse, a écrit de nombreux proverbes et sentences dont une partie nous est parvenue. Grâce à la connaissance et au discernement surnaturels qui lui avaient été octroyés, il fut rendu capable de s'exprimer avec intelligence sur bien des sujets de la vie courante. Il n'est donc pas surprenant qu'il ait aussi parlé de l'amitié. À ce sujet, il a dit:
Il y a des amis qui apportent le malheur, mais un véritable ami est plus attaché qu'un frère (Proverbes 18.24).
Trois soi-disant amis de Job sont venus le voir dans le but de lui remonter le moral. Le premier a commencé son discours, mais plus il avance et plus on s'enfonce dans la glèbe, pour ne pas utiliser un autre mot. Les deux autres seront pires. Il en ressort que ce pauvre homme n'avait décidément personne dans son entourage qui aurait pu jouer le rôle d'un frère.
Versets 8-16
Je continue à lire dans le chapitre 5 du livre de Job qui continue le discours d'Éliphaz.
Pour moi, j'aurais recours à Dieu. Oui, c'est à Dieu que je présenterais ma cause. Il fait de grandes choses qu'on ne saurait comprendre et des prodiges innombrables. C'est lui qui fait tomber la pluie sur la surface de la terre et qui répand les eaux à travers les campagnes. Ceux qui sont abaissés, bien haut il les élève, ceux qui sont affligés trouvent la délivrance. Il déjoue les intrigues des plus rusés et leur main ne peut achever ce qu'elle a commencé. Il attrape les sages au piège de leur propre ruse, et les projets des plus perfides il les prend de vitesse. En plein jour, ils rencontrent de profondes ténèbres, à midi, ils tâtonnent comme à la nuit tombée. Il arrache le pauvre de l'épée de leur bouche, il sauve l'indigent de la main du puissant. Ainsi le miséreux a de quoi espérer, et la perversité a la bouche fermée (Job 5.8-16).
Éliphaz invite Job à se confier en l'Éternel, surtout lorsqu'il dit: Pour moi, j'aurais recours à Dieu. Oui, c'est à Dieu que je présenterais ma cause. Voilà de très belles paroles pieuses et vraies, mais elles sont mal appliquées. Dans sa bouche, elles expriment le point de vue simpliste de cause-effet selon lequel le péché engendre automatiquement le châtiment. Ce faux-ami suggère le plus sérieusement du monde qu'il suffit à Job de se confier en Dieu pour qu'il soit délivré de sa détresse. Ce n'est que de cette façon qu'il résoudra son problème et échappera au malheur. Éliphaz met l'Éternel au niveau des camelots avec qui on fait du troc en quelque sorte. Son conseil tombe plutôt mal, car justement, Dieu voulait montrer à Satan que Job lui faisait confiance malgré ses souffrances inexplicables.
Verset 17
Je continue.
Ah ! certes, bienheureux celui que Dieu corrige, qui n'a pas de mépris pour les leçons du Tout-Puissant (Job 5.17).
Cette affirmation est également vraie, mais Éliphaz s'en sert pour mettre le fer dans la plaie de Job alors qu'elle ne s'applique pas du tout à lui. En substance, il lui dit: Tu souffres parce que tu as fait le mal et Dieu te châtie pour ton bien. À cause du préambule du livre, on sait très bien qu'il n'en est pas ainsi pour cet homme juste et intègre, mais qu'il est l'enjeu d'une bataille au plus haut niveau entre Satan et le Tout-Puissant.
Lorsque quelqu'un est dans la douleur, c'est de compassion qu'il a besoin. Avant tout, il faut bien se garder de paraître comme un propre juste en portant contre lui un jugement à l'emporte-pièce. Et même s'il est évident qu'il a commis une faute qui est à l'origine de ses problèmes, ce n'est pas le moment de le blâmer.
Verset 18
Je continue.
Car Dieu inflige la blessure, mais il la panse aussi et même s'il meurtrit, sa main guérit ensuite (Job 5.18).
Éliphaz s'est montré un piètre ami de Job et il avait une vue très mécaniste de la vie. Pourtant, ici il nous donne une vision de Dieu correcte qui correspond à celle de l'ensemble des Textes Sacrés et en particulier des Psaumes. Il dit en substance «Qui aime bien, châtie bien ! », ce qui correspond aussi à la position des auteurs du Nouveau Testament. Je cite un passage:
Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu'il aime: il châtie tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils (Hébreux 12.5-6).
Verset 19
Je continue le texte.
Six fois, dans la détresse, il te délivrera. Dans sept calamités, le mal t'épargnera (Job 5.19).
Dans cette formule conventionnelle, le chiffre 7 symbolise la plénitude, la totalité d'une chose. C'est ainsi que le 7e jour de la création Dieu se reposa, ce qui est une façon de dire que son oeuvre était alors terminée. Dans le livre des Proverbes nous est donnée une liste dont il est dit:
Il y a six choses que l'Éternel déteste, et même sept qui lui sont en horreur (Proverbes 6.16).
Ces sept comportements sont représentatifs de ce qu'il y a de pire aux yeux de Dieu. Il s'agit de l'arrogance, du mensonge, du meurtre des innocents, du mal prémédité, du mal pour le plaisir, des faux témoignages et de provoquer la division entre frères. L'expression «Dans sept calamités, le mal t'épargnera » signifie que Dieu accorde la délivrance dans les situations les plus diverses .
Versets 20-23
Je continue le texte.
Au temps de la famine, il te gardera de la mort au milieu du combat, il te préservera du glaive. Tu seras à l'abri du fouet de la langue et tu ne craindras pas le désastre à venir. Tu pourras te moquer de la dévastation comme de la disette, et tu n'auras pas peur des animaux sauvages. Un pacte te liera aux pierres de la terre, et quant aux animaux sauvages, ils seront en paix avec toi (Job 5.20-23).
Toutes ces promesses ressemblent à celles qu'on trouve ailleurs dans l'Ancien Testament, surtout dans les livres poétiques. Elles s'adressent à ceux qui ont une conduite droite aux yeux de Dieu et qui sont sous l'un des régimes de l'Ancienne Alliance, il y en a plusieurs. À cette époque, les bénédictions divines étaient avant tout d'ordre matériel tandis que sous le régime de la grâce du Nouveau Testament où nous sommes actuellement, les promesses de Dieu sont essentiellement d'ordre spirituel. Éliphaz qui voit la vie non pas en rose, mais en noir et blanc fait du principe de la rétribution divine une règle absolue comme si Dieu nous devait quelque chose.
Dans la réalité d'ici-bas, et cela même sous le régime de l'Ancienne Alliance, ces promesses ne s'appliquaient jamais systématiquement, ce qui apparaît clairement tout au long des Écritures. En ce qui concerne Job, c'est même exactement le contraire qui s'est produit pour lui, et pourtant il a toujours mené une existence pieuse et intègre.
Versets 24-26
Je continue le texte.
Tu verras le bonheur régner dans ta demeure. Quand tu visiteras tes troupeaux au bercail, rien n'y fera défaut. Tu pourras constater combien ta descendance sera nombreuse et ta progéniture poussera comme l'herbe. Tu entreras dans le sépulcre dans la mûre vieillesse comme un tas de gerbes qu'on dresse à la saison voulue (Job 5.24-26).
Une nouvelle fois, Éliphaz enfonce profondément le fer dans la plaie de Job. On se demande s'il est bête ou méchant, s'il parle sans réfléchir ou dans le but de faire du mal. Une des paroles du livre des Proverbes lui va comme un gant. Je la cite:
Tel, qui bavarde à la légère, blesse comme une épée; Mais la langue des sages apporte la guérison (Proverbes 12.18).
Ce n'est pas ce faux-ami qui passera pour sage, car au lieu d'être un agent d'apaisement, il mentionne avec force détails tout ce que Job a perdu: le bonheur de sa demeure, ses nombreux troupeaux, toute sa progéniture, c'est-à-dire ses dix enfants. Et pour clore le tout, Éliphaz place une belle cerise empoisonnée sur le gâteau. Il affirme que semblable à la gerbe qui est rentrée au grenier que lorsqu'elle est mûre, le juste ne meure qu'après une longue vieillesse heureuse. Il dit tout cela à Job qui se trouve à des années-lumière de cet idéal puisqu'il est moribond avec déjà un pied dans la tombe.
Verset 27
Je finis ce chapitre.
Oui, nous l'avons examiné: cela est bien ainsi. Écoute donc ces choses, et fais-en ton profit (Job 5.27).
Cette façon de terminer cette tirade me fait penser aux bandes dessinées de mon enfance dans lesquelles les Indiens finissaient leurs discours en disant: Ugh ! C'est donc bien sur la base de son expérience que le sage Éliphaz a parlé. Que le monde entier prenne note.
Dans ce premier et malheureux réquisitoire, le premier des trois amis s'est exprimé sans prendre de gants. Il a décidé que Job avait besoin qu'on le secoue en désapprouvant ouvertement son attitude. Éliphaz ne cherche pas à comprendre l'état d'esprit de son ami. Pour lui, les choses sont très simples: Dieu étant juste, il ne peut infliger à l'une de ses créatures un châtiment immérité. La détresse de Job est donc forcément due au châtiment divin qui sanctionne une faute cachée qu'il a commise. Donc, au lieu de ruer dans les brancards, Job devrait plutôt accepter la correction que l'Éternel lui inflige et se repentir, alors il sera rétabli. Il fallait quand même y penser. Éliphaz a pris des vérités partielles et les a collées sur la figure de Job à tort et à travers.
Si dans certaines circonstances très particulières une telle démarche avait pu être acceptable, elle ne s'applique absolument pas au cas présent. Mais la possibilité de se tromper n'effleure pas un instant la pensée simpliste d'Éliphaz qui est persuadé d'avoir raison.
Chapitre 6
Versets 1-3
Nous voici arrivés au chapitre 6, où débute le second discours de Job. Je commence à lire.
Job répondit alors: Ah ! si mon affliction pouvait être pesée et s'il était possible de mettre toute ma misère sur les plateaux d'une balance, assurément mon malheur est plus pesant que le sable des mers, c'est pourquoi mes paroles vont jusqu'à la folie ! (Job 6.1-3).
Job est conscient d'être allé un peu loin dans les propos de sa première complainte, mais il ne faisait que refléter sa profonde détresse. C'est pourquoi tout ce qu'il demande à ses amis est de le comprendre, de l'écouter avec bienveillance, ce qu'Éliphaz lui a refusé tout net et avec dureté. En effet, il n'a montré aucune empathie, mais s'est contenté de lui faire la morale en l'accusant de fautes imaginaires parce qu'il a une vision tout à fait erronée et bien trop simpliste du monde spirituel, de Dieu et de la situation de Job.
Versets 4-5
Je continue.
Car les flèches du Tout-Puissant sont plantées dans mon être et mon esprit boit leur poison, oui, je suis assailli par les terreurs que Dieu m'envoie. Un âne se met-il à braire pendant qu'il broute l'herbe tendre? Un boeuf se met-il à mugir quand il est devant son fourrage? (Job 6.4-5).
De façon imagée, Job répond que ce n'est pas pour rien qu'il a prononcé la complainte qu'Éliphaz lui reproche, mais parce qu'il souffre cruellement, ce que ses amis devraient comprendre, car c'est la moindre des choses. Job compare ses souffrances aux douleurs que provoquent des flèches empoisonnées. À cette époque, les archers utilisaient effectivement de telles armes lorsqu'ils étaient engagés dans un combat. Job se sent percé de toutes parts par le jugement que Dieu lui envoie sans qu'il comprenne pourquoi.
Versets 6-7
Je continue.
Un repas fade et insipide se mange-t-il sans sel? Peut-on trouver de la saveur dans le blanc d'un oeuf cru? Ce qu'autrefois je refusais est devenu ma nourriture. C'est là mon pain, même s'il me répugne (Job 6.6-7).
Il faut ajouter du sel au blanc d'un oeuf pour lui donner du goût, les deux vont ensemble. Pareillement, Job trouve normal que sa complainte accompagne sa profonde détresse. Ses aliments ont été remplacés par la souffrance. Il ajoute qu'il ne se complaît pas dans cette situation horrible, mais la déteste.
Versets 8-10
Je continue.
Ah ! qui fera aboutir ma requête ! Que Dieu m'accorde ce que j'espère ! Que Dieu consente à m'écraser ! Qu'il laisse aller sa main et me détruise. J'aurai du moins un réconfort, et je tressaillirai de joie au sein de tourments implacables, car je n'aurai trahi aucun des ordres du Dieu saint (Job 6.8-10).
Job se sent incapable de continuer plus longtemps, c'est pourquoi il veut mourir afin d'être libéré de ses tourments. Dieu lui a déjà pris toutes ses possessions, dont ses enfants. Ensuite, il lui a ôté la santé en l'affligeant d'ulcères purulents. Job demande maintenant le coup de grâce. S'il meurt rapidement, il n'aura pas le temps de tomber dans le péché en désobéissant aux lois divines. Il faut souligner que malgré ses souffrances et son désespoir, cet homme n'a aucune intention de se suicider. La mort et la vie sont des prérogatives divines et nul n'a le droit de tuer son prochain ou soi-même.
Soit dit en passant que selon l'enseignement des Écritures, la société a le devoir d'appliquer la peine capitale aux crimes de sang et à certains autres. La raison d'un tel châtiment n'est pas une vendetta dont le but serait de soulager le besoin de vengeance des proches de la victime, mais bien plutôt un acte de justice destiné à laver l'affront fait au Créateur, l'auteur de la vie.
Dans ce passage, Job mentionne son innocence pour la première fois. Il le fera encore souvent par la suite. On peut reprocher à cet homme au demeurant intègre qu'il trouve sa fierté dans sa bonne conscience et sa conduite droite.
Cela dit et à sa décharge, il faut tenir compte du fait qu'il était sous le régime de la conscience. En effet, à cette époque, l'humanité possédait une certaine révélation de Dieu qui leur demandait de se garder de toute forme du mal et d'obéir à ce qu'il leur avait dit être sa volonté. Or, Job avait apparemment fait cela toute sa vie, c'est pour cela qu'il était prêt à rencontrer son Créateur. Il avait suivi avant l'heure un conseil que le roi Salomon donnera 1 000 ans plus tard et que je cite:
Tiens compte de ton Créateur au temps de ta jeunesse, avant que ne t'adviennent les jours mauvais et avant que ne viennent les années dont tu te diras: «Je n'y prends pas plaisir !» (Ecclésiaste 12.1).
Il faut se mettre à la place de Job, il n'avait devant lui que misère et souffrances, alors on ne peut pas lui reprocher de demander la mort.
Versets 11-13
Je continue le texte.
Pourquoi espérerais-je quand je n'ai plus de force? À quoi bon vivre encore vu la fin qui m'attend? Du roc ai-je la résistance? Mon corps est-il de bronze? Et puiserai-je encore en moi des ressources pour m'en sortir? Toute aide m'est ôtée (Job 6.11-13).
Job rejette la suggestion pieuse qu'Éliphaz lui a faite d'être patient dans son épreuve. Il dit qu'il n'est pas un surhomme, il ne dispose plus de ressources en lui. Apparemment, il a déjà demandé à Dieu de le délivrer, mais en vain. Le ciel est resté d'airain; il n'a reçu aucune réponse. Il se voit donc au fond du trou pour de bon. Une parole d'un psaume qui parle du Messie souffrant s'applique bien à Job. Je la cite:
Il a brisé ma force au milieu de ma course, et abrégé mes jours (Psaumes 102.24).
Il ne reste donc plus aucun espoir à cet homme éprouvé sinon celui de mourir et de trouver ainsi la délivrance de ses souffrances.
Verset 14
Je continue le texte.
L'homme désespéré a droit à de la compassion de la part d'un ami, oui, même s'il cessait de révérer le Tout-Puissant (Job 6.14).
Quand une personne est au désespoir, et si effectivement elle a des amis, alors c'est le moment ou jamais pour eux d'avoir de la pitié, de se montrer loyal envers lui par leur présence et leur écoute. Et même si à cause de ses souffrances leur ami venait à se rebeller contre Dieu, ils devraient malgré tout lui montrer de la compassion. Je cite une parole du livre des Proverbes:
Un ami aime en tout temps et, quand survient l'adversité, il se révèle un frère (Proverbes 17.17).
Job appelle de toutes ses forces la compréhension de ces trois hommes qui sont venus soi-disant pour l'encourager.
Versets 15-17
Je continue le texte.
Mes amis m'ont trahi comme un torrent, comme un de ces cours d'eau dont le lit est à sec. Lorsque la glace fond et que les neiges s'engloutissent en eux, ils charrient des eaux troubles. Mais à la saison sèche, leurs cours tarissent. Quand viennent les chaleurs, ils s'éteignent sur place (Job 6.15-17).
Job compare ses amis aux torrents de montagne asséchés. C'est en été quand il fait chaud qu'on a le plus besoin d'eau, mais c'est aussi à cette époque qu'ils sont à sec. Les attentes de Job ont été amèrement déçues. Juste au moment où il avait besoin du verre de l'amitié, pourrait-on presque dire, ou tout au moins d'un peu de compassion pour adoucir ses souffrances, ses soi-disant amis le lâchent. Il avait espéré de leur part du réconfort, la reconnaissance de sa piété et de sa droiture, l'encouragement que malgré les apparences Dieu ne l'avait pas abandonné, l'assurance qu'un jour il serait délivré de sa détresse. Mais ils ne vont rien lui apporter sinon des accusations et des reproches. Ils l'accuseront d'hypocrite, ajouteront des insultes à ses calamités et verseront du vinaigre au lieu d'huile sur ses plaies. Job va vivre une parole du livre des Proverbes qui dit:
Se fier à un homme déloyal au jour du malheur, c'est comme se fier à une dent branlante ou à un pied chancelant (Proverbes 25.19).
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