Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 9
Introduction
En Occident, de plus en plus de gens adhèrent à la croyance que nous sommes comme les animaux et qu'une fois dans la tombe tout est fini. En réalité, cette idée est très récente, car depuis la nuit des temps, l'homme a cru qu'après la mort l'éternité commençait et que la vie continuait sous une autre forme. C'est pourquoi il se pose des questions sur son devenir dans l'au-delà. Jusqu'à notre époque moderne, qui a commencé avec la révolution industrielle, les gens essayaient de se préparer pour leur dernier grand voyage par des prières, des rites, des bonnes oeuvres et que sais-je encore.
Dans les religions orientales et pour ceux qui sont catholiques, ces pratiques font toujours partie de leur vie. Seulement, voilà, il reste une très grande interrogation à laquelle il me faut trouver une réponse et qui est: Que dois-je faire pour être considéré comme juste devant Dieu? Il y a environ 4 000 ans, le patriarche Job posait cette même question.
Versets 1-2
Je continue à lire le livre qui porte son nom au chapitre 9.
Alors Job répondit: Oui, certes, je le sais, il en est bien ainsi: comment un homme serait-il juste devant Dieu? (Job 9.1-2).
Bildad, le deuxième des trois amis, vient de finir son discours accusateur contre Job qui va lui répondre. Mais il commence par approuver une des affirmations d'Éliphaz, le premier de ses amis, lorsqu'il a dit:
L'homme serait-il juste devant Dieu? Serait-il pur devant celui qui l'a fait? (Job 4.17).
Et puis, il accepte aussi la question de rhétorique posée par Bildad, qui est:
Dieu peut-il fausser le droit ou la justice? (Job 8.3).
La réponse est bien sûre que non, car Dieu est absolument juste. Job reconnaît qu'il est loin d'être parfait et donc qu'il ne pourrait se justifier devant le Tout-Puissant. Plus loin, il avouera même son besoin d'un avocat pour le représenter devant la barre de la Haute Cour de Justice de l'univers. Ce médiateur auquel il aspire est bien sûr la personne du Christ.
Versets 3-4
Je continue le texte.
Qui donc s'aviserait de plaider contre Dieu? Même une fois sur mille, Dieu ne lui répondra pas. Dieu est riche en sagesse, et puissante est sa force. Qui pourrait le braver et s'en sortir indemne? (Job 9.3-4).
Job voit en l'Éternel un Créateur immense, qui est partout à la fois et connaît toute chose, et dont la puissance est infinie. Mais sa relation avec lui repose sur du donnant-donnant, du troc en somme. On peut être sûr que Dieu n'est pas satisfait de cet arrangement et qu'il veut le corriger grâce à cette épreuve. Au début du livre, on voit que Job savait que l'Éternel pardonne les péchés, mais sa compréhension de sa grâce et de sa compassion est limitée. Si Job reconnaît qu'il ne pourrait argumenter contre Dieu, cela n'empêche pas qu'il désire passionnément une réponse à ses questions et surtout savoir pourquoi le malheur l'a frappé.
Le vocabulaire qu'il emploie comprend de nombreux mots et expressions empruntés au domaine judiciaire. Il dit exactement: Qui donc s'aviserait de faire un procès contre Dieu? Question de rhétorique bien sûr qui exige personne comme réponse. Et pourtant, plus loin dans l'histoire, Job va quand même tenter de lui faire un procès. Je cite les passages:
Et je veux dire à Dieu: Ne me traite pas en coupable, fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie. Que le Dieu tout-puissant me donne sa réponse. Quant à l'acte d'accusation rédigé par mon adversaire, je m'en ceindrais le front comme d'un diadème. L'Éternel demanda alors à Job: Celui qui intente un procès au Tout-Puissant a-t-il à critiquer? Celui qui conteste avec Dieu, a-t-il quelque chose à répondre? (Job 10.2; 31.35-36; 40.1-2).
Une fois que Dieu donnera à Job l'occasion de l'accuser, ce dernier restera bouche cousue. Je cite le passage.
Et Job répondit à l'Éternel: J'ai parlé à la légère: que te répliquerai-je? Je mettrai plutôt ma main sur ma bouche (Job 40.3-5).
Versets 5-10
Je continue le texte.
Lui qui déplace les montagnes sans qu'elles ne s'en doutent et les renverse en sa colère, il fait trembler la terre jusqu'en ses fondations: ses colonnes chancellent. Il ordonne au soleil de ne pas se lever, et met sous scellés les étoiles. Lui seul déploie le ciel et marche sur la mer, sur ses plus hautes vagues. Il a fait la Grande Ourse, Orion et les Pléïades, et les constellations australes. Il accomplit des oeuvres grandioses, insondables, et des prodiges innombrables (Job 9.5-10).
Job sait très bien que c'est Dieu qui fait trembler la terre et modifie sa topographie, qu'il déplace les astres et les nuages pour voiler le soleil et les étoiles, qu'il se manifeste dans les tempêtes et a mis en place les constellations. Comme tous les gens de son acabit, Job s'intéressait certainement à l'astronomie, mais croyait que c'était Dieu qui gouvernait la vie des hommes. Il ne pensait pas être né sous une mauvaise étoile, une superstition qui remonte loin dans le temps et qui émane de l'astrologie. Au Moyen-Âge, les gens y croyaient dur comme fer. Shakespeare, dans son oeuvre dramatique Antoine et Cléopâtre, fait dire au général romain:
La faute, mon cher Brutus, n'est pas dans les étoiles, mais en nous-mêmes qui sommes des sous-fifres.
Versets 11-14
Je continue le texte.
Si Dieu passait près de moi, je ne le verrais pas, puis il s'éloignerait, je ne m'en apercevrais pas. Qui peut lui retirer la proie qu'il prend de force? Qui osera lui dire: «Que fais-tu là?» Dieu ne retient pas sa colère. Et devant lui s'effondrent toutes les cohortes de Rahab. Combien moins oserais-je lui donner la réplique, et quels mots choisirais-je pour plaider avec lui? (Job 9.11-14).
On entre dans ce qui fera partie plus tard de la mythologie babylonienne relative à la création. L'idée du texte est que Dieu triomphe totalement sur ses adversaires, qu'ils soient réels ou imaginaires et en particulier sur les forces du mal. Face à une telle puissance, Job n'a aucun recours contre lui.
Versets 15-20
Je continue.
Même si je suis juste, je ne peux rien répondre. Je ne puis qu'implorer la pitié de mon juge. Si même, à mon appel, il daignait me répondre, je ne pourrais quand même pas croire qu'il m'écoute, car il m'a fait passer sous un vent de tempête, il a multiplié mes blessures sans cause. Il ne me permet pas de reprendre mon souffle, tant il me rassasie de fiel. Recourir à la force? Mais il est le plus fort. Ou faire appel au droit? Qui donc l'assignera? Si j'étais juste, c'est ma bouche elle-même qui me condamnerait. Si j'étais innocent, ma bouche me donnerait tort (Job 9.15-20).
Si Job se prétendait juste, il s'auto-condamnerait, car Dieu pourrait toujours lui reprocher quelque chose, ce qui fait qu'il ne lui est pas possible de se justifier lui-même. Ceux qui pensent qu'ils ont mené une vie à peu près convenable pour être reçus au paradis n'ont pas compris que la moindre faute en ferme les portes à jamais. Les meilleurs d'entre nous sont au moins menteurs et voleurs, ce qui nous disqualifie d'entrer dans le royaume des cieux grâce à nos mérites. Sur la base de son intégrité, Job ne peut obtenir une audience avec un Dieu aussi redoutable; la seule chose qu'il puisse espérer est la miséricorde.
Versets 21-24
Je continue.
Suis-je vraiment intègre? Je ne saurais le dire: je méprise ma vie. Que m'importe, après tout ! C'est pourquoi j'ose dire: «Dieu détruit aussi bien l'innocent que l'impie.» Quand survient un fléau qui tue soudainement, Dieu se rit des épreuves qui atteignent les justes. Quand il livre un pays au pouvoir des méchants, il en aveugle tous les juges. Et si ce n'est pas lui, alors, qui est-ce donc? (Job 9.21-24).
Une nouvelle fois, Job déclare la souveraineté absolue de Dieu, mais cela ne lui est d'aucun secours. Après tout ce qu'il a souffert, il ne sait plus très bien où il en est vis-à-vis de ce Dieu implacable et si grand qui l'opprime. Parce qu'il est convaincu de son innocence, il doute pour la première fois, mais non la dernière, de la justice et de la bonté de Dieu.
Accablé de douleurs, Job est en train de perdre pied. Il va très loin dans ses pensées, se laissant aller à dire des paroles que Dieu qualifiera plus tard de sans intelligence. Par la suite, il regrettera ses propos inconsidérés.
Versets 32-35
Je continue plus loin et finis ce chapitre.
Car il n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réplique ou pour que nous allions ensemble au tribunal. Au moins s'il y avait un arbitre pouvant s'interposer et trancher entre nous (Job 9.32-33).
Comme Job croit que l'Éternel est dans ses torts de lui envoyer de telles souffrances, il souhaite l'intervention d'un arbitre entre eux deux. Sans le savoir, il prophétise l'incarnation du Fils de Dieu qui naquit à Bethléhem afin de venir habiter parmi nous. Je cite un passage de l'Évangile que je compresse:
Celui qui est la Parole est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli. Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père: plénitude de grâce et de vérité ! (Jean 1.11-14).
Le Christ était à la fois Dieu et homme parfait. Sa vie sans faute témoigne contre nous que nous sommes des pécheurs qui ont besoin d'un sauveur. Sa mort expiatoire sur la croix en tant qu'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde le désigne comme le Sauveur dont nous avons besoin. Depuis son ascension dans les cieux après la résurrection, il est devenu le médiateur au moyen duquel nous pouvons librement nous approcher de Dieu et obtenir miséricorde. Je cite un passage:
Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus dans nos besoins (Hébreux 10.19; 4.16).
Chapitre 10
Versets 1-2
Nous voici au chapitre 10 qui continue la plainte de Job. Je commence à lire.
Je suis dégoûté de la vie, je ne retiendrai plus mes plaintes, je veux exprimer l'amertume qui remplit tout mon être. Et je veux dire à Dieu: Ne me traite pas en coupable, fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie (Job 10.1-2).
Job s'adresse à nouveau à Dieu. Comme il n'y a aucun médiateur possible, il décide de prendre sa propre défense et d'exprimer toute sa détresse, tout ce qu'il ressent sans réserve et sans souci des convenances. Il est à nouveau très clair que Job a la même théologie que ses amis. Il croit comme eux que Dieu le tient pour coupable et le traite comme tel, bien qu'il se considère innocent d'une grosse faute cachée.
Verset 3
Je continue.
Prends-tu plaisir à m'accabler, à mépriser ta créature, ce que tes mains ont fait? Est-ce bien de favoriser les desseins des méchants? (Job 10.3).
Apparemment, Job connaissait quelques crapules de la pire espèce qui prospéraient tandis que lui, qui s'efforçait de mener une vie droite, est emporté par les souffrances. C'est en effet une injustice de la vie qui est malheureusement courante. À ce sujet, les Écritures sont très réalistes puisqu'à plusieurs reprises certains auteurs de Textes Sacrés soulèvent ce problème épineux.
Si Job se contentait de dire qu'il ne comprend pas pourquoi tant de calamités lui sont tombées dessus, il ne ferait aucun mal. Mais de là à accuser l'Éternel, de prendre plaisir à le faire souffrir, il a un culot du diable. Petit à petit, Satan se rapproche de son but qui est que Job maudisse Dieu.
Versets 4-6
Je continue.
As-tu des yeux de chair, et ne vois-tu qu'à la façon des hommes? Ta vie serait-elle aussi courte que celle des humains, et tes années passeraient-elles comme celles d'un homme, pour que tu recherches ma faute et pour que tu enquêtes sur mon iniquité? (Job 10.4-6).
Par ces questions de rhétorique, Job rappelle à Dieu que puisqu'il n'a pas à subir les limitations d'un être humain pressé par le temps, qu'il arrête de le poursuivre. Job croit que l'Éternel fait une investigation serrée de sa vie, qu'il le passe au peigne fin et cherche la petite bête en s'attardant sur ses moindres fautes.
Verset 7
Je continue.
Pourtant tu le sais bien, je ne suis pas coupable. Et il n'y a personne pour me délivrer de ta main ! (Job 10.7).
Une nouvelle fois, Job clame son innocence, c'est vrai dans le sens qu'il n'est coupable d'aucun crime ou faute cachée contrairement à ce que lui reprochent ses faux-amis. Cependant, il est quand même arrogant dans son attitude de propre juste. C'est d'ailleurs une raison pour laquelle Dieu a permis cette épreuve. Malgré tout, cet homme est un exemple comme l'un des auteurs du Nouveau Testament le souligne. Je cite le passage:
Frères, prenez comme modèles de patience persévérante dans la souffrance les prophètes qui ont parlé de la part du Seigneur. Oui, nous disons bienheureux ceux qui ont tenu bon. Vous avez entendu comment Job a supporté la souffrance. Vous savez ce que le Seigneur a finalement fait en sa faveur, parce que le Seigneur est plein de bonté et de compassion (Jacques 5.10-11).
Dieu s'est comporté envers Job comme Jésus l'a expliqué à ses disciples. Je le cite:
Je suis le vrai plant de vigne et mon Père est le vigneron. Tous les sarments, en moi, qui ne portent pas de fruit, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille afin qu'ils produisent un fruit encore plus abondant (Jean 15.1-2).
Job était intègre et patient, mais Dieu voulait qu'il apprenne l'humilité. Alors, il a taillé dans le bifteck, si je puis dire. Et bien sûr, quand on coupe, ça fait mal.
Versets 8-14
Je continue le texte.
C'est toi qui m'as créé, tes mains m'ont façonné ensemble, tout entier, et tu me détruirais ! Oh, souviens-toi, je t'en supplie, que tu m'as façonné comme avec de l'argile. Voudrais-tu à présent me faire retourner dans la poussière? Tu m'as coulé comme du lait qui se caille en fromage. Ensuite tu m'as revêtu de peau, de chair, tu m'as tissé d'os et de nerfs. C'est toi qui m'as donné la vie, tu m'as accordé ta faveur, et tes soins vigilants ont préservé mon souffle. Mais voilà donc ce que tu cachais dans ton coeur et je sais maintenant ce que tu méditais: tu voulais m'observer, me surprendre à pécher avec la volonté de ne pas pardonner ma faute (Job 10.8-14).
Job dit que ce qui lui arrive n'a aucun sens et que Dieu est incohérent en faisant venir à l'existence de nouveaux êtres humains pour lesquels la possibilité de pardon n'existe pas. Il en est toujours au stade accusatoire. Il attribue au Créateur le projet injuste de l'avoir créé dans le but express de s'acharner sur lui et de le punir des moindres écarts de conduite. Il trouve absurde que dans un premier temps, Dieu l'ait façonné avec grand soin dans le sein de sa mère, qu'il lui ait donné la vie pour ensuite devenir son ennemi et le martyriser. Job persiste et signe; la souffrance l'empêche de voir que son raisonnement est aberrant.
Versets 15-17
Je continue.
Et si je suis coupable, malheur à moi ! Si je suis innocent, je ne puis cependant marcher la tête haute, moi qui suis rassasié de honte et de misère. Car si je me redresse, tu me pourchasses comme un lion, et tu t'acharnes contre moi avec ta force terrifiante. Tu renouvelles constamment tes assauts contre moi, ta fureur envers moi s'accroît, tes troupes se succèdent pour m'assaillir (Job 10.15-17).
Job compare Dieu à un lion, symbole d'un adversaire implacable, qui le pourchasse inlassablement, prêt à le plaquer à terre. Il en conclut que son intégrité n'a aucune importance aux yeux de Dieu puisqu'il est de toute façon résolu à le détruire.
Versets 18-19
Je continue.
Pourquoi donc m'as-tu fait sortir du ventre maternel? J'aurais péri alors et aucun oeil ne m'aurait vu. Je serais comme ceux qui n'ont jamais été, j'aurais été porté du sein maternel au tombeau (Job 10.18-19).
Au vu de son état présent, Job réitère une nouvelle fois qu'il aurait mieux valu pour lui ne jamais être né. S'il avait été un avorton qu'on mette directement au tombeau, il aurait évité toutes ces misères qui se sont abattues sur lui. Il dépeint la mort comme un libérateur des malheurs de ce bas monde, un état de repos comme le sommeil. Cependant plus loin dans l'histoire, il déclarera savoir qu'après avoir quitté cette terre il verra Dieu de ses yeux. Souhaiter la mort ou de n'être jamais né ne sert à rien, car ça ne change pas la réalité. Mais pour Job qui est en train de craquer, c'est une façon d'exprimer sa profonde détresse et sa stupéfaction devant des événements incompréhensibles.
Versets 20-22
Je finis ce chapitre.
Il me reste si peu de jours. Laisse-moi donc: que je respire, avant de partir sans retour au pays des ténèbres et de l'obscurité profonde, terre où l'aurore est une nuit opaque, où règne l'ombre de la mort, où il n'y a que confusion, où la clarté du jour est comme la nuit noire (Job 10.20-22).
Job décrit de manière poétique le royaume des morts en adoptant la perception courante de son époque. Un texte issu de Mésopotamie le décrit comme la maison des ténèbres. Ce passage utilise 4 mots différents pour exprimer les ténèbres de la mort: obscurité profonde, nuit opaque, ombre de la mort et nuit noire. Ça fait frissonner. C'est le moment de se remémorer les paroles de Jésus:
Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort; Moi, je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra (Jean 8.51; 11.25).
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