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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
21/04/2025
Portion biblique:
Job 11:1-13:6
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Chapitre 11

Introduction

Nous avons tous fait cette expérience profondément satisfaisante de constater, concernant un point particulier, que notre façon de voir était la bonne et conforme à la réalité, parce que les faits nous ont donné raison. On se sent alors grandir de deux mètres par rapport à ceux qui avaient une opinion différente de la nôtre. Cette expérience euphorique ne fait pas partie de mon quotidien et bien des fois je n'arrive pas à réconcilier ce qui se passe avec ce que je crois. Alors, je suis confronté à un état de dissonance intérieure, un malaise que je veux résoudre rapidement, le plus souvent en changeant mon point de vue pour qu'il adhère à ma réalité.

Dans le livre de Job, ce héros malgré lui est écartelé entre deux tendances opposées. Dans le meilleur de ses mondes et tant qu'il n'y avait pas d'ombre au tableau, il croyait que l'Éternel était parfaitement juste. Maintenant que tous les malheurs possibles et imaginables se sont abattus sur lui, il oscille entre la vision qu'il avait de Dieu et les faits qui semblent indiquer que le Créateur est un tyran prenant plaisir à lui faire du mal. Il n'arrive pas à se défaire de cette contradiction et ce doute qui l'assiège ajoute à ses souffrances.

En réalité, le pauvre Job partage la théologie de ses trois amis qui considèrent que la souffrance fait partie d'une logique cause-effet réglée comme du papier à musique. Elle est le résultat direct et incontournable d'un châtiment divin mérité. C'est cette fausse croyance qui amène de temps en temps Job à accuser Dieu d'injustice.

Mais en épousant cette vue, tout son monde s'écroule et il vit alors un désarroi intérieur épouvantable qui le fait chercher Dieu avec l'énergie du désespoir. Il le prend à parti, le sommant de venir s'expliquer, ce qui est une preuve que Job ne l'a pas vraiment renié et que tel le naufragé qui s'accroche coûte que coûte à un bout d'épave, il espère toujours qu'il existe une autre interprétation des événements. Deux de ses amis se sont adressés à lui pour le sermonner sans ménagement. Bildad, le précédent, est un traditionaliste qui considère que le passé donne la clé du présent comme de l'avenir.

Tsophar, le troisième larron à entrer en scène, est un légaliste. Il met l'accent sur les lois naturelles qui gouvernent l'univers et son dogmatisme va lui servir de massue pour assommer le pauvre Job. En définitive, et à quelques nuances près, ces trois faux-amis s'accordent pour dire que Job est un très grand pécheur devant l'Éternel, ce qui ne lui ait d'aucun secours bien au contraire.

Versets 1-3

Je commence à lire le chapitre 11 du livre de Job.

Puis Tsophar de Naama prit la parole et dit: Ne répondra-t-on pas à ce flot de paroles? Suffit-il de parler pour que l'on ait raison? À cause de tes vains discours, tous devront-ils se taire? Railleras-tu sans qu'on t'en fasse honte? (Job 11.1-3).

Tsophar est plus violent que ses deux compères. Avec un regard de vipère, il accuse Job de se cacher derrière un flot de paroles qui couvre ses fautes. Il est exact qu'avec des mots certains sont capables de manipuler, voire carrément tromper les autres. C'est d'ailleurs la tactique des avocats véreux qui gagnent des procès aux dépens de la justice. Mais Job a bien montré qu'un homme comme lui, plongé dans d'atroces souffrances, ne joue pas à ce jeu.

Versets 4-6

Je continue.

Or, tu as osé dire: «Ce que je dis est vrai, je suis pur devant toi.» Ah ! S'il plaisait à Dieu de te parler lui-même, s'il desserrait les lèvres ! Il te révélerait de la sagesse les secrets car elle est bien trop haute pour notre intelligence; tu comprendrais alors que Dieu laisse passer une part de tes fautes (Job 11.4-6).

Puisque Dieu se tait, Tsophar va parler à sa place comme s'il connaissait ses pensées pour accuser Job de se croire parfait, ce qui est une grosse exagération. S'il est vrai que Job a déclaré être innocent de fautes graves, il a aussi reconnu qu'il n'était pas absolument juste devant Dieu. Mais le pire est que Tsophar affirme en quelque sorte que Job mérite le double de ce qui lui arrive et que l'étendue de ses souffrances révèle qu'il est bien pire qu'on ne pouvait se l'imaginer. Ce coup de poignard a dû faire très mal. Il n'est pas étonnant qu'à la fin de cette histoire, Dieu se dise furieux contre ces trois faux-amis.

Versets 7-9

Je continue.

Prétends-tu pénétrer les profondeurs de Dieu, saisir la perfection du Tout-Puissant? Elle est plus haute que le ciel. Que feras-tu? Et plus profonde que l'abîme. Qu'en sauras-tu? Elle est plus longue que la terre, plus large que la mer (Job 11.7-9).

Ces paroles sur la grandeur de la sagesse divine seront confirmées par l'Éternel lui-même quand il répondra à Job et cette image en quatre dimensions de la perfection de Dieu sera reprise par l'apôtre Paul concernant l'amour de Jésus-Christ (Éphésiens 3.18). Tsophar dit vrai; il est impossible à l'homme de découvrir Dieu de ses propres moyens. C'est pour cela que nous avons besoin qu'il se révèle à nous, ce qu'il a fait dans les Écritures, bien que ce qu'il divulgue de lui-même nous dépasse.

Car ce n'est pas en regardant dans un microscope ou un télescope qu'on peut trouver Dieu. Ce n'est pas en explorant le fond des mers ou le cosmos qu'on peut le rencontrer, comme les astronautes russes qui ont déclaré avec sérieux qu'il n'existait pas parce qu'ils ne l'avaient pas vu. Quelle absurdité ! Et tous ceux qui ont rigolé de cette boutade se sont couverts de ridicule. Les vérités énoncées par Tsophar sont profondes, mais d'aucune utilité à Job, car ce dont il a besoin est de compassion et pas d'un cours de théologie.

Versets 10-12

Je continue.

Si, au passage, il emprisonne le coupable et s'il le convoque en justice, qui peut s'y opposer? Car il connaît bien les trompeurs, il discerne une faute sans effort d'attention. Au contraire, celui qui a la tête vide est né aussi intelligent que le petit d'un âne sauvage (Job 11.10-12).

Sans ambages, Tsophar déclare que Dieu qui fait la différence entre les justes et les méchants a déclaré Job coupable. Non content de l'écraser, il l'insulte, l'appelant un homme à la tête vide et en le comparant à un ânon qui était considéré comme l'animal le plus stupide qui soit.

Versets 13-19

Je continue.

Toi, si tu affermis ton coeur et si tu tends les bras vers Dieu, si tu abandonnes les fautes dont tes mains sont coupables, si tu ne permets pas à la perversité d'habiter sous ta tente, alors tu lèveras la tête sans avoir honte, tu tiendras ferme et tu ne craindras rien. Tu oublieras ta peine, son souvenir sera comme une eau écoulée. Ta vie sera plus claire que le soleil en plein midi, l'obscurité luira comme une aurore. Tu reprendras confiance car l'espoir renaîtra. Et tu regarderas autour de toi, tu vivras tout à fait tranquille, et tu te coucheras sans que nul ne te trouble. Beaucoup de gens viendront implorer ta faveur (Job 11.13-19).

Les trois amis sont d'accord pour dire que Job cache un gros squelette dans son placard, qu'il est coupable d'une faute terrible qu'il refuse d'admettre. Le message de Tsophar est donc des plus simples et dans la lignée des précédents: Repens-toi en reconnaissant les péchés que tu as commis et le jugement de Dieu qui pèse sur toi sera levé.

Verset 20

Je finis ce chapitre.

Mais les yeux des méchants finiront par s'éteindre. Leur refuge fera défaut, leur seul espoir sera de rendre l'âme (Job 11.20).

Tsophar termine son discours qui a été une attaque en règle contre Job, en brandissant une menace de mort. Avec des consolateurs pareils, qui a besoin d'ennemis? Chacun des trois amis a parlé en défendant bec et ongle le principe de la rétribution immédiate rendant Job directement responsable de ses malheurs. Ces trois discours n'ont apporté aucun réconfort à un homme abattu par le malheur et dans une grande souffrance. Si leurs affirmations concernant la bonté, la justice et la sagesse de Dieu sont vraies, leur conclusion sur la culpabilité de Job est complètement erronée.

Chapitre 12

Versets 1-2

Nous voici arrivés au chapitre 12 qui commence la réponse très détaillée de Job. Avec elle s'achèvera le premier cycle de discours qui aura surtout été une joute oratoire. En effet, à cette époque les gens aimaient se mesurer les uns aux autres sur le plan intellectuel et non physique comme c'est le cas aujourd'hui. Je commence à lire.

Job répondit alors: En vérité, à vous tout seuls, vous êtes tout le genre humain; avec vous mourra la sagesse (Job 12.1-2).

Exaspéré par l'absence de compassion de la part de ses soi-disant amis, Job use de sarcasme pour dénoncer leur suffisance qui les rend incapables de l'écouter.

Verset 3

Je continue.

Néanmoins, comme vous, j'ai de l'intelligence, je ne vous cède en rien. Du reste, qui ignore ce que vous avez dit? (Job 12.3).

Job reproche à ses amis d'énoncer des lapalissades qui ne font pas avancer les choses puisqu'elles n'apportent ni solution à son drame ni réponse à ses questions. Ces discours tournent en rond et ne conduisent nulle part parce que Job est constamment acculé à une position défensive vis-à-vis des attaques en règle qu'il subit. Il a dû essuyer les remontrances de ses faux amis qui l'ont assailli en évoquant tour à tour des arguments tirés de l'expérience, de la tradition et de la loi. Cela dit, les réponses de Job montrent combien il est loin d'avoir l'esprit brisé et contrit d'un apôtre Paul lorsqu'il a écrit:

Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ce que je suis par nature (Romains 7.18).

Versets 4-5

Je continue le texte de Job.

Je suis pour mes amis un objet de risée, moi qui invoque Dieu afin qu'il me réponde, un juste, un homme intègre, voilà l'objet des railleries ! Au malheur, le mépris ! C'est la devise des heureux. Voilà ce qui attend ceux dont le pied chancelle (Job 12.4-5).

Job reproche amèrement à ses amis la facilité avec laquelle ils lui jettent des conseils à la figure parce qu'ils ne sont pas à sa place. Quand je vais voir quelqu'un à l'hôpital, je lui tiens compagnie pendant un petit moment, je prie avec lui, je le recommande à la grâce de Dieu puis je m'en vais, et moi je suis dehors libre comme l'air tandis que le malade est toujours sur un lit de souffrances avec un besoin de consolations. De la même manière, Job cherchait un soutien de la part de ses amis, ce qu'il n'a pas trouvé.

Verset 6

Je continue.

Mais les brigands jouissent de la paix sous leurs tentes, ceux qui provoquent Dieu sont en sécurité, eux qui ne reconnaissent d'autre dieu que leur force (Job 12.6).

Job conteste la vision hypersimpliste de ses amis selon laquelle l'homme intègre connaîtrait le bonheur et la prospérité tandis que le méchant serait atteint par le malheur. Dans la vie, comme je l'ai déjà souligné, les choses sont rarement simples au point où on peut les ranger dans la catégorie du blanc ou du noir. En réalité, nous sommes envahis de gris.

Versets 7-10

Je continue.

Mais interroge donc les animaux sauvages, ils t'instruiront, et les oiseaux du ciel, ils te renseigneront. Ou bien parle à la terre, et elle t'instruira, les poissons de la mer pourront t'en informer. Oui, parmi tous ceux-ci, lequel ignorerait que c'est l'Éternel qui a fait cela? Il tient en son pouvoir la vie de tous les êtres, le souffle qui anime le corps de tout humain (Job 12.7-10).

Job répond à Tsophar, qui l'a accusé d'avoir la tête vide d'un ânon, que le monde animal dans sa totalité sait que les calamités et leur propre vie viennent de Dieu.

Versets 11-12

Je continue.

L'oreille juge bien les mots que l'on entend, et le palais discerne le goût des aliments. La sagesse appartient aux personnes âgées, et une longue vie donne l'intelligence (Job 12.11-12).

En Orient, les hommes d'un certain âge sont considérés comme les détenteurs d'une sagesse qu'ils ont accumulée au fil des ans. Mais dans le cas des amis de Job, leurs discours sont fades, et ce que des animaux reconnaissent pour être évident leur échappe.

Versets 13-25

Je finis ce chapitre.

Auprès de Dieu se trouvent la sagesse et la force. C'est à lui qu'appartiennent conseil, intelligence. Voici: ce qu'il détruit, nul ne le rebâtit. Et s'il enferme un homme, personne n'ouvrira. Il arrête les eaux, et c'est la sécheresse. Et dès qu'il les déchaîne la terre est dévastée. Auprès de lui résident la force et la prudence. Il tient en son pouvoir celui qui se fourvoie et celui qui s'égare. Il emmène en exil les conseillers d'Etat, et livre à la folie les dirigeants du peuple. Il desserre l'emprise des rois sur leurs sujets et ceint leurs reins de la corde des captifs. Il emmène en exil les prêtres. De leur trône, il renverse les pouvoirs établis. Il ôte la parole aux orateurs habiles et ravit le discernement aux personnes âgées. Il couvre de mépris les nobles, il fait aussi tomber les armes des tyrans. Il met à découvert les profonds secrets des ténèbres, et il expose au jour les ombres les plus noires. Il grandit les nations, et il les fait périr, il étend leur empire, puis les emmène au loin. Il ôte la raison aux chefs des nations de la terre et il les fait errer dans des déserts sans piste, de sorte qu'ils tâtonnent en pleine obscurité, sans trouver de lumière. Oui, Dieu les fait errer ainsi que des ivrognes (Job 12.13-25).

Job peint un Dieu souverain qui fait comme il l'entend dans son univers. Il est responsable de tout ce qui se passe dans les affaires des hommes; il envoie le malheur sans qu'il y ait forcément une raison. La situation de Job fait donc partie de ces misères qu'on observe souvent sur terre et à la question pourquoi, il n'y a pas de réponse.

Chapitre 13

Versets 1-2

Nous voici au chapitre 13 qui continue la réponse de Job et que je commence à lire.

Oui, certes, tout cela, mes propres yeux l'ont vu, oui, je l'ai entendu de mes propres oreilles, et je l'ai bien compris. Tout ce que vous savez, je le sais, moi aussi, je ne vous cède en rien (Job 13.1-2).

Les trois amis n'ont pas inventé la poudre; ils n'ont rien annoncé de neuf puisque Job savait déjà tout cela mieux qu'eux. Ces piètres consolateurs ne l'ont absolument pas aidé.

Verset 3

Je continue.

Mais c'est au Tout-Puissant que je veux m'adresser, c'est devant Dieu lui-même que je veux défendre ma cause (Job 13.3).

De toute façon, ce n'était pas avec ses faux-amis que Job voulait argumenter son cas, mais devant l'Éternel, ce qu'il va commencer à faire plus loin une fois qu'il aura vidé son sac concernant les trois compères.

Verset 4

Je continue.

Quant à vous, mes amis, vous forgez des mensonges, vous êtes tous des médecins incompétents. Ah ! si vous gardiez le silence ! Alors vous seriez sages (Job 13.4).

Ne dit-on pas: la parole est d'argent, mais le silence est d'or ! Tout au début, les trois amis sont restés muets pendant toute une semaine donnant l'impression d'être des hommes d'une très grande sagesse. Je cite un passage du livre des Proverbes:

Le sot lui-même passe pour sage s'il sait se taire; qui tient sa bouche close est intelligent (Proverbes 17.28).

Malheureusement, dès qu'ils ont commencé à parler, les 3 amis ont révélé leur stupidité. Ces hommes étaient incapables d'aider Job dans le domaine médical et comme conseillers ils étaient d'une incompétence magistrale.

Versets 6-12

Je continue.

Écoutez, je vous prie, ma récrimination et soyez attentifs à la plaidoirie de mes lèvres. Dieu aurait-il besoin de vos propos injustes, et est-ce pour le soutenir que vous dites des faussetés? Allez-vous vous montrer partiaux en sa faveur? Prétendez-vous plaider pour défendre sa cause? Et sera-ce à votre avantage s'il sonde vos pensées? Comptez-vous le tromper comme l'on trompe un homme? Il ne manquera pas de vous le reprocher, si vous aviez pour lui des parti-pris secrets. Sa majesté n'a-t-elle rien pour vous effrayer? N'êtes-vous pas saisis par la peur qu'il inspire? Car vos paroles ne sont que maximes de cendre et vos réponses des ouvrages d'argile (Job 13.6-12).

Tout au long de sa plaidoirie, Job demande une écoute de la part de ses amis, pas des platitudes qui ont valeur de poussière. Or Job était justement dans la décharge où on brûlait les immondices de la ville, ce qui fait qu'il était entouré de cendres dont il se couvrait les plaies. Il reproche à ses amis d'être intellectuellement malhonnêtes afin de donner raison à Dieu tel qu'ils le conçoivent. Ils refusent de regarder la réalité en face, mais la tordent afin qu'elle soit cohérente avec leur vision du monde qui est: l'Éternel est juste et s'il envoie le malheur ce ne peut être que pour punir une faute grave. Aucune autre possibilité n'est admise.

Dans un sens, on pourrait dire qu'ils tiennent la ligne du parti et peu leur importe qu'ils trompent leur ami ou Dieu. Mais comme Job l'annonce prophétiquement, il leur sera reproché cette attitude hypocrite qui résulte du fait que ces trois hommes ne révéraient pas vraiment l'Éternel. Ils entretenaient envers lui un petit commerce mental qui les arrangeait bien. En fait, c'est exactement ce que font toutes les religions du monde alors que Dieu veut qu'on joue cartes sur table avec lui. Il demande à ce que celui qui l'invoque soit honnête et lui dise comment il ressent les choses; il n'est pas un homme qu'on risquerait de choquer. Je termine avec un passage que j'aime beaucoup:

L'Éternel est plein de pitié et miséricordieux. Il est plein de patience et débordant d'amour. Il ne tient pas rigueur sans cesse et son ressentiment ne dure pas toujours (Psaumes 103.8-9).

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