Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 25
Introduction
Depuis la nuit des temps, l'homme s'interroge sur le problème du mal parce qu'il est omniprésent avec son cortège de souffrances qui l'accompagne: les tragédies, la maladie et bien sûr la mort. Tous les philosophes, quels qu'ils soient, ont été confrontés à cette grande question qui pèse sur toutes les autres qu'ils peuvent se poser. Même les hommes pieux des âges passés ont exprimé leur désarroi face à un Dieu qui semble si distant et silencieux alors qu'ils sont frappés par le malheur.
De ce nombre est Job qui vit une immense détresse et qui ne comprend pas pourquoi le Tout-Puissant reste introuvable, pourquoi il ne lui permet pas de plaider sa cause et ne donne aucune explication aux souffrances injustes qu'il subies. Songeant à son cas personnel, Job rejoint tous ceux qui avant lui se sont demandé pourquoi Dieu ne vient pas au secours de ceux qui sont exploités et qui vivent dans des conditions misérables. Pourquoi n'exerce-t-il pas dès maintenant son jugement sur les hommes iniques qui se livrent impunément à toutes sortes de crimes?
Nous sommes dans le troisième cycle d'un dialogue très tendu entre Job et trois de ses compagnons venus pour soi-disant le réconforter. L'un après l'autre, ils ont répondu ou plutôt attaqué à deux reprises leur ami et maintenant c'est le tour de Bildad qui va prendre la parole pour la dernière fois. Cet homme s'appuie sur la tradition des anciens qui a certes ses mérites, mais qui ne saurait expliquer les voies de Dieu. Or justement, il a enfermé le Tout-Puissant dans une petite boîte en l'assimilant au fonctionnement d'une horloge toujours prévisible. Il croit que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que Dieu punit systématiquement ceux qui font le mal. Son monde est blanc et noir. C'est à se demander d'où il sort pour adhérer à une telle croyance simpliste.
Néanmoins, devant la fermeté de Job qui nie en bloc s'être rendu coupable de quelque gros péché, il semble ébranlé n'ayant somme toute pas grand-chose à dire. Job pour sa part n'a pas flanché. Bien que criblé sans relâche d'accusations comme des projectiles, il maintient qu'il a été intègre dans toutes ses voies et qu'il honore l'Éternel. Devant ce refus de reconnaître des fautes cachées, Bildad ne va même plus critiquer directement l'attitude de Job, mais faire un petit exposé contrastant la majesté divine avec la culpabilité et l'insignifiance de l'homme en général. C'est une façon détournée de dire combien il est vaniteux et vain de vouloir comparaître devant le Tout-Puissant afin de se justifier, ce que Job demande à grands cris.
Versets 1-3
Je commence à lire le chapitre 25.
Et Bildad prit la parole et dit: Dieu détient un pouvoir souverain, effrayant. Il fait régner la paix dans les lieux élevés. Peut-on compter ses troupes, et sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas? (Job 25.1-3).
Bildad commence par rappeler quelques vérités fondamentales concernant le Tout-Puissant; il est totalement souverain sur sa création; il peut tout, voit tout et connaît toute chose. C'est certes une bonne théologie, mais n'aide en rien le pauvre Job qui souffre.
Versets 4-6
Je finis le discours de Bildad.
Si, devant lui, la lune même perd son éclat, si les étoiles ne sont pas sans tache à ses yeux, que dire alors de l'homme qui n'est qu'un vermisseau, de l'être humain qui n'est qu'un ver? (Job 25.4-6).
Bildad reprend un des thèmes d'Éliphaz son prédécesseur qui a déjà dit que les créatures de Dieu qu'elles soient sur terre ou dans les cieux sont impures. Il est exact que la culpabilité de l'homme est universelle, mais une fois de plus Bildad brandit une vérité qui ne sert à rien. Selon lui, la corruption de l'espèce humaine rend caduque l'affirmation de Job qu'il est innocent de grosses fautes. Il essaie de l'humilier afin de lui faire prendre conscience de sa culpabilité. C'est encore un coup d'épée dans l'eau puisque Job a déjà reconnu la toute-puissance du Créateur et la condition pécheresse de la race humaine.
Lui-même n'a d'ailleurs jamais prétendu être exempt de fautes. Il a simplement affirmé qu'il ne méritait pas les malheurs qui se sont abattus sur lui et il a raison vu que c'est exactement ce que Dieu a dit à Satan dans le prologue du livre. C'est donc sur de belles paroles inutiles que se terminent les discours des trois amis de Job.
L'exposé de Bildad a quand même eu le mérite de soulever une question capitale: Comment un homme aurait-il raison contre Dieu? Et comment l'être né d'une femme pourrait-il être pur? Ces interrogations universelles ont trouvé leur réponse en la personne du Christ.
En résumé donc, ces trois sages orientaux ont émis un certain nombre de platitudes et quelques vérités intéressantes certes, mais hors sujet. Ils étaient venus en principe pour encourager leur ami, mais en cela ils ont failli sur toute la ligne, à 100 %. Ils ont même été pires que les plus piètres consolateurs en ce qu'ils sont un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. En effet, ils n'ont tenu aucun compte de la détresse physique et morale de Job et ne lui ont pas exprimé la moindre compassion. Au contraire, au lieu de l'écouter, ils n'ont cessé de parler en le condamnant parce qu'il disait toute sa détresse et son désarroi face au drame qu'il vivait. Au lieu d'invoquer Dieu avec Job pour chercher la cause de ses malheurs, ils ont suggéré une seule solution, toujours la même, qu'il se repente des gros péchés qu'il avait forcément commis et ce dont ils étaient convaincus.
Finalement, et c'est peut-être le pire, le ton a rapidement dégénéré, car ces trois compagnons se sont offusqués de ce que Job refusait leur vision des choses et leur conseil. Ils sont devenus agressifs dans leurs propos, se sont moqués de lui allant même jusqu'à le menacer des foudres divines. Enfin, ce dialogue de sourds s'est terminé avec la dernière phrase de Bildad. Dorénavant, les trois amis à bout d'arguments vont demeurer silencieux, ce qui constitue un aveu d'impuissance à convaincre Job de sa prétendue culpabilité et un échec cinglant de la sagesse traditionnelle des Anciens, très prisée en Orient.
Chapitre 26
Introduction
À partir du chapitre 26, commence le 8e et le plus long discours de Job puisqu'il s'étend sur 6 chapitres. Il va d'abord répondre à Bildad et ensuite à ses trois amis. À partir d'ici, on est à nouveau sur la case départ, car malgré un flot de paroles, la problématique n'a pas progressé d'un pouce par rapport au début du récit. À la question: Pourquoi le juste souffre-t-il, il n'y a toujours aucune réponse.
Versets 1-4
Je commence à lire en compressant tout au long.
Alors Job répondit: Ah, comme tu sais bien aider l'homme sans force, et secourir le bras qui n'a plus de vigueur ! Quel bon conseil tu donnes à celui qui se trouve dépourvu de sagesse, et comme tu répands la science à profusion ! Mais à qui donc, dis-moi, s'adressent tes discours? De quelle inspiration émanent tes paroles? (Job 26.1-4).
Très ironique, Job ne mâche pas ses mots pour dire à Bildad que ses commentaires sont totalement inutiles.
Versets 5-6
Je continue.
Tous ceux qui sont morts tremblent bien au-dessous des mers avec les êtres qui les peuplent, car le séjour des morts est à nu devant Dieu, et Abaddôn l'abîme sans fond n'a rien pour se couvrir (Job 26.5-6).
Job évoque les oeuvres de Dieu pour en souligner le caractère insondable. Il fait remarquer qu'il est présent partout, y compris loin en dessous des mers, dans l'abîme sans fond. C'est l'endroit traditionnel du séjour des morts qui s'appelle le Shéol ou Abaddôn, un lieu d'attente, de jugement et de perdition. Dans le livre de l'Apocalypse (9.11), un ange déchu chef d'une cohorte de démons qui viennent tourmenter les hommes, porte le nom d'Abaddon. Ces vérités sont à vous faire dresser les cheveux sur la tête.
Selon les Évangiles, entre sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ est descendu aux enfers, c'est-à-dire dans cet abîme sans fond. Et d'après d'autres textes du Nouveau Testament, c'était pour en tirer les croyants de l'Ancienne Alliance afin qu'ils soient admis en la présence de Dieu.
Versets 7-8
Je continue le texte.
Il étend sur le vide la région de l'Arctique et il suspend la terre au-dessus du néant. Il enserre les eaux dans ses nuées épaisses, mais jamais, sous leur poids, les nuages n'éclatent (Job 26.7-8).
Dieu est non seulement présent dans l'abîme, mais aussi dans l'espace. Il a placé la terre sur rien, dit le texte hébreu. Cette affirmation est surprenante, car écrite il y a 4 000 ans environ. Or à cette époque, ceux qui s'intéressaient aux astres ignoraient totalement ce concept. Aujourd'hui, nous savons qu'il existe des lois qui régissent l'univers, mais aucun scientifique ne peut expliquer d'où elles viennent ni ce qui fait qu'elles continuent à fonctionner. La réponse se trouve dans le Nouveau Testament. Je cite un passage:
Le Fils de Dieu est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui (Colossiens 1.15-17).
Littéralement, il est dit: Toutes choses tiennent ensemble en lui. D'après ce passage, toutes les lois universelles ont Jésus-Christ pour raison d'être. On peut s'imaginer Job, assis là sur un tas de détritus, parvenant à sortir un peu de sa condition misérable en méditant sur la puissance créatrice du Tout-Puissant. Il savait aussi que les nuages ne déversent pas leur eau simplement parce qu'ils sont chargés, mais pour un ensemble de raisons inconnues à cette époque.
Versets 9-14
Je compresse jusqu'à la fin du chapitre.
Il a tracé un cercle sur la face des eaux, au lieu où la lumière rencontre les ténèbres. Cependant, ce n'est là qu'une infime partie de ce qu'il accomplit, dont nous ne percevons qu'un murmure léger. Qui pourra donc comprendre les éclats de tonnerre de sa puissance? (Job 26.9-14).
Nous savons aujourd'hui que l'horizon est légèrement convexe puisqu'il suit la courbure de la terre, une découverte que les Grecs semblent avoir faite aux alentours de l'an 150 av. J-C. Malgré ses connaissances surprenantes, Job reconnaît humblement qu'il ne sait rien de la puissance du Dieu créateur et qu'il lui reste beaucoup à apprendre. 3 000 ans plus tard, Salomon dira la même chose. Je le cite:
Dieu fait toute chose belle en son temps. Il a implanté au tréfonds de l'être humain le sens de l'éternité. Et pourtant, l'homme est incapable de saisir l'oeuvre que Dieu accomplit du commencement à la fin (Ecclésiaste 3.11).
Chapitre 27
Versets 1-4
Avec le chapitre 27 commence la partie pratique de ce livre. En effet, sa leçon principale n'est pas d'expliquer pourquoi les justes souffrent, mais bien plutôt d'enseigner que tous autant que nous sommes, avons besoin de nous humilier devant Dieu; c'est la condition indispensable pour avoir la foi. Je commence à lire la suite du discours de Job.
Job prononça un nouveau discours: Par le Dieu vivant qui refuse de me rendre justice et par le Tout-Puissant qui m'a aigri le coeur, tant qu'un reste de vie subsistera en moi, et tant que le souffle de Dieu sera dans mes narines, je jure que mes lèvres ne diront rien de faux et que, jamais, ma langue ne dira de mensonge (Job 27.1-4).
Par le Dieu vivant, est le plus solennel des serments qu'on trouve dans l'Ancien Testament. Job n'en démordra pas; il est fermement décidé à proclamer jusqu'à sa fin son innocence. Il dit qu'il mentirait s'il se reconnaissait coupable d'une faute qu'il n'a pas commise. Il va très loin dans ses propos accusant à nouveau Dieu d'être à l'origine de son amertume et d'injustice à son égard.
Versets 5-6
Je continue.
Loin de moi la pensée de vous donner raison ! Jusqu'à mon dernier souffle, non, je ne renoncerai pas à affirmer mon innocence. Je maintiens fermement que ma conduite est juste, je ne faiblirai pas car ma conscience ne me reproche pas ce qu'a été ma vie (Job 27.5-6).
Les attaques répétées de ses trois amis ont ancré Job dans une position défensive. Soucieux de se justifier, il ne montre pas le moindre esprit d'humilité ou de contrition. Au contraire, il donne l'impression qu'il se considère aussi innocent qu'un nouveau-né. Pourtant, ces trois sages qui sont venus réconforter Job étaient bien intentionnés, et comme je l'ai dit ils ont également révélé des vérités dignes d'intérêt concernant Dieu. Cependant, comme ils se sont appuyés sur des valeurs humaines, l'expérience, la tradition des Anciens et la loi pour déterminer la raison des souffrances de leur ami, ils ont complètement raté la coche, essayant de mettre le doigt sur une faute cachée qui n'existe pas.
Se sachant injustement accusé, Job en vient à croire qu'il est un modèle de vertu ce qui est un comportement quelque peu hautain de sa part. Si Dieu a permis à Satan de l'affliger ainsi, c'était pour l'amener à un nouveau sommet spirituel, c'est-à-dire à s'humilier devant son Créateur et à mieux comprendre la profonde dévotion qu'il lui devait. Quelqu'un a dit que les épreuves de la vie sont comme le soleil; il fait fondre la cire tandis qu'il durcit l'argile. De même, l'affliction affecte les gens différemment; certains se ramollissent et se prosternent devant Dieu dans une attitude de repentance tandis que d'autres s'endurcissent et lèvent le poing au ciel. Pour l'instant, Job reste de marbre.
Tout comme lui, beaucoup de gens pensent être en règle avec leur Créateur parce qu'en se comparant à d'autres, ils estiment qu'ils n'ont rien à se reprocher. Une telle prestance témoigne une méconnaissance totale de la sainteté de Dieu et de l'orgueil marqué par le refus de se considérer comme pécheur et pourtant nous le sommes tous sans exception. Je cite un passage:
Le coeur est tortueux plus que toute autre chose, et il est incurable, qui pourrait le connaître? (Jérémie 17.9).
Versets 7-12
Je continue le texte.
Oh ! que ce soit mon ennemi qui soit considéré comme étant le coupable, et que mon adversaire ait le sort des méchants. Que peut espérer le méchant quand il est retranché, quand Dieu lui prend la vie? Dieu entend-il son cri quand la détresse fond sur lui? Trouve-t-il du plaisir auprès du Tout-Puissant? Lui adressera-t-il sa prière en tout temps? Je vous enseignerai quelle est l'action de Dieu; je ne cacherai pas ce que désire le Tout-Puissant. Vous tous, vous le savez fort bien ! Alors pourquoi vous perdre dans des raisonnements absurdes? (Job 27.7-12).
Les trois amis de Job ont parlé en l'air portant de fausses accusations contre lui. Il est fâché et prononce une imprécation contre ses ennemis qui dans un monde juste devraient être à sa place sur son tas d'immondices et dans la souffrance. Selon les Écritures, une des caractéristiques du méchant est qu'il vit indépendamment de Dieu.
Versets 13-23
Je continue en compressant.
Voici le lot qu'un tyran reçoit du Tout-Puissant: si ses fils sont nombreux, le glaive les attend. La peste engloutira tous ceux qui survivront. S'il amasse l'argent comme de la poussière, et, comme de la boue, entasse des habits, qu'il les entasse donc: le juste s'en revêtira, les innocents auront son argent en partage. La maison qu'il bâtit vaut celle d'une teigne. Il se couche avec ses richesses, c'est la dernière fois. Lorsqu'il ouvre les yeux, il ne retrouve rien. Le vent d'orient l'emporte et le fait disparaître, il l'arrache à son lieu. On lance contre lui des flèches sans pitié. On applaudit sa ruine. Du lieu qu'il habitait, on siffle contre lui (Job 27.13-23).
On croirait entendre ce discours de la bouche de Tsophar qui n'a pas parlé une troisième fois comme l'ont fait ses deux compagnons. Job n'a jamais nié qu'éventuellement les méchants ou leurs descendants soient punis. Ce qu'il a contesté est la vision simpliste de ses amis qui prétendent que Dieu les châtie immédiatement, suite à leurs forfaits. Son point de vue est cohérent avec tout l'enseignement des Textes Sacrés dans lesquels on voit fréquemment des gens iniques, dont la plupart des rois d'Israël, commettre des crimes en toute impunité et s'enrichir. Les rues de leur capitale sont remplies des gens innocents qu'ils ont assassinés et Dieu ne semble pas prêter attention. Cependant, tôt ou tard, le couperet divin tombe d'un coup, d'un seul sans prévenir soit sur le fautif lui-même, soit sur ses descendants. Je cite un passage:
La ruine fondra sur le despote sans crier gare, il sera brisé soudainement et sans remède (Proverbes 6.15).
Des millions de gens étaient en adoration devant Hitler qui s'est suicidé et on a brûlé son cadavre. Mussolini a été pendu et on a piétiné son corps ainsi que celui de sa maîtresse, qui gisaient dans la boue après leur exécution. Le règne du dictateur Staline fut suivi d'une déstalinisation en règle. Pol Pot, responsable du meurtre de deux millions de Cambodgiens ou plus, a été finalement vendu par ses anciens lieutenants. Jugé et condamné à la prison à vie, il est mort misérablement un an plus tard. Cependant au faîte de leur gloire, nul ne soupçonnait que ces tyrans finiraient ainsi et leurs victimes tremblaient au seul énoncé de leur nom. Comme je l'ai souvent dit: /p>
On ne se moque pas de Dieu, ce qu'un homme aura semé, il le récoltera aussi (Galates 6.7).
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