Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 28
Introduction
Tous les systèmes et courants religieux, quels qu'ils soient, prétendent connaître et comprendre leurs dieux; c'est l'évidence même. Les écoles de théologie catholiques ou protestantes ont certes leur valeur, mais sont coupables d'avoir fabriqué un petit paquet bien ficelé dans lequel le Créateur du ciel et de la terre n'a qu'à bien se tenir; on ne lui laisse pas beaucoup d'air pour respirer. C'est ce qui explique par exemple, pourquoi les Églises issues de la Réforme sont légion au point où une chatte y perdrait ses petits. Cette diversité de clochers crée une confusion qui est très déroutante pour le novice.
À l'époque de Job qui est celle des patriarches Abraham à Jacob, les gens possédaient des dieux domestiques qu'ils conservaient dans une petite boîte ou enroulés dans un tissu. Ce phénomène d'enfermement de sa divinité, qu'il soit matériel ou un concept, date depuis toujours, preuve en est les trois compagnons qui sont venus réconforter et soutenir le pauvre Job accablé de malheurs. Ils ont cru discerner le problème, prétendant comprendre ce que le Tout-Puissant voulait accomplir dans la vie de leur ami. Par contraste, Job a déjà décrit combien les voies de Dieu étaient impénétrables. Je cite sa conclusion:
Qui pourra donc comprendre les éclats de tonnerre de sa puissance? (Job 26.14).
Il va développer davantage ce thème sous forme poétique dans le chapitre 28 qui est considéré comme un hymne à la sagesse, un intermède au milieu de ses complaintes. Ayant réduit au silence ses accusateurs, Job a atteint un nouvel état d'esprit serein .
Versets 1-11
Je commence à le lire.
Il existe des lieux d'où l'on extrait l'argent, il y a des endroits où l'on affine l'or. On sait comment extraire le fer de la poussière, fondre le minerai pour en tirer le cuivre. On fait reculer les frontières des ténèbres sous terre, on explore les mines, on va chercher les pierres noires dans d'opaques ténèbres. Dans les galeries que l'on perce, à l'endroit où le pied a perdu tout appui, les mineurs se balancent, suspendus dans le vide, loin des autres humains. La terre qui nous donne le pain qui nous nourrit se voit bouleversée jusqu'en ses profondeurs, tout comme par un feu. C'est dans ses roches qu'on trouve les saphirs et la poussière d'or. L'oiseau de proie ignore quel en est le sentier, et l'oeil de l'épervier ne l'a pas repéré. Les plus fiers animaux ne l'ont jamais foulé, le lion n'y passe pas. On s'attaque au granit, on remue les montagnes jusqu'en leurs fondements. Au milieu des rochers, l'homme ouvre des tranchées: rien de précieux n'échappe à son regard. Il arrête le cours des eaux et amène au grand jour les richesses cachées (Job 28.1-11).
Job commence par décrire la science et la technologie humaines et toutes les réalisations qu'elles ont permises. Ce passage fournit des informations fascinantes, car vieilles de 6 000 ans, concernant les techniques anciennes d'extraction des minerais et pierres précieuses. À cette époque, on utilisait des torches et les mineurs travaillaient assis sur un siège suspendu à une corde. On a retrouvé des documents datant de cette période et qui confirment les données contenues dans ce texte. Selon le livre de la Genèse, le fer en particulier était travaillé depuis le tout début de l'humanité.
Dieu a placé des richesses sous terre et à sa surface afin de permettre à l'homme de survivre et de se développer. Il sait cultiver la terre, construire, fabriquer des bijoux et il a créé une monnaie d'échange. Pendant longtemps, on utilisait l'argent qui était pesé comme moyen de paiement. Plus tard, les billets furent basés sur l'étalon-or. Job décrit l'ingéniosité de l'homme capable d'exploiter aussi bien des carrières à l'air libre que de creuser des galeries souterraines profondément dans le sous-sol.
Versets 12-19
Je continue.
Mais, quant à la sagesse, où peut-on la trouver? Où donc l'intelligence a-t-elle sa demeure? L'homme ne connaît pas quelle en est la valeur, et elle est introuvable au pays des vivants. L'abîme affirme: «Elle n'est pas ici.» Et l'océan déclare: «Elle n'est point chez moi.» On ne peut l'acquérir avec de l'or massif, on ne peut l'acheter en pesant de l'argent. Elle ne se compare pas avec de l'or d'Ophir ou le précieux onyx, ni avec du saphir. Ni l'or, ni le cristal n'ont autant de valeur, on ne l'échange pas contre un vase d'or fin. Le corail et l'albâtre ne sont rien auprès d'elle. La sagesse vaut plus que des perles précieuses. La topaze éthiopienne n'égale pas son prix, et l'or le plus fin même n'atteint pas sa valeur (Job 28.12-19).
Job contraste l'habilité et les prouesses technologiques de l'homme avec son incapacité à découvrir la plus grande des richesses, la sagesse qui tel un mirage lui demeure inaccessible. On ne peut la trouver ni dans le sous-sol ni sur terre ni dans les océans, et on ne peut l'acheter au marché comme les autres biens de consommation. En affirmant ce caractère impénétrable de la sagesse divine, Job donne en passant un coup de patte à ses trois amis qui dans leur arrogance croient pouvoir tout expliquer.
Versets 20-22
Je continue.
Mais alors, la sagesse, d'où provient-elle? Et où l'intelligence a-t-elle sa demeure? Elle se cache aux yeux de tout être vivant, elle se dissimule à l'oeil vif des oiseaux. L'abîme et la mort disent: «Nous avons seulement entendu parler d'elle» (Job 28.20-22).
Job pose une nouvelle fois les deux mêmes questions pour dire à nouveau que nul être vivant ou décédé ne peut découvrir de lui-même la sagesse absolue qui reste obstinément cachée. Celui qui la posséderait serait capable de comprendre et d'expliquer la mort, qui plus que toute autre chose demeure un mystère insondable. Ceux qui vont dans l'au-delà ne peuvent revenir ou communiquer avec nous.
Le grand magicien Houdini fit pendant longtemps la une des journaux par ses tours époustouflants. Avant de mourir, il laissa à sa femme un code grâce auquel, outre-tombe, il s'identifierait. Après sa disparition, plusieurs spirites vinrent trouver son épouse prétendant avoir reçu une communication de son mari. Elle leur disait simplement: Quel est le code? Mais aucun ne fut jamais capable de le lui donner.
Versets 23-27
Je continue le texte.
Car c'est Dieu seul qui sait le chemin que la sagesse emprunte. Oui, il en connaît la demeure. Car son regard parcourt le monde entier, et tout ce qui se passe sous le ciel, il le voit. C'est lui qui a fixé la pesanteur du vent, et donné leur mesure à tous les océans. Lorsqu'il a établi une loi pour la pluie, et tracé un chemin aux éclairs du tonnerre, c'est alors qu'il l'a vue et en a fait l'éloge. Il a posé les fondements de la sagesse et l'a sondée (Job 28.23-27).
Job a d'abord soutenu que l'homme ne pouvait accéder de lui-même à la sagesse absolue, c'est d'ailleurs pour cela qu'il ne peut comprendre sa situation. Maintenant, il précise que seul Dieu la possède parce qu'il est le Créateur tout-puissant, à la fois omniscient, qui connaît toute chose, et omniprésent, qui est partout à la fois. De plus, il est aussi omnipotent, il peut faire comme bon lui semble quand cela lui plaît. En Occident en particulier et au niveau spirituel, l'athéisme a supplanté la foi. En parallèle, l'homme a abandonné sa quête de la sagesse et de Dieu pour la remplacer par l'accumulation des richesses grâce au développement de la science et de ses applications technologiques.
Verset 28
Je finis ce chapitre.
Puis le Tout-Puissant a dit à l'homme: «Révérer le Seigneur, voilà la vraie sagesse ! Se détourner du mal, voilà l'intelligence !» (Job 28.28).
Dans les Textes Sacrés, et plus particulièrement dans les livres dits poétiques, la sagesse est identifiée à une sincère révérence et profonde soumission à Dieu que les Écritures qualifient de crainte de l'Éternel et qui consiste aussi à vivre selon les règles morales qu'il a instituées. Je cite deux passages:
La clé de la sagesse, c'est de révérer l'Éternel. Ceux qui s'y tiennent ont une saine intelligence. Qui observe ses lois est vraiment avisé. Sois rempli de respect pour Dieu et obéis à ses commandements car c'est là l'essentiel pour l'homme. En effet, Dieu jugera toute oeuvre, même les cachées, les bonnes et les mauvaises (Psaumes 111.10; Ecclésiaste 12.13-14).
Contrairement à ce que ses trois amis avaient prétendu, Job honorait le Tout-Puissant et se gardait de tout mal, ce que Dieu lui-même a confirmé à deux reprises. En conséquence, Job possédait bel et bien la sagesse et l'intelligence qui lui étaient accessibles en tant qu'homme. Dans les prochains chapitres, il va apporter les preuves qu'il révère véritablement l'Éternel et qu'il s'est gardé de toute faute grave.
Dans le chapitre suivant, Job va parler du temps glorieux qui précédait son affliction. Par la même occasion, il va révéler un trait de caractère fâcheux qui constitue son talon d'Achille. Il ne s'agit pas d'une faute cachée sauf à lui-même, de son orgueil. Il va utiliser les pronoms je, me, moi 52 fois d'après ceux qui les ont comptés. Job se réduit à un minuscule petit paquet enveloppé sur lui-même. Il pousse le bouchon un peu loin lorsqu'il dit:
Ma robe et mon turban, c'était ma droiture (Job 29.14).
Job me fait penser à un petit poème en langue anglaise qui en français dit à peu près ceci:
J'ai organisé une petite fête à moi-même cet après-midi; nous n'étions que trois: je, me et moi. Moi j'ai mangé tous les sandwichs tandis que je buvais le thé. Ce fut aussi moi qui mangeai la tarte et qui me suis englouti le gâteau.
Chapitre 29
Introduction
C'est une loi universelle que pour tous la roue tourne, mais pour certains d'entre nous c'est le pronom personnel qui en est le moyeu; toute la vie est centrée sur je, me moi . C'est le cas de Job qui jusqu'à présent n'a pas fait état de la moindre contrition, car il ne se sent coupable de rien. En fait, il ne se reconnaît aucune faute spécifique, ni même le plus petit échec de vie. Ses trois amis n'ont pas été capables de l'aider le moins du monde parce qu'ils ont considéré que les souffrances de Job étaient dues à ses fautes cachées, un point c'est tout.
Ces piètres consolateurs l'ont malmené, mais lui a tenu bon. Éliphaz, le premier des trois compères, a utilisé l'approche psychologique de la pensée positive: Tu vas voir comme tout va bien aller; tu vas te sentir bien une fois que tu auras tout confessé ! Bildad, le deuxième, a prêché la tradition des Anciens qu'il enveloppe dans un emballage philosophique. Tsophar, le troisième compagnon, manifeste le dogmatisme religieux de quelqu'un qui connaît tout sur Dieu. C'est donc un match nul et un retour à la case départ.
Mais à la décharge de Job, il faut quand même admettre qu'il était un homme irréprochable, si on le juge selon les critères extérieurs révélés par l'Éternel aux hommes de l'époque des patriarches. Avant ses malheurs, il avait tout pour être heureux; il était immensément riche, respecté par tous et occupait une position d'autorité. Spirituellement parlant, c'était un croyant authentique qui honorait Dieu, offrait des sacrifices pour ses offenses et celles de ses enfants. Il n'essayait pas de paraître ce qu'il n'était pas. Pesé sur la balance divine, il n'aurait pas été qualifié d'hypocrite, mais bien plutôt d'honnête homme dans tout le sens du mot.
Alors pourquoi a-t-il dû souffrir ainsi? En réalité, tout ce qu'il a enduré est secondaire, même Satan n'est pas spécialement important dans ce récit. Le problème soulevé par cette histoire est l'orgueil de Job, ou plus exactement son égotisme spirituel, son sens d'être un homme juste aux yeux du Tout-Puissant, ce qui n'est que partiellement vrai. Il avait donc besoin d'une réprimande et elle fut douloureuse. Cependant, quand l'Éternel va enfin se révéler à Job, ce dernier se montrera un élève modèle qui va tout de suite comprendre et apprendre très vite la leçon qui lui est enseignée.
Mais en attendant cette rencontre fatidique, Job a une vue limitée aussi bien de Dieu que de lui-même. La devise de Socrate était: Connais-toi toi-même ! Cette maxime attribuée à un autre sage grec est un bon conseil parce que comme l'a si bien dit quelqu'un (Paul-Jean Toulet): apprends à te connaître; tu t'aimeras moins. Et c'est bien de cela que Job avait besoin.
Avant de lire le texte, je rappelle que tous les discours de ce livre sont écrits en langage poétique. Ce chapitre 29 ne fait pas exception et en plus il est structuré d'une manière symétrique un peu comme une fleur où le stigmate du milieu serait entouré de deux rangées de pétales. Job va commencer par décrire ses bénédictions passées, puis les honneurs qu'il recevait; ce sont les deux rangées de pétales de mon illustration. Au centre de son monologue, il fait état des bienfaits qu'il accordait aux autres; cette portion représente le stigmate de la fleur. Ensuite, il raconte à nouveau ses bénédictions passées et une nouvelle fois les honneurs qu'on lui dispensait, ce sont à nouveau deux rangées de pétales.
Versets 1-6
Je commence à lire le texte dans lequel Job passe en revue son bonheur passé avant qu'il ne soit frappé d'une série de malheurs, dont une maladie qui dure depuis plusieurs mois.
Job prononça un autre discours: Qui me fera revivre les saisons d'autrefois, comme en ces jours passés où Dieu veillait sur moi, où il faisait briller sa lampe sur ma tête et qu'avec sa lumière j'affrontais les ténèbres? Ah ! si j'étais encore aux jours de ma vigueur, quand ma demeure jouissait de l'amitié de Dieu, et quand le Tout-Puissant était encore à mes côtés, quand tout autour de moi s'ébattaient mes enfants, quand je baignais mes pieds dans la crème du lait et quand le roc versait pour moi des torrents d'huile (Job 29.1-6).
La crème, le lait et l'huile sont les images classiques de la prospérité. Le roc désigne le pressoir à olives dont la base était faite en pierre. La lampe qui brille sur la tête signifie avoir la faveur de Dieu.
Versets 7-11
Je continue avec la deuxième rangée de pétales.
Lorsque je me rendais aux portes de la ville, quand je dressais mon siège sur la place publique, les jeunes me voyaient et ils se retiraient, les vieillards se levaient et ils restaient debout, les notables arrêtaient leurs propos et se mettaient une main sur la bouche. Les grands baissaient la voix et ils tenaient leur langue collée à leur palais. Celui qui m'écoutait me déclarait heureux, celui qui me voyait parlait de moi en bien (Job 29.7-11).
Chaque ville avait un conseil de notables qui rendait la justice et qui siégeait sur la place publique près de l'entrée principale. Job en faisait bien sûr partie et à ce titre était respecté non seulement des jeunes, mais aussi des autres dignitaires qui reconnaissaient en lui une grande sagesse.
Versets 12-17
Je continue.
Car je sauvais le pauvre qui appelait à l'aide ainsi que l'orphelin privé de tout secours. Ceux qui allaient mourir me bénissaient, et je mettais la joie dans le coeur de la veuve. J'endossais la justice: c'était mon vêtement. Ma robe et mon turban, c'était ma droiture. J'étais l'oeil de l'aveugle et les pieds du boiteux, et j'étais comme un père pour ceux qui étaient pauvres. J'examinais à fond le cas des inconnus. Je brisais les mâchoires de l'homme violent et je lui arrachais la proie d'entre les dents (Job 29.12-17).
Dans l'image de la fleur, cette partie représente le stigmate, le coeur du discours. Job fait valoir qu'il se souciait du bien-être des plus démunis. Il répond ainsi aux accusations du contraire qui ont été portées contre lui par un de ses amis.
Versets 18-20
Je continue avec à nouveau une première rangée de pétales.
Je me disais alors: «Je mourrai dans mon nid, j'aurai des jours nombreux comme le phoenix. La source de l'eau vive baignera mes racines, la rosée passera la nuit sur ma ramure. Ma gloire auprès de moi se renouvellera et, dans ma main, mon arc rajeunira» (Job 29.18-20).
Job était certain que la bénédiction de Dieu le suivrait jusqu'à ce qu'il ait une belle mort. En effet, tout comme ses trois amis, il considérait la faveur divine comme une récompense pour bonne conduite, tandis que la malédiction est pour ceux qui font le mal. Job a déjà tenu ce discours, mais il a également prétendu le contraire soutenant que les impies prospèrent tout autant que les hommes justes. Il faut comprendre que cette contradiction exprime son désarroi face à sa situation tragique qu'il lui est impossible de comprendre.
Versets 21-25
Je finis ce chapitre avec la deuxième rangée de pétales, c'est-à-dire l'honneur que recevait Job.
Alors on m'écoutait attendant mon avis et l'on faisait silence pour avoir mon conseil. Lorsque j'avais parlé, on ne discutait pas. Ma parole, sur eux, se répandait avec douceur. Et ils comptaient sur moi comme on attend la pluie. Ils ouvraient grand la bouche, comme pour recueillir les ondées du printemps. Quand je leur souriais ils n'osaient pas y croire, on ne pouvait éteindre l'éclat de mon visage. C'est moi qui choisissais la voie qu'ils devaient suivre. Je siégeais à leur tête, je trônais comme un roi au milieu de ses troupes, comme un consolateur pour les gens affligés (Job 29.21-25).
Job était un homme tout à fait exceptionnel, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est devenu la cible de Satan. Dans cette vie, la souffrance peut avoir bien des causes différentes, mais il est surtout bon de savoir que dans l'éternité à venir, il n'y en aura plus.
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