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Jour sélectionné:
05/04/2025
Portion biblique:
Esther 2:1-16
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Chapitre 2

Introduction

Quelqu'un a dit: Le temps et l'usage rendent l'homme sage. Le meilleur moyen de tester un tel dicton est sur quelqu'un d'imprévisible et capricieux. Il se trouve que l'empereur perse Xerxès se conforme parfaitement à cette définition. Sur un coup de tête, il avait destitué sa reine par un décret béton, selon une loi qui soi-disant ne pouvait être changée. Mais il est fort connu qu'un despote au pouvoir illimité fait ce qu'il veut et c'est ce qui est sur le point de se produire à la cour du roi.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 2 du livre d'Esther.

Au bout d'un certain temps, la colère de l'empereur Xerxès se calma. Il repensa à ce qu'avait fait Vasthi, et il réfléchit à la décision qui avait été prise à son sujet. Alors les courtisans attachés à son service lui dirent:? Que l'on recherche pour l'empereur des jeunes filles vierges et belles (Esther 2.1-2).

Vasthi avait été renvoyée en l'an 482, la troisième année du règne de Xerxès. Ensuite eut lieu la longue expédition militaire contre la Grèce qui se termina par un désastre. Le roi en revint 4 ans plus tard (vers l'an 479). Il venait de subir une défaite particulièrement humiliante parce que son armée considérable avait été battue par un tout petit nombre de soldats. Il faut dire que les Grecs mettaient l'accent sur l'individu; chaque combattant était parfaitement entraîné et valait 10 Perses. Donc, le roi arrive à son palais, la mine déconfite.

À son malheur s'ajoute le fait qu'il n'a plus de reine puisqu'il l'a congédiée, tout ça fait vraiment désordre, alors il déprime. Et puis il repense à Vasthi; 4 années ont passé et sa colère s'est dissipée. Il arpente son palais de long en large et se dit qu'il n'aurait peut-être pas dû agir aussi précipitamment. Après tout, la désobéissance de la reine reposait sur un sentiment honorable. Elle ne voulait pas être traitée de manière dégradante par des hommes ivres; la punition avait été excessive. Il en parle donc à ses conseillers qui ont des sueurs froides. En effet, si Vasthi rentrait en faveur, tous ceux qui avaient voté pour son renvoi passaient à l'échafaud.

Un historien raconte qu'après avoir perdu la guerre contre la Grèce, Xerxès s'est consolé en se livrant de plus en plus à ses passions licencieuses; ses conseillers vont bien sûr exploiter sa faiblesse. Du début à la fin du livre, il apparaît nettement qu'ils mènent leur roi par le bout du nez. Il faut dire que les gens impétueux et capricieux sont faibles et plutôt faciles à manipuler.

Versets 3-4

Je continue.

Que l'empereur désigne donc des fonctionnaires chargés de sélectionner dans toutes les provinces de son empire toutes les jeunes filles vierges et belles et de les amener dans le harem de la citadelle de Suse pour les confier à Hégué, l'eunuque de l'empereur qui a la garde des femmes. On leur fournira tous les produits de beauté nécessaires. La jeune fille qui aura la préférence de l'empereur succédera comme impératrice à Vasthi. Cette proposition plut à l'empereur qui la fit mettre à exécution (Esther 2.3-4).

De nouvelles jeunes femmes étaient constamment introduites dans le harem pour remplacer celles qui étaient trop âgées au goût du roi. Mais cette fois-ci, c'est une reine qu'on recherche et il faudra qu'elle rivalise avec Vasthi, alors on organise un gigantesque concours de beauté.

Versets 5-6

Je continue.

Or, dans la citadelle de Suse, vivait un Juif nommé Mardochée. Il était fils de Yaïr, et descendant de Chimeï et de Qich de la tribu de Benjamin. Sa famille avait été déportée de Jérusalem avec les autres exilés emmenés par Nabuchodonosor, roi de Babylone, en même temps que Yekonia, roi de Juda (Esther 2.5-6).

Jusque-là, l'auteur a planté le décor. Il a présenté le cadre du récit: l'époque, le lieu et le contexte politique. Il nous a introduit dans le palais d'un roi tout ce qu'il y a de plus païen et au caractère exécrable. Il est dominé par ses passions, et ce sont ses conseillers qui dirigent un empire décadent. On a assisté à des beuveries, à une guerre désastreuse, et à la politique des couloirs. Mais en filigrane, derrière ces situations bizarres, l'Éternel va exercer sa souveraineté.

Maintenant, on entre directement dans le vif du sujet et deux personnages principaux entrent en scène. Comme dans un jeu d'échecs, Dieu continue à mettre en place les événements et les personnages qui vont contribuer à démontrer sa providence pour son peuple. Qu'est-ce que fait ce Mardochée ici? Sa lignée indique qu'il était probablement de la famille de Saül, le premier roi d'Israël. Ses ancêtres avaient donc été emmenés captifs à Babylone. Un peu plus loin, on apprend que son arrière-grand-père Qich fut déporté à une date qui correspond à 597 av. J-C.

Cependant, lorsque Cyrus devint le nouvel homme fort du Moyen-Orient, il décréta que tous les Juifs de son empire pouvaient, s'ils le désiraient, regagner leur pays. Mais la plupart des déportés choisirent de rester en terre d'exil parce qu'ils s'y trouvaient très bien. Après la conquête de la Babylonie par Cyrus en 539 av. J-C, certains d'entre eux vinrent s'installer parmi les Mèdes ou en territoire perse comme l'attestent des textes datant du 5e siècle découverts en Mésopotamie, en Irak donc. Ces archives contiennent les noms d'une centaine de Juifs vivant dans la ville de Suse, certains d'entre eux occupant des fonctions importantes.

D'après la suite du récit, on comprend que Mardochée occupait une fonction gouvernementale et que sa vie était plutôt confortable. Il était bien Juif d'origine, mais c'est à peu près tout ce qui lui restait de son héritage religieux. C'est un peu comme ceux qui aujourd'hui se disent catholiques, mais ne pratiquent pas. Mardochée signifie dévoué à Mardouk, qui était la principale divinité babylonienne; c'est tout dire. En effet, il portait très certainement un nom hébreu, mais il ne nous est pas donné, ce qui sous-entend qu'il était davantage païen qu'israélite.

Une tablette cunéiforme découverte près de Babylone et datant du début du règne de Xerxès mentionne un fonctionnaire de la cour impériale de Suse du nom de Marduka; il est possible qu'il s'agisse de Mardochée, car il était fréquent que la même personne porte plusieurs noms similaires.

Verset 7

Je continue.

Mardochée avait élevé sa cousine Hadassa, c'est-à-dire Esther, orpheline de père et de mère. Cette jeune fille était bien faite et d'une grande beauté. À la mort de ses parents, Mardochée l'avait adoptée comme sa fille (Esther 2.7).

Le nom juif Hadassa signifie myrte, un arbuste humble, mais dont les feuilles odoriférantes sont toujours verdoyantes. Esther veut dire étoile , à moins qu'il ne dérive du mot isthar, la déesse babylonienne de l'amour et de la guerre correspondant à Astarté chez les Phéniciens.

Versets 8-9

Je continue.

Après la proclamation de l'ordonnance de l'empereur et de son décret, de nombreuses jeunes filles furent rassemblées dans la citadelle de Suse, sous la surveillance de Hégué. Esther fut aussi emmenée au palais impérial et confiée aux soins de Hégué, le responsable du harem. La jeune fille lui plut et gagna sa faveur. Il se mit en peine de lui fournir tout ce qu'il fallait en produits de beauté et pour son régime. Il mit à sa disposition sept jeunes servantes, sélectionnées parmi le personnel du palais impérial, et il la transféra, elle et ses servantes, dans le meilleur appartement du harem (Esther 2.8-9).

Dans le cadre de la provision divine, il semble bien qu'Esther ait été prise par les émissaires du roi sans qu'on lui demande trop son avis; elle était jolie et donc faisait partie de la rafle et du concours de beauté. C'est ainsi qu'elle se retrouve dans le harem en attendant son tour de passer une nuit avec le roi. C'est peut-être une prison, mais d'un très grand luxe au point où on met 7 servantes à sa disposition. Contrairement au prophète Daniel, Esther ne se soumet pas aux lois alimentaires ordonnées par Moïse, soit parce qu'elle ne s'y conformait pas de toute façon, soit parce que de toute manière elle allait éventuellement être obligée de partager la table du roi.

Tout au long de ce livre, l'auteur met bien en avant le fait que Dieu va protéger et utiliser Esther et Mardochée malgré le fait que ni l'un ni l'autre ne respectaient la Loi donnée par l'Éternel à Israël. Selon ses préceptes, Esther ne devait pas se marier avec un païen ni avoir de relations sexuelles avec un homme qui n'était pas légalement son mari. Il est évident que dans les coulisses, Dieu tire les ficelles. L'eunuque patron du harem tombe sous le charme d'Esther et il en sera de même de tous ceux qui s'approcheront d'elle, l'empereur inclut bien sûr.

Versets 10-11

Je continue.

Esther n'avait révélé ni sa nation ni sa famille d'origine, car Mardochée le lui avait interdit. Chaque jour, il se rendait devant la cour du harem pour prendre des nouvelles d'Esther et savoir comment on la traitait (Esther 2.10-11).

Mardochée avait ses entrées au palais sans doute parce qu'il faisait partie des officiels. La suite du texte semble indiquer qu'il occupait une charge importante dans le palais impérial. Comme il ne pouvait se rendre à l'intérieur du harem, c'est probablement par l'intermédiaire d'une servante qu'il avait des nouvelles de sa cousine. Maintenant qu'Esther faisait partie du concours, Mardochée ne voulait pas qu'elle révèle son origine juive afin de ne pas compromettre ses chances de devenir reine ou de recevoir un moins bon traitement.

L'antisémitisme n'est pas un phénomène nouveau; il existe depuis toujours dans toutes les nations. En taisant leur nationalité, Mardochée et Esther exprimaient aussi une certaine gêne de faire partie du peuple élu. Il semble que tous deux n'étaient pas très pieux ou tout au moins ne se confiaient pas au Dieu de leurs ancêtres. L'auteur relève bien leurs défauts afin de mettre en valeur la fidélité de Dieu et sa providence envers le peuple juif.

Verset 12

Je continue.

Les jeunes filles se rendaient chacune à son tour chez l'empereur Xerxès, au terme du traitement de beauté prescrit pour douze mois par le protocole des femmes. Pour ce traitement, on utilisait pendant six mois de l'huile de myrrhe, et pendant six autres mois des baumes aromatiques et divers produits de beauté employés par les femmes (Esther 2.12).

Tous ces traitements de beauté avaient pour seul but de rendre chaque femme davantage attrayante et agréable au roi. Elles nageaient dans l'huile, les crèmes et le parfum. Toute cette importance accordée à l'aspect physique est typique d'une vision très païenne de la vie où ce qui compte est le plaisir de l'instant qui passe trop vite.

Plus une culture s'éloigne du Dieu du ciel et plus les salons féminins se multiplient. L'intérêt spirituel des gens est, semble-t-il, inversement proportionnel au nombre de produits de beauté sur le marché. Jadis, Madame allait de temps en temps chez le coiffeur pour une permanente. Je me souviens quand j'étais enfant que c'est ce que faisait ma mère. Mais maintenant, c'est tout le corps qu'il faut traiter, améliorer, sculpter. À côté du maquillage traditionnel et de plus en plus élaboré, on se fait les ongles, un petit bronzage artificiel, étirer la peau pour supprimer les rides, réduire les contours adipeux excessifs. Et bien sûr, il y a les rajouts indispensables sous la forme de faux ongles, de faux cils et de faux seins sous forme d'implants gélatineux, ce qui a permis une formidable avancée à la chirurgie esthétique. Et que sais-je encore, car c'est sûr que j'en oublie.

Cela dit, il faut de la mesure en tout. Un peu de maquillage pour les femmes qui ont atteint l'âge mûr n'est pas mal en soi; c'est à chaque dame de décider pour elle-même. Bref, quelle que soit l'époque, les empereurs ne se refusaient rien et en Orient ils étaient raffinés. On prenait une jeune fille déjà éminemment belle à croquer, et on la faisait mijoter pendant un an dans l'huile et quelques baumes parfumés. Je m'imagine que le résultat était à vous couper le souffle et les lauréates dignes de n'importe quel conte des mille et une nuits.

Versets 13-14

Je continue le texte.

Puis, lorsque venait le tour d'une jeune fille de se rendre chez l'empereur, on lui donnait tout ce qu'elle demandait pour emporter du harem au palais impérial. Elle s'y rendait le soir, et le lendemain matin, elle était conduite dans un second harem et confiée à la responsabilité de Chachgaz, l'eunuque de l'empereur chargé de la garde des épouses de second rang. Elle ne retournait plus chez l'empereur, à moins que celui-ci n'en manifeste le désir et ne la fasse appeler par son nom (Esther 2.13-14).

Entendons-nous bien ! Cette année de préparation était d'abord en vue d'avoir des relations sexuelles pendant une nuit et une seule avec l'empereur. En parallèle, c'était un concours de beauté parce qu'il choisirait la plus belle ou la plus séduisante pour être sa reine, une figurine décorative certes, mais qui disposait quand même d'un certain pouvoir et de privilèges à n'en plus finir. Alors évidemment, ces ravissantes jeunes femmes désiraient toutes devenir l'impératrice.

Donc pour cette seule nuit avec Xerxès, la jeune fille se parait le mieux possible, portant des vêtements de soie magnifiques et les plus beaux bijoux du royaume. Chacune choisissait ce qui à ses yeux mettrait le plus en valeur tous ses charmes féminins. Une fois passée la nuit avec l'empereur, la femme était considérée comme une de ses épouses de second rang. Elle était alors mise au placard, mais de luxe il faut préciser. En effet, elles ne manquaient de rien et n'avaient qu'une seule responsabilité: entretenir leur beauté au cas où le despote la désirerait à nouveau, ce qui était plutôt rare parce qu'il préférait le neuf à l'occasion.

Le temps passe vite et bientôt ce sera le tour d'Esther. Mardochée avait misé gros, car si elle n'était pas choisie comme reine, elle finirait ses jours comme concubine dans le harem d'un roi païen, ce qui pour une jeune fille juive était scandaleux, une honte, et allait à l'encontre de sa culture et de la Loi de Moïse.

Verset 15

Je continue.

Quand vint le tour d'Esther, fille d'Abichaïl, l'oncle de Mardochée, qui l'avait adoptée comme sa fille, d'aller chez l'empereur, elle ne demanda rien d'autre que ce qu'avait indiqué Hégué, l'eunuque de l'empereur, gardien des femmes. Elle gagnait la faveur de tous ceux qui la voyaient (Esther 2.15).

Esther était devenue très populaire pendant cette année de préparation. Étant naturellement très belle, elle aurait pu faire des jalouses, mais apparemment tout le monde l'aimait bien. Elle était naturellement belle, mais sans doute aussi aimable, douce, humble et vertueuse. Dieu s'était déjà arrangé pour que Hégué la préfère entre toutes, mais aussi pour qu'elle soit déjà reconnue par tous comme la future gagnante du concours de beauté. Il savait bien sûr qu'un sinistre complot se tramait en coulisse contre son peuple, alors il organisait sa réponse.

L'Éternel allait respecter ses engagements, toutes les promesses qu'il avait faites aux ancêtres d'Israël, depuis Abraham jusqu'à David; son peuple ne serait pas anéanti. Lorsque le jour fatidique arrivait pour une jeune fille de passer la nuit avec l'empereur, elle profitait de cette occasion unique pour se faire donner des vêtements somptueux et les plus beaux ornements. Esther a bien l'intention de remporter la palme d'or et devenir l'impératrice, mais elle est à la fois modeste et sage en s'en remettant au jugement de l'eunuque Hégué. En tant que gardien du harem, il devait bien connaître les goûts de son maître en matière d'habillement et de froufrous pour ses femmes.

Versets 16-17

Je continue.

C'est le dixième mois, c'est-à-dire au mois de Tébeth de la septième année du règne, que l'on vint prendre Esther pour l'emmener chez l'empereur au palais impérial. L'empereur aima Esther plus que toutes les autres femmes et elle gagna sa faveur et sa bienveillance mieux que toutes les autres jeunes filles. Alors il mit sur sa tête la couronne impériale et la fit proclamer impératrice à la place de Vasthi (Esther 2.16-17).

Nous sommes en 479 ou en 478 av. J-C, car Tébeth est le mois babylonien qui est à cheval sur décembre et janvier. Tout comme l'eunuque précédemment, l'empereur est ébloui par Esther. Il faut dire que ce roi païen et paillard n'est jamais plus qu'une marionnette entre les mains de Dieu. Il a préféré Esther à toutes les autres pour des raisons qui ne sont pas données et qui importent peu.

En effet, dans sa providence, l'Éternel avait décidé qu'elle occuperait la position stratégique d'impératrice, car il aurait bientôt besoin d'elle à ce poste. Il est quand même émouvant de lire cette histoire et de voir ce qui est arrivé à cette petite Juive orpheline dont les ancêtres avaient été déportés à Babylone. Un texte de l'Ancien Testament dit:

De la poussière, il arrache le pauvre, et il relève l'indigent de la fange pour l'installer au milieu des puissants et lui donner une place d'honneur (1Samuel 2.8).

De façon soudaine et inattendue, Esther devient la reine de ce qui était alors la première puissance du Proche et du Moyen-Orient. Sa venue au pouvoir enseigne qu'en filigrane, derrière les comportements aberrants et méchants des hommes, l'Éternel veille et agit. Il fait ce qu'il veut selon le conseil de sa seule volonté. Moi, je trouve ça réconfortant.


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