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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
07/04/2025
Portion biblique:
Esther 3:7-4:2
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Chapitre 3

Verset 7

Au Moyen-Âge, lorsqu'on voulait se débarrasser de quelqu'un, il suffisait de faire courir le bruit qu'il faisait de la sorcellerie; il n'en fallait pas plus. Lorsque la peste a frappé l'Europe, les Juifs furent assez peu concernés à cause de leurs lois de purification rituelle. Alors bien sûr, on les a accusés d'être responsables de l'épidémie en empoisonnant l'eau.

C'est ce genre de procédé tordu qu'a utilisé Hitler pour rallier à sa cause les masses germaniques. Il a ensuite orchestré une persécution qui a commencé la fameuse nuit du 9 novembre 1938, la Kristallnacht. Les nazis ont alors massacré une centaine de Juifs, arrêté des milliers, pillé leurs magasins et brûlé des synagogues. Puis pendant la guerre, ce fut le génocide qu'on connaît. Mais Hitler n'était jamais qu'un imitateur, car il a eu des précurseurs. Le premier à avoir organisé une extermination systématique des Juifs fut Haman, le grand vizir sous le règne de l'empereur Xerxès.

Verset 8

Je continue à lire dans le chapitre 3 du livre d'Esther.

Puis Haman alla dire à l'empereur Xerxès:? Il y a, répandu parmi les peuples dans toutes les provinces de ton empire, un peuple qui est inassimilable. Leurs lois sont différentes de celles de tous les autres peuples, et ils n'obéissent pas aux lois impériales. L'empereur n'a aucun intérêt à les laisser en paix (Esther 3.8).

Dès que le sort a donné à Haman la certitude d'un jour favorable pour l'exécution de son plan machiavélique, il passe à l'action essayant de gagner le concours du roi. Le grand vizir, en bon politicien, mêle le faux au vrai. Il était exact que les Juifs étaient dispersés partout et selon Haman ça faisait désordre.

Cette attitude puérile me rappelle l'époque où j'étais à l'armée. Quand on se mettait en rang, l'adjudant hurlait: Je ne veux voir qu'une seule tête ! Il est également vrai que les us et les coutumes des Juifs étaient différents des autres peuples, mais ils obéissaient quand même aux lois impériales. En effet, l'Éternel leur avait ordonné de s'établir pour de bon en pays d'exil. Je cite le passage:

Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d'Israël, à tous les exilés que j'ai fait déporter de Jérusalem à Babylone: Construisez des maisons et installez-vous y, plantez des jardins et mangez-en les fruits, mariez-vous et ayez des enfants; mariez vos fils et donnez vos filles en mariage et qu'elles aient des enfants ! Multipliez-vous là-bas, et ne laissez pas diminuer votre nombre. Recherchez la prospérité de la ville où je vous ai déportés et priez l'Éternel en sa faveur, car de sa prospérité dépend la vôtre (Jérémie 29.4-7).

Haman cherche par n'importe quel moyen à convaincre l'empereur du bien-fondé de son plan meurtrier. Il se peut aussi qu'en filigrane, derrière ses arguments bidon s'en cache un autre qui ait davantage de poids aux oreilles de l'empereur. En effet, cette extermination permettra de vendre les biens des Juifs et ainsi renflouer les caisses de l'État. Celles-ci avaient singulièrement souffert de la défaite cinglante que les Grecs avaient infligée aux Perses.

Verset 9

Je continue le texte.

Si l'empereur le veut bien, que l'on rédige un édit ordonnant leur extermination et je pèserai dix mille talents que je remettrai aux fonctionnaires impériaux pour qu'ils les versent dans les caisses de l'empereur (Esther 3.9).

Nous y voilà. Selon un historien grec, l'impôt annuel collecté dans tout l'Empire perse atteignait la somme de 15 000 talents. Haman devait être un homme particulièrement fortuné. Il faut dire qu'en tant que numéro deux de l'empire, ce ne sont pas les occasions qui devaient lui manquer d'arrondir ses fins de mois; les dessous de table et les pots-de-vin faisaient partie de son menu quotidien.

Il offre donc une quantité d'argent considérable, environ 350 tonnes, qui de son point de vue devait ficeler l'affaire. Cette somme colossale couvrirait tous les frais liés à l'extermination des Juifs et lèverait les scrupules de n'importe quel fonctionnaire. On peut aussi supposer qu'Haman avait l'intention de se dédommager sur ses futures victimes.

Verset 10

Je continue.

Alors l'empereur ôta son anneau du doigt et le remit à Haman, fils de Hammedata d'Agag, l'ennemi des Juifs (Esther 3.10).

À 5 reprises dans le livre, Haman est appelé l'ennemi des Juifs . Comme avant, Xerxès se laisse facilement influencer par un conseiller véreux; il est loin de se douter que l'impératrice va faire partie de la charrette des condamnés. Il faut dire aussi qu'à l'image de la plupart des despotes de cette époque, le roi n'attachait aucune espèce d'importance à la vie de quiconque sauf de la sienne. Son expédition désastreuse contre la Grèce avait causé la mort de multitudes, mais ça ne l'empêchait pas de dormir.

Malgré tout, l'empereur apparaît bien désinvolte en donnant carte blanche à son vizir sans même lui demander de quel peuple il voulait se débarrasser, ni vérifier les accusations portées contre lui. Non, il n'a pas hésité une minute et a dû dire à Haman quelque chose comme: J'ignore qui est ce peuple et peu importe, si tu penses qu'il doit être exterminé parce qu'il pose un problème, tu vas de l'avant. Voici mon anneau. Le sceau du roi validait tous les décrets. On l'apposait sur de la cire liquide qui fermait un manuscrit en guise de signature et le document avait force de loi.

Verset 11

Je continue le texte.

Puis l'empereur dit à Haman:? Je te laisse l'argent et je te livre ce peuple. Fais-en ce que tu voudras (Esther 3.11).

L'empereur se réfère au peuple sur le point d'être exterminé comme s'il s'agissait d'une chose. Les souverains perses tendaient à avoir une attitude tolérante envers les populations qui leur étaient assujetties. Par contre, ils réprimaient sévèrement les activités subversives ou les tentatives de révolte. Ici, l'accusation d'insoumission portée contre les Juifs par Haman conduit l'empereur à marcher dans la combine que lui propose son vizir. Il refuse sans doute l'argent parce qu'il ne veut pas donner l'impression de faire payer son consentement. D'ailleurs, le zèle d'Haman, qu'il croit fidèle à la couronne, mérite d'être récompensé.

Versets 12-13

Je continue.

Le treizième jour du premier mois, on convoqua les secrétaires impériaux et, sur l'ordre de Haman, ils écrivirent aux satrapes de l'empereur, aux gouverneurs de chaque district et aux ministres de chaque peuple. Les documents furent rédigés selon le système d'écriture des différentes provinces et dans la langue de chaque peuple. Les messages furent écrits au nom de l'empereur Xerxès et scellés du sceau impérial. Les lettres furent portées par les coureurs dans toutes les provinces de l'empire, pour ordonner de massacrer, de tuer et d'exterminer les Juifs, jeunes et vieux, enfants et femmes, en un seul jour, à savoir le treizième jour du douzième mois, qui est le mois d'Adar, et de piller leurs biens (Esther 3.12-13).

C'est le premier mois de l'année juive qu'Haman avait invoqué ses divinités en jetant le pour, c'est-à-dire le sort. Mais Dieu s'est joué de lui en reculant le mauvais sort jusqu'au 12e mois. Le vizir s'est mis dans une situation très difficile à cause de ses scrupules superstitieux. Dès qu'il passe à l'action, il accorde déjà au moins 9 mois aux Juifs des districts les plus reculés pour se préparer à se défendre ou pour s'enfuir. Connaissant l'humeur changeante de l'empereur, Haman veut agir vite et battre le fer pendant qu'il est chaud. Une fois le décret promulgué et cacheté, il devenait irrévocable; il ne pouvait être ni abrogé, ni changé. Telle était la loi des Mèdes et des Perses.

Xerxès ayant renoncé à l'argent que lui proposait son vizir, ce dernier autorise les exécutants du décret à piller les biens des Juifs. En encourageant ainsi leur rapacité, il motive leur obéissance. Nous sommes en mars 474 av. J-C. L'ironie du sort veut que cette convocation sinistre ait lieu la veille de la Pâque juive, le symbole de la délivrance de la servitude égyptienne et de l'ange de la mort qui frappa tous les premiers-nés du pays.

L'Empire perse était immense; il s'étendait de l'Inde à l'Europe incluant une partie de l'Afrique, toute l'Asie Mineure et le Moyen-Orient. Il était divisé en 20 provinces et 127 districts. Les scribes ont commencé à traduire le décret dans toutes les langues parlées, au moins deux cents si on compte les dialectes. C'était une entreprise colossale. Haman, tout comme Hitler plus tard, avait bien l'intention d'exterminer la totalité de la race juive, du plus petit au plus grand.

Ce décret antisémite était destiné non seulement aux gouverneurs et aux satrapes du roi, mais aux responsables descendants des anciens rois des divers peuples soumis à l'empereur. Tous étaient invités à participer à cet immense bain de sang. C'était comme une gigantesque kermesse sauf qu'il s'agissait du plus grand nettoyage ethnique que le monde ait alors connu.

Versets 14-15

Je finis ce chapitre.

Le texte de l'édit devait être promulgué comme loi dans chaque province et porté à la connaissance de tous les peuples pour que chacun se tienne prêt pour le jour fixé. Les coureurs partirent en hâte, par ordre de l'empereur. Le décret fut aussi publié dans la citadelle de Suse. L'empereur et Haman s'installèrent pour boire tandis que dans la ville de Suse régnait la consternation (Esther 3.14-15).

Le contraste entre les hauts dignitaires du régime et la population est saisissant. Le moins qu'on puisse dire est que les autorités sont déphasées par rapport à leurs sujets. Les premiers font la fête et les seconds sont dans un état de stupeur. Jusqu'à présent, jamais un tel décret n'avait été issu. Les gens se disaient: Ces Juifs ont peut-être des coutumes bizarres, mais ce ne sont pas des traîtres; ils n'ont commis aucun crime. Pourquoi donc veut-on les exterminer ?

La cruauté d'Haman et l'indifférence béate de l'empereur choquaient même une société pourtant habituée aux massacres de grande envergure. Si Xerxès pouvait livrer tout un peuple au bon plaisir de son grand vizir, qui pouvait être sûr du lendemain? Les autres minorités se demandaient quand leur tour allait venir. Dès que le décret était rédigé en une langue, un coureur partait dans une direction. De jour en jour, l'information gagnait les villes et les villages, et ainsi de suite jusqu'aux coins les plus reculés de l'empire.

Cet antisémitisme grotesque est né sur les chantiers d'Égypte sous la férule cruelle de Pharaon. C'est là que les esclaves hébreux sont devenus la nation choisie de Dieu. À partir du moment où ils ont quitté le pays d'exil, tous les autres peuples se sont ligués contre eux, y compris les Amalécites dont Haman est un descendant. La désobéissance des Israélites à l'Éternel fut la raison de leur déportation en Assyrie et à Babylone. Plus tard, ils seront persécutés encore par Rome puis par les Grecs. L'inquisition du Moyen-Âge aussi les avait particulièrement dans son collimateur. Sous le régime hitlérien, on évalue à 6 millions le nombre de Juifs exterminés. La raison principale pour ne pas dire unique de l'antisémitisme a une origine surnaturelle.

Pourquoi les Juifs sont-il tant haïs? Dans la providence et le dessein divins, ce sont eux qui furent choisis pour être les dépositaires de Sa Parole écrite. Les Textes Sacrés nous sont parvenus par leur intermédiaire. Satan les hait parce que sur le plan humain, ils ont été adoptés par Dieu comme son peuple. De plus, le Seigneur Jésus-Christ est un descendant d'Abraham et de David. L'apôtre Paul rappelle toutes ces vérités dans une de ses Épîtres. Je le cite en compressant:

C'est aux Israélites qu'appartiennent la condition de fils adoptifs de Dieu, les alliances, le don de la Loi, le culte et les promesses; à eux les patriarches ! Et c'est d'eux qu'est issu le Christ dans son humanité; il est aussi au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours. Amen ! (Romains 9.4-5).

Il apparaît donc assez nettement que la raison de la haine de tous les peuples envers les Juifs a une origine surnaturelle. L'ordre d'extermination avait été promulgué et signé par l'empereur, et même lui ne pouvait le révoquer. Pour sauver le peuple d'Israël, il n'y avait qu'une solution; il fallait qu'un autre décret soit proclamé et pour cela quelqu'un devrait intervenir. Dieu dans les coulisses s'y était préparé.

Ce petit livre a commencé par un immense festin qui a tourné en beuverie. Des milliers de personnes y assistaient. C'est alors qu'a eu lieu un scandale familial; la reine a refusé d'apparaître en public devant tous ces hommes ivres en manque de divertissement. Elle ne voulait pas faire la danse de l'ours pour amuser la galerie. Suite à cette désobéissance, elle fut répudiée. Cet incident banal était en réalité planifié par l'Éternel qui voulait Esther comme impératrice. C'est elle qui sera le moyen humain de secourir les Juifs menacés d'extinction.

Dans sa providence, l'Éternel dirige les affaires des hommes comme il l'entend. La même chose s'est passée pour la naissance de Jésus. César Auguste avait besoin d'argent. Il a signé un décret obligeant tous les sujets de son empire à payer des impôts. Pour ce faire et afin que personne n'échappe à son filet, chacun devait se rendre dans le lieu de sa naissance. Quand il a émis cet édit, César ignorait totalement qu'il accomplissait une prophétie de l'Ancien Testament. Je la lis:

Et toi, Bethléhem, la plus petite des villes de Juda, de toi il sortira pour moi celui qui régnera sur Israël ! Son origine remonte aux temps passés, aux jours anciens (Michée 5.1).

Ce brave Auguste ne savait pas que son ordre obligerait une jeune fille de Nazareth à se rendre à Bethléhem où naîtrait son premier enfant qui serait le Messie. Un prophète avait annoncé la naissance du Christ à Bethléhem environ 7 siècles avant que ne naisse Auguste. Une fois empereur, ce dernier a eu besoin d'argent. C'est ainsi que Dieu a fait coïncider deux hommes de deux époques différentes et qui n'avaient strictement rien en commun. L'Éternel a parlé au travers de son prophète. Il était aussi à Rome dans le palais de César et il est maintenant dans celui de Xerxès à Suse. Dieu demeure dans l'ombre, mais il est partout et garde constamment l'oeil sur les siens.

Chapitre 4

Verset 1

Nous voici arrivés au chapitre 4 du livre d'Esther, et le décret d'extermination des Juifs se répand aux quatre coins de l'empire. Je commence à lire.

Lorsque Mardochée apprit tout ce qui s'était passé, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un habit de toile de sac et répandit de la cendre sur lui. C'est ainsi qu'il parcourut la ville en poussant de grands cris de douleur amère (Esther 4.1).

Déchirer ses habits était un signe de deuil et d'affliction. L'idée était d'avoir l'air échevelé et débraillé au maximum afin de refléter extérieurement son état intérieur. Mardochée avait de bonnes raisons de se lamenter. Plus loin, il est dit qu'il était en possession d'une copie du décret où figurait même la somme d'argent colossale qu'Haman avait promis de verser pour mener à terme l'extermination des Juifs.

Il savait fort bien que selon la loi des Mèdes et des Perses, il était désormais trop tard pour révoquer cet ordre impérial. De plus, il savait que c'était parce qu'il avait refusé de courber l'échine devant Haman que ce malheur sans précédent allait frapper son peuple. Des millions de Juifs venaient d'être déclarés à mort.

Versets 2-3

Je continue.

Puis il alla jusque devant la porte du palais impérial, par laquelle personne n'avait le droit d'entrer revêtu d'un habit de toile de sac. Dans chaque province, à mesure qu'y parvenaient l'ordonnance et le décret de l'empereur, c'était comme un deuil qui frappait les Juifs; ils se mettaient à jeûner, à pleurer et à pousser des cris: beaucoup se couchaient sur des toiles de sac et de la cendre (Esther 4.2-3).

Tous les Juifs de l'empire prirent le deuil, le sac et la cendre, jeûnèrent et se lamentèrent. Il est intéressant qu'il ne soit jamais dit qu'ils ont imploré Dieu. L'auteur laisse peut-être sous-entendre qu'ils ont mauvaise conscience d'avoir désobéi en ne retournant pas au pays d'Israël. Mardochée s'est rendu sur la place publique qui s'étendait jusqu'à l'entrée du palais. Revêtu d'habits de deuil, il manquait volontairement aux convenances de l'époque. En effet, rien de ce qui évoquait la tristesse, la misère humaine ou la mort n'était autorisé à se montrer là où l'empereur risquait de le voir parce que ça fait désordre.

En cachant les malheurs, on peut continuer à vivre comme s'ils n'existaient pas et donc la conscience tranquille. Bon nombre de pays dits du Tiers-Monde construisent des murs autour de leurs bidonvilles afin de protéger les regards sensibles des touristes. Dans les sociétés civilisées, on a apprivoisé la mort. Le cadavre est aseptisé, rasé, décoré, bien habillé, et placé dans un beau cercueil bien verni entouré de fleurs magnifiques. Tout porte à faire croire qu'il dort du sommeil du juste. Dans la réalité de l'au-delà, à moins que le défunt n'ait placé sa foi en Jésus-Christ, il est sous la condamnation de Dieu pour l'éternité.


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