Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


10/04/2024

Luc - 1:28-80

Chapitre 1

Versets 28-30

Aujourd'hui encore, lorsqu'il est question de la vierge Marie et de la conception du Christ par le Saint-Esprit, la plupart des gens ont un sourire en coin. C'est pourtant bien là l'enseignement de l'Évangile de Luc que je poursuis au chapitre premier.

L'ange entra chez elle et lui dit:? Réjouis-toi, toi à qui Dieu a accordé sa faveur: le Seigneur est avec toi. Marie fut profondément troublée par ces paroles; elle se demandait ce que signifiait cette salutation. L'ange lui dit alors:? N'aie pas peur, Marie, car Dieu t'a accordé sa faveur (Luc 1.28-30).

Lorsque Dieu accorde sa grâce, il s'ensuit la joie. Dans l'Ancienne Alliance, lorsqu'il était dit à quelqu'un «le Seigneur est avec toi» , cela signifiait que cette personne avait été choisie par Dieu pour une mission particulière. Ici, c'est Marie qui est le sujet d'un très grand honneur. Comme Zacharie, elle n'a pas l'habitude de recevoir la visite d'anges, alors elle est interloquée. Mais comme il l'a fait précédemment avec le vieux prêtre, Gabriel se veut rassurant.

Versets 31-33

Je continue.

Voici: bientôt tu seras enceinte et tu mettras au monde un fils; tu le nommeras Jésus. Il sera grand. Il sera appelé «Fils du Très-Haut», et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son ancêtre. Il régnera éternellement sur le peuple issu de Jacob, et son règne n'aura pas de fin (Luc 1.31-33).

L'ange annonce 5 traits particuliers concernant ce fils Jésus qui va naître.

  • Il sera grand bien sûr, mais bien mieux, il sera Fils du Très-Haut. Marie ne pouvait pas se méprendre sur la signification de cette expression. Selon la pensée hébraïque, un fils était la copie carbone de son père.
  • Cet enfant serait donc de la même nature que l'Éternel. Il sera Dieu.
  • En troisième lieu, Jésus, en sa qualité de descendant de David, s'assiéra sur son trône. C'est une référence au millénium, le règne de 1 000 ans du Christ sur terre, qui aura lieu à la fin des temps.
  • Quatrièmement, le règne de Jésus sur Israël rétabli dans son pays se poursuivra éternellement.
  • Et finalement, comme pour ajouter la cerise sur le gâteau, l'ange enfonce le clou en ajoutant que c'est ainsi que commencera l'éternité.

Marie certainement dut comprendre que l'ange lui parlait du Messie, qui avait été promis depuis si longtemps. Elle a aussi dû penser à la promesse que l'Éternel avait faite au roi David, que tous les Israélites connaissaient bien et que je cite:

Oui, je rendrai stable pour toujours ta dynastie et ta royauté, et ton trône sera inébranlable à perpétuité (2Samuel 7.16).

Ce royaume messianique constitue le centre de la prédication de Jésus surtout au début de son ministère, avant qu'il ne soit officiellement rejeté par la nation juive.

Versets 34-35

Je continue.

Marie dit à l'ange:? Comment cela se fera-t-il, puisque je suis vierge? L'ange lui répondit:? L'Esprit Saint descendra sur toi, et la puissance du Dieu très-haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu (Luc 1.34-35).

Marie ne sembla pas surprise que le Messie devait venir, mais elle est perplexe. Elle ne doute pas des paroles de l'ange, mais elle aimerait bien savoir comment cela pourrait bien se faire, comment elle deviendra la mère du Messie, vu qu'elle n'avait pas de relations sexuelles avec un homme. C'est ma foi somme toute assez logique. La réponse est que l'enfant sera conçu grâce à une intervention directe de l'Esprit Saint, qui par un acte de création, produira la formation physique de Jésus. La conception miraculeuse et la naissance virginale étaient nécessaires en raison de la divinité et de la préexistence du Christ.

Cet enfant sera saint de la même manière que l'Esprit de Dieu est saint. Jésus sera de la même nature non seulement du Père, mais aussi du Saint-Esprit. C'est ainsi que nous voyons dès le début de cet Évangile la révélation de la Trinité divine. Il était primordial qu'il n'y ait aucune intervention humaine dans la conception de Jésus-Christ. D'après le livre du Lévitique que j'ai déjà couvert, toute naissance d'un enfant entraînait l'impureté rituelle de la mère parce qu'elle mettait au monde un pécheur, quelqu'un qui naturellement est rebelle à Dieu. Le psalmiste nous le rappelle lorsqu'il écrit:

Je suis, depuis ma naissance, marqué du péché; depuis qu'en ma mère j'ai été conçu, le péché est attaché à moi (Psaumes 51.6).

Marie ne comprend pas toutes les ramifications de ce qui est en train de lui arriver, cependant elle réalise qu'il va s'agir d'une naissance miraculeuse.

Versets 36-38

Je continue le texte.

Vois: ta parente Élisabeth attend elle aussi un fils, malgré son grand âge; on disait qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant, et elle en est à son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu. Alors Marie répondit:? Je suis la servante du Seigneur. Que tout ce que tu m'as dit s'accomplisse pour moi. Et l'ange la quitta (Luc 1.36-38).

Tout comme Zacharie, Marie reçut un signe: Élisabeth, qui était d'une part stérile et d'autre part âgée, a pu miraculeusement concevoir un fils. Aussi vrai que cela a eu lieu, elle, Marie, deviendra enceinte du Saint-Esprit. Elle est convaincue par la parole de l'ange et elle accepte sans réserve le plan de Dieu en se disant la servante du Seigneur. Tout ce que l'Éternel décide, Il l'accomplit, car rien ne lui est impossible. La réaction de Marie à tout ce qu'elle vient de vivre est très différente de celle de Zacharie.

Dès cet instant, sa vie fut changée à tout jamais. Beaucoup de souffrances allaient être son lot, en particulier lorsqu'elle verrait son fils mourir sur la croix. Mais la résurrection fut le triomphe de Jésus-Christ, la consolation de sa mère, et la confirmation, s'il en fallait une, qu'Il était bien le Messie et que sa naissance avait été miraculeuse.

Versets 39-45

Je continue le texte.

Peu après, Marie partit pour se rendre en hâte dans une ville de montagne du territoire de Judée. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Au moment où celle-ci entendit la salutation de Marie, elle sentit son enfant remuer en elle. Elle fut remplie du Saint-Esprit et s'écria d'une voix forte:? Tu es louée plus que toutes les femmes et l'enfant que tu portes est béni. Comment ai-je mérité l'honneur que la mère de mon Seigneur vienne me voir? Car, vois-tu, au moment même où je t'ai entendu me saluer, mon enfant a bondi de joie au dedans de moi. Tu es heureuse, toi qui as cru à l'accomplissement de ce que le Seigneur t'a annoncé (Luc 1.39-45).

Après avoir reçu le signe annonciateur qui était la grossesse de sa parente Élisabeth, Marie est démangée par l'idée de lui rendre visite. C'est très compréhensible, car la petite Marie qui n'était qu'une adolescente a été parachutée dans une situation qui dépasse de loin tout ce qu'elle aurait pu imaginer. De plus, ces deux femmes ont pas mal de choses en commun comme je l'ai déjà souligné. Finalement, elle se décide à faire ce voyage dans les montagnes des environs de Jérusalem pour aller voir ce vieux couple qui attend un heureux événement. Dès que Marie pénètre dans leur demeure, le Saint-Esprit intervient et permet à Élisabeth de comprendre et d'exprimer le sens de la réaction de l'enfant qu'elle porte. Son langage, d'une poésie tout orientale, est en même temps celui d'un prophète inspiré. Elle reconnaît en Marie la future mère du Messie, disant qu'elle est honorée plus que toutes les autres.

Nous sommes en plein surnaturel avec l'intervention du Saint-Esprit ainsi qu'avec ces deux femmes, qui sont toutes deux enceintes grâce à l'intervention divine. L'Écriture est très discrète en ce qui concerne Élisabeth. Ce devait être une personne très pieuse qui avait cheminé avec Dieu pendant de longues années. Maintenant, l'occasion lui est donnée d'encourager Marie qui, en acceptant de se plier à la volonté de Dieu, a vu sa vie complètement chamboulée.

Je m'imagine qu'elle et Joseph économisaient avant de se marier. Elle préparait son trousseau et il faisait des heures supplémentaires. Marie se voyait déjà dans une petite villa sur la périphérie de Nazareth avec son charpentier bien-aimé, et voilà qu'elle se retrouve enceinte du Saint-Esprit. Alors, elle a besoin de partager tout ça. Elle est venue voir sa parente pour qu'elles se réjouissent ensemble et pour trouver du soutien dans cette mission que l'Éternel lui a confiée.

Le terme Seigneur, dans la phrase: Comment ai-je mérité l'honneur que la mère de mon Seigneur vienne me voir, est un mot qui indique toujours un très grand respect. Cependant, dans la version grecque de l'Ancien Testament, Seigneur est aussi la traduction de Yahvé, le nom personnel de Dieu rendu en français par l' Éternel .

Versets 46-56

Je continue le texte.

Alors Marie dit: Mon âme chante la grandeur du Seigneur et mon esprit se réjouit à cause de Dieu, mon Sauveur. Car il a bien voulu abaisser son regard sur son humble servante. C'est pourquoi, désormais, à travers tous les temps, on m'appellera bienheureuse. Car le Dieu tout-puissant a fait pour moi de grandes choses; saint est son nom. Et sa bonté s'étendra d'âge en âge sur ceux qui le révèrent. Il est intervenu de toute sa puissance et il a dispersé les hommes dont le coeur était rempli d'orgueil. Il a précipité les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles. Il a comblé de biens ceux qui sont affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides. Oui, il a pris en main la cause d'Israël, il a témoigné sa bonté au peuple qui le sert, comme il l'avait promis à nos ancêtres, à Abraham et à ses descendants pour tous les temps. Marie resta environ trois mois avec Élisabeth, puis elle retourna dans sa maison (Luc 1.46-56).

Marie réagit à la salutation d'Élisabeth en récitant un cantique pour louer Dieu de la grâce qui lui a été faite à elle, très humble servante, et à son peuple. Elle exprime aussi sa reconnaissance parce que Dieu a toujours élevé les humbles, et abaissé les orgueilleux. Ce texte s'appelle le Magnificat à cause de ce premier mot dans l'ancienne version latine. Ce cantique est constitué d'allusions et de citations de l'Ancien Testament. Marie se considérait comme partie intégrante du reste pieux d'Israël qui servait l'Éternel. Elle appela Dieu à la fois Mon Seigneur et Mon sauveur, s'associant ainsi intimement à Lui . Elle le célèbre pour sa fidélité, sa puissance, sa sainteté et sa miséricorde. Ensuite, elle le loue pour la grâce particulière qu'Il a faite à Israël.

Par l'enfant qu'elle portait, Dieu accomplissait toutes les promesses qu'Il avait faites à Abraham, à tous les patriarches et à la nation tout entière par l'intermédiaire des prophètes de l'Ancien Testament. Marie est restée avec Élisabeth jusqu'à ce que Jean-Baptiste soit né puis elle est retournée chez elle, c'est-à-dire chez ses parents puisqu'elle ne vivait pas encore maritalement avec Joseph. En ce temps-là, les ados n'habitaient pas seuls dans un appartement en ville.

Versets 57-66

Je continue.

Le moment arriva où Élisabeth devait accoucher. Elle donna naissance à un fils. Ses voisins et les membres de sa famille apprirent combien le Seigneur avait été bon pour elle, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour après sa naissance, ils vinrent pour la circoncision du nouveau-né. Tout le monde voulait l'appeler Zacharie comme son père, mais sa mère intervint et dit:? Non, il s'appellera Jean.? Mais, lui fit-on remarquer, personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! Alors ils interrogèrent le père, par des gestes, pour savoir quel nom il voulait donner à l'enfant. Zacharie se fit apporter une tablette et, au grand étonnement de tous, il y traça ces mots:? Son nom est Jean. À cet instant, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia: il parlait et louait Dieu. Tous les gens du voisinage furent remplis de crainte, et l'on parlait de tous ces événements dans toutes les montagnes de Judée. Tous ceux qui les apprenaient en étaient profondément impressionnés et disaient: «Que sera donc cet enfant?» Car le Seigneur était avec lui (Luc 1.57-66).

Luc met en évidence l'obéissance d'Élisabeth et de Zacharie. Le couple âgé mit un soin tout particulier à respecter la loi relative à la circoncision de l'enfant. À cette époque, le premier garçon recevait le nom de son père le jour où il était circoncis. Mais ici, Élisabeth comme Zacharie lui attribuent le nom dicté par l'ange Gabriel. Cette obéissance du père lui rendit l'usage de la parole. La naissance de Jean-Baptiste suscite des réactions fortes dans la région. Les nouvelles allant très vite, dans tous les environs de Jérusalem on parle de cet enfant qui sort de l'ordinaire.

Versets 67-68

Je continue.

Zacharie, son père, fut rempli de l'Esprit Saint et prophétisa en ces termes: Loué soit le Seigneur, le Dieu du peuple d'Israël, car il a pris soin de son peuple et il l'a délivré (Luc 1.67-68).

Zacharie, tout comme sa femme et Marie, se mit spontanément à louer Dieu et à prophétiser. Ce cantique, connu sous le nom de Benedictus, est lui aussi constitué de citations et d'allusions à l'Ancien Testament. Cette délivrance prophétisée par Zacharie a plusieurs dimensions. Ce sera une libération du péché grâce au pardon que Dieu rendra possible par le sacrifice du Christ. Mais plus tard, ce sera aussi un affranchissement politique et social; le peuple sera délivré de ses ennemis.

Cette double dimension de la délivrance divine répond aux deux caractéristiques du royaume de Dieu qui était prophétisé dans l'Ancien Testament et qui fut offert par Jésus-Christ à la nation d'Israël. Mais l'établissement de ce royaume se fera en deux temps. Il sera d'abord spirituel; c'est le pardon des péchés. Puis à la fin des temps, lorsque le Messie reviendra pour régner sur terre, ce sera alors une transformation politique et sociale complète.

Versets 69-75

Je continue le cantique de Zacharie.

Pour nous, il a fait naître parmi les descendants du roi David, son serviteur, un Libérateur plein de force. Il vient d'accomplir la promesse qu'il avait faite depuis les premiers temps par la voix de ses saints prophètes qu'il nous délivrerait de tous nos ennemis, et du pouvoir de ceux qui nous haïssent. Il manifeste sa bonté à l'égard de nos pères et il agit conformément à son alliance sainte. Il accomplit pour nous le serment qu'il a fait à notre ancêtre, Abraham, de nous accorder la faveur, après nous avoir délivrés de tous nos ennemis, de le servir sans crainte en étant saints et justes en sa présence tous les jours de la vie (Luc 1.69-75).

Zacharie fait état de la puissance du Messie, qui libérera Israël de ses ennemis. C'est encore une référence à la fin des temps, au millénium qui verra enfin l'accomplissement des promesses de l'alliance et du serment que l'Éternel a fait à Abraham.

Versets 76-79

Je continue.

Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car, devant le Seigneur, tu marcheras en précurseur pour préparer sa route, en faisant savoir à son peuple que Dieu lui donne le salut et qu'il pardonne ses péchés. Car notre Dieu est plein de compassion et de bonté, et c'est pourquoi l'astre levant viendra pour nous d'en haut, pour éclairer tous ceux qui habitent dans les ténèbres et l'ombre de la mort, et pour guider nos pas sur la voie de la paix (Luc 1.76-79).

Il est intéressant de noter que Zacharie fait un lien entre la naissance de son fils et celui qu'attend Marie, le Messie dont il sera le précurseur. En fait, Jean-Baptiste précédera le Christ en tant que prophète du Très-Haut ce qui est ici un titre attribué à Jésus. C'est parce que Dieu est amour qu'il a envoyé le Christ, appelé ici l'astre levant. Il apportera la lumière et guidera le peuple vers le salut et la paix. Ce passage donne un résumé du ministère spirituel de Jésus sur terre.

Verset 80

Je finis le chapitre.

Le petit enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Plus tard, il vécut dans des lieux déserts jusqu'au jour où il se manifesta publiquement au peuple d'Israël (Luc 1.80).

Dès qu'il fut jeune homme, Jean-Baptiste embrassa les déserts, ce qui n'était pas du tout une chose normale. Mais en raison de son appel très particulier dont il était tout à fait conscient, il devait suivre les traces du prophète Élie en vivant à l'écart des foules. Il est possible qu'il ait eu des contacts avec la communauté essénienne de Qumrân. Ces ermites juifs, très légalistes, vivaient retirés de tous. Mais on leur doit les manuscrits qui ont été découverts en 1948 dans des caves du côté de la mer Morte et qui ont fait taire toute une troupe d'érudits qui rejetaient l'historicité d'une grande partie de l'Ancien Testament.

Et c'est dans le désert que se termine le premier chapitre. Jean-Baptiste laisse la place à Jésus dont Luc va nous donner le récit de la naissance. Il est aussi le seul à lever un tant soit peu le voile sur l'enfance du Christ. Concernant l'époque de la venue du Messie, l'apôtre Paul écrit ceci:

Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et placé par sa naissance sous le régime de la Loi (Galates 4.4).

C'est-à-dire que Jésus est né juste au bon moment. Mais qu'est-ce que cela veut dire?


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