Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


11/04/2024

Luc - 2:1-35

Chapitre 2

Introduction

J'ai terminé le 1er chapitre de l'Évangile de Luc et je posais une question relative à une citation de l'apôtre Paul qui a dit:

Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils (Galates 4.4).

Paul affirme que Jésus est né juste au bon moment. Mais la question se pose alors: Qu'est-ce que cela veut dire? Un historien chrétien du nom de Neander a fait la remarque suivante: Trois grands peuples durent contribuer à la venue du Messie en préparant le terrain chacun à leur manière afin que le christianisme puisse s'implanter: les Juifs dans le domaine religieux; les Grecs dans le domaine culturel, les sciences et l'art; les Romains comme maîtres du monde dans le domaine politique .

Trois des Évangiles sont destinés à une catégorie spécifique de lecteurs. Matthieu s'adresse plutôt aux Juifs, Marc aux Romains, et Luc aux Grecs. Ces derniers représentaient la raison et l'humanisme du monde antique. C'était le peuple cosmopolite du premier siècle. Ils considéraient que leur responsabilité était d'améliorer la race humaine. Ils firent des dieux à leur propre image, joignant ainsi à la culture de l'époque une mondanité et un libertinage sans précédent. Cette vision du monde, dominé par la raison et le culte de l'homme, laissait beaucoup d'intellectuels insatisfaits, au point où ils avaient érigé un monument à un dieu inconnu dont il sera question dans le livre des Actes des apôtres.

Intuitivement, les Grecs percevaient que la vérité, la clé de la compréhension de la vie, était ailleurs. Il n'empêche que leur contribution fut extraordinaire. Alexandre le Grand jeta le filet de la civilisation grecque sur tous les pays qu'il conquit. Il fit que l'Est et l'Ouest se rencontrent. Des tribus inconnues se virent unifiées sous la botte d'Alexandre. De nouvelles villes furent construites, la plus célèbre est Alexandrie en Égypte. Les voies de communication se développèrent rapidement pour favoriser les activités commerciales. Les rivières Tigre et Euphrate devinrent grecques. La langue d'Athènes était parlée jusque par les Juifs de Babylone.

Lorsque tout ceci fut en place, l'Éternel envoya la Pax Romana . Les légions romaines instaurèrent l'ordre et construisirent des routes partout, unifiant encore davantage ce qu'Alexandre le Grand avait commencé. Voilà ce que Paul veut dire lorsqu'il écrit: Lorsque les temps furent accomplis . Lorsque tout fut prêt, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et placé par sa naissance sous le régime de la Loi.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 2 de cet Évangile.

En ce temps-là, l'empereur Auguste publia un édit qui ordonnait le recensement de tous les habitants de l'Empire. Ce recensement, le premier du genre, eut lieu à l'époque où Quirinius était responsable (militaire) de la province de Syrie (Luc 2.1-2).

Luc l'historien enracine son récit dans le concret. César Auguste, fils adoptif de Jules César, devint empereur en 27 av. J-C et ce jusqu'en l'an 14. En fait, il s'appelait Octavianus. Auguste a une connotation religieuse et cet empereur désirait se faire passer pour un dieu. Pour assainir les finances de l'Empire, il ordonna plusieurs recensements destinés à organiser le paiement des impôts. Il fallait beaucoup d'argent pour soutenir les légions romaines et garantir la Pax Romana dans tout l'Empire. À cette époque, la Palestine formait un état indépendant avec Hérode le Grand comme roi. Cependant, ce royaume était vassal de Rome qui battait la mesure. Hérode marchait donc au rythme de l'Empire.

Versets 3-5

Je continue.

Tout le monde allait se faire recenser, chacun dans la localité dont il était originaire. C'est ainsi que Joseph, lui aussi, partit de Nazareth et monta de la Galilée en Judée, à Bethléhem, la ville de David: il appartenait, en effet, à la famille de David. Il s'y rendit pour se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui attendait un enfant (Luc 2.3-5).

Joseph et Marie quittèrent Nazareth en Galilée, tout au nord du pays, et descendirent à Bethléhem en Judée dans le sud. Bethléhem était la ville, où le roi David était né et celle des ancêtres de Joseph. Lui et Marie étaient tous deux descendants de David, mais issus de différentes branches familiales. César Auguste, le despote de service qui veut être adoré, oblige donc ce charmant couple avec Marie en fin de grossesse, à faire un très long voyage. Aujourd'hui, tout le monde se soucie autant de ce César que de son premier biberon. Par contre, le bébé qui est dans le sein de Marie a été, et est encore vénéré par des multitudes comme le Sauveur. En allant à Bethléhem, Joseph et Marie accomplissaient une prophétie de l'Ancien Testament que voici:

Et toi, Bethléhem Éphrata, la plus petite des villes de Juda, de toi il sortira pour moi celui qui régnera sur Israël ! Son origine remonte au lointain passé, aux jours d'éternité (Michée 5.1).

Versets 6-7

Je continue.

Or, durant leur séjour à Bethléhem, arriva le moment où Marie devait accoucher. Elle mit au monde un fils: son premier-né. Elle lui mit des langes et le coucha dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la pièce réservée aux hôtes (Luc 2.6-7).

La pièce réservée aux hôtes de passage était surchargée à cause du recensement. Alors, ils allèrent dans une grotte qui était en principe pour le bétail. Mais il n'était pas rare à cette époque qu'hommes et bêtes partagent le même toit. Marie accoucha et l'enfant fut posé dans une crèche, la mangeoire des bêtes de somme. La mention par Luc que c'était son premier-né signifie qu'elle a eu d'autres enfants dans le courant de sa vie. En attendant, le roi des rois, le Seigneur de l'univers aurait pu venir dans toute sa gloire en tant que conquérant, ce qu'Il va faire un jour.

Mais lors de sa première venue, il a choisi d'entrer dans le monde de la façon la plus humble possible. Un bébé humain est le plus fragile de tous les nouveaux nés. Il a même besoin d'une aide extérieure pour couper le cordon ombilical. Les animaux, eux, se débrouillent tout seuls.

Versets 8-10

Je continue.

Dans les champs environnants, des bergers passaient la nuit pour garder leurs troupeaux. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Une grande frayeur les saisit. Mais l'ange les rassura:? N'ayez pas peur: je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d'une très grande joie (Luc 2.8-10).

Dans la société de l'époque, les bergers étaient des paysans tout au bas de l'échelle sociale, tellement bas qu'ils étaient même en dessous. On les considérait comme des parias malhonnêtes et leur témoignage n'était pas recevable dans un procès. Or c'est à ces laissés pour compte qu'un ange puis la nuée angélique apparaissent, ce qui leur cause d'ailleurs une immense terreur. Le spectacle a effectivement dû être extrêmement impressionnant. L'ange se veut rassurant et leur annonce une bonne nouvelle. Dans le monde gréco-romain, ce mot était utilisé pour désigner quelque chose de très important, comme une grande victoire militaire, une naissance royale, ou un couronnement impérial. C'est un peu comme quand les cloches de la cathédrale de Notre Dame de Paris ont carillonné pour marquer la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Versets 11-12

Je continue.

Un Sauveur vous est né aujourd'hui dans la ville de David; c'est lui le Messie, le Seigneur. Et voici à quoi vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né dans ses langes et couché dans une mangeoire (Luc 2.11-12).

La gloire des titres attribués à ce nouveau-né? Sauveur, Messie, Seigneur? contraste avec la pauvreté des conditions matérielles de sa naissance et des bergers. Jésus est né dans la misère et ce sont à des miséreux que les armées célestes se sont manifestées pour annoncer la grande nouvelle de cette naissance à la fois royale et divine.

Versets 13-14

Je continue.

Et tout à coup apparut, aux côtés de l'ange, une multitude d'anges de l'armée céleste qui chantaient les louanges de Dieu: Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et paix sur la terre aux hommes qu'il aime (Luc 2.13-14).

Lors de sa seconde venue, un texte du Nouveau Testament nous informe que Jésus-Christ reviendra entouré des anges de sa puissance, peut-être les mêmes que ceux-ci, peut-être pas, mais peu importe, vu que ces êtres de lumière sont tous pareils. Ils annoncent la paix, mais de quelle sorte de paix s'agit-il? Aujourd'hui que je vous parle, les hommes parlent de faire la paix ici et là, parce qu'il y a des guerres partout. Lorsque vous entendrez cela, il sera encore question de faire la paix parce qu'il y aura encore des conflits ici et là.

Ne nous méprenons pas, il n'y aura jamais de paix durable sur la terre, pas avant que le Christ ne revienne en tant que Prince de la paix. En attendant, comme le dit le prophète Ésaïe, l'Éternel a dit: il n'y a pas de paix pour le méchant, ce qui veut dire pas de paix globale sur terre. Cependant, dans les Écritures il est question d'une autre paix que celle des hommes, c'est celle avec Dieu et qui ne se scelle qu'en la personne de Jésus-Christ comme l'atteste l'apôtre Paul que je cite:

Puisque nous avons été déclarés justes en raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 5.1).

Versets 15-20

Je continue le texte. Quand les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent l'un à l'autre:? Allons donc jusqu'à Bethléhem pour voir ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils se dépêchèrent donc d'y aller et trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Quand ils le virent, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. Tous ceux qui entendirent le récit des bergers en furent très étonnés. Marie, elle, conservait le souvenir de toutes ces paroles et y repensait souvent. Les bergers s'en retournèrent, louant et glorifiant Dieu au sujet de tout ce qu'ils avaient vu et entendu: c'était bien ce que l'ange leur avait annoncé (Luc 2.15-20).

Les bergers ont compris et ont cru le message angélique. Ils se sont précipités pour aller voir l'enfant nouveau-né. Quel contraste avec les chefs religieux, qui, selon l'Évangile de Mathieu, eurent, eux aussi, vent de la nouvelle, mais ne prirent pas la peine ni le temps de vérifier la réalité de l'événement. Les bergers deviennent les premiers témoins-évangélistes. Ils racontent ce qu'ils ont vécu et vu, et suscitent l'étonnement. Marie était marquée par ce qui lui arrivait. Elle percevait de plus en plus l'étendue de sa mission. De toutes les femmes d'Israël, c'était elle la mère du Messie ! Elle devait en être abasourdie.

Versets 21-24

Je continue.

Lorsque, huit jours plus tard, arriva le moment de circoncire l'enfant, on lui donna le nom de Jésus: c'était le nom que l'ange avait indiqué avant qu'il ne fût conçu. Puis, une fois passé le temps prescrit par la Loi de Moïse pour leur purification, les parents de Jésus l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. En effet, il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice requis par la Loi du Seigneur: une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons (Luc 2.21-24).

Le nom Jésus est la transcription de l'hébreu Josué qui signifie: l'Éternel est le salut. Selon la loi de Moïse, un garçon devait être circoncis à l'âge de 8 jours et la mère devait offrir au Temple un agneau pour sa purification rituelle. Au lieu de cela, ils ont offert une paire de tourterelles, le sacrifice des gens très pauvres.

Versets 25-27

Je continue.

Il y avait alors, à Jérusalem, un homme appelé Siméon. C'était un homme droit et pieux; il vivait dans l'attente du salut d'Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. L'Esprit Saint lui avait révélé qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie, l'Envoyé du Seigneur. Poussé par l'Esprit, il vint au Temple. Quand les parents de Jésus apportèrent le petit enfant pour accomplir les rites qu'ordonnait la Loi (Luc 2.25-27).

Ce Siméon nous est présenté comme un prophète juste et respectueux de la loi. Contrairement aux chefs religieux, il attendait le Messie. Le Saint-Esprit l'a pour ainsi dire pris par la main et emmené au temple juste au bon moment afin qu'il atteste que ce petit enfant est bien celui qui devait venir, l'envoyé du Seigneur. Il est l'espérance d'Israël et de toute l'humanité.

Versets 28-32

Je continue.

Siméon le prit dans ses bras et loua Dieu en disant: Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix: tu as tenu ta promesse; car mes yeux ont vu le Sauveur qui vient de toi, et que tu as suscité en faveur de tous les peuples: il est la lumière pour éclairer les nations, il sera la gloire d'Israël ton peuple (Luc 2.28-32).

Après Élisabeth, Marie et Zacharie, Siméon entonne lui aussi un psaume de louange et exalte Dieu pour avoir accompli sa promesse en envoyant le Sauveur. Les hymnes se suivent dans une suite logique. Chacun commence là où le précédent s'est arrêté. Ainsi, Marie chante les louanges de Dieu, qui a envoyé le Messie, Zacharie célèbre la fidélité de l'Éternel envers Israël, et Siméon annonce que le Messie vient pour le bénéfice de toutes les nations. Il est significatif que ce prophète Hébreu annonce que le ministère du Christ serait pour tous les peuples, au même titre que pour Israël.

Cette perspective du salut pour tous et qui inclut donc les païens est souvent présente dans l'Évangile de Luc. Alors que la plupart des religions du monde sont en priorité destinées à des peuples particuliers, le christianisme a une portée universelle. Il est vrai que le message de l'Évangile s'inscrit dans le sillage du judaïsme auquel il est ancré. Le Christ est né au sein du peuple d'Israël et sous le régime de la loi de Moïse. Pourtant, dès sa naissance, aussi bien les anges que Siméon Le présentent comme le Sauveur des hommes et des nations. Lorsque Jésus commencera son ministère, Jean-Baptiste le présentera à la foule comme l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Verset 33

Je continue le texte.

Le père et la mère de Jésus étaient émerveillés de ce qu'il disait de lui (Luc 2.33).

Les parents sont dans un état de choc. Depuis 400 ans, c'était le grand silence divin. Et puis après les visites successives d'anges, voilà qu'arrive un prophète comme il y en avait dans les temps anciens. Siméon prédit le ministère qu'aura leur fils. Bien qu'ils sachent qu'Il était le Messie, ils n'avaient pas mesuré la portée universelle de son ministère auprès de tous les peuples et pas seulement des Israélites.

Verset 34

Je continue.

Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère:? Sache-le: cet enfant est destiné à être, pour beaucoup en Israël, une occasion de chute ou de relèvement. Il sera un signe qui suscitera la contradiction: ainsi seront dévoilées les pensées cachées de bien des gens (Luc 2.34).

Jésus a rencontré une très forte opposition au sein d'Israël. Il a détruit l'espérance de ceux qui voulaient un roi glorieux et un règne politique. Il a ruiné l'ambition des religieux de son époque qui désiraient avant tout se faire une place au soleil dans un royaume temporel. Il a élevé ceux qui étaient prêts à confier à Dieu leurs plans et leur avenir et qui ont accepté de lui le don de la vie éternelle et son royaume préparé pour tous les peuples, Juifs ou païens. Le rejet de Christ a conduit les Juifs à leur ruine. La nation fut effacée de la carte en l'an 70 de notre ère, puis ce fut la grande diaspora dont ils ne se sont jamais vraiment remis. C'est vrai que quelques-uns habitent bien la Palestine, mais avec des difficultés à n'en plus finir.

Verset 35

Je continue la prophétie de Siméon.

Quant à toi, tu auras le coeur comme transpercé par une épée (Luc 2.35).

Il s'adresse à Marie qui a un coeur de mère. D'une part, Jésus prendra ses distances par rapport à elle et à ses frères et soeurs pour se consacrer totalement à la mission de son Père céleste. D'autre part, l'opposition que subira son Fils aura des répercussions sur elle. Sa souffrance sera comme si une épée lui transperçait l'âme. En effet, la mère de Jésus paya un tribut terrible au fait d'avoir donné naissance au Messie, lorsqu'au pied de la croix elle vit mourir son Fils sans trop comprendre pourquoi. Mais je dirais deux mots de cela la prochaine fois.


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