Études bibliques

Chapitre 4

Versets 1-2

Dans le chapitre 4 de l'Évangile de Luc se déroule une des batailles les plus significatives et peut-être la plus importante de toute l'histoire humaine. Je vais y venir, car les enjeux étaient infinis. Chacun d'entre nous, chaque jour ou presque, nous avons des difficultés. Tout être humain, quel qu'il soit, croyant ou pas, est soumis aux épreuves de la vie. S'il est chrétien, il aura des problèmes supplémentaires à cause de sa consécration à Dieu. Il en était d'ailleurs de même du peuple d'Israël comme l'affirme le texte suivant tiré du dernier livre de Moïse. Je lis:

N'oublie jamais tout le chemin que l'Éternel ton Dieu t'a fait parcourir pendant ces quarante ans dans le désert afin de te faire connaître la pauvreté pour t'éprouver. Il a agi ainsi pour découvrir tes véritables dispositions intérieures et savoir si tu allais, ou non, obéir à ses commandements (Deutéronome 8.2).

Dans le passage qui nous occupe, le diable entre en scène. Il est important de noter qu'il est bel et bien une créature et non pas une influence impersonnelle mauvaise qui surgirait d'on ne sait où. Les Écritures présentent toujours Satan comme un être créé. En fait et à l'origine, il était l'ange le plus brillant, le plus beau et le plus glorieux. Lorsqu'il s'est rebellé contre son Créateur, il a été précipité de sa position privilégiée et est devenu le diable que nous connaissons. Rusé et méchant, il se présente sous bien des facettes. Ainsi, il peut se montrer comme un lion rugissant où se déguiser en ange de lumière afin de tromper son monde. Il est particulièrement actif et à l'aise dans les domaines religieux de la planète. Il est aussi très fort en politique et fréquente les palais et les chancelleries dans lesquels il tire les ficelles qui régissent notre monde.

Vous qui m'écoutez, vous ne le rencontrerez jamais en personne, moi non plus d'ailleurs, car pour lui nous ne sommes que du menu fretin sans importance et il n'a pas de temps à perdre, car ses jours sont comptés. Par contre, vous avez de fortes chances de faire connaissance avec l'un de ses nombreux acolytes, en particulier si vous trempez dans une des diverses formes d'occultisme.

Mais pourquoi donc Satan s'est-il attaqué ainsi au Christ? La réponse nous est donnée par sa généalogie qui se termine en affirmant que Jésus est Fils de Dieu par Adam, le premier homme. Sa relation avec l'Éternel est des plus intimes. Il est le Fils qui fait toute la joie de son Père. L'Esprit repose sur Lui et le remplit. D'un autre côté, en épousant la race humaine, Jésus est fils d'Adam. Il est solidaire de l'ensemble de l'humanité et en particulier des hommes avec lesquels l'Éternel a établi une alliance: Adam, Noé, Abraham, David. En Jésus-Christ se concentre tout le dessein de Dieu pour l'humanité entière. Il n'est donc pas étonnant que le diable cherche à contrecarrer les plans du Seigneur en s'attaquant à ce nouvel Adam.

Ceci pour dire que la tentation du Christ fut le combat des chefs. D'un côté, Dieu fait homme, donc fortement limité, et de l'autre le diable qui a déjà à son actif la rébellion de nos premiers parents. De la même manière qu'il a déjà vaincu Adam et Ève, Satan va attaquer Jésus-Christ qui se présente dans l'arène comme notre champion, le mien et le vôtre. La bataille se présente sous la forme d'une épreuve, qui s'appelle la tentation. Le mot grec ainsi traduit a un double sens. D'une part, il veut dire séduire et inciter à commettre le mal, et d'autre part, mettre à l'épreuve. Dieu éprouve la foi de quelqu'un dans le but de la fortifier, pendant que le diable cherche au contraire, à provoquer ma chute. L'Esprit de Dieu peut donc souverainement m'éprouver en vue de mon bien alors que le diable en profite pour me tenter en vue de me faire du mal. Dans un texte du Nouveau Testament, nous lisons ces paroles:

Dieu est inaccessible à la séduction du mal, il ne peut donc tenter quiconque (Jacques 1.13).

Dieu avait mis Abraham à l'épreuve en lui demandant d'offrir son fils Isaac en sacrifice. La tentation pour lui était de désobéir et il avait de bonnes raisons de le faire. Mais il passa l'épreuve avec brio et devint l'exemple type de la foi en Dieu. Je suis personnellement tenté d'enfreindre les commandements de Dieu de mille et une façons et je n'ai pas besoin du diable pour y céder. Il y a en moi quelque chose qui fait que je peux facilement tomber dans les pièges de la vie, mais je n'ai aucunement envie de vous donner des exemples.

Les Textes Sacrés, et le Nouveau Testament en particulier, enseignent que chacun d'entre nous est captif de la chair, c'est-à-dire le désir spontané et impérieux de faire comme bon me semble en faisant fi de Dieu. Nous pouvons tous nous comparer à un fil de pêche. Si on tire dessus en augmentant sans cesse la traction, tôt ou tard, selon sa grosseur, il finira par casser. C'est comme ça qu'on manque de belles pièces à la pêche. Ainsi lorsque je suis soumis à la tentation et que celle-ci augmente en intensité, je vais finir par craquer. Il n'en était pas ainsi du Christ, et heureusement pour moi. En effet, voici ce qu'il a dit à ses disciples concernant lui-même:

Le prince du monde vient. Il n'a aucune prise sur moi (Jean 14.30).

Et se rapportant à son caractère, un texte du Nouveau Testament affirme:

Jésus est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux (Hébreux 7.26).

En conséquence, comme le mal ne faisait pas partie de l'expérience personnelle du Christ, il n'offrit pas de porte d'entrée aux assauts répétés du malin. La tentation de Jésus fut en réalité une mise à l'épreuve. Dans le monde économique, tous les nouveaux produits ne sont mis sur le marché qu'après avoir subi une batterie de tests sur un banc d'essai et été éprouvés dans leur utilisation réelle de tous les jours. Plus les tests sont rigoureux, et plus la qualité du produit est grande.

La première fois que je suis allé dans un magasin Ikea, j'ai été fasciné par les démonstrations qui étaient faites ici et là d'un fauteuil, d'une armoire, etc., soit avec des poids soit par un mouvement continu imposé à une porte des milliers de fois. Le but de ces manoeuvres n'était pas de démolir le matériel, mais de prouver qu'ils étaient d'excellente qualité.

J'ai lu l'histoire suivante, que je tiens d'un fameux prédicateur américain qui raconte sa jeunesse. Je le cite: Lorsque j'étais petit garçon, j'habitais à l'ouest de l'état du Tennessee sur la rive du fleuve Brazos. En été, il n'y avait pas assez d'eau pour rouiller un clou. En hiver, par contre, il y en avait suffisamment pour immerger un porte-avion. Une année, une inondation emporta un pont de chemin de fer qui traversait le fleuve. Des ouvriers arrivèrent rapidement pour en construire un nouveau. Quand il fut terminé, ils firent venir deux énormes locomotives qui s'immobilisèrent sur le pont tout neuf et qui se mirent toutes deux à siffler en même temps. À ce bruit, nous sommes tous accourus pour voir ce qui se passait. Un brave homme demanda à l'un des conducteurs: «Que faites-vous?» Celui-ci répondit: «Nous testons le pont». «Pensez-vous qu'il va résister?», demanda l'homme. «Bien sûr que oui !», affirma le conducteur. «Alors, pourquoi placez-vous ces deux énormes locomotives sur le pont?», demanda encore l'homme. «Pour prouver qu'il ne cédera pas !», répliqua le conducteur.

Voilà pourquoi Jésus-Christ a, bien que Fils de Dieu, lui aussi été obligé de passer par l'épreuve du feu et de traverser pendant 40 jours un champ de mines qu'avait planté l'adversaire. C'est Dieu qui le voulait ainsi afin de prouver la perfection de son Fils ainsi que ses qualifications pour devenir le Sauveur du monde. Le plus beau des diamants est reconnu comme tel parce qu'il a été rigoureusement testé et déclaré sans impuretés. Tout au début de son ministère, Jésus est testé afin de bien montrer qu'il ne pouvait pas être tenté par le mal.

Verset 3

Je continue maintenant à lire la suite de ce chapitre 4.

Alors le diable lui dit:? Vu que tu es le Fils de Dieu, ordonne donc à cette pierre de se changer en pain (Luc 4.3).

Dans cet épisode, le diable ne remet pas du tout en cause le statut de Fils de Dieu de Jésus proclamé par son Père lors de son baptême. De plus, le fait de transformer des pierres en pain pour satisfaire sa faim ne comporte rien qui soit répréhensible. Plus tard dans l'Évangile, Jésus va créer suffisamment de pain pour nourrir une fois 5 000 hommes et une autre fois 4 000 sans compter les femmes et les enfants.

Le diable ne lui demande pas non plus de commettre un crime ou d'enfreindre un des commandements de la loi. Non ! La ficelle serait bien trop grosse. Ce que Satan cherche à faire c'est de le pousser à prouver et tirer profit de sa divinité en dehors de la volonté de Dieu. La tentation réside dans la suggestion subtile d'agir indépendamment de son Père pour satisfaire des besoins physiques tout à fait légitimes. Satan n'incita pas Jésus à désobéir à un commandement de la Loi de Moïse. Il savait que le Christ ne pouvait être tenté directement par le mal.

Par contre, ce n'est pas une faute que de manger pour apaiser sa faim, mais le moyen d'obtention de la nourriture peut lui transgresser la volonté divine. Pour Jésus, désobéir aurait consisté à créer une belle miche de pain par son propre pouvoir. Cette épreuve fait appel à ce que les Textes Sacrés appellent la convoitise de la chair , ce qui est en général une incitation à enfreindre des ordonnances divines. C'est exactement comme cela que dans le jardin d'Éden le diable a fait tomber Ève entre ses mains. Le récit de la Genèse dit et je cite:

Alors la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea (Genèse 3.6).

Elle vit que le fruit était bon à manger et elle en mangea . Elle était cependant autorisée à se nourrir des fruits de n'importe quel arbre, mais non, ça ne suffisait pas, il lui fallait du fruit défendu. Satan a très peu d'estime pour la race humaine et je le comprends. Il l'a d'ailleurs déclaré à l'Éternel lorsqu'il lui a confié et je le cite:

Peau pour peau, tout ce qu'un homme possède, il le donnera pour sauver sa vie (Job 2.4).

Aujourd'hui encore, l'être humain est prêt à tout non seulement pour sauver sa peau, mais aussi pour satisfaire les passions de son corps, que ceux-ci soient légitimes ou pas. C'est comme cela qu'il faut comprendre l'attrait démesuré qu'exerce l'argent sur nos contemporains. Il y a très longtemps de cela, il y avait une chanson populaire, dont le refrain était: Pour ce petit bout de papier qui peut tout acheter, je ferais n'importe quoi oui c'est vrai. La philosophie des gens qui nous entourent et même de ceux dans le monde entier se résume à ces paroles, qui sont à la fois dans l'Ancien et le Nouveau Testament:

C'est la joie et la liesse: on égorge des boeufs, on abat des moutons, des chèvres, on se gorge de viande, on boit du vin et l'on dit: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons (Ésaïe 22.13).

La recherche du plaisir est devenue le but de l'existence pour la plupart des gens. Je les comprends, parce que c'est logique. En effet, si je n'ai pas d'autre espérance que cette courte vie terrestre, j'ai intérêt à en profiter un maximum pendant que je peux. C'est ce qui explique pourquoi le libertinage a le vent en poupe en Occident.

Verset 4

Je continue le chapitre 4 de Luc.

Jésus répondit au diable:? Il est dit dans l'Écriture: L'homme n'a pas seulement besoin de pain pour vivre (Luc 4.4).

Jésus, qui connaissait bien l'Ancien Testament, savait que Dieu avait un plan précis pour lui. Il éprouvait donc une confiance absolue en son Père, qui subviendrait à ses besoins en temps voulu. Il cite un texte de Moïse dans lequel ce dernier rappelle au peuple d'Israël que l'Éternel lui avait donné de quoi satisfaire sa faim, mais qu'il devait continuellement avoir foi en lui afin de survivre dans le désert.

Versets 5-8

Je continue.

Le diable l'entraîna sur une hauteur, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre et lui dit:? Je te donnerai la domination universelle ainsi que les richesses et la gloire de ces royaumes. Car tout cela a été remis entre mes mains et je le donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, tout cela sera à toi. Jésus lui répondit:? Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et c'est à lui seul que tu rendras un culte (Luc 4.5-8).

Cette épreuve correspond à ce que les Écritures appellent la convoitise des yeux. Pour reprendre l'exemple d'Ève, il nous est dit que dans le jardin d'Éden, elle vit que le fruit de l'arbre était agréable aux yeux. Satan faisait une offre véritable au Christ. Il ne bluffait pas. En l'acceptant, Jésus aurait effectivement hérité de tous les royaumes de la terre sans passer par la croix ce qui bien sûr aurait été contraire à la volonté de Dieu. Jésus répond au diable en citant à nouveau un texte de Moïse, dans lequel ce dernier s'adresse à Israël une fois qu'il est entré en Palestine en tant que conquérant victorieux.

Par ces paroles: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et c'est à lui seul que tu rendras un culte (Deutéronome 6.13), Moïse mettait le peuple en garde le peuple contre lui-même de peur qu'il n'oublie d'adorer l'Éternel et se confie dans les idoles que servaient les païens autour de lui. Jésus ne va pas se montrer infidèle comme Israël, mais va demeurer soumis à Dieu son Père.

Versets 9-12

Je continue le texte.

Le diable le conduisit ensuite à Jérusalem, le plaça tout en haut du Temple et lui dit:? Si tu es le Fils de Dieu, saute d'ici, lance-toi dans le vide, car il est écrit: Il donnera ordre à ses anges de veiller sur toi, et encore: Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte aucune pierre. Jésus répondit:? Il est aussi écrit: Tu ne chercheras pas à forcer la main au Seigneur, ton Dieu (Luc 4.9-12).

Cette épreuve correspond à ce que les Écritures appellent l'orgueil de la vie. Pour continuer l'exemple d'Ève, il nous est dit que dans le jardin d'Éden, elle vit que le fruit de l'arbre était précieux pour ouvrir l'intelligence. C'est ici la troisième raison pour laquelle elle a suivi Satan.

Le diable met donc Jésus au défi de se jeter du haut du temple, sans doute du coin du mur, qui surmontait la profonde vallée du Cédron. Satan laissait entendre par là que, si la nation voyait Jésus échapper à la mort après un tel saut, elle l'accepterait immédiatement en tant que Fils de Dieu. Le diable cite même un passage des Écritures afin de montrer que le Messie serait protégé contre toute blessure. Il est vrai qu'une telle acrobatie aurait été très impressionnante. Mais Jésus ne travaille pas dans un cirque, il n'est pas venu pour amuser la galerie. Il savait que s'il était accepté par le peuple sans passer par la croix, la volonté de Dieu serait usurpée.

Cette parole, Tu ne chercheras pas à forcer la main au Seigneur, ton Dieu (Deutéronome 6.16), est un ordre que Moïse avait donné au peuple d'Israël, alors que celui-ci se demandait si oui ou non, l'Éternel était avec eux, essayant ainsi de le forcer à se révéler par quelque prodige. Jésus, lui, avait confiance que son Père était avec lui, et que son plan ainsi que le moment qu'il avait choisis pour le réaliser étaient parfaits. Il s'attendait donc tranquillement à lui et désirait seulement accomplir sa volonté. Jésus ne voulait pas adopter la solution de facilité afin de régner. Il savait qu'avant de porter la couronne de gloire, il lui faudrait endurer celle d'épines.

Verset 13

Je continue.

Lorsque le diable eut achevé de le soumettre à toutes sortes de tentations, il s'éloigna de lui jusqu'au moment propice (Luc 4.13).

Le diable a perdu la première manche, alors il bat en retraite, signe qu'il reconnaît sa défaite pour l'instant. Contrairement au premier homme Adam, Jésus a su résister à Satan et a passé l'épreuve du feu avec brio.

Versets 14-15

Je continue le texte.

Jésus, rempli de la puissance de l'Esprit, retourna en Galilée. Sa réputation se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues et tous faisaient son éloge (Luc 4.14-15).

Copyright © 2001-2024 ( TTB - Thru the Bible, RTM - Radio Transmundial. Tous droits réservés - Conditions d'utilisation