Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


05/04/2024

Lévitique - 24:3-25:5

Chapitre 24

Versets 3-4

Le livre de l'Apocalypse a fait couler beaucoup d'encre. Il fait penser aux effets spéciaux d'un film à grand spectacle. Il est utilisé dans les contextes les plus variés, c'est même le nom d'une bière. Au tout début de ce livre, il est question de 7 chandeliers, les mêmes que celui qui est mentionné dans le chapitre 24 du Lévitique, que je suis en train de couvrir. Dans l'Apocalypse, ces 7 chandeliers représentent des Églises qui sont appelées à rayonner et à donner l'éclairage divin autour d'elles. Je lis le passage:

Je me retournai pour découvrir quelle était la voix qui me parlait. Et l'ayant fait, voici ce que je vis: il y avait sept chandeliers d'or et, au milieu des chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un homme. Il portait une longue tunique, et une ceinture d'or lui entourait la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, oui, comme la neige. Ses yeux étaient comme une flamme ardente et ses pieds étincelaient comme du bronze incandescent au sortir d'un creuset. Sa voix retentissait comme celle des grandes eaux. Dans sa main droite, il tenait sept étoiles, et de sa bouche sortait une épée aiguisée à double tranchant. Son visage était éblouissant comme le soleil quand il brille de tout son éclat. Quand je le vis, je tombai à ses pieds, comme mort. Alors il posa sa main droite sur moi en disant: N'aie pas peur. Moi, je suis le premier et le dernier, le vivant. J'ai été mort, et voici: je suis vivant pour l'éternité ! Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui va arriver ensuite. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises et les sept chandeliers sont les sept Églises (Apocalypse 1.12-20).

Le pain et la lumière sont figuratifs, représentant des aspects du Christ. D'après plusieurs textes bibliques, l'huile qui alimente les lampes symbolise souvent le Saint-Esprit.

Versets 5-6

Je continue notre texte.

Tu prendras de la fleur de farine et tu feras cuire douze pains de six kilogrammes chacun. Tu les disposeras en deux rangées de six pains sur la table d'or pur devant l'Éternel (Lévitique 24.5-6).

La préparation des pains est indiquée ici en détail, alors même qu'ils figuraient déjà sur la table sainte depuis le jour de la dédicace du Tabernacle. Ces 12 pains sont là devant l'Éternel pour rappeler à son bon souvenir les 12 tribus d'Israël. Quoique cela ne soit pas indiqué spécifiquement, ils étaient forcément sans levain, car ils devaient être placés dans le Lieu saint du Tabernacle où toute trace de levain était interdite. La table à pains était recouverte d'or, ce qui la rendait rituellement pure. Ceci est significatif, car sur elle sont déposés les pains qui annonçaient prophétiquement la venue du Christ. En effet, Il s'est identifié à ce pain. Je cite le passage:

C'est moi qui suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif (Jean 6.35).

Versets 7-9

Je continue le texte du Lévitique.

Tu saupoudreras chaque rangée d'encens pur qui sera ensuite brûlé à la place des pains comme un mets consumé pour l'Éternel et qui servira de mémorial. Chaque sabbat, on disposera ces pains devant l'Éternel pour qu'il y en ait toujours. C'est une alliance qui lie pour toujours les Israélites. Ces pains reviendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront dans un lieu saint, car c'est une chose très sainte, prélevée sur les offrandes consumées par le feu de l'Éternel. C'est une ordonnance en vigueur à perpétuité (Lévitique 24.7-9).

La composition de cet encens est indiquée ailleurs. C'était une sorte de colle naturelle qui était inflammable. La tradition juive, pas les Écritures, dit qu'il était versé dans deux coupes d'or. Chaque jour de sabbat, les pains étaient retirés pour être remplacés par d'autres, tout frais. Parallèlement à leur signification prophétique, ces pains étaient là comme un gage, d'une part de reconnaissance pour les bienfaits reçus de Dieu qui avait pourvu à leurs besoins durant la semaine écoulée, et d'autre part de consécration du travail qui remplirait la nouvelle semaine. Au moment de leur remplacement, l'encens était consumé et servait ainsi de mémorial devant l'Éternel, rappelant que l'offrande des pains avait été accomplie selon la Loi. Les pains eux-mêmes étaient la part que Dieu prélevait sur les aliments quotidiens des Israélites, et revenaient donc aux prêtres qui les mangeaient dans un lieu rituellement saint.

Verset 10

Je continue le texte.

Le fils d'une femme israélite et d'un père égyptien s'avança parmi les Israélites et se disputa dans le camp avec un homme israélite (Lévitique 24.10).

D'après l'histoire de l'Exode, un certain nombre d'étrangers s'était joint aux Hébreux lors de leur sortie d'Égypte. D'après l'ensemble des Textes Sacrés, ces personnes étrangères ont toujours exercé une mauvaise influence sur le peuple. Cela me rappelle un proverbe qui dit:

Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs (1Corinthiens 15.33).

Comme les Israélites campaient selon leur appartenance tribale, ces gens, qui n'appartenaient à aucune tribu, formaient un groupe à part, habitant hors du camp. On peut facilement comprendre que ce jeune homme, n'ayant pas vraiment de place au soleil dans une société bien hiérarchisée, était aigri et jaloux. Il dépendait des Israélites, mais les haïssait à cause de sa situation de «sans papiers», pourrait-on dire. Il a exprimé toute son amertume en s'en prenant au nom de l'Éternel, le Dieu des Hébreux. Cet épisode fâcheux va introduire une nouvelle série d'ordonnances applicables à tous, étrangers et Israélites.

Versets 11-12

Je continue notre texte.

Le fils de la femme israélite blasphéma et maudit le Nom par excellence. Alors on l'amena devant Moïse. Sa mère s'appelait Chelomith, elle était la fille de Dibri, de la tribu de Dan. On le mit sous bonne garde en attendant que l'Éternel leur communique sa décision (Lévitique 24.11-12).

Ce métis issu d'un mariage mixte avait insulté Dieu en blasphémant son nom par excellence, c'est-à-dire celui de Jahvé et qui en langue hébraïque est formé de 4 consonnes. Moïse fit faire une enquête et c'est pour cela que les noms des personnes concernées sont mentionnés. La mère étant israélite, elle avait quitté son pays d'adoption avec ses enfants au moment de l'Exode, tandis que le père égyptien restait au pays. Ce garçon en voulait très certainement à sa mère de l'avoir emmené avec elle. Il regrettait l'Égypte et n'avait que du mépris pour les Israélites et leur Dieu. Et pourtant, tout comme le peuple élu, il avait vu et vécu les manifestations extraordinaires de l'Éternel.

Malheureusement, cela n'avait eu aucun impact positif dans sa vie. Comme quoi de voir des miracles ne produit pas la foi, ce que confirment bien des passages du Nouveau Testament. Cette histoire souligne également les problèmes potentiels liés aux mariages entre un croyant au Dieu de la Bible et une personne d'une autre conviction, qu'elle soit religieuse ou libertine. Ce blasphème était un crime de lèse-majesté. Son cas était prévu, car dans la loi il avait été spécifiquement statué:

Tu n'insulteras pas Dieu (Exode 22.28).

Seulement, rien n'avait été prescrit quant à la peine pour un étranger. Cette situation était embarrassante à cause de l'origine mixte du coupable. S'il s'était agi d'un simple Israélite, on l'aurait lapidé sur-le-champ. Au lieu de cela, on se borne à l'enfermer en attendant que l'Éternel se prononce sur son sort.

Versets 13-14

Je continue le texte.

L'Éternel parla à Moïse en ces termes:? Fais conduire le blasphémateur hors du camp, tous ceux qui l'ont entendu imposeront leurs mains sur sa tête; ensuite, toute l'assemblée le tuera à coups de pierres (Lévitique 24.13-14).

Les témoins du blasphème sont tenus de poser les mains sur la tête du criminel pour le charger officiellement de cet acte vil, dont ils se trouvent être en quelque sorte les dépositaires. La sentence est immédiatement prononcée. Il n'y a ni procès, ni avocat, ni appel ni rien de semblable. La justice est ici assimilée à la parole de l'Éternel, et est, c'est le moins qu'on puisse dire, expéditive. Aujourd'hui en Occident, on est devenu très doux vis-à-vis des criminels de tout ordre, et très soucieux de leur bien-être. Alors, on les chouchoute parce qu'il est admis que l'homme est foncièrement bon. L'enseignement des Écritures est exactement aux antipodes de cette opinion. Suite à cet incident blasphématoire, l'Éternel ajoute une série d'instructions relatives à certains cas analogues.

Versets 15-16

Je lis la suite.

Tu diras aux Israélites: Quiconque maudira son Dieu portera la responsabilité de sa faute. Et celui qui blasphème le nom de l'Éternel sera puni de mort; toute la communauté le lapidera; qu'il soit immigré ou autochtone, il mourra pour avoir blasphémé le Nom par excellence (Lévitique 24.15-16).

Celui qui maudira sa divinité, quelle qu'elle soit, en pâtira d'une manière ou d'une autre, mais on ne sait pas comment. Il n'y a pas de châtiment spécifique mentionné, parce que ce n'est pas le vrai Dieu qui est insulté, mais une idole quelconque. Par contre, s'il s'agit de l'Éternel dont le nom est blasphémé, alors cette personne doit être exécutée, qu'elle soit hébreu ou étrangère. C'est au peuple d'exécuter la sentence au nom de l'Éternel.

C'est à cause de ce passage que les Juifs, après qu'ils furent revenus d'exil, ont décidé qu'ils ne devaient jamais prononcer le nom personnel de l'Éternel qui est Jahvé. Aussi, toutes les fois qu'ils le rencontrent dans le texte de l'Ancien Testament ils le remplacent par celui de Seigneur ou de Dieu dans un sens générique de divinité. Pourtant, il n'est pas dit qu'il est interdit d'articuler le nom personnel du Dieu Jahvé, mais de le prononcer en blasphémant, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Versets 17-22

Je continue notre texte.

Celui qui tue un autre homme sera puni de mort. S'il fait périr un animal d'autrui, il le remplacera selon le principe: une vie pour une vie. Si un homme inflige une blessure à son prochain, on agira à son égard comme il a agi lui-même: fracture pour fracture, oeil pour oeil, dent pour dent; on lui infligera la même blessure qu'il a portée à son prochain. Donc, celui qui fait périr un animal le remplacera, et celui qui tue un homme sera puni de mort. Vous appliquerez le même jugement aux étrangers et aux autochtones, car je suis l'Éternel, votre Dieu (Lévitique 24.17-22).

La loi du talion est mentionnée pour la première fois dans le livre de l'Exode que j'ai déjà commenté, mais pour un cas très particulier. Il s'agit d'une situation où deux hommes se battent, bousculent une femme enceinte et la font ainsi accoucher prématurément. La reprise ici de cette loi du talion: oeil pour oeil et dent pour dent, a pour objet d'en étendre le champ d'application. Cette formulation concrète et frappante appelle à une juste correspondance et proportionnalité entre la faute et le châtiment. Elle répond ainsi aux exigences de la justice divine selon qu'elle est dictée dans la Loi de Moïse. Le coupable doit payer pour ses fautes et l'on ne peut le soustraire à la rétribution qu'il mérite.

La loi du talion sanctionne des blessures ou mutilations infligées à autrui de manière volontaire et délibérée. Elle ne concerne donc pas les actes accidentels. Ce principe était universellement pratiqué dans l'antiquité. Il faut cependant noter que les lois pénales des autres peuples du Proche-Orient ancien étaient généralement moins sévères que la Loi de Moïse pour les attaques contre les personnes, et plus dures pour les atteintes aux biens. La sanction implacable à l'égard de celui qui blesse ou tue volontairement montre ici l'importance que la Loi divine attache à la personne humaine. Ici nous est révélée une grande leçon morale. Le nom de Dieu ainsi que les êtres humains sont sacrés et doivent être protégés. En Israël, les étrangers étaient soumis aux mêmes sanctions pénales que les Hébreux. En contrepartie, ils devaient également jouir de la même protection et avoir droit aux mêmes dédommagements qu'eux.

Verset 23

Je finis le chapitre 24 du Lévitique.

Moïse parla aux Israélites, et ils firent sortir le blasphémateur du camp; ils le tuèrent à coups de pierres, appliquant ainsi l'ordre que l'Éternel avait donné à Moïse (Lévitique 24.23).

Après que l'Éternel ait statué concernant ce blasphème, le coupable est exécuté. Cette anecdote donne un ton d'historicité, une note d'authenticité à toute l'histoire du peuple israélite traversant le désert. En effet, la Loi fut donnée en bribes et s'étend sur plusieurs livres écrits par Moïse. Ses ordonnances ont un caractère décousu, car elles sont complétées au fur et à mesure qu'on avance dans le récit. Cette particularité, qui rend difficile une compréhension et une vision globale de toute la Loi, va complètement à l'encontre de la théorie qui dit que la législation de Moïse fut inventée par la prêtrise quelque temps après le retour d'exil qui se situe à la fin du 5e siècle av. J-C, donc beaucoup plus tard.

Chapitre 25

Introduction

Nous voici arrivés au chapitre 25 du Lévitique. Jusqu'à présent, ce livre, dont le thème est la sainteté, a couvert les règlements sacrés concernant les sacrifices et l'offrande du sang, la sainteté du peuple dans tous les domaines de sa vie et spécialement dans le mariage, la sainteté aussi des sacrificateurs dans leur conduite privée et ministérielle, celle des offrandes et des assemblées solennelles, la sainteté également du mode de célébration des cultes et de l'énoncé du nom de Dieu.

Maintenant, il va être question de certaines années, qui doivent être reconnues comme sacrées, mises à part pour Dieu. Il s'agit des années sabbatiques et de la fête du jubilé. Les mots terre et pays y apparaissent fréquemment. Les préceptes contenus dans ce chapitre concernent Israël une fois que la nation sera installée en Palestine.

Versets 1-4

Je commence à lire.

Sur le mont Sinaï, l'Éternel s'adressa à Moïse en ces termes:? Dis aux Israélites: Quand vous serez entrés dans le pays que je vais vous donner, la terre elle-même se reposera; pour l'Éternel, vous la laisserez se reposer. Pendant six ans, tu ensemenceras ton champ, et pendant six ans, tu tailleras ta vigne et tu en récolteras les produits. Mais la septième année sera un sabbat, une année de repos pour la terre, on la laissera se reposer en l'honneur de l'Éternel; tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne (Lévitique 25.1-4).

Le temps était réparti en unités de sept dans l'année civile juive, ainsi que pour les cérémonies et fêtes. Il y avait le 7e jour, la 7e semaine, le 7e mois et la 7e année. Le calendrier était structuré autour des sabbats, un jour sur 7. Ici tous les six ans il devait y avoir un repos pour la terre. Le sol ne devait pas être cultivé, ni la vigne taillée. Tout devait être laissé en friche. Ce qui poussait tout seul sans avoir été planté n'appartenait pas au propriétaire du terrain, mais était laissé à la disposition de tous, riches ou pauvres. Ce repos sabbatique commençait en automne. Il coïncidait avec la fin des récoltes annuelles de la sixième année et avec le commencement de l'année civile du 7e mois. Il durait jusqu'à l'année suivante quand auraient lieu les semailles de l'année nouvelle. Cette loi était particulière au peuple juif. L'historien romain Tacite, ne voyant pas plus loin que le bout de son nez, l'attribue à leur paresse. Ce temps de jachère avait un but utilitaire. La terre a besoin de se reposer, tout comme l'homme qui la travaille.

Nous savons maintenant qu'à long terme, une telle pratique produit des récoltes plus abondantes et de meilleure qualité. Cette année sabbatique donnait à ceux qui travaillaient la terre l'occasion de souffler et de faire autre chose. C'était aussi un antidote contre l'appât du gain pour les gros propriétaires terriens. Les Israélites violèrent cette loi pendant 490 ans. Ils ne respectèrent pas 70 années sabbatiques. C'est une des raisons pour laquelle la nation d'Israël fut sévèrement châtiée et emmenée en captivité pendant 70 ans à Babylone. Ils furent alors forcés de laisser leur terre en jachère pendant tout ce temps.

Versets 5-7

Je continue le texte.

Tu ne moissonneras pas ce qui poussera tout seul de ta moisson précédente, et tu ne vendangeras pas les raisins de la vigne non taillée, afin de donner une année de repos à la terre. Vous vous nourrirez de ce que la terre produira pendant son temps de repos, toi, ton serviteur, ta servante, ton ouvrier journalier et les étrangers résidant chez vous, ainsi que ton bétail et les animaux sauvages qui vivent dans ton pays: tout produit des terres leur servira de nourriture (Lévitique 25.5-7).

La terre d'Israël était tellement productive qu'après 6 ans, il n'était nul besoin de planter pour récolter. Même le bétail pouvait survivre et profiter en se nourrissant de ce qu'il trouvait dans les champs en friche. L'Éternel s'occupait pareillement des hommes et des animaux, des riches et des pauvres, des Israélites et de l'étranger durant cette année de repos. Du temps d'Abraham, dans la vallée de l'Euphrate, les gens ne plantaient pas non plus de graines, car les céréales poussaient toutes seules. Cette loi prescrivant le repos des champs et des vergers, enseignait à l'Israélite qu'il devait respecter la terre et ne pas provoquer l'épuisement des sols par une exploitation trop intensive. Il y a en cela un principe écologique des plus modernes.


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