Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


09/04/2024

Luc - 1:1-26

Chapitre 1

Introduction 1

Je suis en train de présenter Luc. Chacun des évangélistes a un objectif différent quand il écrit. Luc a ses concitoyens grecs en vue; et j'irais plus loin, je dirais que sans le savoir il écrivait aux Français.

  • Son premier objectif était de présenter Jésus en tant que Fils de l'homme, parfait dans sa vie à tout point de vue.
  • Deuxièmement, Luc voulait démontrer que Jésus était le Sauveur de toute l'humanité et pas seulement des Hébreux.
  • Troisièmement, il situe la naissance de Jésus ainsi que la prédication de Jean-Baptiste par rapport à des empereurs romains ce qui serait scandaleux dans la perspective juive.
  • Quatrièmement, il utilise des termes et un vocabulaire qui est davantage familier aux païens qu'aux Israélites.
  • Cinquièmement, lorsqu'il cite l'Ancien Testament, il utilise la version Septante qui est la traduction grecque de l'hébreu.
  • Sixièmement, il fait peu mention des prophéties accomplies par Jésus, car ce thème ne veut pas dire grand-chose pour les non-Juifs.

Par contre sur les 20 miracles de Jésus qu'il décrit, six ne sont pas rapportés par les autres évangélistes. Pareillement avec les paraboles: sur les 23 qu'il présente, 18 sont spécifiques à Luc, dont certaines très célèbres, comme l'histoire du bon Samaritain et de l'enfant prodigue. Comme chaque évangéliste, Luc organise les divers épisodes de la vie de Jésus à sa manière. Il retient certains faits et en laisse d'autres de côté pour mettre en évidence certaines caractéristiques particulières du Christ qu'il veut mettre en valeur pour ses lecteurs.

On trouve encore d'autres spécificités qui sont propres à Luc. Ainsi, il montre un grand intérêt pour les personnes, dont on faisait peu de cas à cette époque, tels que les femmes, les enfants, les pauvres et ceux qui sont déclarés «impurs» au regard de la loi de Moïse. Par exemple, il cite 10 femmes qui ne sont pas mentionnées dans les autres Évangiles. Il décrit le rôle essentiel qu'ont joué Élisabeth dans l'enfance de Jean-Baptiste et Marie dans celle de Jésus-Christ. Seul Luc fait une juste place à certaines femmes qui soutinrent financièrement le Christ et ses disciples. Même au 1er siècle, quelqu'un devait acquitter les factures et payer la nourriture. C'est vrai que Jésus n'avait besoin de personne. Il a changé l'eau en vin, rempli les filets de ses amis, alors qu'après une nuit de pêche ils étaient revenus bredouilles, et fait attraper par l'apôtre Pierre un poisson avec de l'argent dans sa bouche. Mais le Christ en tant qu'homme a voulu dépendre des autres au lieu de se présenter comme un faiseur de miracles.

Luc montre que Jésus était tout aussi humain que divin et qu'il était miséricordieux à l'égard de tous. Il avait autant de considération pour les femmes et les enfants que pour les hommes. Cette attitude de respect du Christ à l'égard des femmes était très choquante pour les religieux juifs du 1er siècle. Arrogants et suffisants, ils concevaient la femme avant tout comme une source d'impureté rituelle. Une autre particularité de Luc est son insistance sur l'oeuvre du Saint-Esprit qu'il mentionne davantage que les autres évangélistes. Il lui fait une grande place dans la vie et le ministère de Jésus dans la prière par exemple. Ainsi, il décrit le Christ en train de prier beaucoup plus souvent que ne le font Matthieu, Marc ou Jean. Il inclut 7 occasions qui ne se retrouvent nulle part ailleurs.

Par rapport aux autres évangélistes, Luc met plus souvent l'accent sur la nécessité pour chaque être humain de se repentir et d'être pardonné de ses fautes. Il s'adresse non seulement à Monsieur ou Madame tout le monde, mais aussi aux disciples qui suivaient le Christ. Finalement, il parle davantage des biens matériels que ne le font les autres auteurs du Nouveau Testament. De plus, il souligne souvent la joie qui accompagne la foi et la vie éternelle. Voilà ! J'espère que par cette brève introduction je vous ai mis l'eau à la bouche et que vous êtes impatients de faire plus ample connaissance avec Luc, l'historien et médecin bien-aimé.

Chapitre 1

Versets 1-4

Entrons maintenant dans le vif du sujet, dans l'Évangile lui-même. Je commence à lire.

Plusieurs personnes ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont passés parmi nous, d'après les rapports de ceux qui en ont été les témoins oculaires depuis le début et qui sont devenus des serviteurs de la Parole de Dieu. J'ai donc décidé à mon tour de m'informer soigneusement sur tout ce qui est arrivé depuis le commencement, et de te l'exposer par écrit de manière suivie, très honorable Théophile; ainsi, tu pourras reconnaître l'entière véracité des enseignements que tu as reçus (Luc 1.1-4).

Comme les écrivains de son temps, et contrairement aux autres évangélistes, Luc commence son récit par une introduction dans laquelle il explique son but, sa méthode et indique ses sources. Il fournit ainsi une préface à l'histoire qu'il est sur le point de raconter. Il connaissait d'autres écrits au sujet de la vie de Jésus et du message de l'Évangile. Il précise donc que son souci premier est de clarifier le flou qui circule, et de préciser les bruits qui courent. Il veut que son ami Théophile soit assuré sans l'ombre d'un doute que les enseignements qu'il a reçus sont vrais.

Luc va donc exposer la vie de Jésus de manière systématique et soigneuse. Il décrit son travail à l'aide de deux expressions «m'informer soigneusement» et «exposer de manière suivie». La façon dont il va organiser son récit ne sera pas forcément chronologique, mais répondra à son désir de présenter les événements de la façon la plus convaincante et compréhensible possible. En disant qu'il s'est soigneusement informé, Luc laisse entendre qu'il n'a pas été, lui, un témoin oculaire de la présence du Christ sur terre. Cette expression «témoin oculaire» est un seul mot en grec et veut dire: voir pour soi-même. Utilisé dans un contexte médical, ça signifie «procéder à une autopsie ».

Luc écrit en fonction du rapport précis de ceux qui ont examiné avec le plus grand soin, découpé, pourrait-on dire, la vie et le ministère de Jésus-Christ. Ces témoins oculaires sont aussi devenus serviteurs de la Parole de Dieu. Ce mot serviteur veut dire sous-fifre, ou second rameur sur un bateau. Dans un hôpital, c'est ce qu'on appelle un interne. Il fait le travail du patron, mais sous ses ordres et selon ses directives, du moins en théorie. Donc ces personnes, qui sont la source de l'Évangile du Luc, ont tout d'abord vécu jour et nuit avec le Seigneur, l'ont vu à l'oeuvre, et ensuite sont devenues elles-mêmes des enseignants envoyés et mandatés par le Christ.

Dans ce prologue, Luc sous-entend qu'il ne va pas s'engager dans des méandres douteux et exposer des points de vue à même de susciter des controverses. Tant s'en faut ! Il affirme à son ami Théophile qu'il ne va lui raconter que ce qui s'est passé, ce qu'il a obtenu de source sûre, et qui peut donc être cru avec certitude. Ces événements extraordinaires sur lesquels repose la conviction chrétienne sont absolument dignes de foi.

Versets 5-7

Je continue le texte.

Il y avait, à l'époque où Hérode était roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, qui appartenait à la classe sacerdotale d'Abia. Sa femme était une descendante d'Aaron; elle s'appelait Élisabeth. Tous deux étaient justes aux yeux de Dieu et observaient tous les commandements et toutes les lois du Seigneur de façon irréprochable. Ils n'avaient pas d'enfant, car Élisabeth était stérile et tous deux étaient déjà très âgés (Luc 1.5-7).

Luc va commencer son Évangile en établissant un parallèle entre la naissance et l'enfance de Jean-Baptiste, fils de Zacharie et d'Élisabeth, et celles de Jésus. Dans les deux cas, il va présenter les parents, puis un ange apparaît, un signe est donné et une femme sans enfant devient enceinte. Les prêtres de cette époque étaient répartis en 24 classes chargées d'accomplir chacune à son tour le service du temple. Le passage précise que Zacharie et Élisabeth étaient des personnes justes devant Dieu. Cela veut dire qu'ils étaient irréprochables tant d'un point de vue rituel, en obéissaient en tout point à la loi de Moïse, que moral par une vie droite, que spirituel en offrant tous les sacrifices exigés par le livre du Lévitique afin de couvrir leurs fautes. C'étaient des gens très bien, des croyants exemplaires. Et pourtant, malgré leur intégrité, ils n'avaient pas de progéniture.

Cette information crée un effet de surprise parce que la fécondité était considérée comme une bénédiction de Dieu. Étant d'un certain âge, ce vieux couple n'espérait plus avoir d'enfants, ce qui chagrinait réellement Élisabeth, comme le précise le texte un peu plus loin. Les circonstances de ce couple nous enseignent que la déception et la souffrance n'épargnent pas les justes. À cette époque, la stérilité était non seulement source d'affliction personnelle, mais aussi de honte sociale. Cependant dans l'Ancien Testament, il est arrivé plusieurs fois que l'Éternel ait permis à des femmes stériles de devenir enceintes.

Versets 8-11

Je continue.

Un jour, Zacharie assurait son service devant Dieu: c'était le tour de sa classe sacerdotale. Suivant la coutume des prêtres, il avait été désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l'encens. À l'heure de l'offrande des parfums, toute la multitude du peuple se tenait en prière à l'extérieur. Tout à coup, un ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l'autel des parfums (Luc 1.8-11).

Dans le service du sanctuaire, rien n'était fait selon un arrangement humain. Un tirage par le sort désignait qui devait accomplir chaque élément séparé du service sacré, et en particulier qui allait chaque matin et chaque soir brûler de l'encens devant le Seigneur. Ce sera la seule fois de toute sa vie où Zacharie aura l'occasion d'accomplir cette tâche très solennelle. En raison de leur grand nombre, tous les prêtres n'avaient pas cet honneur. Cette offrande consistait à entrer dans le Lieu saint du Tabernacle pour entretenir le feu sacré sur l'autel des parfums et y ajouter de l'encens. Zacharie se tient là à prier quand tout à coup apparaît un ange debout devant lui.

Versets 12-13

Je continue.

Quand Zacharie le vit, il en fut bouleversé et la peur s'empara de lui. Mais l'ange lui dit:? N'aie pas peur, Zacharie, car Dieu a entendu ta prière: ta femme Élisabeth te donnera un fils. Tu l'appelleras Jean (Luc 1.12-13).

Cela faisait 400 ans que le ciel était demeuré d'airain, que l'Éternel ne s'était pas manifesté; alors bien sûr, Zacharie est à la fois abasourdi et pétrifié. La première tâche de l'ange est de réconforter le pauvre prêtre qui ne s'attendait pas à tant d'émotions en une seule journée. Nous apprenons aussi que ce vieux couple priait pour que Dieu leur donne un fils.

Versets 14-17

Je continue le texte.

Il sera pour toi le sujet d'une très grande joie, et beaucoup de gens se réjouiront de sa naissance. Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni boisson alcoolisée. Il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein maternel. Il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur, leur Dieu. Il accomplira sa mission sous le regard de Dieu, avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants, pour amener ceux qui sont désobéissants à penser comme des hommes justes et former ainsi un peuple prêt pour le Seigneur (Luc 1.14-17).

Non seulement, l'ange donne le nom de l'enfant à naître, mais il révèle au futur père six caractéristiques concernant ce fils à venir.

  • Il sera un sujet de joie pour ses parents, ce qui somme toute n'a rien d'exceptionnel, mais il réjouira beaucoup de gens, ce qui souligne l'importance de cette naissance qui dépasse le cadre de la famille proche.
  • En second lieu, il sera grand devant le Seigneur, c'est-à-dire qu'il aura une vie consacrée à Dieu et un ministère bien précis.
  • Troisièmement, il ne boira pas de boissons alcoolisées. Les prêtres s'en abstenaient durant leur service au temple, mais Jean va souscrire à la Croix-Bleue pour ainsi dire. Il ne consommera jamais d'alcool. Si on ajoute à cela son habillement et sa nourriture, il ressemblera au prophète Élie ce qui sous-entend une nouvelle fois que son message sera percutant, et qu'il sera un personnage important, ce que Jésus confirmera d'ailleurs.
  • En quatrième lieu, il sera rempli du Saint-Esprit dès sa conception, c'est-à-dire qu'il sera conscient de son appel et recevra puissance et sagesse en vue de l'accomplir.
  • Cinquièmement, il amènera à la repentance, dans un esprit de réconciliation, un grand nombre d'Israélites, des pères et des fils. Les dernières paroles de l'Ancien Testament font référence à la venue du Messie qui tournera le coeur des pères vers leurs fils, et des fils vers leurs pères (Malachie3.24). Ces mots, prononcés par un prophète, sont ici répétés par un ange. Ils furent la conclusion de l'Ancienne Alliance, et sont repris ici comme un commencement à l'Évangile.
  • Et finalement, il exercera son ministère sous le regard de Dieu, en plein accord avec sa volonté et comme précurseur du Christ.

Versets 18-20

Je continue le texte.

Zacharie demanda à l'ange:? À quoi le reconnaîtrai-je? Car je suis moi-même déjà vieux et ma femme est très âgée. L'ange lui répondit:? Je suis Gabriel. Je me tiens devant Dieu, qui m'a envoyé pour te parler et t'annoncer cette nouvelle. Alors, voici: tu vas devenir muet et tu resteras incapable de parler jusqu'au jour où ce que je viens de t'annoncer se réalisera; il en sera ainsi parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront au temps prévu (Luc 1.18-20).

Zacharie doutait qu'un tel événement puisse se produire à cause de l'âge avancé des époux. On le comprend. L'ange donne alors son état civil. Il ne plaisante pas et révèle son identité afin de confirmer la fiabilité de son message. Dans l'Ancien Testament, il n'était pas inhabituel d'accompagner une prophétie avec un signe, un phénomène observable et confirmatif qui prouvait la véracité du message angélique.

Cependant dans le cas présent, ce mutisme de Zacharie est aussi une punition, car il a mis en doute la parole de Gabriel. Il n'est pas prudent de contrarier un messager divin. Ce jugement est très adapté parce que l'incrédulité est toujours muette. Celui qui ne croit en rien ferait bien de garder le silence, puisque par définition il n'a rien à apporter de constructif. Les bavards qui parlent pour ne rien dire sont très lassants.

Versets 21-23

Je continue le texte.

Pendant ce temps, la foule attendait Zacharie; elle s'étonnait de le voir s'attarder dans le sanctuaire. Lorsqu'il sortit enfin, il était incapable de parler aux personnes rassemblées. Elles comprirent alors qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire. Quant à lui, il leur faisait des signes et restait muet. Lorsqu'il eut terminé son temps de service, il retourna chez lui (Luc 1.21-23).

Ceux qui priaient à l'extérieur attendaient jusqu'à ce que le prêtre ayant offert l'encens sorte et les congédie avec une bénédiction. Ce passage est quelque peu paradoxal. Après 400 ans de silence, l'Éternel avait enfin parlé par l'intermédiaire de Gabriel. Cependant, celui qui avait reçu son message était devenu muet. Ne pouvant pas s'exprimer de manière audible, il a dû faire un jeu de mime devant la foule en émoi. Les personnes rassemblées ont quand même compris qu'il s'était passé quelque chose de surnaturel.

Versets 24-25

Je continue.

Quelque temps après, sa femme Élisabeth devint enceinte et, pendant cinq mois, elle se tint cachée. Elle se disait:? C'est l'oeuvre du Seigneur ! Il a jeté maintenant un regard favorable sur moi, et effacé ce qui faisait ma honte aux yeux de tous (Luc 1.24-25).

Ces 5 mois correspondent au temps où la grossesse n'est pas visible. Élisabeth était maintenant transportée de joie, car pour une épouse juive, c'était un déshonneur de ne pas avoir d'enfants. Alors, pourquoi se cacher? Peut-être bien que malgré son enthousiasme, elle était un peu gênée en raison de son âge et décida qu'elle expliquerait tout ce qui s'était passé une fois que sa condition de femme enceinte ne pourrait plus être tenue secrète.

Versets 26-27

Je continue.

Six mois plus tard, Dieu envoya l'ange Gabriel dans une ville de Galilée appelée Nazareth, chez une vierge liée par fiançailles à un homme nommé Joseph, un descendant du roi David. Cette jeune fille s'appelait Marie (Luc 1.26-27).

Nous allons maintenant de Jérusalem à Nazareth. Gabriel est à nouveau en mission spéciale. Marie était vierge et fiancée à Joseph. Dans la culture juive, l'homme et la femme étaient juridiquement engagés l'un envers l'autre pendant un certain temps avant que le mariage ne soit consommé. C'est intéressant comme notre culture occidentale a inversé cet ordre des choses. Aujourd'hui, on couche d'abord et on cause ensuite. L'engagement ou le mariage, s'il y en a un, ne vient que bien plus tard.


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